Occupation du siège du ps et arrestations manu militari

Depuis 91 jours, 23 sans-papiers sont en grève de la grève de la faim à la VUB. Malgré les manifestations et les rencontres avec quelques subordonnés de Maggie de Block et du PS, aucune solution n’a pour l’instant été apportée à la situation de plus en plus critique des grévistes de la faim. La situation et le manque de réaction des soi-disant décideurs politiques n’étant plus acceptable, des militants ont décidés de renverser le rapport de force en occupant le siège du ps afin de provoquer une rencontre avec Elio Di Rupo en personne ou avec son cabinet (et non plus des vassaux). Le communiqué des militants stipulait « nous lui demandons de parler de cette situation d’urgence humanitaire au sein du gouvernement et de trouver une solution au plus vite, en utilisant le pouvoir discrétionnaire pour attribuer un permis de séjour de minimum un an et un permis de travail C aux 23 grévistes de la faim ».

 

Une dizaine de militant est rentrée ce matin dans le siège du parti socialiste et s’est dirigé vers le premier étage où ils ont attaché une banderole. Des contactes ont étés établis avec le personnel présent au sein du siège afin de faire connaitre les revendications des militants. Mais force est de constater que malgré un discours de façade aucune personne compétente n’était disposée à entamer des discussions avec les militants. Preuve s’il en est que personne au parti socialiste n’est prêt à trouver une solution, c’est finalement la police (présente rapidement sur les lieux), et plus exactement les hommes de vds (alias « si vous ne me connaissez pas encore, généralement je fais ce que je dis ») arrivé sur place un peu avant midi, qui a délogé manu militari les militants et menaçant les soutiens restés en bas d’une arrestation et d’une amende administrative.

Parce que les images sont plus parlantes que des mots, vous jugerez par vous-même à quel point ces messieurs se sont montrés courtois. Extirper des individus en les prenant par le cou ou les cheveux semble une pratique normale…

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Publié: vendredi 13 avril 2012 15:20 par panoptik

Source

Ils ont décidé d’occuper le siège du PS pour obtenir un rendez-vous avec le Premier ministre, Monsieur Elio Di Rupo, ou avec son Cabinet ministériel afin qu’il trouve une solution à la situation dramatique qui est en cours.
Après avoir à plusieurs reprises mais sans succès interpellé la secrétaire d’Etat en charge de ce dossier, c’est vers le Premier ministre qu’ils se tournent.
Pourquoi le siège du PS ? Parce que c’est impossible d’avoir accès à la zone neutre où se trouve le cabinet du Premier ministre.
Pourquoi une occupation ? Parce que jusqu’à présent, en écrivant, en téléphonant, en manifestant, en envoyant une délégation, leur demande n’a obtenu aucune réponse.
Comme lors des deux manifestations précédentes devant le siège du PS, la proposition qui a été faite était de rencontrer des membres du parti qui s’occupent de ce type de dossiers.
Ce n’était pas leur revendication et ils ont refusé et décidé de rester jusqu’à ce qu’ils obtiennent le rendez-vous demandé.
Ils invoquent les compétences du Premier ministre (que vous trouvez sur le site « Portail belgium.be ») Soit :
« Le Premier ministre est, en premier lieu, le chef du gouvernement. Cela implique qu’il préside le Conseil des ministres et le cabinet ministériel restreint (le « kern »), qu’il se concerte avec ses ministres et ses secrétaires d’Etat, qu’il examine leurs dossiers et recherche des solutions en cas de problème… En sa qualité de chef du gouvernement et de coordinateur, il lui appartient de tenir les rênes et aucun dossier ne peut se substituer à son engagement personnel. »
Le rendez-vous demandé n’a pas été obtenu. Huit ou neuf arrestations administratives ont eu lieu vers midi 30. »
Laurette V

Soutien aux grévistes de Vrije Université Brussel

Occupation du PS – Communique de Presse

BESOIN DE SOUTIEN!

Les 23 personnes sans-papiers à la VUB sont en grève de la faim depuis 91 jours. Leur situation de santé est critique. Ils revendiquent un permis de séjour de minimum un an et un permis de travail C pour pouvoir construire une vie digne ici.

