Ursula von der Leyen, la patronne de l’UE soutient les actions génocidaires d’Israël

Ursula Von der Leyen – une ancienne ministre de la Défense en Allemagne – soutient implicitement la déshumanisation des habitants de Gaza.

Ursula von der Leyen (au centre) a obtenu un briefing de l’armée israélienne en pleine agression contre Gaza.

Ursula von der Leyen (au centre) a obtenu un briefing de l’armée israélienne en pleine agression contre Gaza. (Photo : Ziv Koren / Polaris)

David Cronin, 14 octobre 2023

Des décennies de duplicité viennent de s’effacer.

Longtemps, l’Union européenne a tenté de se donner pour un parangon d’équilibre. Aujourd’hui, elle est incontestablement dans le camp d’Israël – un État qui impose un génocide à Gaza.

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, est largement responsable de ce virage vers une plus grande clarté. Elle était en Israël ces quelques derniers jours, assurant les dirigeants du pays de son soutien total.

D’autres représentants de l’UE ont tenté de paraître un peu plus nuancés.

Josep Borrell, le chef de la politique étrangère, a indiqué qu’il était mal à l’aise avec la façon dont Israël avait ordonné aux gens du nord de Gaza de se déplacer vers le sud. Évacuer un million de civils « vers un territoire en état de siège est extrêmement dangereux et virtuellement impossible », avait-il mis en garde.

La mise en garde de Borrell ne signifiait strictement rien.

Il l’a émise à la fin d’une visite en Chine.

Au moment où il proposait son point de vue, Ursula von der Leyen avait déjà promis son dévouement à Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien. Elle le lui avait même promis entre quatre yeux.

La présidente de la Commission européenne n’a pas été élue par des électeurs ordinaires. Par conséquent, von der Leyen n’est titulaire d’aucun mandat démocratique.

Dans le labyrinthe des institutions de l’UE, son mandat est très, très limité, une fois qu’il s’agit des relations internationales.

Non qu’elle s’en soucie. Et Israël ne s’en soucie pas davantage.

Il n’y a guère de chance de voir Netanyahou contrarié par la différence de ton entre ce qu’ont bien pu dire von der Leyen et Borrell.

Pourquoi devrait-il l’être, si von der Leyen est venue le voir et lui a assuré son soutien total aux menées génocidaires d’Israël ?

Un langage nazi

« L’Europe est avec Israël », a déclaré von der Leyen à Netanyahou.

« Et Israël a le droit de se défendre. En fait, il est de son devoir de défendre son peuple. »

Ses commentaires datent de vendredi.

Elle les a adressés directement au gouvernement israélien. Quelques jours plus tôt, le ministre de la Défense de ce gouvernement avait dit qu’il combattait « des bêtes humaines » à Gaza.

C’est du langage nazi. Les nazis disaient des juifs qu’ils étaient des « rats ».

Ursula Von der Leyen – une ancienne ministre de la Défense en Allemagne – soutient implicitement la déshumanisation des habitants de Gaza.

Cela ne lui pose aucun problème qu’Israël fasse des emprunts au lexique des nazis.

Elle-même a dit de la coupure d’électricité par la Russie en Ukraine qu’il s’agissait d’un crime de guerre.

Mais cela ne lui pose aucun problème qu’Israël prive Gaza de nourriture, de carburant, d’eau et d’énergie. Cela ne la dérange nullement que la famine soit utilisée comme arme contre des civils.

Israël est une « démocratie », à ses yeux.

Si vous vous donnez pour une démocratie, Ursula von der Leyen vous laissera perpétrer à l’aise un génocide.

Le devoir

Quand von der Leyen parle de devoir, elle oublie les siens propres.

Elle a un devoir envers les contribuables de l’Europe.

Israël a très régulièrement détruit les projets d’aide financés par le contribuable européen. Une grande partie des infrastructures démolies aujourd’hui à Gaza ont été construites à l’aide de financements de l’UE.

Pourtant, l’UE n’a jamais tenu Israël pour responsable de ces destructions.

L’UE n’agira pas de la sorte.

L’élite européenne soutient Israël. Et ses destructions. Et ses actions génocidaires.

L’UE rassemble 27 gouvernements.

Quelques-uns à peine ont gentiment critiqué Israël.

L’Irlande, par exemple, dit qu’elle « ne peut accepter le châtiment collectif de toute une population ».

Un article paru dans The Irish Times suggère qu’il règne un certain malaise au sein des institutions européennes, à propos de von der Leyen et de son dévouement total à Israël.

N’y aura-il pas la moindre répercussion à son égard ? Probablement pas.

Comme je l’ai écrit précédemment, les divisions au sein de l’UE à propos d’Israël sont vraiment une question d’optique. Tous les gouvernements et représentants de l’UE soutiennent Israël. Certains d’entre eux prétendent aussi se faire du souci pour les Palestiniens.

Mais von der Leyen, elle, ne s’en fait aucun. Elle ne fait même pas semblant.

 

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David Cronin est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Europe Israël : Une alliance contre-nature (Ed. La Guillotine – 2013) et  Europe’s Alliance With Israel: Aiding the Occupation (Pluto Press, 2011 – L’Alliance de l’Europe avec Israël contribue à l’occupation). Il a participé à la rédaction du rapport “The israeli lobby and the European Union”.
Son dernier livre est : Balfour’s Shadow: A Century of British Support for Zionism and Israel (Pluto Press – Londres 2017).

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Publié le 14 octobre sur 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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