Sourour Abouda a perdu la vie dans la nuit du 11 au 12 janvier dernier, dans les locaux de la police (Rue Royale 202A – 1000 Bruxelles) alors qu’elle avait été interceptée plus tôt dans la nuit sur la voie publique. Les circonstances de son décès sont floues et interpellantes : que s’est-il passé entre sa mise en cellule et le lendemain matin, où son corps sans vie a été retrouvé ? Des raisons officielles sont évoquées par les autorités, mais balayées d’un revers de la main par l’avocate de la famille de Sourour.
Nous sommes au plus près de ses proches dans la recherche nécessaire et légitime d’informations claires sur les circonstances de son décès. La lumière devra être faite sur les évènements qui ont précédé le drame et sur le degré de responsabilité des autorités de police. D’autant que dans un passé récent, deux jeunes hommes ont également perdu la vie dans ce même commissariat et que des enquêtes sont en cours.
Afin de commémorer sa mémoire, sa joie de vivre et son profond attachement aux relations humaines positives, constructives et motivées par de meilleurs lendemains, nous vous proposons de lui rendre femmage. Un rassemblement de deuil et de recueillement est organisé ce dimanche 15 janvier, à 18h, devant le commissariat où Sourour est décédée (Rue Royale 202A – 1000 Bruxelles). Toutes les associations qui souhaiteraient collaborer dans cette action sont invitées à nous contacter, afin que nous puissions les ajouter en tant que co-organisatrices
Nous invitons tous ceux et celles qui l’appréciaient et qui ont croisé sa route lumineuse à nous rejoindre avec des fleurs et des bougies.
Nous présentons toutes nos condoléances au fils et à la famille de la victime, Sourour Abouda. Allah y rehma.
Nous exprimons toute notre solidarité avec son fils, sa famille, ses proches et ses collègues du PAC dans ce moment douloureux et face à l’immense peine qu’ils doivent ressentir devant cette mort injustifiable.
Nous espérons qu’ils parviendront à obtenir vérité et justice à le suite de ce drame aussi inutile qu’évitable. Nous sommes prêts à leur apporter tout le soutien dont nous sommes capables.
Comme d’autres avant nous depuis des décennies, nous ne cessons de le répéter : si vous êtes identifié.e comme Arabe et que pour une raison ou une autre vous vous retrouvez entre les mains de la police belge, gardienne de l’ordre raciale en vigueur dans ce pays, il y a une forte probabilité que vous finissiez au cimetière.
Jeune, adulte, homme, femme, avec ou sans papiers, avec ou sans nationalité belge, la police belge ne fait aucune discrimination quand il s’agit de tuer ou de laisser mourir un ou une Arabe dans un commissariat ou sur la voie publique. Attaque de chien, étouffement, coups de poings, coup de pare-chocs, jet sur une voie ferrée, la police belge ne s’interdit aucune méthode pour torturer et trop souvent tuer des Arabes qui ont le malheur de croiser son chemin.
Nous exigeons des autorités politiques qu’elles prennent les décisions et mesures nécessaires pour mettre un terme à cette tradition que sont les violences policières envers des gens qui sont identifiés comme Arabes. Violences qui sont la manifestation la plus visible et la plus fréquente du racisme d’État qui sévit dans ce pays.
Des réactions et actions fortes de la part du monde médiatique, des autorités académiques, des institutions et organisations de l’antiracisme professionnel, de l’antiracisme d’état (pour lequel la victime travaillait) sont aussi absolument indispensables si nous voulons espérer voir disparaitre ces fléaux.
Concrètement, nous demandons à Unia, à la Ligue des droits humains, au Mouvement Présence et Action Culturelles, au MRAX asbl et plus globalement à toutes les organisations qui le peuvent, de se porter partie civile au côté de la famille pour obtenir vérité et justice suite à la mort de Sourour Abouda.
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