(Burqa bla, bla)

Tempête dans un entonnoir (Burqa bla, bla)

Ce qui s’est passé hier est tout à fait symptomatique de l’état de délabrement idéologique de ce qui reste de l’U(l)B. Monsieur le secrétaire « perpétuel » (qui dure éternellement et sans interruption) a beau essayer de reconstruire son université aux couleurs de Belgacom les murs se lézardent de tous les côtés. Au passage, on aura appris qu’il l’aurait presque construite de ses propres mains cette « maison », maçon jusqu’au bout des ongles.

Rappelons d’abord que lorsque les autorités idéologiques de l’U(l)B ont, il y a quelques années, ouvert un « chantier des valeurs » c’est monsieur Philipe Val et Madame Caroline Fourest qui en ont été l’avant-garde éclairée. Ce chantier avait comme but explicite une Reconquista des idéaux libre-exaministes et démocratistes face aux diverses attaques que les directions de l’université avaient du « subir » au fil du temps. Des mouvements étudiants, de professeurs, de membres du personnel et autres contre la marchandisation, contre la mise sous tutelle renforcée de l’université par l’économie de la connaissance de marché (Bologne), contre le coût des études, contre les freins mis à l’accessibilité des études principalement envers les étudiants étrangers, contre les tentatives répétées d’introduire de nouveaux mécanismes de contrôle via puce RFID et puce électronique, contre la fermeture de certaines facultés « minoritaires », contre l’interdiction de certains débats, contre l’interdiction du port du voile dans certains labos, contre la pédagogie de masse (auditoire de type Janson ou K) et la sélection des étudiants durant le premier cycle, contre la pression mise sur les étudiants « bénéficiaires » d’allocations sociales, contre la hiérarchisation des savoirs et la relation de maître à ignorant, contre la destruction des lieux d’hospitalité et d’accueil (Foyer et Terrain de foot) et la liste serait longue des colères et des indignations qui se sont manifestées au sein de l’U(l)B.

Embrayant sur les thèses de Samuel P. Huntington que monsieur Haarscher avait propagées au sein de l’université depuis les attentats du 11 septembre, l’U(l)B partait en guerre comme les Etats-Unis de Georges Bush contre un ennemi in-assignable et donc tendantiellement partout. Derrière les mouvements de sans-papiers les « gauchiste-pervers », derrière les luttes pour l’égalité les « islamo-complaisants ». Pour faire disparaître ces contestations les autorités avaient décidé de déplacer le terrain de l’affrontement de la politique vers la celui de la civilisation (les « valeurs »). Comme souvent il s’agissait de déplacer sémantiquement un antagonisme interne inévacuable vers une position d’exclusion-interne, un ennemi intérieur-extérieur : les « islamo-complaisants » ou les « gauchiste-pervers ». Tout fut fait pour éviter le conflit politique interne et l’invisibiliser. Sans cette généalogie, ce qui s’est passé hier soir n’est qu’une tempête dans un entonnoir.

Nous ne reviendrons pas sur le rôle de prêche laïciste joué par Emmanuelle Doublon, adjoint rapidement démissionné aux valeurs. Mais ce qu’il faut bien entendre c’est comment en tirant de son côté la couverture des « droits-de-l’homme », de la « laïcité », de la « démocratie », du « libre-examen » c’est une guerre idéologique contre toutes les minorités qui ne fantasme pas de devenir majoritaire, qui sente qu’il y a comme une différence politique qui sépare les « indigènes de la république » de « ni putes ni soumises ».

Rappelons encore que l’U(l)B n’a jamais eu la moindre intention d’ouvrir un débat contradictoire, qu’elle n’a même pas idée de ce que peut être une discussion démocratique, c’est-à-dire une discussion dissensuelle. L’idée du débat à l’U(l)B est cousue dans les mêmes draps que celle du contrat salarial. C’est dans la mesure où le « prolétaire » a été chassé des ses terres, que l’on a détruit les communautés auxquels il appartenait, que l’on a brûlé celles qui soignaient et commerçaient avec les ancêtres, que on l’a jeté sur les routes vers les grandes villes et qu’il n’est plus qu’une force de travail nu qu’il peut passer contrat « librement » avec un parton. La « démocratie parlementaire » dans laquelle l’U(l)B cache ses volontés de censure et d’hégémonie est précisément le régime de gouvernement qui se trouve constitué sur une expropriation, une violence et une destruction première. Lorsque on nous dit mais « exprimez-vous », alors que ce qui prétend donner la parole la donne en même temps qu’il vous la confisque, qu’il l’invisibilise et l’infantilise il faut refuser cette offre. Chacun de nous est prêt à partager ses raisons pour autant que soit constitué une scène d’interlocution politique au sein d’un conflit sur ce que peut être l’université. Et cela ce sont les résistances multiples, tantôt sourdes tantôt publiques, qui le rendent possible.

Le Front National (type Le Pen) est né avec François Mitterrand et mort avec Caroline Fourest. Elle est l’artéfact d’ennemi interne que la « démocratie parlementaire » à besoin, un monstre fabriqué par des apprentis Frankenstein de gauche puis de droite, est qui sert à cadenasser les cris multiples de la bête populaire. Ceux qui se sont permis de venir faire du bruit hier pour empêcher Caroline Fourest de rependre ses inepties sont ceux qui auraient le plus à craindre d’une éventuelle montée de l’extrême droite. Nous ne sommes pas débiles au point de nous tirer une balle dans le pied. Ce que nous disons c’est que la barbarie, qui fait si peur à l’U(l)B, ce n’est pas l’extrême droite intégriste, en Belgique encore moins qu’ailleurs, mais les gouvernements technocrates qui sont au pouvoir partout en Europe et imposent les politiques liberticides et criminels du FMI et des agences de notation sous couvert de la nécessité économique : « nous n’avons pas le choix ». Et cette barbarie-là c’est celle qui a transformé l’université en supermarché de la connaissance pour les mêmes raisons sans que personne des laïques effrayés de hier soir s’en soit jamais inquiété, c’est cette même barbarie qui chasse les chômeurs et les sans-papiers, qui maintient les jeunes belges musulmans en marges de la société, qui construit des prisons, qui fait voter des lois pour criminaliser le droit de grève, le droit de manifestation et de réunion, …

Alors pour leur parler dans leur langage nous leur disons : « Hitler n’était pas un dangereux fanatique anti-démocrate mais un système de gouvernement qui à la faveur d’une crise économique sans issue et sous les poussées des fronts populaires un peu partout en Europe, a doublé la démocratie constitutionnelle d’une juridiction d’exception, avec le silence complaisant de tous ceux qui pensaient qu’il valait mieux Hitler que perdre ses privilèges et construire un mouvement de communisation indéterminé ».

L’U(l)B à les ennemis qu’elle s’est fabriqué.

A ceux qui continueront à se battre à l’intérieur de l’U(l)B malgré le terrorisme laïciste et les croisades démocratistes nous voudrions rappeler les précieux conseils de la féministe black-américaine Audré Lorde : « On ne détruit pas la maison du maître avec les outils du maître ».

