« Ali Aarrass est pour moi le symbole de la domination raciale dans ce pays. Ali Aarrass représente ce qu’est le racisme d’État. Quand on est issu de l’immigration marocaine, donc assimilé à un musulman, on perd non pas sa nationalité, mais son droit même à la présomption d’innocence.
Ali rappelle à chaque non blanc que sa vie et celle de sa famille peuvent être brisées à tout moment. Ali nous rappelle que pour être un Belge à part entière et non un Belge à part, il vaut mieux s’appeler Alain qu’Ali. Nous devons tout faire pour qu’Ali soit considéré comme un prisonnier politique. Ali est notre Mumia Abu Jamal, Leonard Peltier, ou tout autre prisonnier politique coupable d’être « indigène ».
Source ieb, inter-environnement Bruxelles
Rencontre avec Nordine Saïdi, membre fondateur de Bruxelles Panthères
Publié le mercredi 31 août, par Marianne Van Leeuw-Koplewicz
Bruxelles Panthère(S) se veut être un espace de réflexion autonome de tous ceux qui veulent s’engager dans le combat contre les inégalités raciales qui cantonnent les immigrés et leurs enfants à un statut analogue à celui des indigènes dans les anciennes colonies. Son objectif prioritaire est de faire converger, au sein d’une même dynamique antiraciste et décoloniale, l’ensemble des espaces de résistances que se donnent les habitants des quartiers populaires de Bruxelles.
Marianne Van Leeuw-Koplewicz : Un grand Salam. On ne va pas jouer la distance feinte. C’est parce que j’ai une très grande estime pour toi et pour l’action de Bruxelles Panthères que tu ne pouvais pas manquer dans un Bruxelles en mouvements dédié à la Culture avec un grand C et dont le point de départ est la proposition de Réouverture des Halles de Schaerbeek. Il s’agit aussi de rendre hommage à tous les bénévoles de Panthères.
Je me souviens que tu étais très enthousiaste pour « Réouverture », livre qui n’aurait pu être conçu sans les exigences qui sous-tendent vos actions. Tout comme l’idée des pôles, pensés comme autonomes les uns par rapport aux autres, doit énormément à Houria Bouteldja (que vous avez invitée plusieurs fois) et au terme « d’agendas différés », concept clef dans le projet des Halles. En résumé, tu irrigues les Éditions depuis un certain temps et ce projet en particulier. Aurais-tu envie de revenir sur ce livre ?
Nordine Saïdi : J’ai beaucoup aimé le livre avant de le lire, car il est beau, il est original : un cahier de croquis d’architecte qui invite à être lu. Ensuite, la présentation d’un lieu ouvert, qui appartient aux personnes qui l’habitent, c’est révolutionnaire et donc j’accroche. Au fur et à mesure, ce livre me parle directement. Il est blindé de références qui me concernent, la parole est aux Bruxellois(e)s, aux frangins et aux frangines. Il décrit le lieu de nos projets.
Dans les différents pôles annoncés, il y a le pôle artistique, « Snowden » et le pôle colonial et post-colonial, nommé « Abdelkrim, Lumumba, X et Rosa ». Pas besoin de développer plus pour voir que ça correspond à l’orientation politique de Bruxelles Panthères. Aujourd’hui, je l’appellerais tout simplement le pôle Décolonial. Finalement, ce qui est super avec le livre, c’est que nous avons déjà les plans de nos futurs lieux à Bruxelles, et ça nous épargne combien de temps, d’énergie, d’argent ? Je suis surpris quand je découvre en fin du livre la signature de l’auteure, merci Marianne.
M. : Tu représentes un espace culturel important et pourtant tu n’as ni moyens, ni lieu. L’endroit à Bruxelles qui met à disposition des espaces de la façon la plus démocratique est le Pianofabriek [1] – et aujourd’hui le Space [2]. Comment expliques-tu cela ? Et pour vos rendez-vous, tu vois le futur comment ?
N. : Je ne sais pas si on représente un espace important, mais c’est vrai que nous avons organisé pas mal de rencontres intéressantes avec pas grand-chose comme budget, c’est-à-dire zéro euro de subside public. Que ce soit nos rencontres sur l’Islamophobie, la Négrophobie, la Romophobie, les violences policières… Je crois que ça a été plus facile de le faire au Pianofabriek parce qu’ils sont flamands. Ça me donne l’occasion de les remercier pour ce qui est devenu une vraie collaboration avec ce Centre culturel. Je crois que pour les néerlandophones, les concepts de Blanc et Non Blanc sont plus facilement compréhensibles vu leur familiarité avec les études anglophones où ils existent depuis très longtemps. Il n’y a eu aucune méfiance de leur part et je tiens à le signaler car c’est très rare.
