Guantanamo met en lumière la réalité du fascisme US

Guantanamo met en lumière la réalité du fascisme US
Finian Cunningham
Dissident Voice
mer., 27 mar. 2013 04:05 CDT
Traduit par emceeCe sont en grande partie des morts qui respirent encore. C’est le sinistre constat que fait l’avocat des détenus du camp de concentration américain, connu également sous le nom de Guantanamo.

Plus de 11 ans après l’ouverture de ce bagne sur le territoire cubain occupé par l’Amérique, il reste quelque 166 prisonniers qui vivent dans un monde cauchemardesque de détention illimitée.

Des centaines d’autres ont été broyés par la machine et recrachés comme des déchets humains.
Refuser la liberté à des êtres humains, c’est de la torture; refuser qu’ils aient une idée du moment où cette torture cessera ajoute une toute nouvelle dimension barbare à la cruauté.

L’arrogance de l’Américain fait qu’il s’autorise à réprimander les autres pays pour les violations des droits humains: la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran sont présentés dans les médias US comme des Etats maudits, accusés de ne pas respecter les normes internationales. Dans le passé, les Américains aimaient tout particulièrement montrer du doigt l’Union Soviétique et son système de goulags pour les mettre en parallèle avec leurs prétendues libertés.

Et ces géants arrogants, gardiens de la vertu autoproclamés se montrent aujourd’hui tels qu’ils sont: des hypocrites, des charlatans et des pervers crapuleux.

Grâce aux souffrances des prisonniers de Guantanamo, le monde constate aujourd’hui quelques vérités scandaleuses sur la véritable nature du gouvernement US et de ses anciennes prétentions de grandeur. Sans Guantanamo, le monde aurait été mystifié un peu plus longtemps par l’art américain de la mystification. Mais c’est terminé maintenant.

Le genre de dictature US a tout ce qu’avait l’ancien système soviétique, mais avec une caractéristique insidieuse: le fantasme de l’exceptionnalisme américain.

Réfléchissez-y. Issus de régions du monde entier, ils ont été transformés à Guantanamo par leurs ravisseurs en bêtes sauvages, torturés physiquement et mentalement, humiliés et déshonorés. La plupart d’entre eux sont des musulmans, originaires d’Afrique, du Moyen Orient et d’Asie où les Etats-Unis mènent depuis 2001 leur mascarade permanente de « guerre contre le terrorisme ».

La cruauté vindicative du pays qui les a kidnappés est telle que la seule liberté de ces hommes – lire le coran dans la solitude de leurs cellules – leur a été refusée. Pire encore, leur foi a été piétinée.

Leurs geôliers ont non seulement emprisonné leurs corps, mais ces bourreaux veulent également traquer les pensées les plus intimes de leurs victimes.

Vouloir assassiner l’âme humaine, c’est pousser la barbarie des hommes jusqu’à des degrés scientifiques de perversité.
90% des otages – terme plus approprié que « détenus » – de Guantanamo n’ont jamais été accusés de quoi que ce soit.

Ils sont détenus parce qu’ils sont simplement suspectés par un gouvernement US qui a perdu toute crédibilité et toute moralité aux yeux du monde entier.

Cela fait maintenant 50 jours que 26 des détenus de Guantanamo ont entamé une grève de la faim. C’est la seule liberté qu’il reste à ces hommes. Refuser le moyen de subsistance le plus fondamental. Rester si longtemps sans nourriture conduit le corps humain à une issue fatale. Les muscles ont d’ores et déjà été absorbés par le métabolisme du corps pour survivre face à la privation de nourriture; à ce stade, le dernier organe vital du cerveau commence à être attaqué aussi.

« Ces hommes se sont peut-être dit que, probablement, le seul moyen de rentrer chez eux – innocentés ou pas – c’est entre quatre planches« , a déclaré l’avocat de la défense désigné par l’armée US, le lieutenant colonel Barry Wingard, dans une interview récente réalisée par Russia Today. Wingard, qui n’a droit qu’à un nombre de visites limité pour rencontrer les prisonniers, dit qu’il a été scandalisé par les conditions d’ »animaux en cage » que subissaient ces hommes la dernière fois qu’il les a vus, il y a trois semaines. « Ils n’auront jamais droit à un procès avec les preuves qui ont été retenues contre eux« , ajoute-t-il.

Donc, si on récapitule. Des centaines d’hommes – selon toute probabilité innocents des crimes dont on les accuse – ont effectué jusqu’à 11 ans de prison sans inculpation, ont été torturés, se sont vu refuser une aide juridique légitime – tous ces crimes étant commis par le gouvernement des Etats-Unis qui proclame être le garant de la démocratie, des droits humains et des lois internationales. C’est ce gouvernement même qui a organisé l’invasion et l’occupation illégales de l’Afghanistan et de l’Irak, assassinant des millions d’innocents, au nom de la démocratie et du droit international.

Mais ne vous y trompez pas. Guantanamo n’est pas une immonde incongruité des nobles revendications des Etats-Unis. C’est, en fait, un microcosme qui prouve que le gouvernement est devenu véritablement barbare.

Il y a cinq ans, lorsque Barack Obama était candidat à la présidence des Etats-Unis, la fermeture de Guantanamo était une de ses grandes promesses. Et c’est tout à l’honneur de la population US de l’avoir élu pour qu’il démantèle cette abominable atteinte aux droits humains et au droit international, et toute la torture qui en découle, que représentaient ces violations du temps de Bush et des néocons.
Un fois réélu, Obama a répété que Guantanamo n’était pas près de disparaître.

