Notre récit… L’opération déluge d’Al-Aqsa

Diffusé en anglais, le 21 janvier, et charcuté-diabolisé par les médias mainstream francophones, voici, en français, l’intégralité du récit du Hamas concernant son opération militaire du 7 octobre. Ce document est traduit par Olivier Mukuna pour Investig’Action.

 

Traduction du narratif du Hamas

Notre récit…

L’opération déluge d’Al-Aqsa

 

INTRODUCTION

Notre peuple palestinien inébranlable ;

Les nations arabes et islamiques ;

Les peuples libres du monde entier et ceux qui défendent la liberté, la justice et la dignité humaine.

À la lumière de l’agression israélienne en cours sur la bande de Gaza et la Cisjordanie, et alors que notre peuple continue sa bataille pour l’indépendance, la dignité et la libération de la plus longue occupation au cours de laquelle ils ont fait preuve de la plus grande bravoure et d’héroïsme face à la machine meurtrière et d’agression israéliennes.

Nous aimerions clarifier, pour notre peuple et pour les peuples libres du monde, la réalité de ce qui s’est passé le 7 octobre, les motifs derrière, le contexte général lié à la cause palestinienne ainsi que réfuter les allégations israéliennes et mettre les faits en perspective.

SOMMAIRE

– Premièrement : Pourquoi l’opération déluge d’Al-Aqsa ?

– Deuxièmement : Les événements de l’opération déluge d’Al-Aqsa et réponses aux allégations israéliennes

– Troisièmement : Vers une enquête internationale transparente

– Quatrièmement : Un rappel au monde, qui est le Hamas ?

– Cinquièmement : De quoi a-t-on besoin ?

PREMIEREMENT :

POURQUOI L’OPERATION DELUGE D’Al-AQSA ?

1) La bataille du peuple palestinien contre l’occupation et le colonialisme n’a pas commencé le 7 octobre, mais a commencé il y a 105 ans, dont 30 ans de colonialisme britannique et 75 ans d’occupation sioniste. En 1918, le peuple palestinien possédait 98,5 % de la terre de Palestine et représentait 92 % de la population sur la terre de Palestine.

Alors que les Juifs, qui ont été amenés en Palestine dans le cadre de campagnes d’immigration de masse en coordination entre les autorités coloniales britanniques et le mouvement sioniste, sont parvenus à prendre le contrôle de pas plus de 6 % des terres de Palestine et à représenter 31 % de la population avant 1948, date à laquelle l’entité sioniste a été annoncée sur la terre historique de la Palestine.

À cette époque, le peuple palestinien s’est vu refuser le droit à l’autodétermination et les bandes sionistes se sont engagées dans une une campagne de nettoyage ethnique contre le peuple palestinien visant à l’expulser de ses terres et régions.

En conséquence, les bandes sionistes ont pris le contrôle de la région, les gangs sionistes ont pris le contrôle par la force de 77 % de la de la Palestine, où ils ont expulsé 57 % du peuple palestinien de Palestine, détruit plus de 500 villages et villes palestiniennes, et ont commis des dizaines de massacres contre les Palestiniens, ce qui a abouti à la création de l’entité de l’entité sioniste en 1948.

En outre, dans la continuité de l’agression, les forces israéliennes ont occupé en 1967 le reste de la de la Palestine, y compris la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem, ainsi que les territoires arabes autour de la Palestine.

 

2) Au cours de ces longues décennies, le peuple palestinien a subi toutes les formes d’oppression, d’injustice, d’expropriation de ses droits fondamentaux et de politiques d’apartheid. La bande de Gaza, par exemple, a souffert en 2007 d’un blocus étouffant pendant 17 ans, qui en a fait la plus grande prison à ciel ouvert du monde.

Le peuple palestinien de Gaza a également souffert de cinq guerres destructrices et des agressions dont « Israël » était la partie offensante. La population de Gaza en 2018 a également initié la Grande Marche du Retour pour protester pacifiquement contre le blocus israélien, leurs conditions humanitaires misérables et pour revendiquer leur droit au retour. Cependant, les forces d’occupation israéliennes ont réagi à ces manifestations par une répression brutale dans laquelle 360 Palestiniens ont été tués et 19 000 autres blessés, dont plus de 5 000 enfants, en l’espace de quelques mois.

 

3) Selon les chiffres officiels, entre janvier 2000 et septembre 2023, l’occupation israélienne a tué 11 299 Palestiniens et en a blessé 156 768 autres, en grande majorité des civils. Malheureusement, l’administration américaine et ses alliés n’ont pas prêté attention aux souffrances du peuple palestinien au cours des dernières années, mais ont couvert l’agression israélienne. Ils se sont contentés de déplorer les soldats israéliens tués le 7 octobre, sans même chercher à savoir ce qui s’est passé, et ils se sont rangés à tort derrière le discours israélien en condamnant un prétendu ciblage de civils israéliens. L’administration américaine a apporté un soutien financier et militaire aux massacres perpétrés par l’occupation israélienne contre les civils palestiniens et à l’agression brutale de la bande de Gaza, et les responsables américains continuent d’ignorer les massacres commis par les forces d’occupation israéliennes dans la bande de Gaza.

 

4) Les violations et la brutalité israéliennes ont été documentées par de nombreuses organisations des Nations Unies et des groupes internationaux de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, et même par des groupes israéliens de défense des droits de l’homme. Cependant, ces rapports et témoignages ont été ignorés et l’occupation israélienne n’a toujours pas été tenue pour responsable. Par exemple, le 29 octobre 2021, l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies, Gilad Erdan, a insulté le système des Nations Unies en déchirant un rapport destiné à la Commission des droits de l’homme de l’ONU, lors d’un discours à l’Assemblée générale, et l’a jeté dans une poubelle avant de quitter le podium. Malgré cela, il a été nommé l’année suivante – 2022 – au poste de vice-président de l’Assemblée générale des Nations Unies.

