19 mai 2009
Les Pays-Bas accueilleront 500 détenus belges
AFP mardi 19 mai 2009, 14:37 Le Soir
La prison de Tilbourg devrait accueillir 500 détenus belges en 2010, en attendant la construction de nouvelles prisons dans notre pays. Un traité doit encore être signé.
« Nous avons négocié la mise à disposition temporaire d’une unité pénitentiaire néerlandaise dans la région frontalière des deux pays », a déclaré Nebahat Albayrak, secrétaire d’Etat à la Justice.« Les deux pays sont d’accord sur le principe pour placer 500 détenus (belges) dans la prison de Tilbourg (sud des Pays-Bas) ».« Il est question depuis un certain temps d’un manque de places de prison en Belgique » alors que les prisons néerlandaises ont au contraire trop de cellules inoccupées, a expliqué Mme Albayrak.Un traité devra être signé entre les Pays-Bas et la Belgique. « Nous espérons en rédiger le texte d’ici à un mois », a ajouté Mme Albayrak.Celui-ci devrait ensuite être ratifié par les parlements néerlandais et belge, selon la secrétaire d’Etat, qui a « l’ambition » d’ouvrir la prison de Tilbourg aux détenus belges « début 2010 » et « pour deux ans ». La Belgique devra financer à hauteur de 30 millions d’euros par an le fonctionnement de la prison, selon Mme Albayrak.« Sous-population » aux Pays-Bas.
La secrétaire d’Etat a aussi annoncé qu’elle allait fermer six prisons et plusieurs ailes de prison aux Pays-Bas d’ici à 2012 et supprimer 1.200 emplois du secteur sur 10.600, ce qui représente une économie de 164 millions d’euros par an.Selon les dernières prévisions du ministère de la Justice, les Pays-Bas, qui ont connu une forte surpopulation des prisons dans les années 1990, ont affaire à une surcapacité, avec 14.000 cellules disponibles alors que les besoins se situent autour de 12.000 cellules.« Ce surplus de cellules est causé par une baisse de la criminalité en général et de la criminalité lourde en particulier », selon Mme Albayrak.(afp)
Menace de grève à la prison 12 juin 2009
Le front commun syndical a déposé vendredi un préavis de grève à la prison de Jamioulx, en raison de la surpopulation constante dans l’établissement pénitentiaire. Conçu pour accueillir 300 détenus au maximum, il en accueille aujourd’hui 450, notent les organisations syndicales qui précisent que près de 200 détenus sont obligés de vivre à trois dans des cellules de 10m2. D’autres, tel que les entrants, sont actuellement parqués à huit dans des cellules à peine deux fois plus grande. Une nouvelle assemblée générale se tiendra mardi. (b)
Les prisons belges au bord de l’explosion
BORLOO, JEAN-PIERRE
Mardi 16 juin 2009
Justice
Les organisations syndicales ont rencontré le ministre de la Justice lundi matin. A sa demande. Parce que les syndicats déposent sans cesse des préavis de grève pour cause de surpopulation carcérale. Que faire ? Le ministre vante son « master plan » pour de nouvelles prisons. « Un plan déjà dépassé », ponctue la CGSP qui prône une approche plus globale.
A Jamioulx, l’occupation de la prison atteint les 165 % (440 détenus pour 267 places). Ce qui rend la gestion de l’établissement impossible : le personnel est dépassé, les locaux trop exigus, les infrastructures non adaptées, les intervenants sociaux extérieurs n’ont quasiment plus accès aux détenus qui eux-mêmes ne sortent pratiquement plus des cellules.
L’Observatoire international des prisons (OIP) a dénoncé cette situation avec véhémence. En précisant que 36,8 % de la population carcérale est constituée d’inculpés non encore jugés, purgeant une détention préventive. « Un record européen », dénonce également Michel Jacobs de la CGSP.
« Dans son “master plan”, le ministre parle de construire de nouveaux établissements afin d’atteindre 10.250 places disponibles en 2016, au lieu des 8.500 actuellement, analyse le syndicaliste, mais nous avons déjà 10.519 détenus à l’heure actuelle. Et l’on prévoit une croissance annuelle de 2 % ! Il faut donc trouver une autre solution. »
Tant l’OIP que la CGSP prônent une approche bien plus globale, qui analyserait les conditions de placement en détention préventive et la problématique des libérations anticipées, toutes deux sous la seule responsabilité des juges. « C’est pour cette raison qu’il faudrait inclure tous les acteurs à la discussion », conclut le syndicat.