Conditions minimales pour une décolonisation de l’espace public / Minimale voorwaarden voor dekolonisering van de openbare ruimte

La décolonisation de l’espace public est en cours et elle n’a attendu, à Bruxelles, les initiatives institutionnelles actuelles. Elle s’appuie, de longues dates, sur les actions d’activistes et d’artistes. Ce sont ces interventions qu’il s’agit de soutenir et prolonger. Par: collectif de signataires (académiques, artistes, activistes).

Een aantal kunstenaars, activisten, wetenschappers, onderzoekers, burgers, journalisten en auteurs reageren op het voorstel van Pascal Smet, Brussels staatssecretaris voor het patrimonium, voor de oprichting van een commissie of werkgroep voor de dekolonisering van de openbare ruimte in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest. Zij stellen vier « minimale voorwaarden voor dekolonisering van de openbare ruimte » om deze commissie een kans op resultaten te geven.

Intervention sur la statue du roi Baudouin -Bruxelles juin 2020

La décolonisation de l’espace public est en cours et elle n’a attendu, à Bruxelles, ni l’adoption d’un plan régional ni la décision d’une commission d’experts pour transformer les monuments, changer les noms de rue, renommer les boulevards, écrire l’histoire des résistances anti-coloniales, produire tags, graffitis, songs, musiques, installations, visites guidées décoloniales, etc. Depuis la manifestation Black Lives Matter qui a rassemblé à Bruxelles plus de 15.000 personnes contre la négrophobie endémique le 7 juin dernier dans le contexte d’un soulèvement anti-raciste mondial, le patrimoine colonial qui trône et impose sa version criminelle de l’histoire dans l’espace public fait l’objet de multiples actions d’interventions décoloniales : pétitions, textes, déboulonnages, tags, colorations, détournements, happenings, émissions radio, etc. De Minneapolis à Bruxelles en passant par Bristol et Paris “nous assistons à un intense moment d’iconoclasme décolonial” (Norman Ajari[1]), à un refus d’avoir à faire face encore à des criminels coloniaux qui s’en sortiraient indemnes.

Si dans l’espace public, dans la ville vécue, ce mouvement de transformation décolonial multiforme est perceptible, compris, prolongé, photographié, discuté, dans l’espace médiatique et politique il semble coincé dans une alternative infernale anesthésiante : soit remplacement immédiat (par exemple celui de la statue de Storms square de Meeûs ou, selon la proposition de Raoul Hedebouw, porte-parole du Parti du travail de Belgique, celui de la statue de Léopold II par la statue de Patrice Lumumba), soit maintien en l’état avec cartel explicatif. Aucune de ces propositions n’est à la hauteur de l’événement mondial.

Au vu de ce que représente la colonisation belge au Congo dans l’histoire de la colonisation du continent africain, le maintien tel quel des monumentalités colonialistes, entourées de panneaux explicatifs illisibles, entretient de fait la négation de l’existence et de la mémoire des Africains de Belgique, qu’ils aient des origines congolaises, rwandaises, burundaises, ou d’autres pays d’Afrique. Ces statues n’ont rien de neutre tant elles fonctionnent comme autant d’apologies du crime contre l’humanité, du pillage, de la violence, de l’appropriation, de la suprématie. “Monde compartimenté, manichéiste, immobile, monde de statues : la statue du général qui a fait la conquête, la statue de l’ingénieur qui a construit le pont. Monde sûr de lui, écrasant de ses pierres les échines écorchées par le fouet. Voilà le monde colonial” dit Fanon[2]. Le remplacement immédiat et généralisé, outre le risque d’une réaction de type trumpiste (“ne touchez pas à notre patrimoine national”), réduit les problèmes de décolonisation de l’espace public à de simples décisions logistiques sans enjeu sur le plan de la pensée. Ne parlons pas de l’absence d’imagination historique dans les énoncés du type “ma statue – mon histoire” ; d’autres imaginations existent déjà. L’urgence politique nous semble devoir être dans le soutien et l’intensification d’un processus de démantèlement multiforme. Ce processus serait une contribution des espaces publics et de ce qui s’y passe à des formes de réparations touchant à de nombreux autres ordres et organisations sociales: restitutions des biens spoliés et inversion des géopolitiques postcoloniales, négrophobies et racismes systémiques, violences policières et frontières meurtrières de l’Europe, actions proactives de lutte contre les discriminations et  enseignement de l’histoire des luttes décoloniales, démantèlement des folklores racistes et fin du blackface[3], etc.

