Depuis toujours, cette rengaine du « On savait pas » ou « On n’avait pas vu » autour du judeocide commis par les Nazi en Europe me dégoûte. En Allemagne, en France, en Belgique, ces excuses, ces faux aveux d’ignorance, servent de boucliers à la complicité. Mais aujourd’hui, je comprends mieux. Pas grâce à des livres ou à des musées, mais en regardant le présent, en vivant la montée de l’islamophobie, du suprématisme blanc et de l’extrême droite. Ce n’est pas qu’on ne sait pas, c’est qu’on choisit de détourner les yeux. Oui, on peut exterminer une population entière sous les regards du monde entier, et après, ces mêmes regards oseront dire qu’ils « n’avaient pas vu ».
Ce déni, cette lâcheté, je les vois aujourd’hui à Gaza, en Cisjordanie, partout où l’État colonial d’Israël étend sa violence génocidaire. C’est ça, le projet sioniste : déshumaniser, écraser, effacer. Et il ne peut exister que grâce à un système impérialiste occidental qui l’a armé, financé, légitimé. Les Palestiniens ne sont pas victimes d’une guerre ou d’un conflit. Ils subissent une colonisation, un apartheid et un nettoyage ethnique organisés avec la complicité active des États-Unis, de l’Union européenne et de toutes ces élites blanches qui continuent de décider qui a le droit de vivre et qui doit disparaître.
Et pendant ce temps, les gens regardent ailleurs, comme ils l’ont toujours fait. Pendant la Shoah, les trains passaient sous les fenêtres, et personne ne bougeait. Aujourd’hui, Gaza est bombardée, les enfants meurent par milliers, et tout ce qu’on trouve à dire, c’est « C’est compliqué », « Il y a deux camps ». Non, il n’y a pas deux camps. Il y a des oppresseurs et des opprimés. Il y a un projet colonial, raciste, soutenu par les impérialistes, et il y a un peuple qui résiste, qui lutte pour sa survie.
Les Palestiniens sont les victimes des nouveau nazis. Ils sont les victimes d’un nouvel impérialisme, d’un racisme global qui a trouvé dans le sionisme son outil le plus violent. Ce ne sont pas les Palestiniens qui doivent payer pour les crimes de l’Occident. Ce n’est pas leur terre qui doit expier la barbarie européenne. Soutenir la Palestine, ce n’est pas une question de charité ou d’humanisme. C’est un acte politique, un devoir antiraciste, une obligation pour quiconque se dit anti-impérialiste.
Nous savons. Nous voyons. Et si nous restons silencieux, nous sommes complices. Ce silence, c’est une arme. Une arme qui tue autant que les bombes. Refuser de choisir un camp, c’est déjà choisir celui des oppresseurs. Et moi, je choisis la résistance. Pas une résistance abstraite ou symbolique, mais celle des Palestiniens qui se battent pour leur liberté. Parce que leur combat, c’est aussi le nôtre. C’est celui de tous les peuples qui refusent de courber l’échine devant l’impérialisme, le racisme et le colonialisme.
Alors non, je ne pardonnerai pas. Et je n’oublierai pas. Quand on nous demandera un jour pourquoi nous n’avons rien fait, nous n’aurons aucune excuse. La seule question est : de quel côté de l’histoire voulons-nous être ? Moi, je suis du côté de ceux qui luttent. Jusqu’à la victoire.
Nordine Saïdi Bruxelles Panthères « La liberté, la justice et l'égalité, par tous les moyens nécessaires ! » Malcolm X Mouvement Citoyen Palestine « L'égalité ou rien » Edward Said