Si toutefois l’air devenait définitivement irrespirable, sachez qu’en dehors de l’U(l)B on respire déjà un peu mieux. Il y a quelque chose de pourri au royaume du libre-examen. C’est aux autres, ceux qui font l’université, les chercheurs, les étudiants, les membres du personnel, les professeurs, les autres d’essayer de construire une université qui soit en phase avec le meilleur des études contemporaines dans les champs des études post-coloniales, des études du genre, de la sexualité et de la classe (quelque soit les nouvelles compositions de classe), des études queer, des études sur les sciences, de l’étho-écologie, des études sur le black-féminism, sur l’éco-féminisme, sur le féminisme musulman, chrétiens, juif, une université connectée avec toutes les pensées naissantes (pour nous européens) qui de Tunisie, en Egypte en passant par la Syrie, le Liban, l’Inde, les Caraïbes, etc. réinventent le cinéma, la philosophie, la peinture, la danse en réinventant la démocratie, une démocratie non-coloniale, une démocratie qui n’oblige plus les être humains et non-humains à s’arracher à leurs traditions, à leurs ancêtres, à leurs croyances pour commercer ensemble. Si cette pluriver- ou cette diver-sités est difficile à faire émerger à l’U(l)B elle est déjà-là, fragmentairement, dans bien d’autres endroits. C’est vers ce monde là que nous voulons sauter en quittant la terre ferme de la démocratie et la laïcité occidentée, monde qui a peut-être besoin de ce saut pour être appelé. En tout cas nous n’écouteront plus la peur et la haine d’une Europe enfermée derrière les murs du racisme et de l’exploitation du vivant. Nous disons que ces murs n’ont jamais tenu, que toujours nous les avons traversé, que nos frères et nos soeurs d’Egypte et de Tunisie sont ceux qui nous ont donné envie de croire à nouveau dans une idée radicale de la démocratie, une idée que les régimes parlementaires occidentaux n’ont cessé de conjurer et de refouler. Nous savons désormais que la vie est dans les interstices, dans les marges de l’Empire et que le centre est vide mais d’un vide (encore) terriblement actif. Même si nous n’avons aucune assurance que ce qui viendra, que ce qui vient déjà à la rencontre de notre saut ne sera pas effrayant, nous avons vitalement besoin de ces zig-zags qui des deux rives de la Médi-terranée mais aussi selon d’autres lignes de sorcière à travers la Terre nous font peuples-à-venir plutôt que populations effrayées ou troupeaux impuissants. Nous avons besoin d’alliances monstrueuses mais aussi peut-être de confiance en nous.

Une ancienne « gauchiste-perverse » à la recherche d’autres lieux de rencontre et de pensée. Texte écrit à la volée sans correction d’orthographe et de forme. Simplement pour partager.

Un sans visage prend la parole.

par Bilal Mes, mardi 14 février 2012,

Je vais vous conter mon histoire. Mon histoire débute avec une rencontre, la rencontre d’un jeune qui me fait part d’une action « citoyenne » et « pacifique » contre une « islamophobe » et pour une « réelle liberté d’expression ». Dans un premier temps cette action me semble être « noble ». Mais idiot (ou jeune) comme je suis, je n’ai pas vu le mal arriver. En plus de cela cette action se prétendant sans représentant, s’est avérée être l’œuvre d’un gourou bien sombre.

Le jour de l’action je me suis donc retrouvé malgré moi entouré d’intégristes-islamistes-extrémistes-antisémites-blablatistes à la forme talibanesque et vociférant des propos haineux. Mais je dois avouer que sur le moment je ne m’en étais pas rendu compte. L’ambiance avait l’air bon enfant et le fait que je me mis à débattre avec des gens opposés à cette action, me fit croire que rien de mal n’était arrivé. Suite à l’action je suis donc rentré chez moi, pensant que j’étais toujours un simple citoyen.

Le lendemain, au réveil je n’avais encore rien remarqué. Pourtant le fait que ma barbe ait poussé de cinq centimètres en une nuit aurait du me mettre la puce à l’oreille. Je pris mon déjeuner, mais quelque chose au fond de moi semblait avoir changé. Ce n’est qu’au moment où je me suis connecté sur Facebook que je m’en suis rendu compte.

Sur Facebook je n’ai pas trouvé les habituelles vidéos rigolotes, les potins sur les stars ou encore les dernières musiques. Mon fil d’actualité avait complètement changé. Je me suis retrouvé face à une multitude de statuts ayant trait à l’islam et des vidéos d’homme à barbes hirsutes. A la vue de tout cela je me suis demandé si j’étais bien sur mon compte. J’ai donc été vérifier le profile du compte. Au niveau des informations tout était correct. Mais tout le reste avait changé. En guise de photo de profil, il y avait un homme qui me ressemblait étrangement, mais qui portait des vêtements afghans et une kalachnikov à la main. Mes publications avaient toutes disparu pour laisser place à des statuts appelant au jihad et à des vidéos d’hommes armés.

Face à cela je me demandais réellement ce qui se passait. C’est à ce moment là que ma sœur fit irruption dans ma chambre pour me demander si j’allais bien, car apparemment pendant la nuit je m’étais mis à crier « Jihad ». Sans m’en rendre compte je pris un drap et l’enroula dedans, avant de lui jeter dessus tout les objets qui me tombaient sous la main.

Me demandant ce qui se passait, je me suis empressé sur un site d’information, pour voir si ce n’était pas du à un virus. Et c’est là que je découvris, avec stupéfaction, ce que je fis la veille.

Les médias m’ont expliqué que j’étais devenu un extrémiste-intégriste. L’action qui la vieille me semblait être un simple chahut, comme il en existe de nombreux, surtout dans le milieu universitaire. La réalité était tout autre : j’avais attaqué la liberté d’expression. Moi qui croyais utiliser cette même liberté d’expression pour exprimer un mécontentement ! Jeune (ou idiot) comme je suis, je ne savais pas ce que je faisais. J’étais donc devenu un de ses sans visage, qui n’ont rien d’humain.

Lors de la préparation de l’action, on m’avait expliqué que le slogan faisait le lien avec un article. Mais là encore on m’avait trompé. C’était en réalité un cri de guerre, qu’utilisé les extrémistes pour s’attaquer à la liberté d’expression : burqa-bla-bla !

Mais là où je compris que mon cas était vraiment sans appel, c’est lorsque j’ai découvert qui était notre gourou. J’avais pensé qu’il n’y avait nul représentant de l’action, qu’on la représentait tous. J’avais pensé que le recteur avait cherché un responsable à attaquer en demandant un représentant. Et que le faite qu’il spécifie « qui fait parti du personnel de l’ULB », signifiait qu’il avait déjà choisis la personne à interroger. Mais là encore j’étais dans l’erreur. En réalité depuis le début un gourou nous avait entrainés malgré nous dans une sombre action.

Quelques jours plus tard mon cas s’empira (moi qui pensais avoir touché le fond). Comme si extrémiste-intégriste n’était pas suffisant, je me suis découvert des versants antisémites, et j’appris que j’alimentais l’extrême droite. J’étais, pour ainsi dire, la nouvelle burqa de la société.

À la découverte des 157.000 vue, de la vidéo sur Youtube, en quatre jours (surement un triste record pour une vidéo belge). Je me suis dis que je n’avais plus d’endroit où me cacher.

Depuis vendredi j’ai peur. J’ai lu dans Le Soir que selon Charles Michel, cette action n’était pas digne de l’ULB. Je vous demande donc de m’aider à redevenir un citoyen normal, avant qu’on m’envoie devant la Cours pénale internationale pour crime de guerre et contre l’humanité… Si quelqu’un connait un remède, qu’il me contacte au plus vite, avant que j’explose.

Un sans visage,

(Qui fut un temps était un simple humain)

“Caroline Fourest ment, comme toujours”

by Xéniste

À la suite des évènements qui se sont déroulés à l’Université Libre de Bruxelles, mardi 7 février 2012, et dont les répercussions ont pris une ampleur démesurée, l’essayiste française Caroline Fourest a rédigé un article destiné à rétablir quelques vérités (1). Vérités sacrifiées sur l’autel du mensonge et de la malhonnêteté. Jugez vous-mêmes.

Dans un premier temps, elle fustige le théologien suisse Tariq Ramadan qui, par le biais d’un communiqué de presse, a marqué son soutien à la liberté d’expression de Caroline Fourest, mais a également rappelé que cette dernière, qui se présente aujourd’hui en victime de censure, s’est réjouie lorsque l’ULB avait décidé, il y a quelques années, de ne plus accorder de tribune au philosophe (2). Il est impossible de prétendre à l’honnêteté intellectuelle en réfutant sa propre censure lorsque l’on promeut celle des autres, cela va de soi.