M. : Quand et comment débute Bruxelles Panthères ? [3]
N. : Les Bruxelles Panthères viennent à la suite du parti Égalité [4], fondé en 2008. La plupart des membres fondateurs sont des anciens d’Égalité. En 2008, c’est les frappes sur Gaza. À ce moment-là se constitue une organisation politique autonome, issue des quartiers populaires, qui tiendra 4 ans. En juillet 2012, Khalid Derouich [5]et moi, on se rend en France pour travailler à un texte intitulé « Convergence avec nous-mêmes ». « Nous-mêmes », c’est Égalité à l’époque, la Brigade Anti-Negrophobie, le Parti des Indigènes de la République. Ce texte qui pose les fondations d’une convergence avec nous-mêmes d’abord, que j’assume et que je signerais encore aujourd’hui, a été mal reçu ici en Belgique. Entre autres par une partie d’Égalité, parce qu’il parle de domination blanche au niveau planétaire. On est alors en 2012 et ça fait encore débat. Ce texte est mal perçu sur une question de pouvoir et sur une question d’orientation. Donc je quitte Égalité, notamment avec Khalid, sans faire trop de bruit, et on pose les fondations de ce qui devient Bruxelles Panthères, et qui assume dès le départ (ce qui est pour moi l’échec d’Égalité) la constitution d’une organisation indigène politique décoloniale avec des références du Sud, qui parle de convergence d’abord avec les noirs, les roms, les personnes issues des quartiers populaires, et où la question de la convergence avec l’extrême gauche est présente, oui, mais sans être prioritaire contrairement à l’obsession de certains.
M. : Et qu’est-ce qui déplait à Égalité ?
N. : Depuis 2012, les lignes ont bougé, mais à l’époque quand je disais les Blancs, il y avait une levée de boucliers pour dire mais c’est quoi ce terme honteux de Blancs. On était trop dans une version égalitaire de Bruxelles, qui ne prenait pas en compte le rapport de domination qui se traduit par un racisme d’État.
M. : Ils ne comprenaient pas que tu disais blanc en termes de construction sociale…
Khalid Derouich : Ce qui a dérangé, c’est que le texte soit signé par des organisations qui se revendiquent non blanches.
N. : Pour moi, assumer ce texte ne trahissait pas du tout les militants d’Égalité. C’était et c’est tout à fait ce que je pense être depuis 2008. Pour moi, Égalité était une organisation non blanche, et il n’avait jamais fallu expliquer que les blancs étaient les égaux des « bougnouls ». Devoir expliquer ça ou devoir le formaliser, pour moi, c’était hallucinant. C’était voir le monde comme si nous avions le pouvoir de décider si la société est raciste ou pas.
M. : Aujourd’hui les membres de Panthères sont en parfaite amitié, collaboration et fraternité avec beaucoup de membres fondateurs d’Égalité qui, je pense, intègrent actuellement la question de la domination blanche et du racisme structurel. Pour préciser, ce qui caractérise les Panthères serait de ne pas avoir d’agenda politique, pas d’attente à l’égard de la politique représentative : vous allez directement faire du terrain, des actions…
N. : On est 100 % dans l’action. On ne pense pas aux échéances électorales pour le moment. Égalité était aussi pour l’action à 100 %. Et les Bruxelles Panthères n’ont jamais dit qu’elles ne participeraient jamais aux élections. Si on doit s’appeler Bruxelles Panthères Party à un moment donné, pourquoi pas.
M. : Si je pose cette question, c’est qu’une caractéristique de Bruxelles Panthères est d’être partout dans Bruxelles, là où l’action le demande. Vous ne restez pas dans une commune ou un quartier. Vous êtes des grands représentants de Bruxelles en termes de prise d’espaces publics et tout cela sans subside.
