Update. Le bourgmestre socialiste de Lessines porte plainte contre Bruxelles Panthères au motif qu’il n’aurait pas porté plainte. Il accuse Bruxelles Panthères de « fake news ».
Rappel des faits. Nordine Saidi est convoqué, par document daté du 12 juin 2019 par la police de Lessines, soit, nous le verrons 8 jours après l’audition du bourgmestre. Cette « CONVOCATION POUR ETRE ENTENDU », à la demande de Madame la Juge d’instruction, concerne une infraction « PUNISSABLE D’UNE PEINE PRIVATIVE DE LIBERTÉ qui pourraient vous être reproché, plus précisément : DANS LE CADRE DE MENACES à L’ENCONTRE DU BOURGMESTRE DE LESSINES (durée de audition + ou – 45 minutes).
La lettre qui est au cœur du dossier de plainte était bien adressée au bourgmestre socialiste de Lessines et au conseil communal. L’ensemble de l’audition de Nordine Saidi du 03 juillet 2019 porte sur cette lettre, non adressée aux « Culants ».
Cette lettre est un élément central, et pour tout dire, le seul élément, de son audition. Ceci est bien sûr cohérent avec la convocation reçue. Après de longues citations de la lettre, les policiers demandent à Nordine Saidi : « Les termes employés ‘par tous les moyens nécessaires’ (…) ont créé un sentiment de terreur. Le bourgmestre de Lessines et l’asbl « Marché nocturne des culants » ont pris ces menaces au sérieux, craignant un danger, voire un attentat. L’événement ‘La sortie des Nègres’ a été annulé pour éviter des perturbations et l’inquiétude des participants. Que pensez-vous de leur réaction ? » (déposition N.S.). Suit la réponse de Nordine Saidi. Les questions de la police incluent le bourgmestre de Lessines et, tout au long de l’audition, uniquement la lettre qui lui était adressée.
Par ailleurs, le bourgmestre a déposé les propos ci-dessous, propos qui ne peuvent que « nourrir » une plainte « CONTRE » Nordine Saidi et Bruxelles Panthères. Ces propos sont loin d’être neutres et extérieurs comme le bourgmestre semble (on n’est jamais trop prudent) le déclarer maintenant. Par ailleurs, une plainte, pénalement, se construit par des dépositions, s’alimente et ouvre de nouvelles qualifications, ici celle de terroriste, dans le chef du bourgmestre socialiste de Lessines.
Le 04 juin 2019, soit longtemps après les déclarations pacifiques de Bruxelles Panthères, il dépose, dans le cadre d’une surenchère juridique, « Je fais cette déclaration EN MA QUALITE DE BOURGMESTRE de la ville de Lessines. (sic, et non en son nom personnel, donc)(…). Il n’y a rien de raciste dans ce folklore (sic). Il s’agit d’une manifestation – bon enfant – qui rassemble les villageois dans la convivialité et la bonne humeur (…). Le 09 septembre 2018, un mail au nom de Nordine Saidi – Bruxelles Panthères m’a été transmis ainsi qu’aux mandataires politiques de Lessines (…). Vous me demandez comment nous avons réagi (…). Les informations que j’ai reçues de l’INPP Gercy et d’une dame de la zone en charge de ces questions m’invitaient à la plus grande vigilance. Dans un contexte terroriste, les autorités supérieures prennent des circulaires pour inciter les bourgmestres à la prudence. Nous avons convenu de solliciter l’avis de l’OCAM (sic). Avis qui, je le REGRETTE, n’a jamais été rendu (re-sic). Nous avons organisé avec le DIROPS, la mobilisation des effectifs, y compris fédéraux, pour sécuriser l’activité (…). Je considère que les écrits reçus (…) sont des menaces proférées DANS UN CONTEXTE TERRORISTE avec gravité puisqu’elles annonçaient une venue sur place (sic), une pression supplémentaire, pour faire annuler par tous les moyens nécessaires ! (re re sic). Je vous remets une copie des deux mails reçus. ».
La récente plainte du bourgmestre pour fake news nous permet donc d’entrer, plus avant, dans les détails des mobilisations policières contre les militants anti BLACKFACE. Elle fait plus que nourrir la plainte ; elle en est à la base. Quand donc la surenchère judiciaire du bourgmestre socialiste de Lessines, toujours aussi avare en possibilités de rencontres, s’arrêtera-t-elle ? Quand les responsables du Parti Socialiste mettront-ils fin à la, oserait-on dire, mascarade ?
Pendant ce temps le blackface reste, selon entre autres ce bourgmestre, un spectacle « bon enfant ».