Si ce n’est pas une trahison cynique et du mépris pour les aspirations démocratiques du peuple, ça!

Obama a surpassé Bush, Cheney, Rumsfeld and Co. La guerre permanente impérialiste contre le monde entier est actuellement intensifiée et étendue pour atteindre la Syrie, l’Iran, la Chine et la Russie, et tout autre qui ose se mettre en travers de l’hégémonie des Etats-Unis.
Le fait qu’Obama se soit octroyé des pouvoirs secrets pour exécuter n’importe qui, n’importe quand, n’importe où dans le monde, dépasse les fantasmes des néocons de Bush.

Cette abomination qu’est Guantanamo est donc un important moment de vérité qui montre jusqu’où l’Amérique est allée pour s’engager sur la voie du fascisme absolu.

Paradoxalement, ce sont des hommes qui ont été privés de tout, au point même d’en mourir, qui mettent en lumière cette vérité toute crue.

Guantanamo Exposes Reality of US Fascism

by Finian Cunningham / March 27th, 2013

They are essentially dead men who just happen to breathe. That is the grim assessment of the legal representative for the inmates in the American concentration camp, otherwise known as Guantanamo Bay.

More than 11 years after this penal colony was opened on the American-occupied territory of Cuba, there remains some 166 prisoners who live in a nightmarish world of indefinite detention.

Hundreds of others have been ground through the machine, spewed out like human waste. Denial of human freedom is torture; denial of any sense of when that torture ends adds a whole new barbarous dimension of cruelty.

American vanity likes to indulge in berating other countries for human rights violations: Russia, China, North Korea and Iran are paraded in the American media as pariah states, accused of failing international legal standards. In the past, the Soviet Union and its system of gulags was a particular favourite feature for Americans to contrast their supposed freedoms. How the ‘high and mighty’ self-proclaimed moral titans now stand exposed as hypocrites, charlatans and low-life perverts.

Thanks to the suffering of prisoners at Guantanamo, the world is seeing some shocking home truths about the real nature of American government and its formerly grandiose pretensions. Without Guantanamo, the world may have been duped a little longer by the American art of deception. But not anymore. The American style of dictatorship has everything that the old Soviet system had, but with an added insidious trait – the American delusion of exceptionalism.

Think about it. In Guantanamo, they have been rendered from all over the world by their captors like so much wild animals, physically and mentally tortured, humiliated and defiled. Most of them are Muslim, coming from Africa, the Middle East and Asia, where the US has been waging its permanent charade ‘War on Terror’ since 2001.

Such is the cruel vindictiveness of their captor country that these men’s only freedom – to read their holy Korans in the solitude of their cells – has been denied to them. More. Their sacred beliefs have been stamped on. Not only have their captors incarcerated their bodies; their tormentors want to hunt down their victims’ inner-most thoughts. This is taking human barbarity to scientific levels of depravity where the human spirit is sought out to be murdered.

Ninety percent of the Guantanamo hostages – a more appropriate description than ‘inmate’ – have never been charged with any offence. They are being held merely on the basis of suspicion by an American government that has lost all credibility and moral bearing in the eyes of the world.

For nearly 50 days now, 26 of the men at Guantanamo have been on a hunger strike. It is the only freedom left to these men. To refuse the most basic means of subsistence. That length of time without food is pushing the human body into a fatal condition. The muscles have been eaten away now by the body’s own metabolism to survive against deprivation; at this stage, the last vital organ of the brain becomes internally digested.

‘These men have figured out that probably the only way for them to go home – cleared or not – is in a wooden box,’ said their American-military appointed defence lawyer, Lt Col Barry Wingard, in a recent interview with Russia Today.

Wingard, who has been granted only limited access to consult with the prisoners, said that he was shocked by the ‘animal cage’ conditions of the men when he last saw them three weeks ago. ‘They will never get a trial based upon the evidence that is against them,’ adds Wingard.

Let’s recap. Hundreds of men – in all probability innocent of suspected wrongdoing – are held for up to 11 years without charge, tortured and denied proper legal support – all perpetrated by the government of the US that proclaims to be the world’s standard bearer of democratic and human rights and international law. This is the same government that has overseen the invasion and illegal occupation of Afghanistan and Iraq, murdering millions of innocents, in the name of establishing democracy and international law.

But don’t confuse. Guantanamo is not a vile contradiction of America’s lofty claims. It is, in fact, a microcosm of the reality of how truly barbaric the American government has become.

Five years ago, when Barack Obama was running for the US presidency, the closure of Guantanamo was a central promise. To the credit of the American people, they voted him into the White House in order to tear down this abomination of human rights and international law and all the associated torture that it represented under Bush and the neocons.

Into his second administration, Obama has reiterated that Guantanamo is here to stay. How is that for a brazen betrayal and snub to democratic demand of the people? Appropriately, Obama has outdone Bush, Cheney, Rumsfeld and Co. The imperialist permanent war on the world is being stepped and expanded to target Syria, Iran, China and Russia and whomever else dares to stand in the way of American hegemony. Obama’s wielding of secretive executive powers to execute any one, any time, any place in the world exceeds the fantasies of the Bush neocons.

The abomination that is Guantanamo is therefore an important moment of truth as to how far America has gone down the road to all-out fascism.

Ironically, it is men who have been deprived of everything even to the point of death who are exposing this powerful truth.

Finian Cunningham is a frequent contributor to PressTV where this article appeared. Read other articles by Finian.

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