MÉMOIRE COLONIALE, DÉCOLONIALE, ANTICOLONIALE

Ce lundi 19 décembre, la Commission spéciale sur le passé colonial de la Belgique a terminé sur un échec. Il n’y aura ni excuse ni réparation. Cet échec donne à voir le clivage politique qui structure la mémoire du colonialisme.

Carte blanche parue dans Le Soir le 22 décembre.

Tout ça pour ça ? Deux ans et demi de recherches et de discussions, appuyées sur un « rapport des experts » de plus de six cents pages sur le passé colonial de la Belgique, aboutissent sur un échec. Faute d’accord, entre les partis de droite (flamand et francophone), d’un côté, socialistes et écologistes, de l’autre, qui composent le gouvernement belge, et faute d’accepter de recourir à une majorité alternative, les recommandations de la commission du Parlement fédéral sont abandonnées.

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La dette comme instrument du néocolonialisme : L’exemple du continent africain

Au cours de la journée sur la dette en Afrique, le 2 décembre 2022 à l’Institut International de Recherches et de Formation (IIRF) d’Amsterdam, Omar Aziki a montré en quoi la dette a été le principal instrument du nécolonialisme sur le continent africain. Il a expliqué comment l’endettement a été, successivement, un moyen de coloniser, puis de maintenir dans la dépendance et dans la pauvreté le continent après les indépendances. Omar Aziki a ensuite analysé la situation actuelle. Aujourd’hui, le service de la dette dépasse les budgets sociaux dans de nombreux pays africains, la dette enrichit les bourgeoisies locales et justifie les politiques néolibérales dont la majorité de la population est victime. Ont enfin été listées certaines des expériences d’audits ou de répudiations de dettes qui ont eu lieu dans l’Histoire, les leçons à en tirer et le rôle du CADTM dans cette lutte pour l’annulation des dettes illégitimes.

Omar Aziki est membre du secrétariat national d’ATTAC CADTM Maroc et du secrétariat international partagé du CADTM.

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Vers une “réhabilitation” des sorcières ?

Par Camille Wernaers — N°249 / p. 18-20 • Novembre-décembre 2022

Lors de la chasse aux “sorcières”, pendant plusieurs siècles, la sorcellerie est condamnée dans des lois adoptées par la plupart des États européens. Les femmes accusées de sorcellerie seront jugées au sein de tribunaux civils et, en majorité, seront punies de la peine de mort. Retracer l’histoire des sorcières et de leurs procès, comme le font Charles Greco en Wallonie ou Chiara Tomalino à Bruxelles, c’est raconter des violences institutionnelles qui vont jusqu’aux féminicides. Aujourd’hui, certains pays et certaines communes ont amorcé un nécessaire devoir de mémoire face à ce passé collectif qui demeure bien présent.

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Pourquoi beaucoup de Marocains d’Europe préfèrent jouer sous les couleurs du Maroc

Beaucoup de footballeurs issus de la diaspora marocaine choisissent d’évoluer sous les couleurs de l’équipe nationale du Maroc. Si certains sont mus dans cette démarche par la fierté ou par un sentiment de méconnaissance, d’autres espèrent surtout bénéficier de davantage de temps de jeu.

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Extrait du livre  « Au nom des femmes »

Nous avons le plaisir de publier en exclusivité un extrait du livre  « Au nom des femmes »  de Sara R. Farris Ses domaines de recherches incluent notamment les théories féministes, le marxisme, la race et le racisme.

L’auteure étudie les liens entre racisme et féminisme. Elle montre comment les femmes non-occidentales sont instrumentalisées pour servir les intérêts politiques et économiques. Elle analyse les programmes politiques des partis d’extrême droite en France, en Italie et aux Pays-Bas, employant le terme fémonationalisme.

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse.  

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Communiqué de presse Bruxelles Panthères – Ducasse d’Ath exclue de l’Unesco

En septembre 2018, Bruxelles Panthères découvrait l’existence du « sauvage d’Ath » grâce aux organisateurs de la « sortie des nègres » à Lessines.

En 2019, Bruxelles Panthères a écrit à l’Unesco pour exiger qu’elle demande le retrait du personnage négrophobe et qu’en cas de refus des organisateurs, la Ducasse soit retirée de la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco (PCI).

En 2019, notre représentant a été escorté par la police hors de la ville d’Ath pendant que les militants du groupuscule raciste « Nation » pouvaient tranquillement déambuler dans la ville.

En 2020 et 2021, la Ducasse n’a pas eu lieu pour cause de pandémie.

En 2022, Bruxelles Panthères a écrit une nouvelle fois à l’Unesco pour réitérer sa demande. Si en 2019 l’Unesco n’avait reçu qu’une seule lettre, la nôtre, en 2022 elle en a reçues une trentaine, dont 25 reprenant le contenu de Bruxelles Panthères et demandant l’exclusion de la Ducasse de la liste du PCI de l’Unesco.

Les manœuvres dilatoires du bourgmestre d’Ath et des organisateurs n’y ont rien fait. Le silence des politiciens belges, toutes tendances et toutes langues confondues, n’y ont rien fait non plus.
Aujourd’hui, 2 décembre 2022, à Rabat au Maroc, le Comité intergouvernemental de l’Unesco pour le PCI a donné raison à Bruxelles Panthères sur toute la ligne et a décidé d’exclure immédiatement la Ducasse d’Ath de la liste du PCI.

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