Ben Ali s’enfuit,
Première victoire arrachée par le peuple tunisien dans la rue !
Le peuple tunisien donne vie au célèbre poème « La Volonté de Vivre » d’Aboul Kacem Chabbi, qui clôt l’hymne national de la Tunisie, plus que jamais, d’actualité :
إذا الشعب يوما أراد الحياة
فلا بدّ أن يستجيب القدر
ولا بد لليل أن ينجلي
ولا بد للقيد أن ينكســر
Lorsqu’un jour, le peuple aspire à vivre
Le destin se doit de répondre !
Les ténèbres se dissiperont !
Et les chaînes se briseront !
Le peuple tunisien s’est soulevé comme une tempête face à l’injustice. De nombreuses familles sont en deuil pour les Martyrs de la révolution mais la peur a changé de camp. Ceux qui ne possèdent rien, les jeunes, les précaires, les chômeurs se sont levés contre la dictature et un pouvoir corrompu. Après 23 ans de pouvoir, avec le soutien de tous les gouvernements occidentaux, le « roi » tunisien a quitté le pays le 14 janvier 2011 à 18 heures 45.
Le départ de Ben Ali est une étape nécessaire pour atteindre les objectifs du mouvement populaire.
Mais c’est maintenant le premier ministre Mohamed Ghannouchi qui assure la transition avec l’appui de l’armée. L’état d’urgence est instauré, le couvre-feu est entré en vigueur à 18 heures, l’armée a pris le contrôle de l’aéroport et l’espace aérien tunisien est fermé.
Je partage la joie du peuple tunisien ce soir et je dis :
PAS DE CONFISCATION DU POUVOIR PAR LES MILITAIRES ET LE PARTI EN PLACE ! LE POUVOIR AU PEUPLE ! PAS D’ACCUEIL DU CRIMINEL BEN ALI PAR UN PAYS EUROPÉEN !
Rien que ces 30 derniers jours une centaine de civils ont été assassinés, la plupart par balles. Deux ressortissants européens ont été assassinés.
Si les Tunisiens ne comptent pas aux yeux des gouvernements occidentaux, peut-être faut-il rappeler que le docteur Fatma Jerbi (67ans) est citoyenne suisse et que le professeur d’Université Hatem Bettahar est Français.
Allons-nous accepter que le voleur quitte le pays avec une fortune que je n’ose même pas imaginer, alors que l’ensemble des transferts d’argent de la famille est estimé dans la période 1987-2009 à environ 18 milliards de dollars, l’équivalent de la dette tunisienne (selon le site nawaat.org ) ?
Je rappelle les revendications du rassemblement prévu ce 15 janvier à 15h00 au croisement de l’avenue de Stalingrad et du boulevard du Midi(statue mégaphone)
Un Maghreb démocratique et respectueux des droits politiques, civils, sociaux, culturels et religieux de ses peuples ;
Une région bruxelloise démocratique et respectueuse des droits politiques, civils, sociaux, culturels et religieux de ses habitants ;
Soutenir ces mouvements populaires contestataires et autonomes auquel la jeunesse participe massivement.
La libération de tous les prisonniers politiques d’aujourd’hui et d’hier.
Une réelle prise en compte de la précarité. L’accès aux services publics de qualité, le droit à la santé,
au logement, à l’enseignement, à la formation et l’accès à l’information.
Faire traduire en justice les responsables de la répression qu’ils soient traduits en justice.
Une prise de position des autorités belges et européennes de prendre position et de s’exprimer publiquement sur la répression en cours en Tunisie et en Algérie.
Nous réclamons comme ce fut scandé dans les manifestations : « du travail pour tous », « une répartition des richesses entre tous et toutes », « l’arrêt de la corruption et du népotisme ».
La révolution tunisienne a été suivie de près via internet et les chaînes de télévision satellites dans l’ensemble du monde arabe, ou en plus des dictatures, le chômage endémique, l’inflation galopante et le creusement des inégalités sont autant de facteurs potentiels de révolte populaire.
Je me mets à rêver à ce que les peuples arabes tous soumis à la dictature se lèvent comme le peuple tunisien l’a fait.
La lutte continue,
Nordine Saïdi