En effet, en 2007, Fourest revenait sur la décision de l’ancien recteur de l’université suite à un symposium sur l’expérience de la multiculturalité dans l’Empire ottoman auquel Ramadan avait pris part. Symposium qui, selon l’essayiste, aurait tourné à la négation du génocide arménien (3). Pour étayer ses propos, Fourest propose deux liens : le premier renvoie à un article rédigé par la revue virtuelle armenews.com (Nouvelles d’Arménie) (4) tandis que le second renvoie au programme du symposium même intitulé “L’Union européenne en quête d’une identité multiculturelle : l’expérience ottomane” (5) et organisé par l’UETD (Union of European Turkish Democrats, qui est une A.S.B.L. indépendante et non une association étudiante, comme le prétend Fourest). Autant le dire tout de suite, ni le premier, ni le second lien ne constituent une preuve irréfutable du contenu “négationniste” des interventions lors du symposium. Le terme “génocide” n’apparaît qu’une seule fois dans l’article d’armenews, et il sert uniquement à rappeler que l’historien Gilles Veinstein, présent lors de la conférence, est connu “pour avoir mis en doute le génocide des Arméniens”. Ainsi, prétendre que la conférence fut l’occasion de donner la parole aux négationnistes auxquels elle associe Ramadan relève du mensonge. En outre, lors de son intervention au symposium, Tariq Ramadan avait déclaré que la “reconnaissance du génocide arménien ne [lui] a jamais posé problème” (6).

Caroline Fourest revient ensuite dans son article sur les individus qui ont “saboté” son débat. Elle affirme qu’il y avait des “réseaux pro-voile” dans l’auditoire, qu’elle qualifie d’intégristes. Elle fait référence, à titre d’exemple, à une association dont l’objet social est de promouvoir l’autorisation du port du foulard dans l’enseignement et le secteur du travail (7). Dès lors, parler de “réseau” (comme s’il s’agissait d’un groupe fanatique organisé aux desseins peu glorieux) ou d’intégrisme relève une fois de plus de la malhonnêteté. Qu’à cela ne tienne, l’auteure persiste et ajoute qu’il n’y avait pas que des intégristes religieux, mais aussi des “extrémistes racistes (notamment anti-Juifs et homophobes)”. Il n’est fait mention de “juifs” ou d’”homosexuels” dans aucune des vidéos qui circulent actuellement sur la toile (8). Fourest est incapable de fournir la moindre preuve, si ce n’est sa parole, de nature à fonder ses deux accusations.

Elle conclut par : “La vraie question qui me semble posée par cette affaire et de savoir si une université comme l’ULB doit être un lieu ouvert à toutes les propagandes (mensongères, racistes et intégristes), comme sur internet, ou un lieu plus exigent”. Au vu des éléments ci-dessus, la proposition d’une tribune libre à une personne capable de produire autant de mensonges en si peu de lignes démontre que le niveau d’exigence de l’ULB n’est pas très élevé.

(1) article disponible sur son blog : http://carolinefourest.wordpress.com/2012/02/11/debat-tragique-a-bruxelles-tariq-ramadan-ment-comme-toujours/

(2) article disponible sur son site : http://www.tariqramadan.com/Communique-de-presse-L-ULB,11862.html

(3) http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/03/10/1263-l-universite-libre-de-bruxelles-ulb-ne-veut-plus-servir-de-tribune-a-tariq-ramadan

(4) http://www.armenews.com/article.php3?id_article=27649

(5) http://www.uetd-brussels.eu/2006/12/15/symposium-%C2%AB-lunion-europeenne-en-quete-dune-identite-multiculturelle-lexperience-ottomane-%C2%BB/?lang=fr

(6) http://www.scribd.com/full/30134575?access_key=key-z3kfaxqru1vdnrljoje

(7) l’exemple donné est celui du MDF (Mouvement pour les Droits Fondamentaux) : http://mouvementpourlesdroitsfondamentaux.blogspot.com/ ; par ailleurs, Kaoutar Boustani, citée dans l’article de Caroline Fourest, n’aurait pas assisté à la conférence, de quoi mettre à mal la crédibilité de l’essayiste

(8) http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=9wJm_EKzLYQ

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ULB : le débat annulé entre songes et mensonges

Article analysant la polémique concernant l’annulation du « débat » avec Caroline Fourest à L’ULB

 

Le déferlement de haine, de mystifications et de menaces contre l’action citoyenne menée à l’ULB, nous pousse à réagir afin de rétablir la vérité et d’écarter les thèses les plus fallacieuses qui ont très vite circulées pour discréditer l’opposition pacifique au discours de Caroline Fourest.

lire le texte : ulb(1)

 Comment donner la parole en censurant ? (Petit précis de néo-colonialisme)

Sublime analyse de Hécate de la Nuit, les faits rendus dans une analyse fine et sans concession… A lire et partager!

  Comment donner la parole en censurant ?

(Petit précis de néo-colonialisme)

Lorsque Monsieur Chichah, identifié comme leader (« celui qui est derrière tout ça ») est appelé pour s’exprimer (« nous vous donnons la parole »), on comprend qu’il y a un ON (le consensus démocrate) et une minorité. A partir de ce moment ce qui se construit est la scène mythique qui fonde l’occident coloniale : la confession. Avant de laisser la possibilité à une parole argumentée de s’exprimer, Monsieur Haarscher (le petit colonel) du haut de l’estrade, se permet d’insulter son contradicteur (« j’ai toujours su que vous aviez une burqa dans la tête, merci de faire votre coming out »). A partir de ce moment, Monsieur Haarscher légitime toutes les dérives en signifiant que ce chercheur de l’ULB n’est pas un intellectuel respectable mais une crapule, un barbare, quelqu’un qui n’est pas « comme nous » et qu’il vient de se dévoiler comme « islamiste ». Monsieur Chichah parvient toutefois à s’exprimer. Il signale d’abord que l’islamophobie, la xénophobie est un monstre à deux face et que c’est pour cette raison qu’elle demeure si puissante. Il y a la xénophobie de droite (contre laquelle tout les « démocrates » sont d’accord) mais il y a aussi une xénophobie de gauche. Tant que l’inconscient colonialiste et le moralisme paternaliste ne seront pas traqué sans merci au sein de la gauche bien-pensante, la dénonciation de l’islamophobie de droite et du Front National servira de cache sexe à un racisme laïque beaucoup plus dangereux parce que disposant de la légitimité démocratique et d’un nombre important d’appareils idéologiques d’Etat. Ce que nous montre la réaction sur-hystérisée du happening de mardi (« mardi noir »). Afin d’argumenté son propos Monsieur Chichah site un article récent dans laquelle Madame Fourest développe la thèse de l’Eurabie. Dans War in Eurabia Fourest reprend la thèse d’une Europe absorbée par le monde arabe, à cause de la trahison des élites européennes ou à cause de l’immigration et du taux de fécondité constamment élevés des populations musulmanes en Europe devenant ainsi majoritaires et dominantes. Texte que vous pouvez lire à la suite de celui-ci, texte rempli de haine, d’amalgames, d’imprécisions, de jugements de valeur, texte digne de S. P. Huntington défendu par Monsieur Haarscher. A ce moment là, Sainte Caroline Fourest n’écoutant que son courage et protégée par de nombreuses personnes de la sécurité de Monsieur Haarscher et Monsieur Hasquin, toujours du haut de l’estrade lance une insulte : « mais ça va pas la tête, c’est un texte qui dénonce la politique sécuritaire de Sarkozy ». Dès ce moment là elle permet à la salle de huer et d’insulter Monsieur Chichah, « Ta gueule, casse toi ! », puis c’est Monsieur Haarscher et Monsieur Hasqui qui micro à la main finissent d’assassiner Monsieur Chichah. Puis Madame Fourest et Monsieur Haarscher descende de l’estrade pour ce mettre devant Monsieur Chichah l’insulter, le menacer. A ce moment là il se trouve braqué par une armée de GSM dont pas un seul n’a retransmis ses propos sur internet laissant seules les vidéos où la partie explication est coupée. Enfin lorsqu’il se retire un des bonzes de l’U(l)B se permet de lâcher un « j’espère que vous allez faire le ménage mon cher ami ». Lorsqu’on lit le texte en question, on voit effectivement qu’il s’agit d’une construction xénophobie et paranoïaque de l’Islam en Europe et que le terme de Sarkozy n’est pas présent dans le texte. Mais cela n’est pas important puisque Fourest et sa bande bénéficieront d’un écho médiatique sans précédant et utiliseront un langage de choc et terreur (« islamiste », « attentat », « mardi noir », « terroriste », « fanatique », « nous sommes pris en otage ») qui sera relayé par tous les petits valets de l’oligarchie. Ainsi c’est la possibilité de pensée et de recul critique qui se trouve paralysé par une machine de guerre médiatico-politque. Au moment où l’on se rendra compte de la supercherie et du mensonge, il sera trop tard et on sera passé à autre chose, un autre événement qui réclamera toute notre attention et notre mobilisation contre un autre ennemi, la « neige » le « froid », les « fraudeurs », les « syndicalistes », les « chats écrasés », … Puis Fourest sera de nouveau invitée à l’U(l)B, tout le monde aura oublié et le manège recommencera.

Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas, nous sommes légions, attendez nous à nous voir.

Le temps des colonies est finie !
Non à une université des 1% !
L’U(l)B est un espace publique d’expression et d’opposition qui n’appartient pas à une élite de nantis qui du PS au MR en passant par l’Union des Anciens Etudiants, le CCLJ, la rédaction du Soir, de la Libre, la RTBF, … possèdent tous les appareils idéologique d’Etat.
Fourest ta gueule !

« L’ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour ; dans ce clair-obscur surgissent les monstres. » (Gramsci)

Contre désinformation suite au lynchage médiatique

 

Contre désinformation suite au lynchage médiatique fait à partir de l’action  » Burqua pride » du 7 février 2012 à l’ULB.

par Kaoutar d’Acôtédelaplaque, samedi 11 février 2012, 01:16 ·

Ce texte se veut être aussi une invitation à tou-te-s celles et ceux qui ont pris position après avoir été influencé par la désinformation médiatique pro Caroline Fourest à procéder à une correction de leurs positions, par honnêteté intellectuelle.

Voici le déroulement des évènements depuis le commencement:
L’appel à l’action « Burqua Pride » a été crée sur facebook une semaine avant la soirée du 7/02 par un groupe de personnes qui en a informé plus de 2000 via une invitation facebook. Un article de presse a été publié sur le net la veille de l’action: http://www.brusselnieuws.be/artikel/protest-boerka-tegen-caroline-fourest .

Le président du CA de l’ULB ayant pris connaissance de l’appel à l’action « Burqua Pride » nous a invité à en discuter. L’invitation adressée à Mr Souhail Chichah nous a été transmise par lui même et nous avons choisi d’être représenté par celui-ci  auprès du président du CA puisqu’ils sont collègues. Mr Souhail Chichah a confirmé le caractère non-violent de l’action et a transmis notre principale revendication, à savoir la demande d’un débat contradictoire avec Mme Caroline Fourest, sur ce sujet aussi polémique et avec une personne aussi polémiste qu’elle.

Le moment de la conférence venue, et constatant que la contradiction n’était toujours pas invitée au débat, l’action fut menée. En effet, les organisateurs de la conférence ont refusé la contradiction à Mme Caroline Fourest, nous avons donc décidé de refuser la tribune libre à celle-ci sous le slogan de  » Burqa bla-bla » nous inspirant du titre de l’article de Mr Serge Halimi dans le journal « le monde diplomatique »: http://www.monde-diplomatique.fr/2010/04/HALIMI/18990 .

Pendant que le chahut avait lieu dans la salle, Mr Guy Haarscher prit à parti Mr Souhail Chichah, qui continua à chahuter et ne lui répondit pas. Mr Hervé Hasquin et Mr Guy Haarscher se sont alors tout deux mis à simuler une invitation au débat, ce que nous avons refusé catégoriquement! En effet, si les organisateurs avaient eu  un minimum de considération à notre égard, ils auraient pris la peine de nous inviter comme ils le firent auprès Mme Caroline Fourest . C’est ce que Mr Chichah  exprime clairement dans cette vidéo; « Hasquin, on n’est pas des chiens ! Si tu veux débattre, tu nous invites devant ! Le temps des colonies, c’est fini ! » http://www.youtube.com/watch?v=bMSM2aCDQpU&feature=youtu.be . A partir de ce moment là, fixation est faite sur Mr Souhail Chichah et les violences se déclenchent à son encontre.

Alors qu’il n’a à aucun moment donné été question de censure, du début jusqu’à la fin, et que Mr Souhail Chichah a daigné tout de même expliquer la démarche alors que Mr Guy Haarsher tentait de le discréditer en l’insultant avant de lui tendre le micro, et alors qu’il s’exprimait sur les raisons de l’action non violente et satirique sur l’absence de débat contradictoire et sur le texte « war for eurabia » de Mme Caroline Fourest (notamment de la thèse scandaleuse qu’elle y développe), son micro est subitement coupé et il se fait violenter! En effet, Mme Fourest le bouscule et Mme Venner lui fait un accroche-pied par derrière. Devant tout l’auditoire et surtout devant des dizaines de caméra et appareils photo, Souhail Chichah était agressé!! http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=9wJm_EKzLYQ .

Mme Caroline Fourest reprend ensuite sur un ton de sainteté et sans scrupules aucuns, en mentant sur son texte devant un auditoire en prétendant qu’elle y dénonce la politique de Mr Sarkozy, ce qui déclencha la colère des participants de l’action, outragés par ses mensonges: http://www.ar15.com/forums/t_1_5/320081_The_War_for_Eurabia.html .

Le déferlement de racisme et les insultes haineuses à l’encontre des participants à l’action  » Burqua Prise » ayant commencé pendant l’action, les organisateurs de cette action ont estimé qu’il était urgent d’effacer les noms des participants à l’action afin de les protéger. Mr Souhail Chichah a dés lors par altruisme décidé de se mettre en avant afin de nous éviter de recevoir des pierres en plein visage, mais nous refusons catégoriquement  qu’il soit cité comme seul responsable de l’action!
Mme Caroline Fourest n’a pas attendu cette action pour déverser sa haine des musulmans, et nous ne sommes pas les premiers à le dénoncer, comme en témoigne cet ensemble d’articles: http://lmsi.net/-Soeur-Caroline-Fourest-et-ses-ami-

Depuis, Mr Souhail Chichah fait l’objet d’un lynchage médiatique et de violences racistes sans précédent ainsi que de menaces de mort, sans que cela choque les défenseurs de la liberté… Les organisateurs de l’action « Burqua Pride » sont parfaitement conscients du détournement d’attention qui est en train de s’opérer, sur le fond du débat soulevé par l’action via l’acharnement contre Mr Souhail Chichah.

Merci à tou-te-s de bien vouloir diffuser ce texte contre-désinformateur.

Kaoutar d’Acôtédelaplaque

BoerkaBlaBla: Rebellie op de ULB

 

Eric Hulsens

DeWereldMorgen.be -

 

Israël (…) is een staat waar de vrijheid van meningsuiting absoluut is.

(Maurice Sosnowski, ULB-prof)

Welke rampspoed heeft Brussel nu getroffen?  Er is, zo zegt de pers, een aanslag gepleegd op de democratie, de censuur heeft er toegeslagen, er zijn daar onruststokers, herrieschoppers die zich gedragen als fascisten, linkse fascisten, nee islamofascisten, nee integristen, ze wilden een befaamde Franse journaliste stenigen, wat  niet gebeurd is, helaas? Wat is er toch aan de hand in de hoofdstad van het liberale, democratische België, meer bepaald in de roemrijke Université Libre de Bruxelles?

Wat zijn de feiten achter de knallende krantenkoppen en de stoere verklaringen van de voorbije dagen over een incidentje aan de ULB? Die organiseerde op dinsdag 7 februari een debat tussen de Franse journaliste Caroline Fourest en de ULB-historicus Hervé Hasquin, geleid door ULB-prof Guy Haarscher. De rector van de universiteit, Didier Vivier, was ook aanwezig. In de zaal begon een deel van het publiek al gauw te protesteren, en uiteindelijk boerka, blabla te roepen. De inrichters probeerden de zaal weer onder controle te krijgen, maar dat lukte niet, en na korte tijd werd het evenement afgelast, en de weggehoonde mevrouw Fourest door de security naar buiten geëscorteerd. Onder de protesterende mensen in de zaal bevond zich ook Souhail Chichah, die verbonden is aan de ULB, en die bij de voorbereiding van de protestactie betrokken was.

