Autodéfense filmique face aux fictions d’État.

Le cas de « Fauda » sur Netflix

Par Claire Scurob

Alors que la série israélienne Fauda entame sa 3ème saison sur Netflix, ce texte s’interroge sur le rôle de cette fiction dans le « ré-encodage » de la réalité coloniale.

Partant du rôle des représentations audiovisuelles pour le colonialisme israélien  , l’auteure rappelle également l’arme politique qu’est le boycott dès lors qu’il s’agit de productions « culturelles » – trop souvent présentées comme détachées des réalités politiques. Cette analyse de Fauda vient à point pour souligner que, plus que jamais, les images restent des champs de bataille.

N.B. : inutile d’avoir vu la série pour lire l’article.

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L’INTERVIEW DE JAMES BALDWIN SUR HUEY NEWTON (1969)

Baldwin se sentait à l’aise avec Huey Newton: « Il est de la vieille école… en ce qu’il traite tout le monde avec respect, en particulier ses aînés. » Lui et Baldwin se sont promis de rester en contact après la réunion à Connie. Et même après l’arrestation de Newton quelques jours plus tard et son l’incarcération qui suivra, Baldwin respectera sa parole, planifiant des visites de Newton en prison, et correspondant avec lui là-bas.

Plus tard, quand Newton sera finalement libéré, l’écrivain, vivait alors dans la Bay Area, se rendra à de nombreuses reprises à l’École Huey Newton à Oakland et travaillera avec lui, Angela Davis et d’autres militants sur divers projets locaux.

Les deux hommes ont également développé une véritable amitié et apprécié le temps passé ensemble; il y eut des déjeuners et des dîners chez Huey et à des endroits comme la Soul Food Kitchen d’Oakland. Souvent, ils étaient rejoints par des amis communs – notamment Reggie Major et les écrivains Cecil Brown et David Henderson. S’il avait vécu pour le voir, Baldwin aurait été fortement ébranlé par l’assassinat de Huey comme il l’a été par ceux de Medgar Evers Malcolm X et Martin Luther King, Jr.

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Racisme et Culture par Frantz FANON

La réflexion sur la valeur normative de certaines cultures décrétée unilatéralement mérite de retenir l’attention. L’un des paradoxes rapidement rencontré est le choc en retour de définitions égocentristes, sociocentristes. Est affirmée d’abord l’existence de groupes humains sans culture ; puis de cultures hiérarchisées ; enfin la notion de relativité culturelle.De la négation globale à la reconnaissance singulière et spécifique. C’est précisément cette histoire morcelée et sanglante qu’il nous faut esquisser au niveau de l’anthropologie culturelle.

De la négation globale à la reconnaissance singulière et spécifique. C’est précisément cette histoire morcelée et sanglante qu’il nous faut esquisser au niveau de l’anthropologie culturelle.Il existe, pouvons-nous dire, certaines constellations d’institutions, vécues par des hommes déterminés, dans le cadre d’aires géographiques précises qui à un moment donné ont subi l’assaut direct et brutal de schèmes culturels différents. Le développement technique, généralement élevé, du groupe social ainsi apparu l’autorise à installer une domination organisée. L’entreprise de déculturation se trouve être le négatif d’un plus gigantesque travail d’asservissement économique voire biologique.

La doctrine de la hiérarchie culturelle n’est donc qu’une modalité de la hiérarchisation systématisée poursuivie de façon implacable.

La théorie moderne de l’absence d’intégration corticale des peuples coloniaux en est le versant anatomo-physiologique. L’apparition du racisme n’est pas fondamentalement déterminante. Le racisme n’est pas un tout mais l’élément le plus visible, le plus quotidien, pour tout dire, à certains moments, le plus grossier d’une structure donnée.

Étudier les rapports du racisme et de la culture c’est se poser la question de leur action réciproque. Si la culture est l’ensemble des comportements moteurs et mentaux né de la rencontre de l’homme avec la nature et avec son semblable on doit dire que le racisme est bel et bien un élément culturel.  Il y a donc des cultures avec racisme et des cultures sans racisme.

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Combattre l’Etat policier et le racisme d’Etat à l’échelle des pays du Nord : le cas belge

#byanymeansnecessary #stopblackface Intervention de Nordine Saidi au Bandung du Nord : la colonialité du pouvoir en Belgique. On ne peut agir et penser la fin du blackface en Belgique sans agir et penser contre la politique coloniale belge jusque dans ses effets les plus actuels. « On ne peut pas envisager aujourd’hui les discriminations, le racisme et la négrophobie sans revenir sur les 80 années d’histoire coloniale, qui ont laissé des traces dans les mentalités, les esprits mais aussi dans sa politique ». Et l’on ne peut agir et penser contre la colonialité du pouvoir en Belgique sans penser ses formes contemporaines, sans restituer les inégalités géographiques (différences d’espérances de vie entre le croissant pauvre et le croissant colonial), sans penser les dispositifs racistes de ségrégation (plans canal, déchéance de la nationalité, profilage racial, ségrégation scolaire, opérations Medusa, etc.). La plainte portée par le bourgmestre socialiste de Lessines contre Nordine Saidi et les Bruxelles Panthères est à inscrire dans l’histoire longue de la colonialité négro-islamophobe en Belgique. Un texte très important à relire de toute urgence.

