L’État belge à nouveau devant la CEDH pour un crime policier.

Communiqué de Presse
Le 26 mars 2013, H. B. 39 ans, a été abattu par la police  sur l’A8 entre Tournai et Bruxelles au terme d’une course-poursuite et d’une fusillade.

Aujourd’hui sa sœur porte plainte contre la Belgique devant la Cour européenne à Strasbourg.

Rappel des faits :

H. B. faisait l’objet de deux instructions pour un braquage et pour appartenance à une organisation terroriste.

Il ressort du dossier que c’est un ancien militaire français, qu’il est instable et qu’il a des problèmes psychiatriques.

Le 26 mars, Madame GRUWEZ ordonne son arrestation. Une équipe de la DGSU est mandatée pour arrêter Monsieur.
La DGSU, ce sont des unités spéciales. Ils sont équipés, entraînés, quasiment des paramilitaires.

Le 26 mars donc à 11h30 l’équipe se rend au domicile de H. B. à Anderlecht. Monsieur sort, il est souriant, content et porte des lunettes de soleil. C’est ce que l’équipe indique. Ils décident de ne pas l’arrêter.
Monsieur monte dans son véhicule. Pour une raison inexpliquée jusqu’ici, l’équipe prend donc la décision de ne pas l’arrêter et de le suivre. Une autre équipe d’intervention les rejoint, ainsi que des véhicules d’observation. Les membres des unités spéciales sont donc 14 à être impliqués dans l’opération. H. B. quitte Bruxelles, prend l’autoroute, toujours suivi et sur écoute. Il semble qu’il parle tout seul pendant tout ce temps.
Il s’arrête à Leuze sur le parking d’une société qui vend des armes, du matériel militaire et du matériel pour la police. On peut quand même imaginer qu’au moins un des huit membres des services des unités spéciales le sait.
H. B. descend de sa voiture. Il n’est pas armé. On ne l’arrête toujours pas.
Il entre dans la société. Il y reste plus d’une demi-heure.
Il ressort, il marche sur le parking jusqu’à sa voiture et on ne l’arrête toujours pas.
Sans être détective, quand un amateur d’armes se rend dans une société qui vend des armes, on peut quand même imaginer qu’il risque d’en ressortir avec une arme. C’est un peu l’objectif.
H. B. reprend donc sa voiture et retourne sur l’autoroute.
A 14h, soudainement, sans aucune explication compréhensible, les équipes de la DGSU décident de procéder à l’arrestation. A 140 km/h.
La première voiture fait une queue de poisson. La voiture de H. B. est accidentée, se retrouve à contre-sens et coincée entre la berne et les deux voitures de police.
Là un policier dit qu’il a vu une arme. On n’aura jamais que sa parole. Pas moins de 24 coups de feu sont alors tirés par 5 policiers en direction de son véhicule et touchent H. B.  à neuf reprises. Lui n’a pas tiré une seule balle.
Alors non, on ne peut pas parler de légitime défense ou de réaction proportionnée.

Les policiers avaient plusieurs occasions de l’arrêter, devant son domicile, au moment où il monte dans sa voiture, sur le parking, sur la route de campagne avant qu’il ne rejoigne l’autoroute … bref l’opération spectaculaire sur l’autoroute était aussi inutile que dangereuse.
Les policiers inculpés avaient la mission d’arrêter H. B. Pas de « le prendre mort ou vif ».
La manière dont ils s’y sont pris a mis tout le monde en danger.
Et le fait qu’il était présumé de terrorisme n’y change rien.

Et il y a pire. La scène de l’interpellation a été enregistrée par un micro placé dans la voiture.

Cet enregistrement laisse entendre qu’il y a eu des coups de feu après la première rafale qui a immobilisé Monsieur B.
Monsieur B. aurait-il été achevé ?

Dans cet enregistrement, on entend les policiers se parler entre eux. Et ce qu’ils disent est interpellant  : « toute l’adrénaline qu’on se tape les gars ! »; « en plein mille dans le nez gros connard »; « l’opération a été exécutée nickel »; »ça va le faire, je suis flic ».

En Belgique ça ne choque pas le parquet, ni les juridictions d’instruction ce genre de réflexion ?
Pourquoi avoir essayé d’arrêter H. B. sur une  autoroute en plein après-midi en créant du danger ? C’est incompréhensible. Sauf si l’on a voulu exécuter quelqu’un plutôt que l’arrêter.
De cette exécution, de ce meurtre commis et couvert par l’Etat, nous verrons ce qu’en dit la Cour européenne.
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