Nous prenons acte du passage en force du secrétaire d’Etat bruxellois en charge du Patrimoine, Pascal Smet qui met en place une commission pour prendre en charge la décolonisation de l’espace public afin d’organiser un débat ouvert avec des experts, des personnes d’origine congolaise, rwandaise et burundaise et décider s’il faut ou non enlever les statues coloniales. En Belgique, il existe malheureusement une longue tradition d’ « encommissionnement » des problèmes politiques en vue de produire des consensus majoritaires et/ou de les démembrer : on peut penser au groupe de travail qui devait se mettre en place à l’issue de la table ronde économique en 1960 pour traiter de la question des artefacts pillés durant la colonisation, lequel ne s’est jamais réuni ou, plus proche de nous, la négociation sur la scénographie de la nouvelle exposition de référence à Tervuren durant laquelle les controverses engagées par les experts issus des diasporas africaines ont été systématiquement disqualifiées.  Encommissionnements aux résultats faibles voire inexistants, dont l’archivage des discussions montrent à quel point les réflexes coloniaux y sont légion  (musée, suites des tables-rondes, etc.).

En tant qu’activistes, en tant qu’artivistes, en tant que chercheurs, en tant qu’artistes qui suivons et participons depuis des années à la décolonisation de l’espace public nous avons cru nécessaire de rendre public un certain nombre de conditions pour que les débats de cette commission aient une chance d’aboutir à un résultat, lequel s’inscrira nécessairement dans la durée (les interventions sur l’espace public ont des effets dans la longue durée), qui puisse être en mesure de transformer de façon significative l’espace public colonial.

  • La décolonisation de l’espace public est un appel décolonial à la réparation

S’il s’agit d’un processus, c’est bien parce que démanteler ne se réduit pas à la simple démolition-disparition et à la reconstruction instantanée. Remplacer du jour au lendemain la statue trônante de Léopold II par celle de Patrice Lumumba en un geste “fort” et “immédiat” risque de laisser croire que le problème serait “réglé”, une fois pour toutes. Laissant dans l’ombre les enjeux éminemment politiques d’histoire du colonialisme, de qualification des crimes contre l’humanité et de réparations mais aussi les continuités post-coloniales de la colonialité du pouvoir (discriminations à l’embauche, au logement, dans l’espace public, racisme institutionnel, racisme d’Etat, racisme scolaire et environnemental, racisme épistémologique, violences et crimes policiers, profilage racial, ségrégation ethno-spatiale, criminalisation et incarcération, etc.). Au vu de l’importance des enjeux posés par le soulèvement anti-raciste mondial en cours, le strict remplacement ou déplacement aurait pour effet de refermer la crise et d’effacer le trouble décolonial au nom de la peur de “troubles à l’ordre public” (raison avancée pour ne pas inaugurer une place Lumumba à Ixelles).

Il s’agirait au contraire de prendre au sérieux les dynamiques activistes à l’œuvre qui, lieu par lieu, situation par situation, proposent des interventions différentes, précises, situées : faire tomber Léopold II à Auderghem, peindre Baudouin, négocier avec les institutions, filmer et enregistrer des statements (notamment la dénonciation du statu quo institutionnel) exiger, tagger, etc. Il s’agit de “faire vivre un problème et ses ramifications multiples”, de maintenir expressive la question coloniale et décoloniale en Belgique.

L’intervention PeoPL[4] de l’artiste Laura Nsengiyumva qui a mis en acte la fonte d’une sculpture de glace, réplique de la statue équestre de Léopold II place du Trône, a déjà posé de solides bases expérientielles pour une décolonisation de l’espace public colonial : le démantèlement des statues colonialistes est un processus qui possède une durée propre, c’est une question de pouvoir et de matière qu’il faut prendre au sérieux. A travers le démantèlement et le réagencement des lettres du nom “Leopold II”, PeoPL pose également la question du sujet qui fait la décolonisation, de la puissance destituante. Depuis PeoPL nous savons que la décolonisation est une métamorphose radicale des matériaux et de l’espace colonial lui-même.

La perspective de la fonte et donc la matérialité des statues (faites pour beaucoup à partir de cuivre et d’étain provenant du Congo) ouvre une porte qui dépasse l’argument selon lequel la question des monuments serait une question purement symbolique. Comme nous invitent à le penser différentes théories de l’espace public, le jeu sur la matérialité de la ville contribue à produire des effets et des questionnements qui sont aussi politiques. Il s’agirait ici de donner une chance à des branchements innovants entre interventions urbanistiques et processus de restitution en cours, mais aussi par là, d’accompagner la mise à l’agenda des “réparations” comme l’intervention sur la statue de Baudouin nous y engage.

  • Non pas produire un anesthésiant consensus mémoriel mais activer les conflictualités décoloniales situées.