 

5) L’administration américaine et ses alliés occidentaux ont toujours traité Israël comme un État au-dessus de la loi ; ils lui fournissent la couverture nécessaire pour continuer à prolonger l’occupation, à réprimer le peuple palestinien tout en permettant à « Israël » d’exploiter cette situation pour exproprier davantage de terres palestiniennes et judaïser leurs sanctuaires et leurs lieux saints.

Malgré le fait que l’ONU ait émis plus de 900 résolutions au cours des 75 dernières années en faveur du peuple palestinien, «  Israël » a rejeté ces résolutions, a refusé de s’y conformer, et le VETO américain a toujours été présent au Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher toute condamnation de la politique et des violations d’« Israël ». C’est pourquoi les États-Unis et d’autres pays occidentaux sont complices et partenaires de l’occupation israélienne dans ses crimes et dans la souffrance continue du peuple palestinien.

 

6) Quant au « processus de règlement pacifique ». Bien que les accords d’Oslo, signés en 1993 avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), prévoyaient la création d’un État palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, « Israël » a systématiquement détruit toute possibilité d’établir l’État palestinien par une vaste campagne de construction de colonies et de judaïsation des terres palestiniennes en Cisjordanie et à Jérusalem occupées. Après 30 ans, les partisans du processus de paix se sont rendus compte qu’ils étaient dans une impasse et que ce processus a eu des conséquences catastrophiques pour le peuple palestinien.

Les responsables israéliens ont confirmé à plusieurs reprises leur refus absolu de la création d’un État palestinien. Un mois avant l’opération « déluge d’Al-Aqsa », le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté une carte d’un soi-disant « nouveau Moyen-Orient », décrivant « Israël » s’étendant du Jourdain à la mer Méditerranée, y compris la Cisjordanie et la bande de Gaza. Le monde entier, présent à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, est resté silencieux face à ce discours plein d’arrogance et d’ignorance à l’égard des droits du peuple palestinien.

7) Après 75 ans d’occupation et de souffrances incessantes, après l’échec de toutes les initiatives de libération et de retour à notre peuple et après les résultats désastreux du soi-disant processus de paix, qu’attendait le monde du peuple palestinien en réponse à ce qui suit :

♦ Les plans israéliens pour judaïser la mosquée bénie d’Al-Aqsa, ses tentatives de division temporelle et spatiale, ainsi que l’intensification des incursions des colons israéliens dans la sainte mosquée.

♦ Les pratiques du gouvernement israélien extrémiste de droite qui prend des mesures pour annexer toute la région de l’Ouest, de la Cisjordanie et de Jérusalem dans la soi-disant « souveraineté d’Israël », alors que les autorités israéliennes envisagent d’expulser les Palestiniens de leurs maisons et de leurs quartiers.

♦ Les milliers de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes qui sont privés de leurs droits fondamentaux et subissent des pressions de la part des autorités israéliennes ainsi que des agressions et des humiliations sous la supervision directe du ministre fasciste israélien Itamar Ben-Gvir.

♦ Le blocus aérien, maritime et terrestre injuste imposé à la bande de Gaza depuis 17 ans.

♦ L’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie à un niveau sans précédent, ainsi que la violence quotidienne perpétrée par les colons à l’encontre des Palestiniens et de leurs biens.

♦ Les sept millions de Palestiniens qui vivent dans des conditions extrêmes dans des camps de réfugiés et dans d’autres régions et qui souhaitent retourner sur leurs terres, et qui ont été expulsés il y a 75 ans.

♦ L’échec de la communauté internationale et la complicité des superpuissances pour empêcher la création d’un État palestinien.

Qu’attendait-on du peuple palestinien après tout cela ?

Qu’il continue d’attendre et de compter sur l’impuissance de l’ONU ! Ou qu’il prenne l’initiative de défendre le peuple palestinien, ses terres, en sachant que l’acte de défense est un droit inscrit dans les lois, les normes et les conventions internationales.

Compte tenu de ce qui précède, l’opération « déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre était une étape nécessaire et une réponse normale pour faire face à toutes les conspirations israéliennes contre le peuple palestinien et sa cause.

Il s’agissait d’un acte défensif dans le cadre de l’élimination de l’occupation israélienne, de la récupération des droits des Palestiniens et sur la voie de la libération et de l’indépendance, comme l’ont fait tous les peuples du monde entier.

DEUXIEMEMENT :

LES EVENEMENTS DE L’OPERATION DELUGE D’Al-AQSA ET REPONSES AUX ALLEGATIONS ISRAELIENNES

 

À la lumière des accusations et allégations fabriquées par Israël au sujet de l’opération « déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre et de ses répercussions, nous, le Mouvement de résistance islamique – Hamas, clarifions les points suivants :