Suite à cette situation d’urgence humanitaire, nous appelons le Premier Ministre et le gouvernement à prendre leur responsabilité. Il s’agit de plus que d’une question d’asile et de migration dont est compétente la Secrétaire d’État De Block qui refuse de parler avec les grévistes de la faim, grève qui doit être considérée comme un symptôme des politiques (anti)migratoires. Nous ne pouvons pas laisser mourir ces jeunes qui mènent une lutte légitime pour pouvoir vivre et travailler ici!!

Depuis plusieurs semaines nous avons essayé de contacter le cabinet du Premier Ministre Di Rupo. Cette demande a toujours été refusé, même si nous avons manifesté deux fois devant le Parti Socialiste, contacté le cabinet et un étudiant a même interpellé le Premier Ministre sur la Grande Place de Bruxelles.

Pourtant le Premier Ministre avait envoyé une lettre le 24 janvier pendant la première semaine de la grève de la faim où il se montrait concerné par la situation des sans-papiers et disait qu’il allait suivre la situation. Entre autre dans cette lettre: “Je comprends votre colère et votre souffrance. […] Je peux vous rassurer que tout sera mis en œuvre pour que des mesures concrètes puissent être prises en ce domaine.”

Aujourd’hui nous occupons le siège du Parti Socialiste jusqu’à ce qu’on obtienne une réunion pour trouver une solution avec le Premier Ministre. Nous lui demandons de parler de cette situation d’urgence humanitaire au sein du gouvernement et de trouver une solution au plus vite, en utilisant le pouvoir discrétionnaire pour attribuer un permis de séjour de minimum un an et un permis de travail C aux 23 grévistes de la faim.

Open brief – Over sans-papiers en hongerstakers

Mijnheer de Premier, Mevrouw de Staatssecretaris, Geachte lezer,

23 asielzoekers zijn vandaag al drie maanden in hongerstaking. Dat zijn negentig dagen, bijna het hele jaar 2012. Zowel de media als de politiek hebben deze zaak lang genegeerd. En toen ze eindelijk in de media kwam, had men het over chantage. Al kenden niet veel mensen de achtergrond van de hongerstakers, toch had iedereen direct een mening klaar over de actie die ze ondernamen.

Zo was de toon gezet: de hongerstaking was een drukkingsmiddel en door dat vaak te herhalen, raakten veel mensen ‘overtuigd’ van dit discours. Ze namen de argumenten over die politici en opiniemakers naar voren brachten en gingen die als de eigen mening beschouwen. Zo werkt dat. Na een week hevig debat in verschillende media, leek men hiermee klaar te zijn en werd het weer stil rond de hongerstakers.

Gezien de publieke opinie de hongerstaking als chantage zag, besloten ook veel organisaties zich in stilte te hullen. Ook de twijfelaars hadden intussen de kant van de stilte gekozen. Cynisch genoeg werd het feit dat na 90 dagen alle hongerstakers nog leven, tegen hen gebruikt.

Mevrouw de Staatssecretaris, U ging niet eens het gesprek aan met de hongerstakers, U ging niet bij hen op bezoek en ook als ze tot bij uw kabinet kwamen sprak u niet met hen. Ook de regeringspartijen vermijden ten alle koste elke uitspraak over deze zaak.

Wij zijn van in het begin getuige van de hongerstaking en informeren U graag over hoe wij de betrokkenen ervaren en zien.

Toen deze 23 mensen besloten om aan een hongerstaking te beginnen waren wij niet blij. We willen niemand zien lijden, laat dat duidelijk zijn. Maar deze mensen lieten zich niet tegenhouden. Ze hadden alles al geprobeerd om legaal in ons land te verblijven en hier te mogen werken: van asiel- en regularisatieaanvragen tot acties en manifestaties. De hongerstaking is hun laatste actie. Een ultieme daad van wanhoop.

Wij konden kiezen: hen in de steek laten of hen bijstaan in hun strijd. En al zijn we het niet allemaal eens met de actie die ze kozen, we staan wel achter de strijd die deze mensen voeren voor een waardig leven, een strijd om als mens met een aantal rechten erkend te worden. Het is pijnlijk dat ons wordt verweten dat we hen met onze steun zouden aanzetten tot deze actie terwijl wij het net heel moeilijk vinden om hun dagelijks lijden aan te zien en mee te maken. Het is pijnlijk dat de hongerstakers wordt verweten dat ze nog leven.

