Justice pour #Mathis
Un Enfant Noir Victime de Brutalité Policière à Nalinnes
Mathis, un jeune garçon de 9 ans, a été triplement (au moins) victime de graves actes de racisme négrophobe durant la même journée au sein de son école.
Le point culminant de ce racisme anti-noir s’est caractérisé par de la violence policière.
A ces trois violences, s’ajoute la violence du Parquet.
Mathis a d’abord été insulté de façon raciste à plusieurs reprises par ses camarades de classe sans que cela ne semble émouvoir le corps professoral.
L’institution couvre le racisme ordinaire, dans les classes, requalifié en simples « blagues » comme les autres, ou en comportements « turbulents ».
Le corps noir est un corps dont, visiblement, l’on peut se moquer.
@davidamorin57
Maman de Mathis :» Mon fils, mon Dieu seigneur, mon enfant… le racisme ne finira jamais, à cause de ta couleur de peau tu t’es fait insulté de sa-le noir, de chocolat noir coupé… si tu étais blanc, jamais tu n’aurais été traité de la sorte, jamais. Là-haut, il y a un Dieu, je t’aime très très fort, mon fils. »
Mathis a réagi pour s’en défendre. Cette défense n’a pas été interprétée comme telle par le corps enseignant. Ils ont plutôt été enclin à penser que Mathis pourrait devenir violent envers eux en raison de sa réaction à ces insultes racistes. Se défendre fait de Mathis un être potentiellement violent. Le corps noir qui ne se soumet pas devient ici « menaçant » au-delà de l’ordinairement imaginable. D’ailleurs, pourquoi s’énerve-t-il ? N’est-il pas pris par des forces irrationnelles ? Ce n’était tout de même pas si grave, ces insultes et violences quotidiennes ?
Nier la première forme négrogphobe participe au déchaînement de la deuxième qui s’applique sur le corps Noir.
» L’idée qu’un homme noir est si dangereux et maléfique que même couché par terre, les mains et les chevilles liées, il pourrait représenter une menace vitale pour les agents de police formés ne semble crédible qu’aux procureurs belges. » (1)
Maman de Mathis :» Mon fils Mathis, 9 ans, plaqué au sol par un policier dans son école en Belgique parce qu’il est noir. »
Ensuite, la police pratique des actes précis de plaquages, actes dangereux qui plus est envers un enfant de 9 ans. A aucun moment, troisième forme négrophobe, la police ne cherche à faire baisser la tension en situation. Elle applique et valide la « peur » des enseignants. Enfin, aucune poursuite judiciaire contre contre les policiers impliqués dans cet incident choquant survenu à l’école primaire d’enseignement spécialisé de Nalinnes.
Le cas de cet enfant de 9 ans contraint d’être maîtrisé au sol par la police mériterait plutôt une réponse ferme et une enquête approfondie. Nous exprimons notre indignation et nous dénonçons également la possibilité d’insultes racistes ayant déclenché cet incident, qui doit être pleinement examinée.
Il est inacceptable qu’un enfant de si jeune âge soit confronté à une telle violence, en particulier dans un environnement censé être un lieu d’apprentissage et de sécurité. Les images choquantes de l’incident, capturées par la mère du mineur, révèlent un abus de pouvoir évident de la part de la direction et/ou du corps professoral. Placer un enfant au sol de manière aussi brutale ne peut en aucun cas être justifié, encore moins au sein d’une école.
Le parquet de Charleroi a confirmé l’ouverture d’un procès-verbal pour indiscipline contre l’enfant, décrivant son comportement comme « problématique ». La réponse appropriée à un comportement difficile ne devrait jamais être la violence physique exercée par des adultes, encore moins par des forces de l’ordre ou le personnel éducatif. Mais s’agissant d’un corps noir, qui plus est dans l’enseignement spécialisé, ceci devient « indiscipline », « comportement problématique », et renforcement du pouvoir racial de l’école et de la police. Police et direction de l’école sont, eux, « blanchis » et les droits de l’enfant (sécurité et dignité) disparaissent instantanément, s’agissant de petites têtes non blondes.
Or, puisque des insultes racistes ont été proférées, cela nécessiterait plutôt une enquête approfondie et de sanctions appropriées, car ceci met gravement en danger cette sécurité et dignité que l’école doit pouvoir apporter. Comment en est-on arrivé à l’enchaînement de tels actes de violences envers Mathis ? Voilà une question à poser, politiquement et judiciairement.