La commission ou le groupe de travail, dans sa composition même, devra d’emblée éviter le piège d’une polémique pour plateaux TV opposant des activistes noirs et leurs savoirs à des historiens blancs qui auraient à négocier “en leur nom” des solutions “acceptables par tous”. Historiens qualifiés d’experts que l’on appelle encore trop souvent en un geste quasi messianique pour clore le débat. Le point de départ sur lequel s’accorder devrait être que les statues coloniales racontent une histoire révisionniste qui écrase et réduit au silence les voix des colonisés et de leurs descendants. Le temps épais de leur fonte (de leur disparition) correspond à ce qu’il faut pour l’instauration d’une justice mémorielle à partir des voix de luttes et de résistances. Dans cette controverse mémorielle, pas plus que dans aucune autre, il n’y a d’épistémologie du point zéro. Il n’y a pas de “nous” a priori, allant de soi. Méthodologiquement parlant, la fabrication d’un “nous urbain” devra respecter l’existence d’agendas différés (Houria Bouteldja[5]) correspondant à des trajectoires et à des positions dans l’histoire qui sont conflictuelles.

Les propositions d’existences et de matérialisation dans l’espace public, la réappropriation des espaces du colonisateur (statues, noms de rues), elles, appartiennent, parallèlement, aux communautés afrodescendantes et non aux seuls groupes blancs quelles que soient leurs  intentions. Les visions décoloniales du monde proviennent d’une expérience qui est située. Elles émanent des tentatives afrodescendantes, situées dans l’expérience violente de la dépossession, de produire théoriquement les « soubassements d’un monde qui soutient » (Nadia Yala Kisukidi[6]). La responsabilité des Blancs consisterait plutôt, non pas à arbitrer le sens de l’espace public mais à contribuer au démantèlement de la ville coloniale en travaillant les nombreux  sites problématiques où, en tant que Blancs, ils agissent quotidiennement. Là, seraient leurs engagements : par rapport à des institutions en place à désarmer, travailler à l’ouverture de prises, saisir ce qui les constitue comme Blancs contemporains à partir des fils des archives économiques, politiques, culturelles et sociales. Agenda différé veut aussi dire ici responsabilités différenciées. Ces enjeux sont emmêlés et c’est pourquoi, si l’on s’en tient à cette proposition éthique, il s’agit, au cœur de cette commission ou de ce groupe de travail d’en instaurer la possibilité.

 

  • Des attentions aux effets produits par les matérialités des monuments et à l’emprise de l’urbanisme colonial plutôt que des interventions symboliques déliées.

La première hypothèse de travail est donc de penser le démantèlement, le pliage des statues et noms de rues qui se “tiennent” et qui nous “tiennent” sur le mode de l’empoisonnement et de ses refoulements. Pour “déconstruire la fiction coloniale” (Paulin J. Hountondji[7]) que fabriquent et entretiennent ces agencements impériaux (statues, noms, artères, parcs, monuments, etc.) il s’agira d’intervenir de façon à défaire leur fonction de sidération. Pour cela, il sera sans doute préférable de penser les symboles coloniaux ensemble, plutôt qu’au cas par cas communal, de restituer entre eux les contiguïtés spatiales et temporelles. Les vestiges coloniaux actifs sont à saisir comme le labyrinthe-fétiche[8] d’une politique de la ville à dimension impérialiste (métropole coloniale).  Une vision d’ensemble permettra de penser des interventions locales faisant sens, outillant et faisant exister d’autres interventions locales. Il s’agit de multiplier les prises, de penser les destitutions et leurs processus en même temps que les institutions qui manquent.

Comme il ne s’agit pas de gommer le passé, mais au contraire de le densifier, de le rendre pertinent au présent, il y aura besoin de penser les matérialités, les plasticités, tout autant que de relier les histoires du passé ancien et récent, les histoires présentes à ce que tel ou tel nom de rue, statuaire, square, représente dans les luttes, pour certains quartiers, dans les âmes.

Afin de définir l’existant, de faire advenir des interventions qui nous guideront, des appels à contribution et à idées, conceptuellement, artistiquement problématisés, pourraient sans tarder être lancés, depuis cette commission et ce groupe, sans tarder. Les interventions politiques et artistiques font en effet moteur d’enquête urbanistique autant que les “avis” et “arguments” ; c’est largement admis dans la pratique architecturale et a fait l’objet d’expérimentations à Bruxelles : espaces provisoires, happenings, réappropriations doivent pouvoir être soutenus par des budgets culturels d’étude. Il s’agit également d’y adjoindre des phases d’études sur les expériences de “démantèlement” qu’ont connues d’autres pays en prise avec ces questions (Europe de l’Est, par exemple, mais aussi bien entendu Afrique du Sud).

 

  • Articuler une formulation des problèmes (par les activistes, artistes et chercheurs afrodescendants) aux appels à projet

La commission ou le groupe de travail n’aura pas à penser la décolonisation de l’espace public ex nihilo mais bien à recenser, à exhumer et à prolonger les propositions multiples qui ont déjà été formulées et qui ne vont pas manquer de venir.

