Cette exposition est organisée aux Halles St Géry pour les raisons expliquées dans cette carte blanche que la presse belge n’a pas souhaité relayer…
Carte blanche du Foro de la Memoria de Bélgica
(ASBL active dans le domaine de la récupération de la mémoire des victimes du franquisme).
L’ Europe en proie aux vieux démons de son histoire
Le 5 février 2013, un eurodéputé du Parti Populaire Européen a opposé son veto à l’accueil dans l’enceinte du Parlement européen de l’exposition sur les exhumations de fosses communes du franquisme, réalisée par l’Association pour la récupération de la Mémoire Historique (ARMH) et programmée de longue date par un eurodéputé espagnol Raúl Romeva i Rueda.
Ce veto est le reflet de la politique négationniste menée par le gouvernement du Parti Populaire en Espagne qui a rapidement mis fin aux timides avancées offertes par la Loi de Mémoire Historique votée en décembre 2007 sous le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero. Cette attitude négationniste démontre que beaucoup de membres du Parti Populaire continuent à légitimer les crimes commis durant cette période sombre de l’histoire européenne.
Cette posture est aussi celle du Parlement Européen, depuis sa création, par rapport à sa propre histoire. En effet, le Président du Parlement européen a fait une déclaration en 2006 condamnant le coup d’Etat et la dictature franquiste, malgré les protestations du Parti Populaire espagnol et l’éloge de Franco prononcé par un eurodéputé polonais d’extrême-droite. Toutefois, à ce jour, le Parlement européen n’a toujours pas voté une condamnation reconnaissant la nature fasciste du régime franquiste.
Cela démontre le profond malaise par rapport à l’histoire de l’Europe et au rôle de celle-ci dans la légitimation du régime fasciste mis en place par Franco après le coup d’Etat du 17 juillet 1936 qui mettait brutalement fin à cinq années d’expériences démocratiques, d’avancées sociales telles que le droit des travailleurs, la démocratisation de la culture, la réforme agraire ainsi que des avancées éthiques telles que le droit de vote des femmes et le mariage civil.
Il nous paraît important de souligner que, dès 1946, les Nations Unies déclarent que le régime franquiste, « en raison de son origine, de sa nature, de sa structure et de son comportement général, est un régime fasciste calqué sur l’Allemagne nazie de Hitler et l’Italie fasciste de Mussolini et institué en grande partie grâce à leur aide ».
Si le 4 novembre 1950, les Nations Unies décident « d’abroger la recommandation visant à empêcher l’Espagne d’adhérer à des institutions internationales établies par celles-ci (…) », cette abrogation ne porte pas sur l’ensemble de la résolution et ne modifie en rien l’analyse de la nature fasciste du régime franquiste.
L’exposition « Exhumation de fosses et récupération de dignité » est cruciale pour la reconstruction de la mémoire collective européenne. Alléguer que l’exposition contient des images choquantes est inadmissible. Ce qui est choquant c’est que l’Espagne est, après le Cambodge, le deuxième pays au monde en nombre de fosses clandestines (2246 répertoriées en 2012), avec quelque 110.000 personnes disparues. «La Vérité, la Justice et la Réparation sont les principes de base du Droit International pour les victimes de ces violations des Droits humains. Ce sont ces principes qui auraient dû motiver Monsieur Jim Higgins » (porte-parole du PPE chargé de la décision), rappelle l’eurodéputé Romeva.
Il est utile de rappeler que le Comité de Droits de l’Homme des Nations Unies a demandé au Gouvernement espagnol, à plusieurs reprises, de créer une Commission d’experts indépendants « chargée de rétablir la vérité historique sur les violations des droits de l’Hommes commises durant la Guerre civile et la Dictature » et de « permettre aux familles d’identifier et d’exhumer les corps des victimes ».
Ce veto est d’autant plus incompréhensible que diverses expositions relatives à l’holocauste ont pu être organisées au sein du Armh Bollullos Par del Condadolement, alors que nous connaissons tous le caractère choquant des images qui reflètent l’ignominie des actes commis durant cette période. Par ailleurs, Emilio Silva, président de l’ARMH, a introduit un recours auprès du médiateur européen.
L’Europe doit assumer son propre passé et reconnaître son rôle dans le maintien d’une dictature fasciste en son sein durant toutes ces années.
Nous, en tant que citoyens européens, ne pouvons que condamner la décision du Parlement européen qui, malgré ses engagements de 2006, refuse de s’impliquer dans la récupération de la mémoire historique de l’Espagne et de l’Europe.
Benjamin Bono,
Président du Foro de la Memoria de Bélgica
PROGRAMA DEL STREAMING DE LAS JORNADAS
ESPAÑOL
7 DE MAYO
12-14 horas. Acto de protesta en la plaza de Luxemburgo. Concentración «Contra la impunidad de los crímenes franquistas en España y el silencio del parlamento europeo»
17:30- 19:30 horas. Mesa Redonda de Víctimas: Una charla moderada en una mesa con varias víctimas del Franquismo y con un nexo con el nazismo alemán como es el familiar de 22 víctimas del Holocausto, Harry Natowitz. Modera Ángeles Muñoz
– Sofi del Valle
– Fausto Canales
– Sol Gómez Arteaga
– Harry Natowitz (Videoconferencia)
19:30-21:30 horas. Acto de inauguración de la exposición
– Raul Romeva (Los Verdes)
– Francisco Etxeberría y Lourdes Herrasti (Aranzadi Zientziak) (Por confirmar)
– Marco González (ARMH)
8 DE MAYO
17:30- 19:30 horas. Mesa Redonda de Jóvenes Europeos: Una charla moderada en una mesa con varios estudiantes europeos. Se trata de historiadores e investigadores de diferentes puntos de Europa donde sus trabajos se basan en DD.HH y desapariciones en varios puntos de Europa. Todos ellos han estado presentes en los trabajos de recuperación de la Memoria Histórica y búsqueda de desaparecidos en España. Modera Lore Colaert (Bélgica)
– François Palierne (Francia)
– Valentina Dastoli (Italia)
– Alejandro Rodríguez (España)
– Lee Douglas (USA)
FRANÇOIS
7 MAI
12-14 h. Manifestation: «Contre l’impunité des crimes franquistes en Espagne et le silence du Parlement européen» rassemblement sur la place du Luxembourg. Espagnol-Français-Anglais.
17:30- 19:30 horas. Table ronde: autour des victimes du franquisme (espagnol).
– Sofi del Valle
– Fausto Canales
– Sol Gómez Arteaga
– Harry Natowitz (vidéo conference)
19:30-21:30 horas. Vernissage de l’exposition
8 MAI
17:30- 19:30 horas. Table ronde : Le mouvement de la mémoire historique en Espagne : La lutte pour la justice, la vérité et la reconnaissance. Il s’agit d’historiens et d’enquêteurs de différents pays d’Europe où ses travaux sont basés sur DD.HH et sur des disparitions dans différents points d’Europe.
– Lore Colaert (Belgique)
– François Palierne (France)
– Valentina Dastoli (Italie)
– Alejandro Rodríguez (Espagne)
– Lee Douglas (USA)
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