Van een steniging van de journaliste, waarover iets op Facebook zou gestaan hebben, was niets te merken, maar voor Chichah werd meteen de onthoofding geëist. Moderator Haarscher sprak van censuur en van onruststokers die zich gedragen als fascisten, de rector kondigde een tuchtprocedure aan, en La Libre Belgique liep daarop vooruit door te spreken over ‘een aanslag op het denken’ van iemand die de Belgische democratie te schande maakt en iemand ‘voor wie er geen plaats meer is in het academisch corps’.  De ULB was nu ‘bedreigd door de moordenaars van de democratie’, zoals Le Soir dramatisch kopte.

 

Wie boe roept is een nazi!

 

Het drama zwol nog aan op een buitenlandse website als religionenlibertad: ‘Het islamisme toont in alle duidelijkheid zijn streven om te domineren, te overheersen, zoals vroeger de nazi’s. Wie het totalitarisme durft uit te dagen, wordt in het nauw gedreven, en zijn of haar uiteenzettingen over het tweelingspaar islamisme en nazisme, worden geboycot, zoals ze dat vroeger werden door de nazi’s. Beetje bij beetje gaan de islamisten vooruit in hun expansie in de Arabische wereld, net als in Eurabia, met de medewerking van extreem-links dat collaboreert met het islamitisch totalitarisme, en met het gebrek aan spierkracht en de onverschilligheid van veel Europeanen.’

Chichah toonde zich niet onder de indruk van de aangekondigde tuchtprocedure en het opgeroepen doembeeld van een schorsing of zelfs ontslag: ‘De ULB zal geconfronteerd worden met haar eigen contradicties en ze zal haar grove vergissing tegenover de publieke opinie moeten toegeven.’ Hoezo? ‘Ik ben zelf gecensureerd geworden, door de rector, tijdens een voordracht die ik moest geven in september. Leden van het academisch corps, waarvan er één uit de kringen van het CCOJB (Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique), hebben toen die voordracht verstoord, en die zijn daar nooit op aangesproken. Er is dus duidelijk een politiek van twee maten en twee gewichten bij de universitaire autoriteiten, volgens de sociale herkomst.’ (La Libre Belgique)

Chichah heeft enige ervaring met conflicten binnen de ULB, en weet kennelijk waar hij mee bezig is. In 2010 plande hij een debatavond over de omstreden Franse komiek Dieudonné. La Libre Belgique merkt daarover op: ‘Destijds interpelleerde de voorzitter van het coördinatiecomité van joodse organisaties in België, Maurice Sosnowski, ook professor aan de ULB,  hierover bij rector Viviers en vroeg hem te reageren op de negationistische en antisemitische uitspraken die Souhail Chichah zou hebben gedaan. Maar de rector antwoordde dat hij geen dergelijke elementen had kunnen identificeren en nam geen maatregelen tegen de economist.’

 

Professor Broodroof

 

Sosnowski is de man die in 2010 probeerde om het ontslag van Karel de Gucht uit zijn functie van EU-commissaris te bekomen, omdat die een bedenking gemaakt had over de invloed van de joodse lobby in de VS. (Die joodse lobby is als de Israëlische atoombom: iedereen weet dat ze bestaat, maar je moet doen alsof dat niet zo is. Als om het werk van die lobby te illustreren publiceerde The Wall Street Journal Europe een opiniestuk vóór het ontslag van De Gucht met het dreigement ‘Brussel was heel opgelucht toen president Barack Obama vorige maand instemde met een VS-EU-top in november, nadat hij een ontmoeting in mei geschrapt had. Als de heer De Gucht in functie blijft, zou het Witte Huis misschien wel kunnen overwegen opnieuw te annuleren.’)

De krantenkoppen wekken de indruk dat de ULB een idylle van de vrije meningsuiting is, die op 7 februari ruw verstoord is door totalitair denkende fanatici. In werkelijkheid is er op de ULB (zoals in de rest van de samenleving) een permanente strijd aan de gang over wie wat mag zeggen, en waar en wanneer, en hoe lang en vanuit welke positie. Een agressieve zionist als Sosnowski, die vanuit zijn machtspositie mensen wil broodroven zodra ze het wagen op een publiek forum zelfs maar een kritische bedenking te maken over zionisme, is geen probleem voor de vrije meningsuiting, maar underdogs die het wagen te protesteren worden meteen als moordenaars van de democratie gediffameerd.

 

De PR-ramp van de rector

 

In een poging om de PR-ramp die hij zelf had helpen organiseren enigszins te reduceren, zei rector Vivier: ‘Wie waren die herrieschoppers? Dat is niet duidelijk. Het onderzoek is bezig. Er waren geen andere leden van het academisch of wetenschappelijk personeel dan Souhail Chichah en hoogstens een of twee studenten van de ULB. We hebben hier niet te maken met een groep die grotendeels binnen onze universiteit zit. Als u mijn mailbox sinds maandag zou kunnen zien, dan zou u zich er rekenschap van geven dat heel de universiteit achter haar overheid en haar rector staat en deze aanslag op de vrije meningsuiting veroordeelt. Ik weiger resoluut dat men van deze gebeurtenis profiteert om de ULB en haar publiek karikaturaal voor te stellen.’ (Le Vif/L’Express)

Dat is de klassieke strategie om dissidenten aan te pakken, iets wat wij zozeer afkeuren als het bijvoorbeeld in China gebeurt: ze isoleren als uitzonderingen en buitenstaanders, de rotte appels in de korf vol gezond fruit. Als het waar zou zijn dat de ULB een homogene gemeenschap zou vormen die niet in staat is achter het wolvengehuil in de media te kijken, mogen we de ULB als kritische gedachtenfabriek wel afschrijven.

 

Le Nègre, il t’emmerde (Aimé Césaire)

 

Gelukkig lieten de rotte appels ook van zich horen. In een briljante beschouwing die op het internet circuleert geeft een student van de ULB zijn visie en die van zijn medestanders op het gebeuren, en verschaft achtergrondinformatie. Zo komen we te weten dat er eigenlijk voorafgaand aan de protestactie wel pogingen tot onderhandeling geweest zijn. Van de kant van de studenten was er bezwaar tegen geuit Caroline Fourest vrij spel te geven, want zij achten haar mee verantwoordelijk voor het islamofobe klimaat in Frankrijk, en stelden dat haar werk de toets van de kritiek niet kan doorstaan. Zij drongen aan op een serieus, tegensprekelijk debat, iets wat bij andere gelegenheden door de universitaire overheid geëist werd als voorwaarde voor het toelaten van een evenement over omstreden onderwerpen. Maar dat werd geweigerd. Tijdens het ‘debat’ van 7 februari de micro even voor een paar minuten aan Chichah aanbieden, zoals te zien is op een filmpje van de avond, vinden de studenten geen optie. Niet alleen heeft de ULB blijkbaar een gestoorde relatie met haar studenten, of sommigen daarvan, haar idee van vrije meningsuiting is ook een top-down-concept.

En de aanpak die de dissidenten gekozen hebben? Toen de universitaire overheid weigerde om een werkelijk debat te voorzien hebben zij voor het vreedzaam protest gekozen, als ‘een manier om de gevestigde orde te doen kantelen en de mentaliteit te doen evolueren’, en zij wijzen erop wat voor een lange traditie dat heeft, ook aan de ULB.  Zij verdedigen Chichah tegen de lopende lynchpartij met een sneer die het academisch corps zich eens ter harte mag nemen: ‘een onderzoeker van de ULB (…) die de immense verdienste heeft de monotone orthodoxie van de ULB te doorbreken, dat geronk waar de bureaucratie die uit het proces van Bologna is voortgekomen zo van houdt’.

De tekst eindigt met een citaat van wijlen Aimé Césaire, de zwarte politicus en Franse parlementariër uit Martinique, dat perfect van toepassing is: De neger, hij komt je de strot uit. De mensen die rechtstreeks geviseerd worden door extreem-rechts, de migranten, de moslims, horen volgens de ULB niet thuis in een debat over extreem-rechts aan de ULB. En als zij dan protesteren, zegt de pers in koor dat zij fanatici zijn.