Pour que le démantèlement de l’espace public colonial puisse effectivement se produire comme un processus public, démocratique et politique et ainsi contribuer à une pensée collective, il s’agirait, tout d’abord, de ne plus effacer les tags, graffs et interventions de type décolonial : ce sont des archives au présent pour la commission ou le groupe de travail. Il s’agit donc dès aujourd’hui que Pascal Smet mette entre parenthèses, en tant que Secrétaire d’Etat bruxellois en charge du Patrimoine, les restaurations automatiques de “patrimoine”.[9] Cela fait des dizaines d’années qu’il y a des interventions sur ces statues, mais aujourd’hui, ces interventions se branchent à une histoire qu’il serait bon de ne pas nier. En parallèle, les événements et attaques de statues contemporains s’inscrivent dans une longue histoire de ce qui, depuis 1960, n’a jamais été réglé.

Pour le patrimoine dont la Région ou les communes sont dépositaires, il s’agit de ne pas qualifier ces actions d’intervention de “vandalisme”. En effet, ce sont des interventions porteuses d’énoncés de définition de l’espace. Nous le savons lorsqu’il s’agit de rénover les espaces publics ou les “chancres urbains” : dans de nombreuses villes, et ce fut aussi le cas à Bruxelles (Cité Administrative de l’Etat, par exemple), les interventions ponctuelles informent des possibilités d’interventions urbanistiques. Et certes les statues et noms de rue ressemblent bien à un chancre disséminé, avec ses réseaux et ses répliques. La topographie même de la ville est embarquée dans l’histoire coloniale (IEB[10]) alors que les quartiers noirs (Matonge, Clemenceau, etc.) ont une existence remise en cause par diverses opérations urbanistiques ou policières.

Quoi qu’il advienne au lendemain du 30 juin 2020 nous continuerons à documenter et à intervenir sur le processus de décolonisation de l’espace public, à relayer les interventions et propositions populaires et artistiques à l’œuvre pour impacter positivement les travaux de cette commission ou de ce groupe de travail.

 

Het werk Peopl van Laura Nsengiyumva

De dekolonisering van de openbare ruimte is volop aan de gang. Ze heeft in Brussel niet gewacht op de aanvaarding van een gewestelijk plan, noch op de beslissing van een commissie van experten om monumenten te transformeren, straatnamen te veranderen, boulevards te hernoemen, de geschiedenis van het antikoloniaal verzet te schrijven, tags, graffiti, songs, muziek, installaties of geleide dekoloniale bezoeken etc. te produceren.

De Black Lives Matter manifestatie heeft op 7 juni laatstleden meer dan 15.000 mensen samengebracht in Brussel tegen het endemische anti-zwarte racisme. Sindsdien is in de context van een wereldwijd antiracistisch protest het koloniaal patrimonium dat vanop zijn troon zijn criminele versie van de geschiedenis aan de openbare ruimte oplegt het onderwerp geworden van talrijke dekoloniale acties: petities, teksten, neerhalen (van standbeelden en monumenten), tags, verkleuringen (met verf), happenings, radio-uitzendingen, etc.

Van Minneapolis tot Brussel over Boston en Parijs “nemen we deel aan een intens ogenblik van dekoloniaal iconoclasme“ (Norman Ajari)1 en aan een weigering om nog visueel geconfronteerd te worden met kolonialen die onbeschadigd met hun misdaden wegraken.

Als in de openbare ruimte van de stad, zoals we die beleven, deze dekoloniale veelzijdige transformatiebeweging waarneembaar is geworden, begrepen, verlengd, gefotografeerd en bediscussieerd in de mediatieke en politieke ruimte, zit ze blijkbaar klem in een verdovend hels dilemma: ofwel de onmiddellijke verwijdering (bijvoorbeeld van het standbeeld van Storms op de Meeüssquare, ofwel, volgens het voorstel van Raoul Hedebouw, woordvoerder van de Partij van de Arbeid in België, de vervanging van het standbeeld van Leopold II door een van Patrice Lumumba), ofwel de instandhouding van de status quo met verklarende bordjes. Geen enkel van deze voorstellen doet recht aan deze wereldwijde beweging.

Rekening houdend met de relevantie van de Belgische kolonisering van Congo in het geheel van de kolonisering van het Afrikaanse continent, betekent de instandhouding van de koloniale monumenten in hun huidige toestand de ontkenning van het de facto bestaan en herinnering van de Afrikanen in België, of ze van Congolese, Rwandese, Burundese oorsprong zijn of uit andere Afrikaanse landen komen.

Deze standbeelden zijn helemaal niet neutraal, omdat ze fungeren als evenveel apologieën van de misdaad tegen de mensheid, de roof, het geweld, de toe-eigening, de suprematie. ”Een wereld opgedeeld in compartimenten, manicheïstisch, star onbeweeglijk, een wereld van standbeelden: het standbeeld van de generaal die op veroveringstocht was, het standbeeld van de ingenieur die een brug heeft gebouwd. Een wereld zeker van zichzelf, die met zijn stenen beelden de door de gesel gevilde stekels verplettert. Ziedaar de koloniale wereld”, zo zegt Frantz Fanon2.

