Bonjour l’hypocrisie, et merci pour les grands sentiments…

Paul Willems, répond à la lettre ouverte du Sénateur José Dubié et d’autres cosignataires portant sur le « Communautarisme » en Belgique dans le cadre des élections communales de 2012.

La carte blanche de Josy Dubié parue dans le Soir du 9 octobre aurait dû inclure le terme islamophobie. Pourquoi, à ce sujet, pas un mot ? La réponse est évidente. Pourquoi nier à tout prix l’existence d’une dérive, sinon parce que des privilèges sont menacés dès qu’il en est question et que la classe dirigeante a avant tout pour objectif de préserver les privilèges.

Cette carte blanche est un bon exemple de déni. Le racisme a relevé la tête bien avant la campagne électorale, contrairement à ce que prétendu. Et en parler ce n’est pas faire de l’électoralisme. C’est assumer son rôle politique, ce que très peu de politiciens font, sauf à abrutir l’électeur avec des chiffres et des références qui ne l’éclairent absolument pas, cherchant peut-être se mettre à son niveau alors que c’est le contraire qu’il faudrait faire : mettre l’électeur au fait des problèmes politiques. Mais, évidemment, tel est bien l’objectif des politiciens eux-mêmes, à part quelques exceptions : empêcher les électeurs de réfléchir à ces problèmes, leur inculquer pour cela toutes sortes de notions, parler de priorités, leur en mettre plein la vue.

Par contre, ils exploitent à tout va leur notoriété. Mais, hélas, plutôt pour interdire, censurer, que pour parler, inciter les gens, et les autres politiciens à s’exprimer, plutôt pour entretenir des non-dit, lesquels ne sont pas sans rapport avec le racisme omniprésent.

Les conflits extérieurs ont un lien avec les élections communales à moins de réduire la politique communale à de simples problèmes d’intendance, ce que beaucoup ont tendance à faire pour des motifs divers.

Il n’y a pas que le négationnisme historique, il y a le négationnisme tout court, qui consiste en partie à se servir de la « mémoire », portée au pinacle par certains, et de l’opinion publique, le plus souvent à la traîne du pouvoir, pour commettre d’autres génocides… Cela aussi, c’est une pratique… qui arrange bien les élites et leurs défenseurs souvent assez arrogants. Une arrogance et un négationnisme qui sont parfois aussi de l’abus de pouvoir !

Quant aux pratiques inacceptables, hautement dangereuses, c’est exactement l’inverse : il est hautement dangereux de nier les faits, de passer sous silence les plus graves à cause de leur caractère structurel, bref d’en remettre une couche, de promouvoir de ce fait la ségrégation.

Un tel vocabulaire, un tel déni et ces abus sont plus dignes de membres d’une sorte de Tea party, que de socialistes ou d’écologistes.

Il est question de multiples tracts à Schaerbeek. Un seul pose question. Je n’ai pas entendu parler d’autres tracts.

Par contre, l’exploitation du communautarisme à des fins électorales semble bien à l’origine de ce tract. Il est vain de le nier, de tenter de le cacher, de dire le contraire, fût-ce dans des journaux répercutant avant tout la pensée officielle des dirigeants…

Bonjour l’hypocrisie, et merci pour les grands sentiments…

Vivement les élections et qu’on en finisse avec cette prétention lamentable et l’autoritarisme. Vive la décolonisation des cœurs et des mentalités.

Paul Willems

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