Par Mumia Abu-Jamal 11/1/23
Peut-être l’homme d’État le plus respecté d’Israël, l’ancien diplomate Abba Eban, a dit un jour : « Personne ne rend service à Israël en proclamant son droit à exister. » C’était alors, en 1981. Nous vivons aujourd’hui une nouvelle ère, une nouvelle ère. Une époque de basculement d’Israël vers l’extrême droite. Nous sommes à nouveau en période de guerre, mais dire qu’il s’agit d’une guerre du Hamas contre Israël est quelque peu fallacieux.
Car il y a une guerre entre la Palestine et Israël depuis au moins 75 ans et au plus un siècle. Et il ne s’agit pas d’une guerre autour de la religion, ni entre les religions ou les dieux. C’est une guerre pour ce qui n’est plus produit : la terre. Félicitations aux auteurs du texte Sauf pour la Palestine , The Limits of Progressive Politics , Mark Lamont Hill et Mitchell Plitnick . Le livre, utilisant l’histoire plutôt que les mythes, montre comment les Palestiniens ont bénéficié d’exceptions aux règles tandis que les sionistes ont eu droit à tous les répits. Ils ont montré l’émergence du parti de droite Likoud et les idées proposées par Ziv Javotinsky.
Ils ont conduit jusqu’à ce moment précis de l’histoire israélienne de la guerre et des murs de fer. Le livre, Except for Palestine, montre comment la politique étrangère américaine était motivée par la politique intérieure. Et comment les deux grands partis ont joué un jeu bipartisan pour faire d’Israël une superpuissance régionale au Moyen-Orient. Et même si le Hamas a peut-être utilisé quelques deltaplanes de faible technologie, en avez-vous déjà vu un engager un F-14 ? Je ne pense pas.
Ce que la plupart des agences de presse américaines hésitent à aborder, c’est le domaine du droit international, surtout si l’on considère le droit des territoires occupés et le droit des occupés de résister à leur occupation par tous les moyens nécessaires. Les Palestiniens sont le peuple autochtone de la région.
Ils sont ainsi équivalents aux Navajo, Apache et Séminoles de l’Occident, soumis au colonialisme de peuplement des envahisseurs. Ce sont eux qui ont le droit d’exister. N’est-ce pas vrai ? Les indigènes des États-Unis ont été envoyés dans les pires terres disponibles, appelées « réserves ». Les Palestiniens ont été ghettoïsés, enfermés dans des murs qui violent le droit international, humiliés et soumis à un siècle de dépossession et de répression militaire.
Leurs décennies de négociations n’ont abouti qu’à la même chose. Ils veulent ce que tout le monde veut, la liberté.
Avec amour, pas de peur. Ici Mumia Abu-Jamal.
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