Weet de ULB trouwens geen competentere en interessantere mensen uit te nodigen dan die Fourest? Waarom wordt haar werk niet eens historisch-kritisch en methodologisch doorgelicht? Waarom moet een debat over extreem-rechts, dat zich specialiseert in anti-boerkaretoriek, gehouden en geleid worden door drie mensen die voor het verbod op hoofddoek of boerka zijn? Waarom als  tegenspeler van Fourest Hervé Hasquin, oud-rector, oud-minister-president van de Franse Gemeenschap en parlementariër, van wie het eerste citaat dat ik op het internet tegenkom, luidt: « Men kan niet ontkennen dat, in het bijzonder in de Brusselse regio, de sterke aanwezigheid van buiten-Europese vreemdelingen, die erg ver van onze culturele en filosofisch-religieuze tradities staan, bijzonder veel problemen creëert doordat velen van hen zich er niet voor willen inspannen om zich in onze bevolking te integreren (…). De tolerantiedrempel (…) is op verschillende plaatsen overschreden ».  Maar eerlijk is eerlijk: het citaat is uit 1990. Wie weet hoezeer het denken van Hasquin zich inmiddels verjongd heeft, en met welke snedigheid hij Fourest zou hebben aangepakt, ja hoezeer hij haar het vuur aan de schenen zou hebben gelegd!

De ULB heeft nog veel te leren: omgang met studenten, omgang met personeelsleden, omgang met dissidenten, hoe je pseudodebatten organiseert zonder door de mand te vallen, hoe je met twee maten en twee gewichten werkt zonder dat iemand het doorkrijgt, hoe je wegsteekt hoe autoritair je bent, en hoe je vermijdt dat de PR-zucht de academische standing onderuithaalt.

Eric Hulsens

Quelques considérations élémentaires à propos du chahutage de la conférence de Caroline Fourest à l’ULB, par Abdellah Boudami, jeudi 9 février 2012

Filmpje van het protest op youtube (en diverse andere)

Op zondag  12 februari is Chichah te gast in de uitzending Controverse van RTL gewijd aan het

thema islamofobie, om 11.55 u.

Source

“Burqa-bla-bla : Chahut à l’ULB”, par Eric Hulsens

by Xéniste

Préambule à la traduction du texte “BoerkaBlaBla: Rebellie op de ULB” d’Eric Hulsens :

Il y a bientôt plus d’une semaine, mardi 7 février, une conférence portant sur l’extrême droite a fait l’objet d’un chahut à l’Université Libre de Bruxelles. La principale invitée était Caroline Fourest, essayiste française, accompagnée de l’ancien recteur de l’université Hervé Hasquin et Guy Haarscher, professeur ordinaire à l’ULB chargé de modérer le “débat”. Le chahut en question s’inscrit dans une longue tradition de protestations vis-à-vis d’individus venus répandre leurs idées sans que celles-ci ne fassent l’objet d’une réelle contradiction. Ce fut notamment le cas le 30 septembre 2008 lorsque 75 étudiants de l’ULB et de la VUB (Vrije Universiteit Brussel, équivalent néerlandophone de l’ULB) avaient investi les locaux de cette dernière afin de protester contre la tenue d’un meeting organisé par le cercle des étudiants libéraux (Liberaal Vlaams SutendenVerbond) entre Annemie Turtelboom (Open-VLD), alors ministre de l’Immigration, et un représentant du Vlaams Belang, parti d’extrême droite (1). Les “chahuteurs” avaient argué qu’ils trouvaient hypocrite l’organisation d’un tel meeting, sachant que des personnes étant a fortiori d’accord étaient venus prêcher des convaincus. Pour autant, cette affaire n’avait pas fait autant de bruit que celle qui occupe les médias depuis plus d’une semaine. Certes, Caroline Fourest bénéficie d’un capital sympathie plus large qu’Annemie Turtelboom ou le Vlaams Belang qui sont des représentants de l’aile droite de l’échiquier politique. Lorsqu’il s’agit d’une personne de gauche, qui prétend en plus lutter contre l’extrême droite, l’accuser de racisme ou de xénophobie constitue une tâche plus délicate.

Que les choses soient claires, il faut pouvoir critiquer la méthode employée par les chahuteurs en toute liberté. La critique est après tout le fond même de la démocratie car l’expression libre n’a de sens que si elle sert la contradiction. Cependant, le traitement médiatique de cette affaire a pris une ampleur disproportionnée. À croire que la crise économique et l’austérité, c’est de l’histoire ancienne. Il a été question de débats tantôt sur les immigrés maghrébins, tantôt sur les intégristes religieux. Pourtant, à aucun moment les instigateurs de la manifestation ne se sont revendiqués d’une origine (d’autant plus que la plupart doit être belge, peu importe l’ascendance des parents) ou d’un culte. Depuis quelques années, il existe un réflexe médiatique qui consiste à affirmer, lors d’un incident auquel auraient pris part des personnes dont le teint ou le nom sonneraient “beurre”, de parler de l’immigration maghrébine, des musulmans, des “Arabes”. Rappelez-vous du meurtre du pauvre Joe van Holsbeeck à la Gare centrale à Bruxelles. Les médias avaient relayé, sans aucune information, le message récurrent selon lequel le coupable était encore un Arabe ou un musulman. Il s’agissait en réalité d’un Polonais. Le malaise qui s’en est suivi s’est vite dissipé et nul n’a souhaité reconnaître la nature du problème. Un exemple plus récent : celui du massacre norvégien. Les premiers à être pointés du doigt furent encore une fois les musulmans (que l’on ne prend parfois même plus la peine de dissocier de l’Arabe, qui est de facto musulman, malgré la diversité de cette communauté, ne serait-ce qu’en Belgique) (2). Il s’est avéré que le criminel était un partisan d’extrême droite, musulmanophobe de surcroît. Le comble, c’est que l’homme en question, Anders Breivik, a développé dans son manifeste des idées qui ressemblent à s’y méprendre à celles de Caroline Fourest (journaliste de gauche qui condamne l’extrême droite, donc), notamment au sujet de l’”Eurabie”, cet espace européen envahi par la graine islamiste (3).

Quoi qu’il en soit, le micro-évènement du 7 février a permis de ramener le débat autour de la question de l’islam alors qu’à l’origine du chahut, il y a un texte pris pour référence. Celui-ci, intitulé “Burqa-bla-bla”, a été écrit par Serge Halimi et publié dans Le Monde diplomatique (4). L’objectif n’était donc manifestement pas de s’exhiber gratuitement vêtu d’un voile intégral comme l’ont fait certains, mais de transmettre le message véhiculé dans l’article. Si la méthode est contestable et si l’objectif peut être condamné, la couverture médiatique, elle, est exécrable. Le devoir d’information qui incombe à la presse a cruellement manqué de rigueur tout au long de cette affaire. Dans aucune des contributions médiatiques il n’a été question de l’article de Serge Halimi dont est issu le slogan. Ces mêmes articles regorgent d’informations non vérifiées, telles que l’identité ethnique ou religieuse des participants. Il est à espérer que la presse francophone belge sera plus rigoureuse et auto-exigeante à l’avenir.

Mais les mensonges les plus flagrants sortent de la plume de Caroline Fourest elle-même (5). Sans compter la désinformation ambiante au sujet de certains détails qui ont eu lieu lors de la protestation. Souhail Chichah, chercheur en économie de la discrimination à l’ULB qui a pris part au chahut et à qui le recteur a proposé un micro, explique, comme on peut le voir dans certains enregistrements vidéos, que “[l’islamophobie] n’est pas plus honorable lorsqu’elle se prétend à gauche qu’à l’extrême droite”. La journaliste menace ensuite physiquement le chercheur, tandis que Fiammetta Venner (sorte d’émule un peu plus potelé de Fourest) impose sa carrure sur lui et le fait trébucher (6). Ces images, sans être alarmantes, ont systématiquement été coupées dans les médias, ou alors d’autres enregistrements ont été diffusés. Encore une fois, l’objectif ici n’est pas tant de statuer sur le fond, qui mérite très certainement débat, mais de mettre en exergue la malhonnêteté intellectuelle autour de cette affaire.

L’introduction étant terminée, voici une traduction de l’article “BoerkaBlaBla: Rebellie op de ULB” d’Eric Hulsens, paru dans le média alternatif www.dewereldmorgen.be (7).