Een onmiddellijke en veralgemeende vervanging herleidt, naast het risico op een Trumpiaanse reactie (”Raak niet aan ons nationaal patrimonium”), de problemen van de dekolonisering van de openbare ruimte naar simplistische logistieke beslissingen zonder enige inbreng op vlak van de ideeën. Laat ons het niet hebben over de afwezigheid van historische verbeelding in uitspraken als ”mijn standbeeld – mijn geschiedenis”. Andere verbeeldingen bestaan al.

Volgens ons zit de politieke urgentie eerder in het onderhouden en intensifiëren van een veelzijdig ontmantelingsproces. Dit proces zou bestaan uit een deelname van de openbare ruimte en van al wat daar gebeurt aan talrijke andere sociale eisen en organisaties: restitutie van de gestolen goederen, ommekeer van de postkoloniale geopolitiek, de haat tegenover zwarte mensen en het systemisch racisme, het politiegeweld en slachtpartijen aan de Europese grenzen, proactieve strijdacties tegen discriminatie en geschiedenisonderwijs over de dekoloniale strijd, ontmanteling van racistische folklores en een einde aan blackface3, etc.

We nemen akte van de forcing door Brussels staatssecretaris voor het patrimonium Pascal Smet die een commissie installeert voor de dekolonisering van de openbare ruimte, met als bedoeling een open debat te organiseren met experten, met personen van Congolese, Rwandese en Burundese origine, om te beslissen of de koloniale standbeelden al dan niet moeten verwijderd worden.

In België bestaat jammer genoeg een lange traditie van ‘commissionering’ van politieke problemen om een meerderheidsconsensus te produceren en/of ze in stukken te verdelen. We kunnen daarbij terugdenken aan de werkgroep die moest opgericht worden tijdens de economische rondetafel van 1960. Die zou de kwestie regelen van de tijdens de kolonisering gestolen artefacten. Ze is nooit samengekomen.

We kunnen recenter ook terugdenken aan de onderhandelingen over de scenografie van de nieuwe referentietentoonstelling in Tervuren. Daar werd de geëngageerde inbreng van experten uit de Afrikaanse diaspora systematisch gediskwalificeerd. Dit zijn ‘commissioneringen’ met zwakke tot onbestaande resultaten, die in hun archivering van de discussies aantonen hoezeer de koloniale reflexen legio zijn (het museum, de gevolgen van de rondetafels, etc.).

Als activisten, als ‘artivisten’, als onderzoekers, als kunstenaars die reeds jaren de dekolonisering van de openbare ruimte volgen en er aan deelnemen, hebben wij het nodig geacht een aantal voorwaarden openbaar te verkondigen, opdat de debatten in deze commissie een kans zouden hebben tot resultaten te leiden, die noodzakelijkerwijs op de langetermijn moeten inspelen (tussenkomsten op de openbare ruimte hebben immers langetermijneffecten) en die in staat moeten zijn om op een betekenisvolle manier de openbare koloniale ruimte te transformeren.

1) De dekolonisering van de openbare ruimte is een dekoloniaal appél tot herstel

Het gaat hier om een proces want de ontmanteling valt niet te herleiden tot een eenvoudige afbraak/verdwijning en tot een onmiddellijke reconstructie. Het statige standbeeld van Leopold II vervangen door dat van Patrice Lumumba is een “sterke” en “onmiddellijke” geste die het risico in zich draagt dat het probleem voor eens en altijd ‘geregeld’ lijkt.

Zo blijven de bij uitstek politieke uitdagingen van de koloniale geschiedenis op de achtergrond, zoals de kwalificering van de misdaden tegen de mensheid en de herstelbetalingen, maar ook de postkoloniale continuïteit van het kolonialisme van de macht (discriminatie bij aanwervingen, voor woningen, in de openbare ruimte, het institutionele racisme van de staat, racisme in de school en in het leefmilieu, het epistemologisch racisme, het geweld en de misdaden van de politie, racial profiling, de etnisch-ruimtelijke segregatie, de criminalisering en gevangenzetting, etc.).

Gezien het belang van de uitdagingen door het nu plaatsgrijpende wereldwijde antiracistische verzet, zou de loutere vervanging of verplaatsing de inkapseling van de crisis als effect hebben. De dekoloniale onrust riskeert dan weggevaagd te worden, in naam van de angst voor “verstoringen van de openbare orde” (een reden die werd ingezet om geen Lumumbaplein in te huldigen in Elsene).

Integendeel, waar het om gaat is de activistische dynamiek ernstig te nemen die aan het werk is, plaats per plaats, situatie per situatie en die verschillende, precieze en gesitueerde interventies voorstellen: een standbeeld van Leopold II in Oudergem laten vallen, Boudewijn overschilderen, onderhandelen met de instellingen, filmen en opnemen van afgelegde verklaringen (meer bepaald de afkeuring van het institutionele status quo), eisen stellen, tags plaatsen, etc. Waar het om gaat is “een probleem in al zijn veelvoudige vertakkingen tot leven brengen”, om de koloniale en dekoloniale kwestie in België expressief in stand te houden.