N. : On ne prétend pas représenter Bruxelles, tout au plus les habitants des cinq communes les plus pauvres de ce royaume. On se fait la voix de ceux qui savent qu’ils vivent dans la région la plus riche, mais qu’ils sont les plus pauvres. De ceux à qui on n’a pas besoin de présenter des études pour leur confirmer qu’il existe bien une discrimination quand on est issu de l’immigration marocaine, turque, ou congolaise et plus encore quand on est une femme musulmane qui porte le voile. De ceux pour qui la police n’est pas une force de l’ordre, mais une force d’occupation. Oui bien sûr, on est des individualités, on est des personnes, mais surtout et avant tout des frères. On ne calcule pas, même si certains croient le contraire vu de l’extérieur. On parle surtout entre frères. On ne va pas laisser un vide politique sur la question du racisme d’État. On se construit entre nous sans vouloir voir trop grand.
K. : Les personnes qui composent Bruxelles Panthères se complètent.
N. : Sans vouloir être exhaustif, on a des Bruxellois issus de l’immigration, des Bruxellois de quartiers blancs convertis à l’Islam, des immigrés en Espagne puis immigrés à Bruxelles, des Marocains, des anciens gauchistes, des gens qui ont grandi au Maroc et qui vivent ici. Notre grande particularité est de ne pas vouloir atteindre 10 000 membres. On ne veut pas que toutes les petites organisations se fédèrent autour de Bruxelles Panthères. Contrairement à la gauche, on ne veut pas pousser les petites associations à se dissoudre dans un grand groupe. On veut renforcer toutes les petites organisations racisées à continuer leur combat sur leurs priorités à elles et qu’à certains moments, on marche ensemble. On soutient à 100 % l’asbl Change, on soutient à 100 % le collectif Mémoire Coloniale, etc. Ça nous permet, par exemple, de ne pas devoir étudier la question de la négrophobie car Mémoire Coloniale le fait très bien. Ce sont nos frères, on peut très bien les suivre sur ce point-là.
M. : C’est ce que Isabelle Stengers appellerait un savoir situé.
N. : Moi, j’appelle ça la confiance en nos frères.
M. : Ce n’est pas non plus une confiance béate…
N. : Non, c’est une réelle confiance en nos frères et sœurs.
Il faut se rappeler qu’à l’époque d’Égalité, les membres étaient considérés comme les pires criminels. Politiquement, on était les islamo-gauchistes – représentés par la figure de Nordine Saïdi parce qu’on doit toujours personnaliser un mouvement pour le criminaliser. Ces mêmes « criminels » vont fonder une autre organisation ! On est déjà parti sur une étiquette de racistes anti-blancs et compagnie. Aujourd’hui on sait que celui qui va parler de racisme anti-blanc est tout de suite ridiculisé. On a déjà gagné des batailles idéologiques. On ne pourra plus jamais faire sans nous. Ça c’est sûr. En 2008, on a semé des graines, un vent s’est levé et les graines germent, chacune à son rythme. Je suis certain qu’à un moment germera celle d’une organisation politique issue des habitants de quartiers populaires et qu’elle sera décoloniale ou ne sera pas. Ce que je vois aujourd’hui avec la gauche dite « radicale » et qui est en partie au pouvoir, me le confirme. Je pensais juste que ça prendrait plus de temps.
M. : Quelles sont les dates importantes ?
N. : C’est surtout 2008. Gaza. Quand ces criminels du gouvernement belge ont fermé les yeux sur les massacres qui se passaient là-bas, « nègres de maison » inclus…
M. : Je me souviens d’une manifestation que vous avez portée, qui était très émouvante parce qu’il y avait énormément de monde, surtout beaucoup de familles avec des enfants… ce sera en 2012.
N. : 2008 contre les massacres à Gaza, on est déjà beaucoup d’indigènes issus de l’immigration à sortir dans les rues et à faire la procession Nord-Sud. Quelques jours après, sort la carte blanche signée par Manuel Abramowicz etc. « Le pouvoir aux barbus ». Tout à coup, certains se sont rendus compte qu’il y avait plus de « bougnoules » dans cette ville qu’ils l’imaginaient. Ils ont eu peur, les gars, et ils ont fait peur à beaucoup de monde malheureusement. Ces mecs ont fait laFitna [6] dans le mouvement anti-raciste. Pour moi, ils sont responsables de la mort de l’anti-racisme politique et donc aussi de la montée du discours islamophobe décomplexé. En 2012, face aux massacres à Gaza, on ne voit rien venir. Khalid et moi, on se dit que ce n’est pas possible ; on ne peut pas laisser les choses comme ça ; et on invite des organisations à lancer un appel avec des revendications, dont celle qui a causé beaucoup de problèmes : « soutien total à la résistance du peuple palestinien ». Là, beaucoup d’organisations nous ont dit :on ne peut pas signer pour ce truc-là. On a vécu l’inquisition. On a été accueilli avec toutes les autres organisations pro-palestiniennes, elles nous ont dit que la manifestation était très bien, qu’il fallait la faire, mais qu’il y avait un problème : on nous a demandé d’ajouter soutien aux pacifistes israéliens, et même qu’on devait dire qu’on n’était pas antisémites !