“Burqa-bla-bla : Chahut à l’ULB”, par Eric Hulsens (10 février 2012)

“En Israël, la liberté d’expression est absolue”.

(Maurice Sosnowski, professeur à l’ULB)

“Quelle catastrophe vient donc de frapper Bruxelles ? Selon la presse, un attentat aurait été commis à l’encontre de la démocratie, la censure aurait frappé, des agitateurs, des fauteurs de trouble se seraient comportés en fascistes, en fascistes de gauche, voire en islamo-fascistes, voire en intégristes, qui voulaient lapider une journaliste française réputée, mais il n’en fut rien. Malheureusement ? Que se passe-t-il dans la capitale de la libérale et démocratique Belgique, et plus précisément dans la prestigieuse Université Libre de Bruxelles ?

Quels sont les faits derrière les titres de journaux détonants et les déclarations explosives de ces derniers jours autour d’un incident qui a eu lieu à l’ULB ? Un débat y était organisé mardi 7 février entre la journaliste française Caroline Fourest et Hervé Hasquin, professeur d’histoire à l’ULB, modéré par le professeur Guy Haarscher. Le recteur de l’université, Didier Vivier, était lui aussi présent. Dans l’auditoire, une partie du public s’est rapidement mise à protester et à finalement scander burqa-bla-bla. Les organisateurs ont tenté de reprendre le contrôle, en vain, ce qui a finalement mis un terme à la conférence. Raillée par une frange de l’audience, Madame Fourest fut escortée par la sécurité. Parmi les protestataires dans l’auditoire se trouvait Souhail Chichah, membre du personnel de l’ULB qui a pris part au préparatifs de la manifestation.

De la lapidation de la journaliste, dont il aurait été question sur Facebook, il ne fut rien. En revanche, plusieurs voix se sont exprimées pour réclamer la tête de Chichah. Le modérateur Haarscher a parlé de censure et d’agigateurs qui se sont conduits en fascistes, le recteur a lancé une procédure disciplinaire, et La Libre Belgique en a profité pour mentionner “un attentat contre la pensée” de la part d’une personne qui fait honte à la démocratie belge et qui “n’a plus sa place dans le corps académique”. L’ULB était “menacée par des assassins de la démocratie”, selon un titre du journal Le Soir.

Quiconque hue est un nazi !

Le drame a enflé jusqu’à atteindre le site religionenlibertad [ndlr : revue virtuelle hispanophone qui traite de l’actualité ayant trait à la religion catholique] : “L’islamisme démontre en toute clarté sa volonté de dominer, de conquérir, comme les nazis autrefois. Quiconque ose s’en prendre au totalitarisme est confronté à de graves ennuis, et ses explications au sujet de la corrélation entre islamisme et nazisme sont boycottées, comme c’était le cas du temps des nazis. Petit à petit, les islamistes poursuivent leur expansion dans le monde arabe, de même qu’en Eurabie, avec la complicité de l’extrême gauche qui collabore avec le totalitarisme islamiste, à cause du manque de force et de l’indifférence de nombreux Européens”.

Chichah ne s’est pas montré inquiet au sujet de la procédure disciplinaire, ni de la possibilité d’être suspendu voire licencié : “L’ULB va être mise face à ses contradictions et elle devra assumer sa grossière erreur face à l’opinion publique”. Ah bon ? “J’ai moi-même été censuré par le recteur lors d’une conférence que je devais donner en septembre dernier. Des membres du corps académique, dont un était proche du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB), avaient à l’époque chahuté cette conférence et, eux, n’ont jamais été inquiétés. Il y a donc clairement une politique de deux poids et deux mesures dans le chef des autorités universitaires en fonction de l’origine sociale”. (La Libre Belgique)

Chichah a une certaine expérience en matière de conflits à l’ULB, et sait manifestement ce qu’il fait. En 2010, il avait préparé une soirée-débat au sujet de l’humoriste français controversé Dieudonné. La Libre Belgique ajoute à ce sujet : “A l’époque, le président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique mais aussi professeur à l’ULB, Maurice Sosnowski, avait interpellé le recteur Vivier en lui demandant de réagir aux propos négationnistes et antisémites qu’y aurait tenus Souhail Chichah. Le recteur avait cependant répondu qu’il n’avait pu identifier de tels éléments et n’avait pas pris de mesures à l’encontre de l’économiste”.

Professeur Licencieur

Snosnowski est l’homme qui, en 2010, avait appelé au licenciement de Karel de Gucht de sa fonction de commissaire à l’UE, après que celui-ci s’était plaint de l’influence des lobbys juifs aux États-Unis (lobbys juifs comparables à la bombe atomique israélienne : tout le monde sait qu’ils existent, mais il ne faut pas en parler. Comme pour illustrer l’influence de ces lobbys, le Wall Street Journal Europe a publié un article d’opinion avant le licenciement de De Gucht en menaçant : “Bruxelles fut soulagée lorsque le président Barack Obama accepta le mois dernier de prendre part à un sommet US-UE en novembre, après avoir déjà refusé une invitation en mai. Si Monsieur De Gucht reste en fonction, la Maison Blanche pourrait envisager d’annuler une seconde fois”).

Les titres de journaux donnent l’impression que l’ULB est le paradis de la liberté d’expression, qui aurait été brutalement mise à mal le 7 février par des fanatiques totalitaires. En réalité, il existe à l’ULB (comme dans le reste de la société) une lutte permanente à propos de ce qui peut être dit, où et quand, pendant de combien de temps et sous quel angle. Lorsqu’un sioniste aussi agressif que Sosnowski use de sa fonction pour causer le licenciement d’une personne dès lors que celle-ci a émis la moindre critique négative à l’encontre du sionisme, ça ne nuit absolument pas à la liberté d’expression, mais lorsque des individus issus de sphères moins prestigieuses protestent, ils sont injustement qualifiés d’assassins de la démocratie.

Gestion catastrophique du recteur

Dans une tentative de réduire ne serait-ce qu’un peu la crise en relations publiques qu’il a lui-même contribué à créer, le recteur Vivier a déclaré : “Qui étaient ces perturbateurs ? Ce n’est pas évident. L’instruction est en cours. Il n’y avait pas d’autres membres du corps académique ou scientifique que Souhail Chichah et tout au plus un ou deux étudiants de l’ULB. On n’est pas là en présence d’un public largement intérieur à notre université. Si vous pouviez voir ma boîte mail depuis mardi, vous vous rendriez compte que toute l’université est derrière ses autorités et son recteur pour condamner cette atteinte à la liberté d’expression. Je refuse fermement que l’on profite de cet événement pour caricaturer l’ULB et son public” (8).

Il s’agit de la stratégie classique visant à cibler les dissidents, une pratique que l’on réprouve tellement lorsqu’elle est appliquée par exemple en Chine : on isole des cas exceptionnels, des “outsiders” qui sont les pommes pourries d’un panier rempli de fruits frais. S’il s’avère que l’ULB constitue réellement une communauté homogène qui ne doit pas analyser les médias suite à un “cri au loup”, alors on peut sans problème rayer l’ULB de la liste des écoles qui forment à la pensée critique.

Le Nègre, il t’emmerde (Aimé Césaire)

Heureusement, les pommes pourries ne sont pas restées silencieuses. Dans une analyse brillante qui circule sur la toile, un étudiant de l’ULB expose sa vision ainsi que celle de ses partenaires de l’évènement, sources à l’appui. Nous apprenons ainsi que des tentatives de négocier ont eu lieu au préalable de la protestation. Les étudiants avaient une objection quant au fait d’accorder une tribune libre à Caroline Fourest, la jugeant responsable du climat islamophobe qui règne en France, et considérant que son travail n’est pas à l’épreuve de la critique. Ils ont alors insisté pour qu’une contradiction sérieuse s’invite au débat, contradiction exigée à d’autres occasions par les autorités universitaires afin de permettre la tenue d’évènements controversés. Or, cette demande leur a été refusée. Les étudiants jugent également inacceptable le fait que l’on ait proposé le micro à Chichah au moment même du “débat” du 7 février, même pour quelques minutes. Non seulement l’ULB semble entretenir une relation troublée avec ses étudiants, ou du moins avec certains, mais en plus sa perception de la liberté d’expression fonctionne à géométrie variable.