  1. L’opération déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre visait les sites militaires israéliens et cherchait à arrêter les soldats de l’ennemi afin de faire pression sur les autorités israéliennes pour qu’elles libèrent les milliers de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers. L’opération s’est donc concentrée sur la destruction de la division de Gaza de l’armée israélienne, les sites militaires israéliens stationnés près des colonies israéliennes autour de Gaza.
  2. Éviter de blesser les civils, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées est un engagement religieux et moral de tous les combattants des Brigades Al-Qassam. Nous rappelons que la résistance palestinienne était parfaitement disciplinée et attachée aux valeurs islamiques au cours de l’opération et que les combattants palestiniens n’ont visé que les soldats de l’occupation et ceux qui portaient des armes contre notre peuple. Dans le même temps, les combattants palestiniens ont tenu à éviter de blesser des civils, même si la
    résistance ne possède pas d’armes de précision. En outre, s’il y a eu des cas de ciblage de civils, cela s’est produit accidentellement et au cours de la confrontation avec les forces d’occupation.Depuis sa création en 1987, le mouvement Hamas s’est engagé à éviter de porter atteinte aux civils. Après que le criminel sioniste Baruch Goldstein ait perpétré, en 1994, un massacre contre les fidèles palestiniens de la mosquée Al-Ibrahimi dans la ville occupée d’Hébron, le mouvement Hamas a annoncé une initiative visant à éviter que les civils ne fassent les frais des combats menés par toutes les parties, mais l’occupation israélienne l’a rejetée et n’a même pas fait de commentaires à ce sujet. Le mouvement Hamas a également répété ces appels, à plusieurs reprises, mais l’occupation israélienne est restée sourde et a continué à prendre délibérément pour cible les populations civiles et à tuer des civils palestiniens.
  3. Il est possible que des erreurs se soient produites lors de la mise en œuvre de l’opération « déluge d’Al-Aqsa », en raison de l’effondrement rapide du système sécuritaire et militaire israélien et du chaos causé le long des zones frontalières avec Gaza. Comme l’ont attesté de nombreuses personnes, le mouvement Hamas s’est comporté de manière positive et aimable avec tous les civils qui ont été détenus à Gaza, et a cherché, dès les premiers jours de l’agression, à les libérer, et c’est ce qui s’est passé pendant la trêve humanitaire d’une semaine, durant laquelle des civils ont été libérés en échange de la libération de femmes et d’enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
  4. Les allégations de l’occupation israélienne selon lesquelles les Brigades Al-Qassam auraient, le 7 octobre, pris pour cible des civils israéliens ne sont rien d’autre que des mensonges et des fabrications. La source de ces allégations est le récit officiel israélien et aucune source indépendante ne les a prouvées. Il est bien connu que le discours officiel israélien a toujours cherché à diaboliser la résistance palestinienne tout en légalisant son agression brutale sur Gaza.Voici quelques détails qui vont à l’encontre des allégations israéliennes :♦ Les clips vidéo pris ce jour-là – le 7 octobre – ainsi que les témoignages des Israéliens eux-mêmes qui ont été publiés plus tard ont montré que les combattants des Brigades Al-Qassam n’ont pas pris de civils pour cible, et que de nombreux Israéliens ont été tués par l’armée et la police israéliennes en raison de leur confusion.

    ♦ Le mensonge des « 40 bébés décapités » par les combattants palestiniens a également été fermement réfuté, et même des sources israéliennes ont démenti ce mensonge. De nombreuses agences de presse occidentales ont malheureusement repris cette allégation et l’ont promue.

    ♦ L’idée selon laquelle les combattants palestiniens auraient commis des viols sur des femmes israéliennes a été totalement démentie, y compris par le mouvement Hamas. Entre autres, un rapport du site d’information Mondoweiss le 1er décembre 2023, a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve des « viols massifs » qui auraient été perpétrés par des membres du Hamas, le 7 octobre, et qu’Israël avait utilisé cette allégation « pour alimenter le génocide à Gaza ».

    ♦ Selon deux rapports du journal israélien Yedioth Ahronoth, du 10 octobre, et du journal Haaretz, du 18 novembre, de nombreux civils israéliens ont été tués par un hélicoptère militaire israélien, en particulier ceux qui participaient au festival de musique Nova, près de Gaza, où 364 civils israéliens ont été tués. Les deux rapports indiquent que les combattants du Hamas ont atteint la zone du festival sans en avoir eu connaissance de celui-ci au préalable ; une zone où l’hélicoptère israélien a ouvert le feu à la fois sur les combattants du Hamas et sur les participants au festival. Yedioth Ahronoth a également indiqué que l’armée israélienne a frappé plus de 300 cibles dans les zones entourant la bande de Gaza.

    ♦ D’autres témoignages israéliens ont confirmé que les raids de l’armée israélienne et les opérations des soldats ont tué de nombreux captifs israéliens et leurs ravisseurs. L’armée d’occupation israélienne a bombardé les maisons des colonies israéliennes où se trouvaient des combattants palestiniens et des Israéliens. Une application claire de la fameuse « directive Hannibal » de l’armée israélienne qui dit clairement que « mieux vaut un otage civil ou un soldat mort que pris vivant » afin d’éviter de s’engager dans un échange de prisonniers avec la résistance palestinienne.

    ♦ De plus, les autorités d’occupation ont révisé le nombre de leurs soldats et civils tués de 1 400 à 1 200, après avoir constaté que 200 cadavres brûlés avaient appartenu aux combattants palestiniens qui ont été tués et avaient mélangés aux cadavres israéliens. Cela signifie que celui qui a tué les combattants est celui qui a tué les Israéliens, sachant que seule l’armée israélienne possède des avions militaires qui ont tué, brûlé et détruit des zones israéliennes le 7 octobre.

    ♦ Les raids aériens israéliens à travers Gaza qui ont conduit à la mort de près de 60 captifs israéliens prouvent également que l’occupation israélienne ne se soucie pas de la vie de ses captifs à Gaza.