M. : En 2008, le point positif, c’est voir qu’à Bruxelles, il y a des militants et pas seulement des consommateurs et des travailleurs issus de l’immigration ; les « nouveaux belges » qui rasent les murs. C’est un moment historique, ce nombre. Le point négatif, c’est qu’il n’y avait aucune joie.
N. : Moment historique certainement. Politiquement, je me rends compte que notre seule force, c’est nous. Ce ne sont pas ces organisations dont la direction est blanche (ABP, UPJB, CNCD-11.11.11, CNAPD…) et qui nous font pleurer les morts palestiniens dans la procession Nord-Sud qui vont changer les choses. En 2012, au début des attaques, on a été très patients, il y avait plein de demandes pour organiser un événement, pour montrer notre solidarité et comme rien ne se faisait, on a lancé un appel que personne n’a voulu signer parmi les structures officielles. À ce moment-là, il y a eu un boycott à l’égard des gens des quartiers populaires dont nous étions le porte-voix. Ce jour-là, ils n’ont pas fait confiance au peuple bruxellois. Ils se sont dits : on doit faire notre manifestation, on ne peut pas laisser ça dans leurs mains. Effectivement, ils ont fait une autre manifestation une semaine après…
M. : J’y étais, je sais où est ma place (rires). Mais il y avait beaucoup moins d’énergie et de monde… Après avoir marché avec toutes ces familles, c’était triste de ne se retrouver qu’entre militants.
N. : Ce dont ils ne se sont pas rendu compte, c’est que le Khalid et le Nordine qu’ils avaient devant eux représentaient déjà la réunion d’une quarantaine ou une cinquantaine de personnes. En tout cas, ils n’ont pas voulu entendre qu’on ne parlait pas en notre nom seulement, mais qu’on représentait beaucoup de gens dégoûtés par ces massacres et qui avaient décidé de faire quelque chose. Pour organiser la manif, j’ai vu les frères et sœurs, je leur ai dit que les grosses organisations ne voulaient pas signer, et on s’est dit on continue. Chacun a fait son boulot. 50 personnes se sont dit on va faire intervenir toute notre famille. C’était une manifestation magnifique. Entre 10 000 et 15 000 personnes qui scandaient « soutien total à la résistance du peuple palestinien ». C’est plus en ça qu’elle est inoubliable : sur la base des slogans, pas du nombre.
M. : Et on peut dire que 90 % des personnes présentes, c’étaient des familles.
N. : C’est normal. Quand tu veux réunir 15 000 personnes, il faut qu’il y ait des familles.
M. : On considère qu’une manifestation est politique quand elle réunit les familles, des simples citoyens. S’il n’y a que des militants, c’est un acte de militance.
N. : Certain(e)s se disaient qu’on était qu’entre nous, entre « bougnouls ». Moi, je demande où étaient les blancs. Quand les Palestiniens ou les gens du Sud crèvent par milliers ou millions, où sont les blancs ?
M. : Est-ce qu’il n’en avait pas plus dans la manifestation organisée après ?
N. : Oui, parce qu’organisée par les gens fréquentables qui disaient on veut que le massacre s’arrête, sans remettre en cause l’obligation pour la Palestine d’avoir une position pacifiste.
M. : Comment avez vous fait finalement pour en arriver là ?
N. : On était 50 et on a contacté tout le monde.
On a envoyé un mail pour faire la réunion sans annoncer qui serait là. On leur a dit les gars, c’est la mort là-bas ! Qu’est-ce qu’on fait ? La médiatisation a été très mauvaise. On a parlé de 1 500 personnes. On a dit qu’il y avait des casseurs en fin de manif, alors qu’à la fin, la police est venue et nous a félicité pour le bon déroulement. Au final, on a dénombré une seule vitrine cassée à la Gare du Nord, une demi-heure après la fin de la manif.
