L’une des équipes de RTL-TVI a pu se rendre à l’intérieur de la prison de Forest, à Bruxelles. La prison belge où les conditions de détention sont les plus déplorables. Un détenu s’y est d’ailleurs suicidé ce jeudi. Comment les prisonniers vivent-ils dans cet établissement vétuste. « Au cœur de la prison de Forest ».
Exceptionnel : une de nos équipes au coeur de la prison de Forest !
Une après-midi de juillet dans les dédales de la prison de Forest. Jean-Marc, chef de quartier, sert de guide. Première étape, un trio, soit une cellule de 9 mètres carrés où la promiscuité règne en maître. A Forest, la surpopulation est telle que des cellules conçues pour être individuelles au départ sont désormais destinées à accueillir trois personnes, 23 heures sur 24, avec un détenu qui dort à terre.
« On ne change pas de pantalons »
L’intimité est nulle et l’hygiène rarement au rendez-vous. « On manque de tout, on ne change pas de draps. On ne change pas de pantalons, on a des douches insalubres. Vous le voyez bien, on est à trois par cellule. Il y a souvent des bagarres, des choses qui se passent qui ne devraient pas se passer« , a raconté un détenu au micro d’Adel Lassouli pour RTL-TVI.
Des conditions pas conformes aux normes
Forest est une maison d’arrêt. Tous les détenus sont en attente d’un jugement. La préventive, c’est souvent le premier contact avec le milieu carcéral. Un contact cru et violent avec un établissement qui date de 1910. Une prison d’un autre âge avec une aile où il n’y a pas de toilettes dans les cellules, mais un sceau que le détenu vide dans une pièce d’eau une à deux fois par jour. De l’aveu même du directeur, les conditions de détention sont inacceptables. Vincent Spronck, directeur de la prison de Forest, s’est exprimé sur le sujet: « Je le suis pas le seul à le reconnaître. La Justice l’a dit en 20102: les conditions de détention à Forest ne sont pas conformes avec la convention européenne des droits de l’homme. Il suffit de mettre les pieds dans une cellule pour le constater. Cela ne se discute pas. »
« C’est une honte »
Seule bouffée d’air du détenu le préau. Ici on peut s’aérer une heure par jour. Farid est Français et attend son procès devant un tribunal correctionnel. Il est déjà passé dans les prisons de l’hexagone et il n’imaginait pas qu’une prison comme Forest puisse exister. « Pour une capitale européenne, c’est une honte. D’avoir des établissements pénitentiaires comme cela, c’est une honte. C’est la Tchétchénie. Ça devrait plutôt correspondre à celles des pays de l’Est. On fracture les gens et je pense qu’avec une vie fracturée c’est un mauvais départ. C’est un handicap pour la réinsertion. »
Fermeture prévue pour 2017
révu pour 400 détenus, Forest en compte 600. Après être passé par un pic de 750 l’année dernière. Avec la construction de la future prison de Haren, l’établissement pénitentiaire devrait définitivement fermer ses portes en 2017.
La surpopulation, le vrai mal des prisons en Belgique