  5. Il est également avéré qu’un certain nombre de colons israéliens installés dans les colonies autour de Gaza étaient armés et se sont heurtés à des combattants palestiniens le 7 octobre. Ces colons ont été enregistrés comme civils alors qu’il s’agissait en réalité d’hommes armés combattant aux côtés de l’armée israélienne.
  6. Lorsque l’on parle de civils israéliens, il faut savoir que la conscription s’applique à tous les Israéliens âgés de plus de 18 ans – les hommes ayant effectué 32 mois de service militaire et les femmes 24 mois de service militaire – où tous peuvent être enrôlés dans l’armée israélienne et tous peuvent porter et utiliser des armes. Ceci est basé sur la théorie israélienne de la sécurité d’un « peuple armé » qui a transformé l’entité israélienne en « une armée avec un pays attaché ».
  7. .Le meurtre brutal de civils est une approche systématique de l’entité israélienne et l’un des moyens d’humilier le peuple palestinien. Le massacre des Palestiniens à Gaza est une preuve évidente de cette approche.
  8. La chaîne d’informations Al-Jazeera a déclaré dans un documentaire qu’au cours d’un mois d’agression l’agression israélienne sur Gaza, la moyenne quotidienne des enfants palestiniens tués à Gaza était de 136, tandis que la moyenne des enfants tués en Ukraine – au cours de la guerre russo-ukrainienne – était d’un enfant par jour.
  9. Ceux qui défendent l’agression israélienne ne regardent pas les événements de manière objective, mais vont plutôt justifier le massacre israélien de Palestiniens en disant qu’il y aurait des victimes parmi les civils lorsque les forces armées israéliennes attaquent des combattants du Hamas. Cependant, ces personnes n’utiliseraient pas une telle hypothèse lorsqu’il s’agit de l’événement déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre.
  10. Nous sommes convaincus que toute enquête équitable et indépendante prouvera la véracité de notre récit et l’ampleur des mensonges et des informations trompeuses du côté israélien. Cela inclut également les allégations israéliennes concernant les hôpitaux de Gaza, selon lesquelles la résistance que la résistance palestinienne les utilisait comme centres de commandement ; une allégation qui n’a pas été prouvée et qui a été réfutée par les rapports de nombreux journaux et agences de presse occidentales.

TROISIEMEMENT :

VERS UNE ENQUETE INTERNATIONALE TRANSPARENTE

  1. La Palestine est un État membre de la Cour Pénale Internationale (CPI) et a adhéré aux statuts de Rome en 2015. Lorsque la Palestine a demandé une enquête sur les crimes de guerre israéliens commis sur son territoire, elle s’est heurtée à l’intransigeance et au rejet israéliens, ainsi qu’aux menaces de punir les Palestiniens pour leur demande à la CPI. Il est aussi regrettable de mentionner que certaines grandes puissances, qui prétendent défendre les valeurs de justice, se sont complètement rangées du côté de l’occupation et se sont opposées aux démarches palestiniennes dans le système judiciaire international. Ces puissances veulent maintenir « Israël » en tant qu’État au-dessus de la loi et s’assurer qu’il échappe à toute responsabilité et à l’obligation de rendre des comptes.
  2. Nous demandons instamment à ces pays, en particulier à l’administration américaine, l’Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni, s’ils veulent la justice comme ils le prétendent, d’annoncer leur soutien à l’enquête en cours sur tous les crimes commis en Palestine occupée et soutenir pleinement les tribunaux internationaux pour qu’ils fassent efficacement leur travail.
  3. Malgré les doutes sur ces pays quant à leur volonté de défendre la justice, nous demandons instamment au Procureur de la CPI et à son équipe d’agir, de se rendre, immédiatement et de toute urgence, en Palestine occupée pour enquêter sur les crimes et les violations qui y sont commis, plutôt que de se contenter d’observer la situation à distance ou d’être soumis aux restrictions israéliennes.
  4. En décembre 2022, lorsque l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution demandant l’avis de la Cour Internationale de Justice (CIJ) sur les conséquences juridiques de l’occupation illégale des territoires palestiniens par « Israël », les (rares) pays qui soutiennent « Israël » ont annoncé leur rejet de cette démarche qui avait été approuvée par près de 100 pays. Et lorsque notre peuple et ses groupes juridiques et de défense des droits ont cherché à engager des poursuites contre les criminels de guerre israéliens devant les tribunaux des pays européens – par le biais du système de compétence universelle – les régimes européens ont fait obstruction à ces poursuites en faveur des criminels de guerre israéliens qui restent en liberté.
  5. Les événements du 7 octobre doivent être replacés dans un contexte plus large, et tous les cas de lutte contre le colonialisme et l’occupation dans notre monde contemporain doivent être replacés dans un contexte plus large. Ces expériences de lutte montrent qu’au même niveau d’oppression commis par l’occupant, il y aurait une réponse équivalente de la part du peuple sous occupation.
  6. Le peuple palestinien et les peuples du monde entier se rendent compte de l’ampleur des mensonges et de la tromperie de ces gouvernements qui soutiennent la pratique narrative israélienne dans leurs tentatives de justifier leur parti pris aveugle et de couvrir les crimes israéliens. Ces pays connaissent les causes profondes du conflit qui sont l’occupation et la négation du droit du peuple palestinien à vivre dans la dignité sur leurs terres. Ces pays ne manifestent aucun intérêt pour la poursuite du blocus injuste sur des millions de Palestiniens à Gaza, ni pour les milliers de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dans des conditions où leurs droits fondamentaux sont le plus souvent bafoués.
  7. Nous saluons les peuples libres du monde entier, de toutes religions, ethnies et origines, qui se rassemblent dans toutes les capitales et villes du monde pour exprimer leur rejet des crimes et massacres massacres israéliens, et pour montrer leur soutien aux droits du peuple palestinien et à sa juste cause.

QUATRIEMEMENT :

UN RAPPEL AU MONDE, QUI EST LE HAMAS ?