Het is hun sterke levenswil die hen in leven houdt. Ze willen leven en iets met hun leven doen, er iets van maken. Wat eten betreft: ze nemen water, suiker, zout en wat vitaminen en verder helemaal niets. Daarzonder zouden sommigen er waarschijnlijk niet meer zijn.  Jamal, die zijn lippen dichtnaaide, was er slecht aan toe toen hij had besloten alleen nog water te nemen. Wij overtuigden hem ervan terug suiker in te nemen.

We schrijven deze open brief omdat we een debat over de essentie willen voeren. We willen een duidelijk beleid voor de vluchtelingen, voor de sans-papiers, voor alle mensen in een dergelijke situatie in ons land. Men kan niet langer zwijgen en doen alsof er niets aan de hand is, daarom deze oproep aan alle politici en organisaties om het debat te openen en niet langer mee te wachten als men dergelijke situaties zoals deze aan de VUB naar de toekomst toe wil vermijden. Op politiek niveau moet het debat gevoerd worden tussen de politici en het hele middenveld dat zich inzet voor deze mensen en dat een rol te spelen heeft inzake asiel en migratie. Voor de hongerstakers aan de VUB vragen we een humanitaire oplossing. Geef ze de kans om in ons land te werken. Dat is het enige wat ze vragen.

Het gaat hier niet over of U voor of tegen deze hongerstaking bent. Ook niet over het gelijk of ongelijk van de hongerstakers. En ook niet over chantage tegenover wanhoop.

Deze mensen zijn in ons land. Ze arriveerden niet gisteren, sommigen verblijven hier al jaren. Voor deze mensen moeten we met ons allen een humane oplossing zoeken voordat het te laat is en ze het leven laten in omstandigheden ons land onwaardig.

Kortom, Mijnheer de Premier, Mevrouw de Staatssecretaris, politici, organisaties, burgers, we vragen een politieke oplossing met duidelijke permanente criteria voor de sans-papiers in ons land en een onmiddellijke humane oplossing voor de hongerstakers. Net als iedereen willen wij een einde zien aan deze hongerstaking, een einde met een rechtvaardige oplossing voor deze mensen.

We hopen dat elk zijn/haar verantwoordelijkheid neemt in dit debat en deze situatie die ons allen aangaat. We willen zelf onze normale levens oppikken en, vooral, we willen dat de hongerstakers hun leven kunnen herbeginnen.

 Uit: De Morgen 13-04-12

Namens Het Kollektief sans-papiers VUB:

Studenten: Alexandra Ooms, Neal Michiels, Mara De Belder

Bleri Lleshi, politiek filosoof

Rita Vanobberghen, huisarts en begeleidt de hongerstakers aan de VUB

Daniel Alliët, priester Begijnhofkerk Brussel

Andere ondertekenaars

Alexis Deswaef, advocaat en voorzitter van de Ligue des Droits de l’Homme

Eric Corijn, cultuurfilosoof VUB

Fred Louckx, socioloog VUB

Pascal Debruyne, onderzoeker UGent

Nadia Fadil, sociologe KUL

Fikry El Azzouzi, auteur

foto @ Karen Nachtergaele

Manifestation de soutien aux grévistes a l’VUB -Vrije Université Brussel

Bruxelles- Belgique
11-04-2012
A la VUB (Vrije Université Brussel) Université Flamande, 23 jeunes personnes sont en grève de la faim depuis 85 jours (samedi 7 avril) pour rester légalement en Belgique et pouvoir y travailler. Ces 23 réfugiés en provenance du Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Burkina Faso et Côte-d’Ivoire rendent public les politiques durs contre les réfugiés. Outre la situation politique inhumaine d’un plus grand nombre de migrants sans-papiers en Belgique, se pose ici une situation d’urgence humanitaire.
Mercredi 11 avril dernier, une manifestation de soutien aux grévistes a démarre devant le bureau de la Secrétaire d’État a l’asile et l’immigration de Mme Maggy De Block (VLD), suivi d’une marche au siège du Parti Socialiste et du Premier Ministre Elio Di Rupo.
NOUS NE POUVONS PAS LAISSER MOURIR CES JEUNES QUI MENENT UNE LUTTE LEGITIME POUR OBTENIR DES DROITS DE L’HOMME!

