Communiqué du Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou-te-s !

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Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou-te-s, le 13 juin 2013

Suite à l’annonce de Madame l’échevine Faouzia Hariche, sur l’avis du Conseil d’Etat de ce 17 Avril autorisant le port du foulard pour les professeurs de religion, règlement applicable aux communes de la Région bruxelloise, celle-ci refusant ainsi de l’appliquer dans – sa circonscription – les limites de la Ville de Bruxelles : «Contrairement au cas de Grâce-Hollogne, nous appliquons les dispositions légales du décret neutralité de 1994 – qui insiste sur le fait de s’abstenir de toutes formes de prosélytisme – et le règlement de travail de la Ville – qui interdit le port de signes philosophiques sur le lieu de travail», rétorquait Faouzia Hariche (PS), échevine de l’Enseignement de la Ville de Bruxelles.

Le Mouvement MEET ! constate l’urgence de condamner fermement cette décision de Madame l’échevine et lui rappelle par la même occasion que ledit décret du 31 mars 1994 est tout d’abord totalement désuet et contraire au décret qui l’a suivi (et donc qui l’abroge) le 17 décembre 2003 qui impose certes aux enseignants «d’adopter une attitude réservée, traiter les options religieuses en des termes qui ne peuvent froisser, s’abstenir de tout propos partisan dans les problèmes idéologiques et refuser de témoigner en faveur d’un système philosophique ou politique quel qu’il soit» mais toutefois qui mentionne que «rien n’interdit aux professeurs de religions reconnues de porter tout signe d’appartenance, y compris vestimentaire».

D’ailleurs, Xavier Delgrange, membre du Conseil d’Etat, dit à propos de cet avis : «l’enseignement de la religion échappe pratiquement totalement au contrôle des autorités publiques […] Les titulaires de cours de religions reconnues ne sont pas astreints au devoir deneutralité et même, le prosélytisme de leur part n’est pas critiquable».

Nous voyons, dans ce cas-ci, qu’alors même que la plus haute instance juridique donne un avis favorable, l’échevine se prononce et refuse de l’appliquer. En quoi un élu politique se donne-t-il le pouvoir de refuser d’appliquer un arrêt promulgué par une instance juridique dans une démocratie où la loi est première ?

En ce qui concerne l’emploi, beaucoup ne trouvent pas un emploi à la hauteur de leurs compétences, et se voient accepter un travail très souvent précaire, ou ne trouvant un travail que des années après, voire même aucun travail. On ne cesse de parler de diversité, de multiculturalité, et bien cela fait partie de la liberté de conscience de tout un chacun, de la diversité tant mise en avant par tous. Finalement, quelles sont les priorités de Bruxelles ? Investir dans l’enseignement ? Former les jeunes ? Dans ce cas-ci, y’a-t-il toujoursune place pour des jeunes femmes ? Eviter de leur mettre des obstacles ? Que le taux de chômage ne grimpe ou alors se préoccuper de savoir qui porte un foulard, qui porte une longue jupe ou un pantalon large ?

Alors même que la Belgique traverse une crise sans précédents, où le décrochage scolaire est au plus haut, où le taux de chômage des jeunes et moins jeunes explose, alors même que la femme est d’après de nombreuses statistiques, toujours bien plus discriminée que l’homme, l’interdiction du port du foulard ne cesse de faire du tort aux femmes le portant. Celles-ci ne peuvent s’inscrire dans les écoles qu’elles désirent et faire un choix correct de leurs études étant donné que l’accès à la plupart des écoles supérieures ne leur est pas permis. Les filles étant en secondaire se voient dans l’obligation de le retirer pour continuer leur scolarité. Alors même que la grande majorité sont contraintes illégalement de l’enlever, beaucoup font l’objet au sein de leur école de discriminations quant à leur tenue vestimentaire, alors jusqu’où comptons-nous les priver de leur liberté ?

Nous sommes conscients que ces dérives de la part d’élus politiques ne sont pas des plus rares, c’est la raison pour laquelle la lutte ne s’arrêtera pas aux vêtements des professeurs de religion, mais également à la tenue des élèves qui sont considérés comme égaux juridiquement aux professeurs d’après l’article 24 de la Constitution belge organisant les principes de la neutralité applicables à tous.

Nous, membres du Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou-te-s !, appelons à une coordination pour contester cette décision de Madame l’échevine Faouzia Hariche, ainsi qu’à une mobilisation large qui se fera très prochainement.

Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou-te-s !

 

Pas de foulard dans les écoles de la Ville

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Echevine (PS) algéro-belge et islamophobe de l’Instruction publique

Nathan Gonze, le 11 juin 2013

L’avis du Conseil d’État, autorisant le voile aux professeurs de religion, ne fait pas jurisprudence, estime l’échevine

Les professeurs de religion islamique ont-ils le droit de porter le foulard dans les écoles ? Le 17 avril dernier, le Conseil d’État répondait par la positive à la suite d’un différend entre une prof et la commune de Grâce-Hollogne. “Tout signe d’appartenance religieuse, y compris vestimentaire, est inhérent à l’enseignement des religions reconnues et n’est pas limité aux heures de cours et aux locaux auxquels ils sont affectés”, estimait le Conseil d’État dans son arrêt.

Un arrêt qui porte, en théorie, sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles et donc, qui est applicable aux communes de la Région bruxelloise. Mais pour la Ville de Bruxelles, la décision du Conseil d’État ne fait pas jurisprudence : le foulard islamique – comme tous signes religieux ostentatoires – reste interdit aux élèves comme aux professeurs, fussent-ils de religion.

“Contrairement au cas de Grâce-Hollogne, nous appliquons les dispositions légales du décret neutralité de 1994 – qui insiste sur le fait de s’abstenir de toutes formes de prosélytisme – et le règlement de travail de la Ville – qui interdit le port de signes philosophiques sur le lieu de travail ”, justifie Faouzia Hariche (PS), échevine de l’Enseignement. Pas de dérogation pour les profs de religion estime donc Mme Hariche car “ce serait créer un traitement discriminatoire entre les enseignants”.

Dommage, estime quant à elle Zoubida Jellab (Écolo), qui interpellait hier l’échevine à ce sujet au conseil communal et qui craint que la ville ne s’expose à des recours. La jeune association Muslims Right Belgium – qui recense en ligne les actes antimusulmans – confirme d’ailleurs avoir reçu des plaintes en ce sens à Bruxelles mais que rien d’officiel n’a encore été déposé.

Autre point qui pose question selon la conseillère Écolo, le manque de mixité parmi les professeurs de religion islamique (seulement 1/4 de femmes). “C’est l’Exécutif des musulmans de Belgique qui propose les candidats. Dans la majorité des cas, ce sont des hommes. Comme cela, on évite le débat sur le voile”, déplore Zoubida Jellab.

Pour l’échevine de l’Enseignement, le débat pose surtout la question de l’opportunité des cours de religion. “Ils séparent les élèves. La société bruxelloise aurait beaucoup plus à gagner d’un cours de civisme et de vivre ensemble”, conclut-elle.

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