  1. Le Mouvement de résistance islamique « Hamas » est un mouvement de libération nationale et de résistance islamique palestinien. Son objectif est de libérer la Palestine et d’affronter le projet sioniste. Son cadre de référence est l’Islam, qui détermine ses principes, ses objectifs et ses moyens. Le Hamas rejette
    la persécution de tout être humain ou l’atteinte à ses droits pour des raisons nationalistes, religieuses ou sectaires.
  2. Le Hamas affirme que son conflit est avec le projet sioniste et non avec les Juifs en raison de leur religion. Le Hamas ne mène pas pas une lutte contre les Juifs parce qu’ils sont juifs mais lutte contre les sionistes qui occupent la Palestine. Pourtant, ce sont les sionistes qui identifient constamment le judaïsme et les juifs à leur propre projet colonial et à leur entité illégale.
  3. Le peuple palestinien s’est toujours opposé à l’oppression, l’injustice et les massacres de civils, quels qu’en soient les auteurs. Et sur la base de nos valeurs religieuses et morales, nous avons clairement exprimé notre rejet de ce à quoi les Juifs ont été exposés par l’Allemagne nazie. Ici, nous rappelons que le problème juif était par essence un problème européen, tandis que l’environnement arabe et islamique a été – tout au long de l’histoire- , un havre de paix pour le peuple juif et les peuples d’autres croyances et ethnies. L’environnement arabe et islamique était un exemple de coexistence, d’interaction culturelle et de libertés religieuses. Le conflit actuel est causé par le comportement agressif du sionisme et son alliance avec les puissances coloniales occidentales. Nous rejetons l’exploitation des souffrances des juifs en Europe pour justifier l’oppression contre notre peuple en Palestine.
  4. Le mouvement Hamas, conformément aux lois et aux normes internationales, est un mouvement de libération nationale qui a des objectifs et une mission clairs. Il tire sa légitimité à résister à l’occupation du droit palestinien à l’autodéfense, à la libération et à l’autodétermination. Le Hamas a toujours tenu à limiter son combat et sa résistance à l’occupation israélienne sur le territoire palestinien occupé, mais l’occupation israélienne n’a pas respecté cela et a commis des massacres et des meurtres contre les Palestiniens en dehors de la Palestine.
  5. Nous soulignons que la résistance à l’occupation par tous les moyens, y compris la résistance armée est un droit légitimé par toutes les normes, les religions divines, les lois internationales, y compris les Conventions de Genève et son premier protocole additionnel. les Conventions de Genève et leur premier protocole additionnel, ainsi que les résolutions de l’ONU qui s’y rapportent. Par exemple, La résolution 3236 de l’Assemblée générale des Nations Unies, adoptée par la 29ème session de l’Assemblée générale, le 22 novembre 1974, qui affirmait les droits inaliénables du peuple palestinien en Palestine, y compris le droit à l’autodétermination et le droit de retourner dans « leurs foyers et leurs biens d’où ils ont été expulsés, déplacés et déracinés ».
  6. Le peuple palestinien et sa résistance mènent une bataille héroïque pour défendre leur terre et leurs droits nationaux contre l’occupation coloniale la plus longue et la plus brutale. Le peuple palestinien est confronté à une agression israélienne sans précédent qui a commis des massacres odieux contre des civils palestiniens, dont la plupart étaient des enfants et des femmes. Au cours de l’agression contre Gaza, l’occupation israélienne a privé notre peuple de nourriture, d’eau, de médicaments, d’eau potable et de carburant, et les a tout simplement privés de tout moyen de subsistance. Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont sauvagement frappé toutes les infrastructures et tous les bâtiments publics de Gaza, y compris les écoles, les universités, les mosquées, les églises et les hôpitaux, dans un signe clair de nettoyage ethnique visant à expulser la population de Gaza. Pourtant, les partisans de l’occupation israélienne n’ont rien fait d’autre que de maintenir le génocide en cours contre notre peuple.
  7. L’utilisation par l’occupation israélienne du prétexte de la « légitime défense » pour justifier son oppression contre le peuple palestinien est un processus de mensonge, de tromperie et de détournement des faits. L’entité israélienne n’a pas le droit de défendre ses crimes et son occupation, mais le peuple palestinien a le droit d’obliger l’occupant à mettre fin à l’occupation. En 2004, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a rendu un avis consultatif dans l’affaire des « conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans les territoires occupés ». La force d’occupation brutale ne peut se prévaloir d’un droit de légitime défense pour construire un tel mur sur le territoire palestinien. En outre, selon le droit international, Gaza est toujours une terre occupée, les justifications de l’agression contre Gaza sont donc sans fondement et manquent de capacité juridique, de même que l’idée d’autodéfense n’est pas fondée en droit.

CINQUIEMEMENT :

DE QUOI A-T-ON BESOIN ?

L’occupation est une occupation, quelle que soit la manière dont elle se décrit ou se nomme, et elle demeure un outil pour briser la volonté des peuples et continuer à les opprimer.

De l’autre côté, les expériences des peuples et des nations à travers l’histoire sur la manière de rompre avec l’occupation et le colonialisme confirment que la résistance est l’approche stratégique et la seule voie vers la libération comme la fin de l’occupation. Une nation a-t-elle été libérée de l’occupation sans lutte, résistance ou sacrifice ?

Les impératifs humanitaires, éthiques et juridiques nécessitent que tous les pays du monde soutiennent la résistance du peuple palestinien et non de se liguer contre elle. Ces pays sont censés faire face aux crimes et à l’agression de l’occupation, et soutenir la lutte du peuple palestinien pour libérer ses terres et exercer son droit à l’autodétermination, à l’instar de tous les peuples du monde. Sur cette base, nous appelons à ce qui suit :