De happening PeoPL4 van kunstenares Laura Nsengiyumva voerde het smelten van een ijssculptuur als actie op, met een replica van het standbeeld van Leopold II op het Troonplein. Deze actie heeft een solide ervaringsbasis gegeven aan de dekolonisering van de openbare koloniale ruimte: de ontmanteling van koloniale standbeelden is een proces met een eigen tijdsdynamiek. Het is een kwestie van macht en een materie die ernstig moet worden genomen. Door deze ontmanteling en de herschikking van de letters in de naam ”Leopold II” stelt tevens de vraag over het onderwerp van de dekolonisatie en van de macht der afwijzing.

Het perspectief van dit smelten en dus van de materialiteit van standbeelden (vele daarvan zijn gemaakt op basis van koper en tin uit Congo) opent een deur die het argument terzijde schuift volgens hetwelk de kwestie van de monumenten louter symbolisch is. Wij nodigen uit om verschillende theorieën over de openbare ruimte te bedenken. Dit spel met de materialiteit van de stad draagt bij tot de productie van effecten en invraagstellingen die eveneens politiek zijn. Het gaat hem hier om het geven van een kans aan vernieuwende vertakkingen tussen urbanistische interventies en het proces van restitutie dat aan de gang is. Het gaat daar echter ook om de agendasetting voor de ‘herstellingen’ te begeleiden, zoals de actie aan het standbeeld van Boudewijn ons engageert.

2) Geen verdovende herinneringsconsensus produceren maar de lokale dekoloniale conflicten activeren

Deze commissie of werkgroep moet in zijn huidige samenstelling vooral de valstrik vermijden van een polemiek voor de tv-camera’s tussen zwarte activisten en hun kennis van zaken en witte historici, die dan ‘in hun naam’ oplossingen zouden moeten onderhandelen die ‘aanvaardbaar zijn voor iedereen’. Het zijn historici die men als experten kwalificeert en nog te dikwijls met een bijna messianistisch gebaar aanspreekt om het debat af te sluiten. Het vertrekpunt van waaruit men overeenstemming kan vinden zou het standpunt moeten zijn dat de koloniale standbeelden een revisionistische geschiedenis vertellen die de stem van de gekoloniseerden en hun nazaten het zwijgen oplegt. De ruime tijdspanne waarin deze beelden smelten (verdwijnen) komt overeen met wat nodig is voor het bewerkstelligen van een rechtvaardig geheugen, vanuit de stemmen van de strijd en het verzet. In deze geheugencontroverse is er, net zomin als in eender welke andere, geen epistemologie van een nulpunt. Er is a priori geen ‘wij’. Methodologisch gesproken moet de fabricatie van een ‘stedelijk wij’ het bestaan van verschillende agenda’s respecteren (Houria Bouteldja5) die overeenkomen met trajecten en stellingen in de geschiedenis die conflictueus zijn.

De voorstellen voor bestaan en materialisering in de openbare ruimte, het terug zich toe-eigenen van de ruimte van de kolonisator (standbeelden en straatnamen), behoren gelijklopend aan de gemeenschappen van Afrikaanse nazaten en niet alleen maar aan witte groepen, wat hun intenties ook mogen zijn.

De dekoloniale visies van de wereld komen voort uit een ervaring waarvan de herkomst bekend is. Ze komen voort uit pogingen van Afrikaanse nazaten en situeren zich in de gewelddadige ervaring van de onteigening, de theoretische productie van de “fundamenten van een wereld die ondersteunt” (Nadia Yala Kisukidi6).

De verantwoordelijkheid van de witte mensen bestaat er eerder in om bij te dragen tot de ontmanteling van de koloniale stad, niet door als arbiter de zin van de openbare ruimte te bepalen, maar door de talrijke problematische sites te bewerken waar ze dagelijks als witte mensen ageren.

Daar horen hun engagementen te zijn: door de instellingen ter plaatse te ontwapenen, te werken aan een opening van de krachtsverhoudingen, om vast te grijpen wat hen omschrijft als hedendaagse witte mensen, te beginnen bij de economische, politieke, culturele en sociale archieven. Uiteenlopende agenda’s betekenen ook uiteenlopende verantwoordelijkheden. Deze uitdagingen zitten verstrikt en het is daarom dat het – als men zich houdt aan dit ethisch voorstel – gaat over het installeren van deze mogelijkheid in het hart zelf van deze commissie of werkgroep

3) Aandacht voor de effecten voortgebracht door de materialiteit van deze monumenten en vastgrijpen van het urbane kolonialisme, eerder dan los van elkaar staande symbolische interventies