Grève de la faim des sans-papiers: des étudiants délogés du siège du PS

Plusieurs sympathisants ont escaladé la façade du siège du PS.

Images

Plusieurs sympathisants ont escaladé la façade du siège du PS.

Voici trois mois, une vingtaine de sans-papiers se sont lancés dans une grève de la faim à la VUB. Face au manque de réactions des politiques, un petit groupe d’étudiants a décidé d’agir en occupant le siège du Parti Socialiste. Ils ont été délogés en milieu de journée par une dizaine de policiers.

Une petite vingtaine de militants étaient arrivés au boulevard de l’Empereur dans la matinée. Huit d’entre eux avaient réussi à pénétrer dans l’édifice pour se poster au balcon du premier étage.

Les manifestants réclamaient une entrevue ou un rendez-vous avec le Premier ministre, Elio Di Rupo (PS), ou son cabinet, afin de plaider la cause de vingt-trois sans-papiers qui séjournent dans des locaux de l’université de Bruxelles (VUB) et mènent une grève de la faim depuis bientôt trois mois. Les sans-papiers réclament un permis de séjour de minimum un an et un permis de travail C.

Il a été proposé aux manifestants de rencontrer un conseiller du PS spécialisé en matière d’immigration. « C’est la même personne que nous avons rencontrée par deux fois et cela n’a pas donné de suites. La situation est devenue tellement extrême aujourd’hui qu’il fallait poser un geste fort comme prendre le siège du PS« , expliquait un des membres du collectif, entendant poursuivre l’action d’occupation.

Peu après midi, la police et plusieurs membres du PS ont invité les manifestants à quitter les lieux. Sans réaction de la part des militants, une dizaine de policiers sont alors intervenus pour les déloger. Six arrestations administratives ont été effectuées.

Belga

Et aussi

Sans-papiers de la VUB: 78è jour de grève de la faim

Protest voor het leven – Protestation pour la vie

A Bruxelles, sortir de la clandestinité au péril de sa vie

Cela fait maintenant 90 jours que 23 sans-papiers sont en grève de la faim à Bruxelles et la situation tourne à la crise humanitaire. Trois d’entre eux ont dû être l’hospitalisés. Malgré le suivi médical quasi-constant, les corps s’épuisent.

Aucune raison d’être en Belgique

Les corps, mais pas les volontés: ils sont prêts à aller jusqu’au bout. Hier, quelque 80 sympathisants manifestaient devant le cabinet de Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration. Une Maggie belge aussi intransigeante que la Dame de Fer britannique. Elle affirmait il y a quelques jours encore qu’elle « ne cèdera pas aux grévistes ! ». Et estimait que « 90 % des demandeurs d’asile n’ont pas de raisons de venir ici !« .
Banderolle sur le bâtiment de la VUB où sont accueillis les sans-papiers
Ces grévistes, ils s’appellent Youcef, Omar, Abou, Monceif ou encore Mohammed. Ils viennent de Mauritanie, du Maroc, de Tunisie, de Côte d’Ivoire, d’Algérie et du Burkina Fasso. Ils ont entre 20 et 30 ans, à l’exception de Mohammed, l’un des porte-parole du groupe âgé d’une cinquantaine d’années. Certains sont en Belgique depuis 2003, d’autres 2007 ou 2008. Mais ce qui les rassemble dans cette maison à l’aspect désolé, en face du campus universitaire de la VUB, c’est un mur: celui du refus et de l’indifférence.