  1. L’arrêt immédiat de l’agression israélienne sur Gaza, des crimes et du nettoyage ethnique commis contre l’ensemble de la population de Gaza, d’ouvrir les points de passage et d’autoriser l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, y compris pour les outils de reconstruction.
  1. Tenir l’occupation israélienne légalement responsable pour les souffrances humaines qu’elle a causées au peuple palestinien, et l’inculper pour les crimes commis contre les civils, les infrastructures, les hôpitaux, les établissements scolaires, les mosquées et les églises.
  2. Le soutien de la résistance palestinienne face à l’occupation israélienne par tous les moyens possibles en tant que droit légitimé par les lois et les normes internationales.
  3. Nous appelons les peuples libres du monde entier, en particulier les nations qui ont été colonisées et qui se rendent compte de la souffrance du peuple palestinien, à prendre des positions sérieuses et effectives contre les politiques de double standard adoptées par les puissances qui soutiennent l’occupation israélienne. Nous appelons ces nations à lancer un mouvement mondial de solidarité avec le peuple palestinien et à mettre l’accent sur les valeurs de justice et d’égalité et sur le droit des peuples à vivre dans la liberté et la dignité.
  4. Les superpuissances, en particulier les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, entre autres, doivent cesser d’offrir à l’entité sioniste une couverture qui lui permette de se soustraire à ses responsabilités et doivent cesser de traiter avec elle comme avec un pays au-dessus des lois. Ce comportement injuste de la part de ces pays a permis à l’occupation israélienne, pendant 75 ans, de commettre les pires crimes. jamais commis contre le peuple, la terre et les valeurs sacrées des Palestiniens. Nous demandons instamment aux pays du monde entier, aujourd’hui et plus que jamais, d’assumer leurs responsabilités à l’égard du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU qui appellent à mettre fin à l’occupation.
  5. Nous rejetons catégoriquement tout projet international ou israélien visant à décider de l’avenir de la bande de Gaza qui ne servent qu’à prolonger l’occupation. Nous soulignons que le peuple palestinien a la capacité de décider de son avenir et d’organiser ses affaires internes, et qu’aucune partie au monde n’a le droit d’imposer une quelconque forme de tutelle au peuple palestinien ou de décider en son nom.
  6. Nous demandons instamment de s’opposer aux tentatives israéliennes de provoquer une nouvelle vague d’expulsion – ou une nouvelle Nakba – pour le peuple palestinien, en particulier dans les territoires occupés en 1948 et en Cisjordanie. Nous insistons sur le fait qu’il n’y aura pas d’expulsion vers le Sinaï, la Jordanie ou tout autre endroit, et que s’il y a une relocalisation des Palestiniens, ce sera vers leurs maisons et les zones dont ils ont été expulsés en 1948 ; comme l’indique le rapport de la Commission européenne sur la situation des droits de l’homme ; comme l’affirment de nombreuses résolutions de l’ONU.
  7. Nous appelons à maintenir la pression populaire dans le monde entier jusqu’à la fin de l’occupation. Nous appelons à s’opposer aux tentatives de normalisation avec l’entité israélienne et à un boycott global de l’occupation israélienne et de ceux qui la soutiennent.

SOURCE

Quand le Hamas pulvérise la propagande israélienne

Présenté par la plupart des médias francophones comme un vulgaire  « document de propagande », le récit du Hamas, revenant sur son attaque « défensive » du 7 octobre, est en réalité très gênant. Tant il réduit en pièces la propagande d'Israël que ces mêmes médias « israélo-embarqués » relaient avec zéro esprit critique depuis des mois. Citant le travail de journaux israéliens, le Mouvement de résistance islamique donne sa version du 7 octobre et lance un appel aux « peuples libres »...

 

Dans un pdf de 18 pages, diffusé ce 21 janvier et intitulé : « Notre récit… – Opération déluge d’Al-Aqsa », le Hamas souhaite « clarifier la réalité de ce qui s’est passé le 7 octobre, les motifs derrière, le contexte général lié à la cause palestinienne ainsi que réfuter les allégations israéliennes et mettre les faits en perspective. »

Quelle que soit l’analyse à laquelle on adhère – sur un sujet brûlant soumis à une terreur/répression idéologiques croissante dans quasi chaque pays d’Europe -, l’inédite communication du Hamas se montre plutôt convaincante sur plusieurs points. Et dévastatrice pour la hasbara, déjà plombée par une kyrielle de mensonges officiels, débusqués par des médias et webmédias qui continuent à exercer leur métier, tels le quotidien israélien Haaretz ou la télévision qatari Al-Jazeera.

Pour les autres organes de presse – en adoration ou à genoux devant Israël et les États-Unis -, il fallait bien sûr « expédier » ce narratif du Hamas ! A coups de qualificatifs péjoratifs et de « circulez, braves gens, tout ça, c’est de la propagande terroriste ! ». A Investig’Action, on invite au contraire tout citoyen à lire ce récit du Hamas. Nous l’avons donc traduit ici, en français, dans son intégralité. Afin que chacun puisse, librement, se forger son opinion, puisqu’il paraît que nous sommes encore en « démocratie ».

105 ans de colonialisme

Le récit du Hamas justifiant son attaque militaire historique se subdivise en cinq parties. La première s’intitule « Pourquoi l’opération déluge d’Al-Aqsa ? » A rebrousse-poil du matraquage médiatique simplifiant à l’extrême le sujet en une « guerre Israël-Hamas », le mouvement islamique rappelle que « La bataille du peuple palestinien contre l’occupation et le colonialisme n’a pas commencé le 7 octobre, mais il y a 105 ans, dont 30 ans de colonialisme britannique et 75 ans d’occupation sioniste. »

Après le rappel du nombre de Palestiniens tués ces 23 dernières années (« entre janvier 2000 et septembre 2023, l’occupation israélienne a tué 11 299 Palestiniens et en a blessé 156 768 autres, en grande majorité des civils »), le Hamas pointe une volonté délibérée des États-Unis et de ses alliés de ne pas « chercher à savoir ce qui s’est passé [le 7 octobre 2023] ; ils se sont rangés à tort derrière le discours israélien en condamnant un prétendu ciblage de civils israéliens. »

Le Hamas déroule ensuite le pourquoi de son attaque militaire, qualifiée « d’opération terroriste » par l’ensemble des gouvernants occidentaux et de « black saturday » en Israël :

« Après 75 ans d’occupation et de souffrances incessantes, après l’échec de toutes les initiatives de libération et de retour à notre peuple et après les résultats désastreux du soi-disant processus de paix, qu’attendait le monde du peuple palestinien en réponse à ce qui suit :

♦ Les plans israéliens de judaïser la mosquée bénie d’Al-Aqsa, ses tentatives de division temporelle et spatiale, ainsi que l’intensification des incursions des colons israéliens dans la sainte mosquée.