M. : Au final vous avez été mieux traité par la police que par les médias. Est-ce que tu te souviens lors du rassemblement devant le ministère, tu te disputes avec le journaliste de Télé Bruxelles, avant la manifestation.
N. : Ce jour-là, j’ai rendez-vous avec Yvan Mayeur et l’état-major, je suis avec le bourgmestre, ses assistants et des policiers de la hiérarchie. Ils me demandent de reporter la manifestation d’un jour. Je leur réponds cette manifestation, c’est vous qui allez la reporter d’un jour, parce que, moi, je ne pourrai pas prévenir 10 000 personnes. Ils me disent vous pensez vraiment qu’il y aura 10 000 personnes ? Et là, je regarde les policiers et je leur dis : je vous l’affirme, il y aura au moins 10 000 personnes et je n’ai pas envie d’organiser deux manifestations, la mienne et la vôtre. Si vous voulez organiser une manifestation le lendemain, faites-le vous-même, mais moi, je n’annule rien. Le chef de la police me demande si je peux affirmer qu’il n’y aura pas de casse. Je lui réponds que si je pouvais l’affirmer, je serais à sa place. Et j’ai dû batailler, insister, je leur ai dit qu’il n’y aurait pas d’incidents s’il n’y avait pas de policiers sur le parcours… Il y avait un service d’ordre, mais c’était nous, les mamans et papas.
M. : Ton nom est associé comme celui de nombreux autres à la défense d’Ali Aarrass [7]. Maintenant le front s’est élargi grâce à des supports de toutes sortes, mais cette question de la double nationalité et de la justice à deux vitesses rend encore plus douloureuse la question post-coloniale…
N. : Oui, Ali Aarrass est pour moi le symbole de la domination raciale dans ce pays. Ali Aarrass représente ce qu’est le racisme d’État. Quand on est issu de l’immigration marocaine, donc assimilé à un musulman, on perd non pas sa nationalité, mais son droit même à la présomption d’innocence.
Ali rappelle à chaque non blanc que sa vie et celle de sa famille peuvent être brisées à tout moment. Ali nous rappelle que pour être un Belge à part entière et non un Belge à part, il vaut mieux s’appeler Alain qu’Ali. Nous devons tout faire pour qu’Ali soit considéré comme un prisonnier politique. Ali est notre Mumia Abu Jamal, Leonard Peltier, ou tout autre prisonnier politique coupable d’être « indigène ».
Entretien avec Marianne Van Leeuw-Koplewicz,
Éditions du Souffle
Vendredi 10 Janvier 2014 Présentation du livre de Nadia Henni-Moulaï Petit précis de l’islamophobie ordinaire. Lundi 27 Janvier 2014 Introduction à l’histoire des Black Panthers, MOVE, Mumia-Abu Jamal et le système carcéral aux États-unis. Février 2014 Rencontre avec Clara Sabinne. Vendredi 07 Mars 2014 Rencontre avec Lollia Franco (porte parole du collectif/brigade anti négrophobie), présentation du livre publié par ce collectif Autopsie de la négrophobie. Avril 2014 Rencontre avec Matthieu Renault, auteur de Frantz Fanon. De l’anticolonialisme à la critique postcoloniale (éditions Amsterdam), contributeur de De quelle couleur sont les Blancs ? (La Découverte), postfacier de la réédition de Douze ans d’esclavage de Solomon Northup. Mai 2014 « Décoloniser L’Histoire » : rencontre avec Ramón Grosfoguel, Professeur d’Ethnic Studies à L’Université de Californie à Berkeley. Vendredi 25 juillet 2014 L’ambassade de Bolivie à Bruxelles organise un iftar (repas rupture de jeûne) en l’honneur de la Palestine. Les Panthères de Bruxelles et le PIR y sont cordialement invités (voir : https://bruxellespanthere.thefreecat.org/?p=2225). 