Entre dédale administratif et exploitation économique

Omar et Mohammed sont les porte-parole du groupe. Seul Omar pourra me parler car, tandis que nous commençons l’entretien, une panne prive tout l’immeuble d’électricité. Et Mohammed est parti prendre des nouvelles des deux demandeurs d’asile qui ont été hospitalisés le matin.
Omar est mauritanien. La vingtaine, il est arrivé en 2007 en Belgique, où il a demandé l’asile politique. Il a trouvé tout de suite un job dans l’hôtellerie. Mais au bout de 9 mois, la sentence est tombée: sa demande était refusée. Omar a dû quitter son job déclaré et entrer dans la clandestinité. Il a fait une nouvelle demande, à nouveau refusée. En 2009, lors de la régularisation proposée par les autorités belges, il a tenté de faire reconnaître sa situation. Sans succès.
Youssef est marocain, lui aussi âgé de vingt ans et quelques. Il me reçoit sur son grabat, trop affaibli pour rester assis le temps d’un entretien. Il a perdu 23 kilos depuis le début de la grève. Arrivé en Belgique en 2003, il a tenté, lui aussi, la régularisation en 2009, fort d’un contrat de travail dans une société de nettoyage. Malheureusement, entre temps, son employeur a fait faillite. Sa régularisation a donc été refusée car il n’avait plus de travail… Youssef a depuis signé un nouveau contrat et fait une nouvelle demande. C’était il y a six mois, et il n’a toujours pas reçu de réponse. Quelles sont les chances d’aboutir, dans le climat actuel ?
Lorsque je lui demande jusqu’où il est prêt à aller il me répond
Jusqu’au bout! Je ne demande pas la charité. Je ne veux pas d’aide sociale. Je veux des droits, je veux travailler! »

Travailler dans la dignité

Tous veulent travailler. Mais ils veulent un travail déclaré. Plusieurs m’affirment qu’ils préfèrent mourir que continuer à travailler dans la clandestinité. Car, si certains politiques ne veulent pas d’eux, des employeurs peu scrupuleux sont très intéressés par ces jeunes que leur situation oblige à accepter des conditions scandaleuses. Presque tous les grévistes ont des expériences de travail en tant que plombier, plongeur, serveur, carrossier, peintre ou encore électricien. Huit longues heures de travail pour 20 euros « au black », cela suffit! Ils ne veulent plus dépendre d’un coup de fil hypothétique pour savoir s’ils travailleront aujourd’hui ou non.
Les failles administratives les placent aussi dans des situations aussi absurdes qu’injustes. Comme celle d’Abou qui, demandeur d’asile politique, a travaillé régulièrement pendant près d’un an. Il avait payé trop d’impôts et a droit – théoriquement – à un remboursement de 500 euros. Mais, sans papiers d’identité, il ne peut pas les percevoir !

Une situation humanitaire préoccupante

Une dame entre et gare son vélo dans le corridor. C’est le docteur Rita Vanobberghen. Elle assure le suivi médical des sans-papiers au jour le jour, après ses heures de travail, dans son cabinet de Schaerbeek, où d’autres sans-papiers constituent une bonne partie de sa clientèle. Elle a travaillé pendant dix ans dans la médecine humanitaire à l’étranger avant de rentrer en Belgique il y a une quinzaine d’années. Madame Vanobberghen est inquiète.
– C’est toujours difficile pour un médecin de suivre une grève de la faim.
– Quelle est leur condition actuellement ?
– Pour certains, elle devient très préoccupante. Ils ne prennent que du sel, boivent du thé sucré. Même ceux  qui ont été hospitalisés refusent de s’alimenter.
– Vous venez ici tous les jours ?
– Presque, aussi souvent que je peux. Mais il y a d’autres médecins qui viennent les voir. Notamment ceux de la Croix-Rouge. Ou des étudiants en médecine, qui font un boulot formidable. Il y a aussi, des spécialistes, envoyés par le recteur de la VUB (Vrije Universiteit Brussel, NDLR) Paul de Knop ».

Chantage humanitaire

C’est également Paul de Knop qui a mis ce bâtiment à disposition des sans-papiers jusqu’en juillet. Ce qui lui a valu une avalanche de critiques de la part de personnalités de tous bords. Mais il résiste, et invoque une humanité qui est bien peu à l’ordre du jour.
Et puis, il y a des médecins de l’Office des Etrangers qui sont venus à plusieurs reprises. Ils ont voulu faire signer des décharges aux grévistes de la faim ».
Omar, le porte-parole, s’éclipse et revient une minute plus tard avec le document en question: une simple feuille A4, imprimée, avec le nom et le prénom pré-écrit à la main.  Et puis le texte suivant :
« Je soussigné (nom- prénom) déclare ne pas vouloir être nourri de gré ou de force de façon artificielle ou médicale jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ixelles, le 03 avril 2012″.
C’est la première fois qu’on réagit aussi durement à une grève de la faim en Belgique. Cela tient au climat politique »,affirme le docteur  Vanobberghen.

