55.000 chômeurs belges vont perdre leurs allocations

Une exclusivité à découvrir, ce mardi soir dès 18h30, dans notre nouveau journal numérique : quelque 35.000 chômeurs wallons et 9.000 bruxellois vont bientôt perdre leurs allocations.

La FGTB wallonne a réalisé une étude sur la réforme du chômage, qu’elle nous livre en exclusivité. Elle montre que 55.000 chômeurs – dont 35.000 Wallons et 9.000 Bruxellois – vont perdre leurs actuelles allocations! Cela prendra cours dès le 1er janvier 2015. Et la moitié d’entre eux n’aura même pas droit, ensuite, au minimex…

Selon le syndicat socialiste, il s’agit de bénéficiaires d’une allocation d’insertion professionnelle (anciennement allocations d’attente). Parmi ces 55.000 chômeurs, il serait question de 35.000 wallons et 9.000 bruxellois.

«Nous avions dénoncé cette mesure dès son adoption dans le cadre de la dégressivité des allocations de chômage. Au départ, nous pensions que cela allait priver entre 30 et 35.000 demandeurs d’emploi de leur droit aux allocations dès le 1er janvier 2015. Mais l’analyse de notre service d’études (…) livre un résultat bien pire encore», explique Thierry Bodson, cité par SudPresse.

Les allocations de chômage attribuées sur la base des études, ou «allocations d’insertion professionnelle», sont octroyées pour une période de 36 mois, prolongeable sous certaines conditions. L’allocation consiste en un montant forfaitaire.

Selon la FGTB, les chômeurs ainsi menacés d’exclusion au 1er janvier 2015 ne sont toutefois pas que des jeunes fraîchement sortis des études. «En fait, ce sont tous ceux qui n’ont pas travaillé au moins 12 mois à temps plein sur 18, ou 18 mois sur 27, en fonction de leur âge. Cela concerne donc tous ceux qui multiplient les petites périodes d’intérim, puis retombent ensuite à l’allocation d’insertion. Même chose pour des temps partiels», poursuit Thierry Bodson, pour qui «dans les faits, l’exclusion du chômage va concerner une très faible minorité de gens n’ayant jamais travaillé».

La FGTB demande dès lors au gouvernement de faire «marche arrière» et de supprimer la mesure.

source : http://www.sudinfo.be, le 20 novembre 2013

La discrimination à l’embauche des non belges de souche

source : chaîne Youtube de Discriminator.be2013, le 10 novembre 2013

Chaque jour, en Belgique, des jeunes d’origine étrangère, des immigrés nord africains et sub-sahariens sont confrontés à la discrimination dans l’emploi. Souvent même avant un premier entretien. La discrimination à l’embauche ce n’est pas que dans la tête des gens qui la subisse ! C’est un phénomène réel prouvé scientifiquement et qui a tendance à augmenter ces dernières années.

« Les Nord-Africains restent la population la plus discriminée sur le marché belge de l’emploi. Ils subissent davantage de traitements discriminatoires à cause des préjugés et des stéréotypes étant associés à leur groupe d’appartenance. »

source : La discrimination à l’embauche : Comprendre le phénomène et le combattre (Julie Collart, Stéphanie Delroisse et Ginette Herman), consulté le 3 novembre 2013

Extrait de l’étude page 19 :

(…) Si nous reprenons les chiffres de la session du sénat de Belgique d’avril 2007 lors de la proposition d’instauration d’un label «diversité» dans les entreprises de Fatma Pehlivan, le taux d’emploi des Belges et des ressortissants de l’Union européenne se situent au environ de 60% alors qu’il atteint à peine 30% chez les personnes originaires d’un pays extérieur à l’Union européenne. Il est important d’ajouter que le taux élevé de chômage des personnes d’origine étrangère n’est pas nécessairement lié à une faible qualification. De plus, une étude organisée par la VDAB4 (2007), constate que les personnes d’origine étrangère, à qualification égale, avaient moins facilement accès à l’emploi. En moyenne, une personne d’origine étrangère sur deux est confrontée à une discrimination lors de la recherche d’un emploi. En effet, une autre étude du Bureau International du Travail (1997) indique, qu’en Belgique, les différentes catégories de travailleurs et de chômeurs n’ont pas les mêmes chances d’accéder à l’emploi. Ainsi, les travailleurs turcs ou Marocains se regroupent souvent dans certains secteurs particuliers de l’emploi tels que le bâtiment, le nettoyage ou l’horeca. Au contraire, très peu occupent des postes hautement rémunérés. Selon un article de la Dernière Heure, ces données n’auraient pas beaucoup évolué depuis cette étude (2007). Les Nord-Africains restent la population la plus discriminée sur le marché belge de l’emploi. Ils subissent davantage de traitements discriminatoires à cause des préjugés et des stéréotypes étant associés à leur groupe d’appartenance. (…)

Consultez l’étude sur Scribd : ici

A la demande du gouvernement bruxellois, Marion Englert, une économiste de l’ULB, a mené une étude sur le sujet. Elle a présenté ses résultats mercredi devant la commission de l’Économie du Parlement. Et certaines de ses conclusions sont plutôt étonnantes.

La grande conclusion de l’étude se révèle plutôt décapante, à l’encontre des idées reçues. Il n’y a pas de rapport direct entre le fort taux de chômage à Bruxelles et le faible niveau de qualification des demandeurs d’emploi, comme le résume le député Ecolo Arnaud Pinxteren. « Clairement, on voit que le problème n’est pas tant d’améliorer le niveau de formation, c’est qu’il n’y a pas assez d’emplois. Là, on a un constat net et une conclusion très explicite. »

Le fort taux de chômage des Bruxellois s’explique donc par la discrimination à l’embauche et leur mauvaise connaissance des langues. Cela dit en passant, l’apprentissage des langues nous semble bel et bien relever de la notion de formation, mais soit.

Quant aux politiques à mener pour favoriser l’emploi, Marion Englert préfère l’engagement d’Agents Contractuels Subventionnés aux titres-services. « Au niveau budgétaire, c’est vraiment le plus important. Cela représente un très gros budget. Ce programme concerne un nombre important de travailleurs dans la région, environ 20 000. Mais il s’agit d’un subventionnement massif d’un secteur qui répond finalement peu à de réels besoins sociaux. » Voilà qui donne en tout cas matière à débats.

Philippe Carlot

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Analyse des déterminants du chômage urbain et politique de rééquilibrage entre l’offre et la demande de travail en Région de Bruxelles-Capitale: rapport commandité par Innoviris, Région de Bruxelles-Capitale

par Englert, Marion
Publication Non publié, s.d.
Travail de recherche/Working paper

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source : rtbf.be, consulté le 6 juin 2013

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