♦ Les pratiques du gouvernement israélien extrémiste de droite qui prend des mesures pour annexer toute la région de l’Ouest. de la Cisjordanie et de Jérusalem dans la soi-disant « souveraineté d’Israël », alors que les autorités israéliennes envisagent d’expulser les Palestiniens de leurs maisons et de leurs quartiers.

♦ Les milliers de détenus dans les prisons israéliennes qui sont privés de leurs droits fondamentaux et subissent des pressions de la part des autorités israéliennes ainsi que des agressions et humiliations sous la supervision directe du ministre fasciste israélien Itamar Ben-Gvir.

♦ Le blocus aérien, maritime et terrestre injuste imposé à la bande de Gaza depuis 17 ans.

♦ L’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie à un niveau sans précédent, ainsi que la violence quotidienne perpétrée par les colons à l’encontre des Palestiniens et de leurs biens.

♦ Les sept millions de Palestiniens qui vivent dans des conditions extrêmes dans des camps de réfugiés et dans d’autres régions, qui souhaitent retourner sur leurs terres, et qui ont été expulsés il y a 75 ans
.

Qu’attendait-on du peuple palestinien après tout cela ? Qu’il continue d’attendre et de compter sur l’impuissance de l’ONU ! Ou qu’il prenne l’initiative de défendre le peuple palestinien, ses terres, en sachant que l’acte de défense est un droit inscrit dans les lois, les normes et les conventions internationales.

Compte tenu de ce qui précède, l’opération « déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre était une étape nécessaire et une réponse normale pour faire face à toutes les conspirations israéliennes contre le peuple palestinien et sa cause. Il s’agissait d’un acte défensif dans le cadre de l’élimination de l’occupation israélienne, de la récupération des droits des Palestiniens et sur la voie de la libération et de l’indépendance ».

Les fake news d’Israël étrillés

Dans la seconde partie du récit, les communicants du Hamas démantèlent une série d’intox israéliennes surmédiatisées en Occident ; rejoignant ainsi les enquêtes journalistiques indépendantes qui ont mis à mal la doxa « anti-terroristes » d’Israël visant à justifier ses opérations génocidaires à Gaza – dont le bilan s’élève aujourd’hui à 25.295 Palestiniens tués, 63.000 blessés et près de 2 millions de déplacés…

« Les allégations de l’occupation israélienne selon lesquelles les Brigades Al-Qassam auraient, le 7 octobre, pris pour cible des civils israéliens ne sont rien d’autre que des mensonges et des fabrications. », tonne le Hamas. « La source de ces allégations est le récit officiel israélien et aucune source indépendante ne les a prouvé. Il est bien connu que le discours officiel israélien a toujours cherché à diaboliser la résistance palestinienne tout en légalisant son agression brutale sur Gaza. », ajoute le Mouvement de résistance palestinien avant de lister « quelques détails » dérangeants pour Israël et ses alliés :

« ♦ Les clips vidéo pris ce jour-là – le 7 octobre – ainsi que les témoignages des Israéliens eux-mêmes qui ont été publiés plus tard ont montré que les combattants des Brigades Al-Qassam n’ont pas pris de civils pour cible, et que de nombreux Israéliens ont été tués par l’armée et la police israéliennes en raison de leur confusion.

♦ Le mensonge des « 40 bébés décapités » par les combattants palestiniens a également été fermement réfuté, et même des sources israéliennes ont démenti ce mensonge. De nombreuses agences de presse occidentales ont malheureusement repris cette allégation et l’ont promue.

♦ L’idée selon laquelle les combattants palestiniens auraient commis des viols sur des femmes israéliennes a été totalement démentie, y compris par le mouvement Hamas. Entre autres, un rapport du site d’information Mondoweiss le 1er décembre 2023, a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve des ‘viols massifs’ qui auraient été perpétrés par des membres du Hamas, le 7 octobre, et qu’Israël avait utilisé cette allégation ‘pour alimenter le génocide à Gaza.

♦ Selon deux rapports du journal israélien Yedioth Ahronoth (du 10 octobre) et du journal Haaretz (du 18 novembre), de nombreux civils israéliens ont été tués par un hélicoptère militaire israélien, en particulier ceux qui participaient au festival de musique Nova, près de Gaza, où 364 civils israéliens ont été tués. Les deux rapports indiquent que les combattants du Hamas ont atteint la zone du festival sans en avoir eu connaissance de celui-ci au préalable ; une zone où l’hélicoptère israélien a ouvert le feu à la fois sur les combattants du Hamas et sur les participants au festival. Yedioth Ahronoth a aussi indiqué que l’armée israélienne a frappé plus de 300 cibles dans les zones entourant la bande de Gaza.

♦ D’autres témoignages israéliens ont confirmé que les raids de l’armée israélienne et les opérations des soldats ont tué de nombreux captifs israéliens et leurs ravisseurs. L’armée d’occupation israélienne a bombardé les maisons des colonies israéliennes où se trouvaient des combattants palestiniens et des Israéliens. Une application claire de la fameuse ‘directive Hannibal‘ de l’armée israélienne qui dit clairement que ‘mieux vaut un otage civil ou un soldat mort que capturé vivant‘ afin d’éviter de s’engager dans un échange de prisonniers avec la résistance palestinienne.