Maman de Mathis :» Mon fils a souffert hier comme George Floyd, juste parce qu’il est noir, je pèse mes mots. C’est un enfant de son école qui l’a traité de sale noir, chocolat gratiné… la police l’a plaqué au sol, il n’a que 9 ans, mon Dieu. »
En matière de violence négrophobe, l’on en passe toujours par cette suspicion historiquement construite, et le processus menant au danger réel pour la personne s’enclenche à une vitesse immédiate. Comme le dit Véronique Clette-Gakuba, le racisme anti-noir est « épidermique » et cet automatisme renvoie, ici, à l’histoire coloniale et ses ramifications présentes. C’est ce que nous disions à propos du meurtre policier de Lamine Bangoura.
» On préfère ignorer que dans le monde entier, l’histoire du Congo belge symbolise le sommet de la férocité coloniale. La soif insatiable du profit, le déchaînement des pulsions meurtrières et sadiques étaient au cœur du régime génocidaire, mutilateur et tortionnaire de Léopold II. Nous sommes sommés de croire que ces démons obscènes auraient disparu comme par enchantement à la date de la célébration de l’indépendance congolaise. Des cas comme celui de M. Bangoura prouvent qu’il n’en est rien. La négrophobie coloniale soutient toujours le narcissisme et l’identité belges. » ( 2)
La police est intervenue, pensant que Mathis représentait une menace sérieuse. Lorsque la mère de Mathis est arrivée, elle a été choquée de voir son fils maintenu au sol, ce qui lui a rappelé des incidents similaires tels que celui de Lamine Bangoura et de George Floyd. Elle a filmé la scène pour que d’autres puissent comprendre ce qui se passait.
Maman de Mathis :» Mon fils de 9 ans plaqué au sol par un policier dans son école en Belgique parce qu’il est noir, quelle différence avec George Floyd!!! Maman, j’étouffais avant ton arrivée, il s’appuyait fort sur moi et je toussais même, merci maman comme tu es vite arrivée. Les mots de mon fils… »
Cependant, comme nous l’avons dit, au lieu de reconnaître le racisme auquel Mathis a été confronté, il a été accusé de réagir de manière excessive. La violence policière a alors été minimisée et justifiée comme une intervention nécessaire. Plutôt que de condamner l’établissement scolaire pour les actes racistes de certains élèves et pour leur mauvaise gestion de la situation, la mère de Mathis a été blâmée pour sa prétendue mauvaise éducation.
Nous exhortons les autorités judiciaires et politique à réexaminer cette affaire de manière transparente et impartiale, en garantissant que la justice soit rendue de manière équitable. La protection des droits de chaque enfant, quelle que soit sa couleur de peau, est une responsabilité fondamentale de notre société. Nous demandons également une enquête approfondie sur d’éventuelles insultes racistes, afin que la négrophobie et d’autres formes de racisme soient combattues de manière proactive.
De plus, ce triste événement nous rappelle la nécessité de considérer la race comme un facteur central dans l’orientation scolaire, en mettant en lumière les expériences spécifiques des élèves issus des minorités raciales. Inspirée par la pensée Décoloniale et la Critical Race Theory, Nordine Saidi a analysé dans le cadre d’un mémoire de recherche la question de l’orientation des élèves issus des minorités raciales dans l’enseignement spécialisé à Bruxelles. Cette étude, basée sur des sources variées, des entretiens et une méthodologie qualitative, cherche à comprendre comment la question raciale impacte l’expérience des élèves dans ce domaine.
Les résultats de cette analyse mettent en évidence que les élèves font face à des situations marquées par des normes et des valeurs spécifiques, influençant leurs relations avec les professionnels de l’éducation. Les interactions entre élèves, enseignants et professionnels non Blancs révèlent des lignes de différenciation complexes, illustrant comment la question raciale traverse l’ensemble du système éducatif.
L’enseignement spécialisé n’est pas seulement lieu de relégation raciale ; c’est aussi souvent le lieu qui l’effectue au quotidien en caractérisant sans cesse les corps qui s’y trouvent comme perturbés et perturbateurs, laissant au second plan les apprentissages, les réorientations dans l’enseignement classique, etc. Comme la maman de Mathis, les parents peuvent alors être d’abord suspect de « mauvaise éducation », de non volonté d’implication alors que tout, dans l’établissement construit, envers eux, une méfiance institutionnelle, et envers leurs enfants, une normalisation raciale des catégories dans lesquelles on les a mis. .
Nous devons continuer à remettre en question les normes établies et à lutter contre toutes les formes de discrimination raciale, pour créer une société plus égalitaire et inclusive pour tous, y compris nos enfants à l’école. La justice doit prévaloir, et la protection des droits de l’enfant ne peut jamais être compromise.
Il est temps de repenser fondamentalement notre approche de l’école / éducation, et ce, à tous les niveaux de son fonctionnement, de la cours de récréation aux modalités d’évaluation, alors que la question raciale y est centrale.
Soutien total à Mathis et sa maman Rita Bayang
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