Communiqué de presse
18 septembre 2012
La chanteuse cubaine Gladys Hernandez, après plus de trois semaines d’enfermement, a été expulsée ce matin par le vol Jetairfly 207 Bruxelles pour Varadero.
Nous dénonçons cette expulsion à la veille de l’audience de la Chambre du Conseil prévue le 19 septembre pour décider de son sort et qui devient sans objet.Nous dénonçons le silence tonitruant du gouvernement sur cette affaire qui fait la honte internationale de la Belgique.
Alors qu’il en disposait pourtant, le gouvernement a préféré ignorer tous les documents et autorisations qui établissaient que Gladys Hernandez était parfaitement en règle.Nous dénonçons la façon dont le gouvernement a laissé l’Office des Étrangers persévérer dans la gestion à la fois ubuesque et inhumaine de ce dossier.Nous dénonçons la complaisance complice et l’excès de zèle vis-à-vis des passagers susceptibles de s’y opposer que Jetairfly a manifestés dans le traitement de cette expulsion.
Nous réclamons de l’État belge qu’il présente des excuses officielles et publiques à Gladys Hernandez, qu’il la dédommage pour les préjudices et le traitement dégradant qu’elle a subi lors de cette incarcération sans fondement, et son expulsion à la sauvette.
Comité de soutien à Gladys Hernandez Une chanteuse cubaine, en ordre de visa, bloquée à ZaventemREGIONS | mercredi 12 septembre 2012 à 8h50
Cette chanteuse présentait pourtant un visa en règle, un ticket retour, elle avait 600 euros en poche et une lettre d’invitation de l’organisateur des concerts. Son avocate, Selma Benkhelifa, déclare : « Elle avait tous les documents requis mais il y a un policier qui a décidé de l’interroger sur ce qu’elle allait faire exactement ici, peut-être qu’il avait des soupçons. Elle a un visa en règle et elle pensait qu’elle allait venir ici pour chanter et tout d’un coup, on l’arrête et elle ne comprend pas du tout ce qu’on lui reproche. Ses compagnons disent qu’ils avaient exactement les mêmes documents que ce qu’elle a présenté lors du contrôle. »
L’Office des étrangers explique cependant que cette personne présentait moins d’arguments que ses compagnons musiciens pour être reçue en Belgique. Dominique Ernould, porte-parole, souligne : « Un visa seul ne suffit pas. Pour obtenir un visa, il y a des conditions qu’il faut remplir mais au moment de l’arrivée sur le sol belge, les conditions sont vérifiées et dans ce cas-ci, cette chanteuse cubaine ne remplissait pas toutes les conditions : le motif de son voyage n’était pas clair, les moyens de subsistance faisaient défaut, il manquait une réservation d’hôtel et donc pour nous, les conditions n’étaient pas entièrement remplies. »
Un recours en extrême urgence contre la décision d’expulsion a été débouté, la chanteuse n’étant pas menacée à Cuba. L’avocate tente encore une action devant les tribunaux pour demander sa libération, en invoquant une faute de l’État belge, à savoir la faute du policier qui a refusé le visa ou de l’ambassade qui l’a accordé. Mais il faut cinq jours pour qu’une décision de justice soit prise. D’ici là, la cubaine pourrait être renvoyée dans son pays, sans avoir vu ni la Belgique ni son public.
Myriam Baele