Maggie fait de la résistance

Les sympathisants du groupe de sans-papiers ont tenté de rencontrer les membres du cabinet de la Secrétaire d’Etat. En vain. « C’est elle qui a les clés en main. Elle a le pouvoir discrétionnaire de leur accorder ce qu’ils demandent », me déclare Laurette, l’une des membres du comité de soutien.
Mais la situation humanitaire des grévistes est si grave que le comité essaie à présent d’interpeller tout le gouvernement. Il y a déjà eu des rencontres avec des membres du Parti socialiste, du premier-ministre Elio Di Rupo. Dans une lettre datée du 24 janvier, ce dernier déclarait aux grévistes qu’il comprenait leur colère et leur souffrance. Et leur assurait que
le bien-être de tous [mes] concitoyens et le respect de la dignité humaine [étaient] des priorités que [je] souhaite défendre au sein du gouvernement fédéral ».
Le président de la Ligue des Droit de l’Homme, Alexis Deswaef, a également réagi aux accusations de « chantage » qui ont été portées à l’encontre des grévistes de la faim. Dans une interview accordée à la Libre Belgique, il rappelait que des personnalités comme Gandhi avait utilisé cette arme non-violente. Mais surtout, il fustigeait l’opération de régularisation des sans-papiers de 2009 :
Lors de la campagne de régularisation de 2009, un critère de régularisation par le travail avait été prévu. Nous pensions à l’époque que la grosse majorité des sans-papiers serait régularisée sur la base de ce critère-là. Or cela n’a pas été le cas. La procédure a été beaucoup trop longue. Deux ans et demi après le début de la campagne, certaines personnes qui avaient fait une demande de régularisation par le travail n’ont toujours pas eu de réponse. Les employeurs qui, à l’époque, leur avaient promis un contrat d’embauche ouvrant la voie à une régularisation ont dû attendre deux ans avant de recevoir l’autorisation de demander un permis de travail. Bien souvent, ils n’avaient pas attendu et avaient engagé quelqu’un d’autre. Au bout du compte, il n’y a eu que quelques centaines de personnes régularisées sur la base d’un contrat de travail. On pensait qu’il y en aurait des milliers. Voilà pourquoi la revendication des grévistes de la faim de la VUB est légitime ».
Mais jusqu’ici, toutes ces bonnes volontés se heurtent à la résistance de Maggie De Block. Et l’on finit par se demander si la secrétaire d’Etat libérale ne subit pas des pressions de  la NVA – le puissant parti flamand exclu du gouvernement fédéral – pour durcir sa politique d’immigration.

Source URL: http://fr.myeurop.info/2012/04/12/a-bruxelles-sortir-de-la-clandestinite-au-peril-de-sa-vie-5186
Links:
[1] http://fr.myeurop.info/print/node/5186
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[3] http://www.addthis.com/bookmark.php?v=250&pub=myeurop
[4] http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/article/712279/maggie-de-block-90-des-demandeurs-d-asile-n-ont-pas-de-raison-de-venir-ici.html
[5] http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/730938/les-grevistes-de-la-faim-ont-une-revendication-legitime.html
[6] http://twitter.com/share
[7] http://myeurop.disqus.com/?url=http%3A%2F%2Ffr.myeurop.info%2F2012%2F04%2F12%2Fa-bruxelles-sortir-de-la-clandestinite-au-peril-de-sa-vie-5186

Een reportage over het verzet van de hongerstakers en het engagement van een moeder en haar dochter tegen onrecht en ontmenselijking / Un reportage sur la résistance des grévistes de la faim et l’engagement d’une mère et sa fille contre l’injustice et la déshumanisation.

http://blerilleshi.wordpress.com

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