Mesdames, Messieurs et chers ami(e)s,
Nous vous remercions toutes et tous d’être présent(e)s aujourd’hui avec nous pour célébrer ensemble ce deuxième anniversaire du Mouvement du 20 Février, et montrer notre détermination à soutenir et à appuyer la lutte pour un véritable état de droit et de démocratie au Maroc.
Par des revendications précises et claires, ce mouvement populaire, sans précédent dans l’histoire du pays a contribué à une importante évolution de la conscience politique des marocains, et a mis en lumière les incohérences d’une classe politique discréditée, qui n’hésite pas à se réfugier derrière l’imposture et la manipulation pour faire accepter aux marocains l’inacceptable, et dont le rôle n’est qu’un décor ou vitrine « démocratique » pour redorer le blason d’un état déliquescent.
L’ère des peuples, qui font l’Histoire, est en marche pour ouvrir la voie à la naissance d’une société juste, égalitaire, moderne et prospère.
Ce dynamisme nous enseigne des leçons politiques et pratiques, et on peut en citer deux à titre d’exemple :
1-l’effondrement de la théorie selon laquelle « seul les élites peuvent guider et imposer un changement dans la société». Ces élites ont contribué à l’imposition d’institutions non représentatives et corrompus, crées pour servir les intérêts d’une minorité de privilégiés au dépens de l’aspiration des peuples à la justice sociale et à la liberté.
2-L’effondrement d’une autre théorie « du Guide Suprême capable d’anticiper l’évolution historique et de mener par sa seule personne la marche vers le progrès». C’est une conception qui ne peut plus prétendre écraser les peuples sous la dictature et le despotisme.
Malgré la répression qui s’abat sur le mouvement (par les assassinats, les arrestations arbitraires et l’emprisonnement qui touchent des dizaines de ses militants à travers tout le pays), et nonobstant les attaques qui visent à le discréditer, et à créer la division entre ses composantes pour mieux l’anéantir, le M20F continue toujours à lever le drapeau de la contestation au Maroc.
Deux années après le lancement de cette contestation populaire, l’état marocain se trouve en face de revendications qu’il se refuse à exaucer. Il reste cantonné dans l’impasse à travers des caractéristiques contestées et contestables :
-Adoption d’une Constitution octroyée et boycottée par une large majorité de marocains.
-Organisation d’élections législatives rejetées par la majorité de citoyens
-Domination totale de l’institution monarchique sur l’échiquier politique et économique du pays.
-Persistance de pratiques moyenâgeuses et dégradantes à travers des protocoles makhzeniens qui sacralisent le pouvoir et humilient les citoyens.
-Aggravation de la situation économique et sociale avec des taux de chômage record, notamment parmi les jeunes et les diplômés, sans oublier les masses populaires sans emploi et sans aucune couverture sociale.
Le gouvernement islamiste de Benkirane est un leurre, désigné pour gérer les affaires courantes du Makhzen.
Certes le M20F affronte des difficultés pour diverses raisons, et notamment :
-La volonté de certaines parties à imposer le slogan de « la monarchie parlementaire », aux revendications de M20F, ce qui a créé des dissensions au sein du mouvement et des polémiques stérile ,et qui a amené dans certains cas (comme en Belgique) à la création de deux plates-formes pour le soutien du mouvement du 20 février au Maroc !
– La démission inattendue d’une composante importante du M20F, en annonçant son retrait pour des raisons non convaincantes.
– L’opportunisme de certains partis politiques obéissants et serviles, notamment une « ex-opposition islamiste », aujourd’hui aux affaires, qui a tout fait pour en tirer profit et gagner la bénédiction du Makhzen, et qui accepte d’être une « façade de démocratie » et cacher ainsi les véritables détenteurs du pouvoir au Maroc, à savoir le monarque et ses conseillers.
– Le faible soutien et encadrement politique des jeunes dans le mouvement.
– L’Offensive répressive généralisée qui se manifeste par des interventions sauvages contre les manifestations pacifiques, les intimidations, les arrestations arbitraires, les assassinats, l’incarcération et les poursuites judiciaires contre les militants actifs et la fabrication de procès iniques pour criminaliser les résistances.
Chers ami(e)s
En célébrant le deuxième anniversaire du MVT du 20 février, nous tenons à réaffirmer (au nom de la coordination) notre soutien inconditionnel et notre solidarité avec les victimes de la répression, tout en exprimant notre souhait de voir naître une large unité de toutes les forces vives et démocratiques marocaines, condition à la fois indispensable et essentielle ,pour vaincre le despotisme et imposer des changements réels dans notre pays.