De eerste werkhypothese is dus nadenken over de ontmanteling en afbraak van standbeelden en straatnamen die zich ‘plaatsen’ en ons ‘plaatsen’ in de modus van vergiftiging en zijn repressie. Om de “koloniale fictie te deconstrueren” (Paulin J. Hountondji7) die deze imperialistische agentia in stand houden (standbeelden, straatnamen, kruispunten, parken, monumenten, etc.) zal men op dusdanige manier moeten tussenbeide komen dat hun functie ontrafeld wordt om ons nog met stomheid te slaan. Daarom zal men zonder twijfel best de koloniale symbolen als een geheel overschouwen, eerder dan gemeentelijk geval per geval, om hun ruimtelijke en tijdsgebonden verbondenheid te herstellen. De nog actieve koloniale overblijfselen moeten aangepakt worden als het fetisj-labyrint8 van een stadsbeleid met een imperialistische dimensie (de koloniale metropool). Een visie op het geheel zal ons toestaan lokale tussenkomsten te bedenken die zinvol zijn, gebruik maken van en helpen bij het ontstaan van lokale interventies. Het gaat erom de ingrepen te verveelvoudigen, verwijderingen te bedenken en hun behandeling, tegelijk met de instellingen die nog ontbreken.

Het gaat hier niet over het uitgommen van het verleden, maar integendeel om het te verdiepen, om het relevant maken voor het heden. Het zal nodig zijn de materialiteit, de plasticiteit anders te denken, en ondertussen ook de geschiedenissen van het oude en het recente verleden met elkaar te verbinden, met de hedendaagse geschiedenis, zodat die of die straatnaam, dat standbeeld, die square zich presenteert in deze strijd.

Om het bestaande te definiëren, de interventies te laten gebeuren die ons zullen leiden, kunnen zonder aarzelen oproepen tot het bijdragen van ideeën, conceptueel en artistiek geproblematiseerd, gelanceerd worden, vanuit deze commissie en deze werkgroep. Politieke en artistieke interventies zijn effectief de motor voor stadsonderzoek, evengoed als de ‘raadgevingen’ en de ‘argumenten’. Dat wordt grotendeels al toegestaan in de architecturale praktijk en is al onderwerp geweest van experimenten in Brussel: voorlopige ruimtes, happenings, toe-eigeningen moeten worden ondersteund door culturele budgetten. Het gaat er eveneens over hier studiefazen aan toe te voegen over ervaringen met ‘ontmanteling’ die andere landen hebben gekend, die door deze kwestie benomen waren (Oost-Europa, bijvoorbeeld, maar uiteraard ook Zuid-Afrika).

4) Formulering van de problemen uitspreken over oproepen tot dit project (door activisten, kunstenaars en onderzoekers onder Afrikaanse nazaten)

De commissie of werkgroep moet dan niet de dekolonisatie van de openbare ruimte ex nihilo uitdenken, maar zal daarentegen meerdere voorstellen bespreken, bovenhalen en verlengen, die reeds lang geleden werden geformuleerd en die zonder twijfel nog zullen komen.

Opdat de ontmanteling van de koloniale openbare ruimte effectief kan gebeuren als een openbaar, democratisch en politiek proces en zo kan bijdragen aan de collectieve gedachte, zal men eerst en vooral niet de tags, de graffiti en andere dekoloniale interventies uitvegen: dit zijn hedendaagse archieven voor de werkgroep of de commissie. Pascal Smet moet dus vanaf vandaag de automatische restauraties van het patrimonium ‘on hold’ zetten als Brussels staatssecretaris voor het patrimonium9.

Voor het patrimonium waar het Gewest en de gemeentes verantwoordelijk zijn, zal het er om gaan deze interventies niet als ‘vandalisme’ te behandelen. Het zijn in feite dragers van uitspraken die de ruimte definiëren. Dat weten we wanneer het gaat over de renovatie van openbare ruimtes of ‘stadskankers’ in ontelbare steden en dat was ook het geval in Brussel (de Administratieve Wijk bijvoorbeeld). Punctuele tussenkomsten tonen mogelijkheden voor urbanistische interventies.

Zonder twijfel gelijken deze standbeelden en straatnamen op een uitgezaaide kanker, met zijn netwerken en zijn replieken. De topografie zelf van de stad is ondergedompeld in de koloniale geschiedenis (IEB10) wanneer de zwarte wijken (Matonge, Clemenceau, etc.) een bestaan leiden dat in vraag wordt gesteld door diverse urbanistische en politionele operaties.

Wat er ook moge gebeuren op 30 juni 2020, de zestigste verjaardag van de onafhankelijkheid van Congo, wij zullen er mee doorgaan ons te documenteren en tussenbeide te komen in het proces van de dekolonisering van de openbare ruimte en artistieke en volkstussenkomsten en -voorstellen verspreiden, om een positieve impact te hebben op het werk van deze commissie of deze werkgroep.

