Pour une sécurité véritable et une justice sociale à #Anderlecht : Stop à la criminalisation de notre jeunesse
Et face à cette tragédie, que fait le Bourgmestre Fabrice Cumps ? Rien pour s’attaquer aux causes profondes de cette violence, rien pour assurer la sécurité réelle des habitants. Il préfère concentrer ses efforts sur une politique sécuritaire inefficace, ciblant nos jeunes comme si leur présence dans l’espace public était une menace.
Le décalage est frappant, hallucinant même. Lorsqu’il s’agit de la soirée du Nouvel An, le Bourgmestre déploie un arsenal de mesures autoritaires pour interdire aux mineurs de moins de 16 ans d’être dans la rue après 19h00. Mais face à la criminalité organisée, face aux réseaux de trafic de drogue et aux armes qui circulent, il reste spectateur.
Au lieu de s’attaquer aux racines du mal, il s’acharne sur des jeunes qui veulent simplement célébrer une fête.
Et quand il agit, ce n’est que pour viser les plus faibles : les petits dealers sans papiers, ceux qui sont faciles à contrôler et à montrer du doigt, sans jamais affronter ceux qui dirigent les réseaux ou profitent de cette économie parallèle.
Il est important de le dire clairement : la sécurité que nous demandons n’a rien à voir avec la sécurité répressive qu’incarne le Bourgmestre aujourd’hui.
Nous ne voulons pas d’une sécurité basée sur plus de policiers, plus de contrôles, plus de violences, et, inévitablement, plus de morts causées par la police. Non, ce que nous voulons, c’est une sécurité qui protège vraiment nos enfants, qui leur offre des lieux pour grandir, s’épanouir et contribuer positivement à leur commune.
La sécurité que nous exigeons pour Anderlecht repose sur des principes clairs. Les jeunes ont besoin d’espaces où ils peuvent se retrouver, apprendre, jouer et grandir en toute sérénité, pas d’être traqués ou harcelés par des contrôles policiers arbitraires. Où sont les salles de sport accessibles ? Où sont les centres culturels ? Où sont les espaces verts sécurisés pour nos enfants ? Aujourd’hui, Anderlecht prive ses jeunes de ces outils essentiels à leur développement. Les associations locales qui travaillent quotidiennement avec eux manquent cruellement de moyens, alors qu’elles sont au cœur de la prévention et de l’éducation, des piliers essentiels pour construire une société plus sûre et plus juste. Comment peut-on demander à une jeunesse de croire en son avenir quand elle grandit dans des logements insalubres ou surpeuplés ? La sécurité commence aussi par un toit décent pour chaque famille.
À Anderlecht, la seule politique de jeunesse visible est une politique de répression. Les jeunes, surtout ceux issus des quartiers populaires et des communautés racialisées, sont traités comme des suspects par défaut. Qu’ils marchent dans la rue, qu’ils fument un pétard ou qu’ils célèbrent avec des feux d’artifice, ils sont immédiatement considérés comme des « troubles potentiels ». Cette approche ne fait qu’alimenter un cycle de marginalisation et de violences. En stigmatisant notre jeunesse, en la criminalisant, le Bourgmestre ne fait que creuser les fractures sociales et attiser la méfiance envers les institutions.
Ce n’est pas la jeunesse qui menace Anderlecht. Ce qui la menace, c’est l’absence de perspectives, le manque de lieux d’épanouissement, et des politiques publiques qui se contentent de réprimer au lieu de construire. Pendant que des criminels armés opèrent librement, le Bourgmestre Fabrice Cumps concentre ses efforts sur des mesures spectaculaires mais inutiles : interdire aux jeunes de moins de 16 ans d’être dans la rue après 19h00, multiplier les contrôles policiers sur les petits dealers ou les jeunes racisés dans les quartiers populaires. Ces actions ne résolvent rien. Elles détournent l’attention des vrais problèmes et renforcent un sentiment d’injustice chez ceux qui subissent cette répression quotidienne.
- Nous réclamons une sécurité sociale, éducative et culturelle, et non pas une sécurité basée sur la peur et le contrôle.
- Nous demandons des solutions durables : des écoles de qualité, des formations professionnelles, des espaces sportifs et culturels pour offrir des alternatives concrètes à la jeunesse.
- Nous exigeons le renforcement des moyens associatifs, pour soutenir les acteurs de terrain qui travaillent quotidiennement avec les jeunes, en leur donnant les ressources nécessaires pour étendre leurs actions.
- Nous réclamons des espaces de dialogue, pour intégrer les jeunes dans les décisions politiques, reconnaître leurs besoins et leurs aspirations, et leur donner une place active dans la vie communale.
Monsieur le Bourgmestre, il est temps d’agir. Pas pour réprimer encore davantage une jeunesse qui subit déjà les injustices sociales, mais pour lui donner les outils nécessaires pour s’épanouir et participer positivement à la société. La sécurité d’Anderlecht ne se construira pas avec plus de policiers, plus de contrôles ou plus de lois discriminatoires. Elle viendra d’un véritable investissement dans la jeunesse, dans le logement, dans l’éducation, et dans la culture.
La sécurité que nous exigeons est une sécurité humaine, sociale et solidaire. Pas une sécurité qui écrase, humilie ou exclut. Pour nos enfants, pour notre jeunesse, pour Anderlecht : il est temps de choisir une autre voie.
Monsieur le Bourgmestre, la jeunesse d’Anderlecht n’est pas une menace. Elle n’est pas un problème à gérer, mais une richesse à valoriser.
Vous dites vouloir assurer la sécurité, mais la vraie sécurité viendra d’une vision politique qui place la dignité humaine et la justice sociale au cœur de ses priorités. Elle viendra de logements décents pour toutes les familles, de moyens accrus pour les associations, de centres pour la jeunesse, et de programmes éducatifs qui offrent à nos enfants les outils pour construire leur avenir.
Dans l’attente d’un changement véritable, nous continuerons à dénoncer les dérives de votre gestion et à défendre les droits et la dignité de nos jeunes.
Nordine Saidi
Parent, habitant d’Anderlecht et militant antiraciste