14 décembre 2014 « Combattre l’islamophobie : une bataille pour les droits civiques ! » Février 2015 Commémoration du cinquantième anniversaire de la mort de Malcolm X, en collaboration avec Change asbl et de nombreuses autres organisations : journée sur le Panafricanisme. Avec la participation de Soiresse Njall Kalvin Amzat Boukari Jean-Charles Coovi Gomez. Septembre 2015 en collaboration avec le Mouvement Citoyen-ne Palestine et Le Space : rencontre avec Ben White autour du livre Être Palestinien-ne en Israël (voir : http://benwhite.org.uk/). Dimanche 13 décembre 2015 Meeting Contre l’état d’urgence, l’islamophobie et la poursuite de la guerre (voir : https://bruxelles-panthere.thefreecat.org/?p=2626). En collaboration avec Together For Dignity, Azira’s Way, ESG (Engagés, Solidaires & Généreux) asbl, Comité FreeAli, Prisoner’s Family & Friends Association, Collectif Présences Noires, Les Éditions du Souffle, Migrations et luttes sociales, L’Usine à Vapeur, L’Encre Des Voilées, Inaya asbl, FEWLA, Pianofabriek, System_D, Dafayow, DIP (Dichiariamo Illegale la Povertà) – http://www.banningpoverty.org, Muslims Rights Belgium, ZIN TV, European Muslim Network, Change asbl, Burger Opstaand – Citoyen Debout, Solidarity for All, LCR-SAP, Nouvelle Voie Anticoloniale (voir : https://bruxelles-panthere.thefreecat.org/?p=2626). Vendredi 03 juillet 2015 Bruxelles Panthères est invité à un iftar en solidarité avec nos Frères et Sœurs de Palestine à l’ambassade du Nicaragua (voir : https://bruxellespanthere.thefreecat.org/?p=2535). 14 Février 2016 Meeting Stop a l’État de guerre : comprendre et réagir (voir : https://www.facebook.com/Plateforme-Stop-%C3%A0-l%C3%A9tat-de-guerre-148056242229889/). Lundi 22 Février 2016 Rencontre avec Matthieu Renault pour son livre consacré au philosophe et historien trinidadien CLR James. Vendredi 6 mai 2016 Le sionisme expliqué à nos frères et à nos sœurs, par Youssef Boussoumah (voir : https://www.facebook.com/events/calendar?adjusted_ts=1462518000&open_popup_on_init=1). Samedi 7 mai 2016 Rencontre-discussion avec Houria Bouteldja (voir : https://www.facebook.com/events/calendar?adjusted_ ts=1462604400&open_popup_on_init=1). Jeudi 26 mai 2016 En collaboration avec Le Space et le Mouvement citoyen-ne Palestine : les conversations de Noam Chomsky et d’Ilan Pappé rapportées par Frank Barat. Samedi 11 juin 2016 Participation à Paris Ftour Debout : De Saint-Denis à Molenbeek, résistance et dignité (voir : https://www.facebook.com/events/calendar?adjusted_ts=1465628400&open_popup_on_init=1). |
Notes
[1] Centre communautaire flamand de Saint-Gilles.
[2] Nouvelle maison de production aRtiviste, le lieu se veut être une caisse de résonance, un laboratoire, pour celles et ceux qui cherchent un podium loin des lieux culturels mainstream. Les fondateurs souhaitent démontrer qu’il est possible de créer des espaces où différents groupes de personnes aux identités multiples, hybrides, peuvent tisser des liens et penser en commun leurs luttes émancipatrices.
[4] https://parlemento.wordpress.com/2009/03/24/nordine-saidi-esg-il-est-temps-que-les-enfants-dimmigres-prennent-leur-destin-en-main.
[5] Cet autre membre fondateur possède une endurance et un cœur hors norme, spécial big up à Bilal, Khadija, Rachida, et à tout les bénévoles du Space et de Panthère.
[6] La Fitna : mot arabe se référant au schisme politico-religieux parmi les musulmans mais entré dans le langage courant pour parler de trouble, d’agitation.
[7] Belgo-marocain, au parcours exemplaire, soupçonné en matière terroriste, Ali Aarras aura presque immédiatement l’entièreté des charges levées par le juge Garçon qui prononça un non-lieu. Depuis 2010, lors de son extradition abusive de l’Espagne vers le Maroc (suspendue par le Haut commissariat aux Droits de l’homme), il est régulièrement torturé. Une vaste mobilisation s’est formée comprenant entre autre Amnesty qui n’a de cesse de dénoncer le non respect de son statut de binational et d’exiger une assistance consulaire à laquelle il n’a toujours pas droit. Voir la plateforme www.freeali.eu ainsi que la vidéo rassemblant des personnalités qui demandent sa libération immédiate (« Je suis Ali Arras : 2015 »)