Dove-Unilever : Thomas, ferme-la !

Dove-Unilever : Thomas, ferme-la !

 

Mon confrère Thomas Vampouille me fait penser à tous ces blancs bienheureux et ignares (comme au département com’ de Dove-Unilever), qui ne se sont, par exemple, jamais demandés pourquoi Michael Jackson avait changé de couleur de peau…
Au-delà du titre paternaliste et d’apprenti-opticien de son article – publié ce 9 octobre dans Marianne (*) -, arrêtons-nous à sa conclusion :
« Sauf que franchement, cette fois, le procès paraît largement basé sur un malentendu…»
1) Sauf que le racisme structurel conjugué à une négrophobie historique (impensée sinon niée) favorisent la création comme la répétition de telles pubs jugées racistes et insultantes. Celle-ci n’est pas la première et ne risque pas d’être la dernière. Ce phénomène que nombre d’intellectuels, activistes ou journalistes non-blancs ont déjà largement analysé et dénoncé depuis plusieurs décennies ne relève pas du (« malentendu » mais de ce que Thomas et ses patrons blancs ne veulent pas entendre… ni contribuer à voir changer, visiblement, comme le montre ce misérable article défendant une multinationale qui s’est pourtant elle-même excusée.
2) Le choix des mots « cette fois » sous-entend et rappelle qu’il y a déjà eu expression jugée raciste de la part de la multinationale. C’était en 2011 ; cela se répète aujourd’hui. Pour Thomas Vampouille, le fait qu’un scandale similaire soit apparu il y a 6 ans, le fait de le décrire lui-même dans son article, ne lui permet toujours pas de répondre aujourd’hui à sa question complaisante : « Maladresse ou racisme inconscient, la scène faisait tache »… Ce pourrait être amusant si, dans le même temps, les trop rares cadres noirs, arabes et métis « maladroits » , en multinationales et ailleurs, n’étaient pas, eux, virés, à la moindre faute ou expression jugée offensante.

Tchiiip…
Non ! L’erreur est humaine ; persévérer est diabolique.
Aucune leçon politiquement antiraciste n’a été tirée chez Unilever, aucun recrutement de personnes racisées compétentes pour éviter ce type de dérapages négrophobes, aucun acte pertinent posé qui inviterait à créditer une sincérité, des regrets et une prise de conscience réelles.
Ils s’excusent et recommenceront plus tard, dans la joie et la bonne humeur, avec des Vampouille en service après-vente pour « expliquer » ces «maladresses » et «malentendus» à tous les citoyens noir-e-s et alliés blanc-he-s qui exigent que ça change…
Restons sérieux : à l’instar d’autres centres névralgiques de pouvoir, il y a fonctionnement structurellement raciste au sein du département com/pub d’Unilever. Ce qui ne dérangera les responsables concernés que lorsque ceux-ci seront véritablement attaqués au portefeuille.
D’où l’importance, à mon sens, de boycotter les produits de cette multinationale comme de jeter ce type d’article, plus utile au maintien du privilège racial blanc qu’à la lutte pour une égalité effective expurgée de toute forme de racisme. Olivier Mukuna
Crédit photo : Assoua Possalekambi
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