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Fermez Guantanamo / Sluit Guantanamo / Close Guantanamo

FR/NL
Le 11 janvier 2020 marquera le 18ième anniversaire de l’ouverture de Guantanamo en 2002, dans le cadre de la Guerre contre le Terrorisme. Manifestons devant l’Ambassade américaine à Bruxelles, joignons-nous à toutes les personnes et organisations à Washington, Londres… qui manifestent ce jour là pour la fermeture de Guantanamo, la fin de toute forme de torture et de détention illimitée. Nous nous opposons à l’extradition de Julian Assange, au procès inique de Nizar Trabelsi, extradé illégalement par la Belgique aux Etats-Unis, nous demandons la libération de Chelsea Manning et de tous les prisonniers politiques aux Etats-Unis.

Op 11 januari 2020 bestaat Guantanamo 18 jaar. Het kamp werd op 11 januari 2002 geopend in het kader van de Oorlog tegen het Terrorisme van Bush. Betoog mee voor de Amerikaanse ambassade in Brussel, l In solidariteit met betogers in Washington, Londen… voor de sluiting van Guanatnamo en het stoppen van elke vorm van foltering en oneindige detentie. Wij verzetten ons tegen de uitlevering van Julian Assange aan de VS, tegen het oneerlijk proces van Nizar Trabelsi, we vragen de vrijlating van Chelsea Manning en van alle politieke gevangenen in de VS

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DOSSIER Bruxelles ville congolaise

L’histoire coloniale belge émaille la vie quotidienne des Bruxellois : dans le métro, les parcs bruxellois, les musées, mais aussi plus simplement au supermarché ou sur la table.

À l’heure de l’imminente réouverture du musée royal d’Afrique centrale, ce dossier propose une lecture de Bruxelles, ancienne capitale coloniale, parsemée de lieux, de places, de statues, de symboles, de souvenirs et de pratiques qui renvoient à ce passé congolais et le mêlent à notre quotidien. Mais de quel Congo parle-t-on ? Quel est notre rapport à ces traces ? Acceptons-nous de les regarder ? Comment les aborder dans une ville qui vante par ailleurs son cosmopolitisme ?

Accompagnez-nous pour une balade à travers la ville et son histoire, mettant en lumière une partie de l’héritage colonial et sa continuité dans notre quotidien de bruxellois. Un premier arrêt au goût chocolat-banane étrangement amer est suivi d’une visite dans les limbes de la réouverture du musée de Tervuren (créé par le roi bâtisseur en personne) pour déboucher sur un panorama cartographique des lieux nommés d’après d’illustres missionnaires et colons zélés.

En présence de ces témoignages monumentaux et statuaires qui trônent dans l’espace public, nous nous poserons la question de leur décolonisation (im)possible, pour enfin nous retrouver dans une conférence qui s’est tenue il y a près d’un siècle et prendre un souffle d’inspiration pour les luttes qui restent à mener.

Bruxelles en mouvements n°297 – Novembre-décembre 2018

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MUMIA … 2020 l’année de sa libération ?

Du 3 au 10 décembre 2019, une délégation française s’est rendue à New York puis à Philadelphie. Elle était composée de Claude Guillaumaud-Pujol et Jacky Hortaut, co-animateurs du Collectif Libérons Mumia, et de Christine Tournadre, réalisatrice de documentaires venue en repérage accompagnée de sa collaboratrice Marianne Rossi. Ces dernières ont le projet de faire un film sur Mumia Abu-Jamal et la mobilisation qui le soutient bien au-delà des frontières américaines depuis plus de trois décennies.

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Face à la barbarie qui vient, l’utopie décoloniale

Il s’agit pour le Tiers-Monde de recommencer une histoire de l’Homme.

Frantz Fanon.

Il y a des périodes au cours desquelles l’histoire semble s’accélérer et tout nous porte à croire que nous sommes dans l’une d’entre elles. Il y a à peine plus d’un an sortait le livre d’Ugo Palheta, La possibilité du fascisme[1], alertant sur le fait que le fascisme, loin d’être un danger qui aurait été écarté de manière définitive, restait au contraire une possibilité susceptible de resurgir sous une autre forme. Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si une fascisation des démocraties électorales européennes et occidentales est une éventualité, mais de trouver le moyen d’enrayer ce glissement vers la barbarie.

Ce moyen, c’est la voie décoloniale.

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Commémoration des anciens combattants de la Force Publique du Congo.

2019 marque les 70 ans du début de la deuxième guerre mondiale mais également les 100 ans du Traité de Versailles.
Bakushinta et ses différents partenaires vous convient le lundi 11 novembre à la Cérémonie d’hommage aux anciens combattants de la Force Publique du Congo qui se tiendra de 14h à 16h sur le Square Riga

Adresse
Croisement Avenue Huart Hamoir et Eugène Demolder.
Tram 55, arrêt Helmet ; tram 93, arrêt Gare de Schaerbeek

Contact
bakushinta@gmail.com

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