♦ De plus, les autorités d’occupation ont révisé le nombre de leurs soldats et civils tués de 1 400 à 1 200, après avoir constaté que 200 cadavres brûlés étaient des combattants palestiniens qui ont été tués et mélangés aux cadavres israéliens. Cela signifie que celui qui a tué les combattants est celui qui a tué les Israéliens ; sachant que seule l’armée israélienne possède des avions militaires qui ont tué, brûlé et détruit des zones israéliennes le 7 octobre. »

L’os médiatique à ronger

Sans surprise, l’unique partie du document sur laquelle se sont rués les médias « israélo-embarqués » est celle où le Hamas admet, du bout des lèvres, que « s’il y a eu des cas de ciblage de civils [israéliens, le 7 octobre], cela s’est produit accidentellement et au cours de la confrontation avec les forces d’occupation. ».

Pour autant, les auteurs palestiniens réfutent le narratif central d’Israël les accusant d’avoir prémédité et perpétré des massacres de civils israéliens. « Il est possible que des erreurs se soient produites lors de la mise en œuvre de l’opération déluge d’Al-Aqsa, en raison de l’effondrement rapide du système sécuritaire et militaire israélien et du chaos causé le long des zones frontalières avec Gaza », tempère le document du Hamas.

« Comme l’ont attesté de nombreuses personnes, le mouvement Hamas s’est comporté de manière positive et aimable avec tous les civils qui ont été détenus à Gaza, et a cherché, dès les premiers jours de l’agression, à les libérer ; c’est ce qui s’est passé pendant la trêve humanitaire d’une semaine, durant laquelle des civils ont été libérés en échange de la libération de femmes et d’enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. »

Avant d’en déduire que « les allégations de l’occupation israélienne selon lesquelles les Brigades Al-Qassam auraient, le 7 octobre, pris pour cible des civils israéliens ne sont rien d’autre que des mensonges et des fabrications. La source de ces allégations est le récit officiel israélien et aucune source indépendante n’a prouvé ces allégations. Il est bien connu que le discours officiel israélien a toujours cherché à diaboliser la résistance palestinienne tout en légalisant son agression brutale sur Gaza. »

Appel pour une enquête internationale

Dans la troisième partie, le Hamas estime que « Le peuple palestinien et les peuples du monde entier se rendent compte de l’ampleur des mensonges et des tromperies que les gouvernements qui soutiennent le discours israélien pratiquent pour tenter de justifier leur action. ».

Puis, il fustige « les gouvernements qui soutiennent le discours israélien […], connaissent les causes profondes du conflit, à savoir l’occupation et le déni du droit du peuple palestinien à vivre dignement sur ses terres. Ces pays ne s’intéressent pas à la poursuite du blocus injuste imposé à des millions de Palestiniens à Gaza, et ne s’intéressent pas non plus aux milliers de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dans des conditions où leurs droits fondamentaux sont le plus souvent bafoués. »

Avec un certains sens de l’équilibre, le Mouvement islamique salue ensuite « les peuples libres du monde entier, de toutes religions, ethnies et origines, qui se rassemblent dans toutes les capitales et villes du monde pour exprimer leur rejet des crimes et massacres israéliens, et pour montrer leur soutien aux droits du peuple palestinien et à sa juste cause. »

Avant d’en appeler à la tenue d’une enquête internationale portant sur les événements meurtriers du 7 octobre : « Nous sommes convaincus que toute enquête équitable et indépendante prouvera la véracité de notre récit et l’ampleur des mensonges et des informations trompeuses du côté israélien. Cela inclut également les allégations israéliennes concernant les hôpitaux de Gaza, selon lesquelles la résistance les utilisait comme centres de commandement ; une allégation qui n’a pas été prouvée et qui a été réfutée par les rapports de nombreux journaux et agences de presse occidentales. »

Rejet de l’antisémitisme

Une fois n’est pas coutume, le Mouvement islamique de libération nationale conteste l’antisémitisme que nombre d’Institutions, de médias mainstream et de lobbies occidentaux lui attribuent. Le Hamas « affirme que son conflit est avec le projet sioniste et non avec les Juifs en raison de leur religion. Le Hamas ne mène pas pas une lutte contre les Juifs parce qu’ils sont juifs mais lutte contre les sionistes qui occupent la Palestine. »

Et les auteurs du narratif d’enfoncer le clou : « Sur la base de nos valeurs religieuses et morales, nous avons clairement exprimé notre rejet de ce à quoi les Juifs ont été exposés par l’Allemagne nazie […] Le conflit actuel est causé par le comportement agressif du sionisme et son alliance avec les puissances coloniales occidentales. Nous rejetons l’exploitation des souffrances des juifs en Europe pour justifier l’oppression contre notre peuple en Palestine. »

Pas sûr que les BidenSunakvon der LeyenMacron et autres De Croo accordent la moindre crédibilité à ces déclarations antiracistes du Hamas. Tant ces dirigeants « démocrates » ont choisi de s’aligner sur l’effroyable racisme anti-palestiniens, déployé jusqu’au génocide, par le seul État colonial et d’apartheid du Moyen-Orient…

Quoi qu’il advienne, pour le Hamas « les superpuissances, en particulier les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, doivent cesser d’offrir à l’entité sioniste une couverture qui lui permette de se soustraire à ses responsabilités et doivent cesser de traiter avec elle comme avec un pays au-dessus des lois. Ce comportement injuste de la part de ces pays a permis à l’occupation israélienne, pendant 75 ans, de commettre les pires crimes. jamais commis contre le peuple, la terre et les valeurs sacrées des Palestiniens. Nous demandons instamment aux pays du monde entier d’assumer leurs responsabilités à l’égard du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU qui appellent à mettre fin à l’occupation. »

En conclusion, le Mouvement de résistance armée appelle aussi « les peuples libres du monde entier, en particulier les nations qui ont été colonisées et qui se rendent compte de la souffrance du peuple palestinien […] à lancer un mouvement mondial de solidarité avec le peuple palestinien, à mettre l’accent sur les valeurs de justice et d’égalité et sur le droit des peuples à vivre dans la liberté et la dignité. »

Olivier Mukuna

Source

 

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