 

Ondertekenaars:

Martin Vander Elst, antropoloog, UCLouvain

Véronique Clette-Gakuba, sociologe, ULB

David Jamar, professor sociologie, UMONS

Toma Muteba Luntumbue, kunstenaar, curator en kunsthistoricus

Joachim Ben Yakoub, UGent

Monique Mbeka Phoba, cineaste, scenariste et dekoloniaal conférencière

Mireille Fanon Mendes Flandre, voormalig VN-experte, voormalig voorzitster (2014-2016) van de Working Group of Experts on People of African Descent, Fondation Frantz Fanon

Françoise Vergès, politoloog, feministisch dekoloniaal militante

Norman Ajari, filosoof, Villanova University

Olivier Marboeuf, auteur, verteller, onafhankelijk expositiecommissaris en oprichter van het kunstencentrum Espace Khiasma

Sorana Munsya, psychologe en curatrice

Mirelle Tsheusi Robert, voorzitster van de vzw Bamko-Cran

Gia Abrassart, journaliste

Olivier Mukuna, journaliste en essayiste

Georgine Dibua Athapol, coordinatrice van de vzw Bakushinta

Modi Ntambwe, experte mensenrechten, gender, Innovatie et Ontwikkeling

Rachida Aziz, mode-ontwerpster en activiste

Isabelle Stengers, filosofe, ULB

Didier Debaise, filosoof, ULB

Christian Lukenge, verantwoordelijke Intal Congo

Nordine Saïdi, dekoloniaal militante en lid van Bruxelles Panthères

André Clette, burger, auteur

Ludo De Witte, socioloog en auteur

Carole Sacré, antropologe, UCLouvain

Tunde Adefioye, St Lucas Antwerpen

Nicole Grégoire, antropologe

Lisette Lombe, artieste

Benjamine Laini Lusalusa, activiste

Anne Wetsi Mpoma, kunstenactiviste, dekoloniaal denkster en kunsthistorica

Folashade Ajayi, VUB

Jacinthe Mazzocchetti, antrolopoge, UCL

François Makanga, acteur en museumgids

Jean-Sylvain Tshilumba Mukendi, onafhankelijke onderzoeker, kunsthistoricus

Katrin Solhdju, historica et wetenschapsfilosofe, UMONS

Karel Arnaut, antrolopoog, KU Leuven

Khadija Senhadji, militante, dekoloniaal antiraciste

Elsa Roland, onderwijswetenschappen, ULB

Graziella Vella, onderzoekster UMONS

Soraya El Kahlaoui, onderzoekster UGent

Mukendy Munda B, praktiseert de verplegingskunst, specialiteit verteringsendoscopie en cardiologie, associatiemanager

Sarra Mouny, leerkracht

Ondertekenende organisaties:

Présences Noires

BAMKO-CRAN asbl

Café Congo

BAKUSHINTA

Bruxelles Panthères

Collectif Faire-Part

“Conditions minimales pour une décolonisation de l’espace public” werd vertaald door Lode Vanoost.

Notes:

1 Norman Ajari .“La pensée décoloniale casse la république en deux”, Mediapart, 23 juni 2020.

2 Frantz Fanon, De verworpenen der aarde, Van Gennep, Amsterdam.

5 Tussenkomst van Houria Bouteldja, Pianofabriek, Brussel, 14 december 2014, « Forum belge contre l’Islamophobie“. Zie ook Rencontre avec Nordine Saïdi, membre fondateur de Bruxelles Panthères. Inter-Environment Bruxelles, 31 augustus 2016.

6N.Y. Kisukidi, “Laetitia Africana – Philosophie, décolonisation et mélancolie” in A. Mbembe et F. Sarr, Ecrire l’Afrique-Monde. Ed. Philippe Rey, 2017.

7 Paulin J. Hountondji, Sur la philosophie africaine: critique de l’ethnophilosophie, Maspero, 1977.

8 Toma Muteba Luntumbue heeft reeds geëxperimenteerd met het idee van een heractivering vertrekkend van artefacten die die kolonisatie heeft weggerukt uit Afrika onder de vorm van een labyrint van racistische theorieën die de rooftochten hebben mogelijk gemaakt, evenals de studie, de inzet van musea en tenslotte de sacralisering van voorwerpen die sindsdien afgesloten zitten in een “gevangenis der zintuigen“. Labyrinthe-fétiches, Cité Miroir, Liège, 2017.

9 Dit type articulering werd reeds onderhandeld door Véronique Clette-Gakuba en de Cercle Binabi, door middel van een koloniale medaille getagd aan de ULB. Er zijn nog andere precedenten. Het zijn soms trouwens ook beelden waarvan de geste als artistiek kan worden gekwalificeerd.

10 Bruxelles ville congolaise: introduction. Inter-Environment Bruxelles, 20 november 2018 .

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