Quelle a donc été la stratégie choisie par les dissidents ? Lorsque les autorités universitaires ont refusé leur proposition d’organiser un vrai débat, ils ont décidé de protester pacifiquement, “comme manière de bousculer l’ordre établi et faire évoluer les mentalités”, et d’ajouter qu’il s’agit d’une longue tradition, y compris à l’ULB. Ces étudiants défendent Chichah contre le lynchage actuel en lançant une petite raillerie : “un chercheur de l’ULB (…) qui a l’immense mérite de secouer la monotone orthodoxie de l’ULB, ronronnement favorisé par la bureaucratisation issue du processus de Bologne”.

Le texte se conclut sur une citation de feu Aimé Césaire, politicien de couleur noire et parlementaire de la Martinique, très opportune : Le nègre, il t’emmerde. Les personnes qui sont directement visées par l’extrême droite, à savoir les migrants, les musulmans, n’ont pas leur place selon l’ULB dans un débat au sujet de l’extrême droite dans l’université. Et s’ils protestent, alors la presse crie en choeur qu’il s’agit de fanatiques.

L’ULB n’est-elle d’ailleurs pas capable d’inviter des personnes plus compétentes et intéressantes que cette Fourest ? Pourquoi son travail n’est-il pas étudié sous l’angle de la critique historique de façon méthodologique ? Pourquoi un débat au sujet de l’extrême droite, spécialisée dans la rhétorique anti-burqa, doit-il être tenu par trois personnes qui sont en faveur de l’interdiction du foulard ou de la burqa ? Pourquoi avoir choisi comme contradicteur Hervé Hasquin, ancien recteur, ancien ministre-président de la Communauté française et parlementaire, dont la première citation sur laquelle je tombe en cherchant sur le net, est celle-ci : “On ne peut nier, tout particulièrement en Région bruxelloise, que la densité d’étrangers extra-européens, très éloignés de nos traditions culturelles et philosophico-religieuses, posent d’autant plus de problèmes que beaucoup d’entre eux ne sont pas soucieux de s’intégrer dans nos populations (…). Le seuil de tolérance (…) a été atteint à maints endroits”. À sa décharge, la citation date de 1990. Qui sait à quel point la pensée de Hasquin a rajeuni depuis, la finesse avec laquelle il aurait pu contredire Fourest, et à quel point il aurait pu lui mettre des bâtons dans les roues !

(1) une vidéo est disponible sur ce lien : http://www.dailymotion.com/video/x6xg1w_ministre-bloquee-par-des-etudiants_news

(2) http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/massacre-en-norvege/201107/24/01-4420581-la-these-islamiste-ecartee-les-musulmans-soulages.php

(3) “The War for Eurabia”, C. Fourest, Wall Street Journal,  5 février 2005

(4) http://www.monde-diplomatique.fr/2010/04/HALIMI/18990

(5) http://xenismes.wordpress.com/2012/02/12/caroline-fourest-ment-comme-toujours/

(6) les images sont disponibles sur ce lien, et les faits décrits sont visibles à partir de 2 min. 45 : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=9wJm_EKzLYQ#!

(7) http://www.dewereldmorgen.be/blogs/eric-hulsens/2012/02/10/boerkablabla-rebellie-op-de-ulb

(8) http://www.levif.be/info/actualite/belgique/exclusif-le-recteur-de-l-ulb-repond-aux-critiques/article-4000041627841.htm#

La contradiction s’invite à l’ULB… Enfin !

 

Pierre PICCININ

Professeur d’histoire et de sciences politiques

Ce mardi 7 février, un « débat » consensuel se tenait à l’Université libre de Bruxelles (ULB). Il opposait Caroline Fourest, grande pourfendeuse de soutane et de burqa, auteur d’un film sur Marine Le Pen, la présidente du Front national (FN) français, à… À personne.

On cherchera en effet le contradicteur. En vain. Ce pouvait donc être haro sur le baudet…

Le « modérateur » ? L’éternel Guy Haarscher : « nous sommes à l’ULB et il n’est pas possible de laisser la parole à l’extrême-droite ; ici, nous débattons entre démocrates ».

Pour peu aimables que soient leurs idées (il ne s’agit là que de mon humble point de vue), à en croire le philosophe si politiquement correct et tant prisé des milieux bienpensants, le FN et ses 17% d’électeurs ne participeraient pas au débat démocratique de la République française et n’auraient pas voix au chapitre, donc (ce n’est apparemment pas l’avis de Radio-France, qui recevait ce dimanche Louis Aliot, le vice-président du FN et conseiller régional du Languedoc-Roussillon).

Tous des fachos ! Présomption d’innocence, quand tu nous tiens…

On se souviendra cependant de plusieurs débats, sur la question israélo-palestinienne, entre autres, reportés sine die (on ne dit pas « censurés », à l’ULB ; tout est question de vocabulaire), parce que le plateau était « déséquilibré », car les organisateurs n’avaient pas pu produire de représentant du point de vue opposé, tous les invités s’étant désistés…

Au programme, aussi, du bouffage de curé à tour de bras (d’imam également), cautionné par les petits rires convenus d’un public en grande partie acquis.

Qu’on est bien entre soi, quand on partage les mêmes stéréotypes…

La vieille rombière ulbiste, cette grabataire de la pensée libre, devenue complètement schizophrène, allait une fois de plus se gargariser des grands principes du Libre Examen, tout en se gardant bien de les mettre en pratique.

La soirée avait commencé en douceur, tranquille, par le charabia inaudible de l’Amphitryon de l’heure, une certaine Emmanuelle Danblon, la honte de son pauvre père, Paul.

S’en suivit ce petit film, attentat de l’invitée du jour : sur une musique stressante et inquiétante (nullement subjective et pas du tout conditionnante – lol), Marine Le Pen avançait au milieu d’une foule de ses partisans…

C’est alors que se produisit l’inespéré : la contradiction, écartée de la scène, s’est invitée à l’ULB.

Un groupe d’étudiants et de citoyens s’est imposé dans cette parodie de débat, au cri de « burqa bla bla ». Ils firent tant et si bien que le pseudo-débat s’acheva illico : un régal pour ceux qu’insupportent ces grand-messes laïco-maçonniques, si réconfortantes et rassurantes pour les « frères ».

Qui donc disait qu’il n’y avait plus de jeunesse?

Présent, le Secrétaire perpétuel de l’Académie royale, le noble sieur Hervé Hasquin, tel Mohamed face à la montagne, dit alors la seule intelligente chose de la mémorable soirée, se dressant de la haute taille et de l’impressionnante carrure qu’on lui connaît : « c’est pénible, intellectuellement ! ».

On aurait pu en rester là, lorsque le Haarscher, grand riposteur du tac au tac, assena aux trublions : « j’ai toujours su que vous aviez une burqa dans la tête ; c’est de la censure ! ». Suivi du Recteur Didier Viviers, venu en renfort et qui, monté au créneau, lança un bien senti « attention : nous savons qui sont les responsables ; vous empêchez le débat ! ».

Auquel répondit une voix anonyme dans le public : « mais où est le débat contradictoire, monsieur ? ».

Ce à quoi le vénérable barbu rétorqua : « nous ne sommes pas obligés d’organiser un débat contradictoire en toute occasion ».

Tout était dit.

Pierre PICCININ (historien et politologue)
http://www.pierrepiccinin.eu/
Caroline FOUREST à l’ULB (7 février 2012)

 

Quelques considérations élémentaires à propos du chahutage de la conférence de Caroline Fourest à l’ULB
par Abdellah Boudami, jeudi 9 février 2012, 15:17 ·

1/ La décision de mettre en place une initiative, initiative qui visait à exprimer notre mécontentement de voir Caroline Fourest invitée à « débattre » de l’extrême-droite, a été prise à plusieurs, suite à des discussions internes, avant d’être relayée sur les réseaux sociaux. Souhail Chichah, qui avait déjà fait l’objet de médiatisations et été au centre d’un débat public en 2010, s’est retrouvé propulsé à l’avant de la scène. Mais il va sans dire que chaque participant assume pleinement sa participation, et a adhéré aux principes de cette initiative en toute connaissance de cause, souvent sans même connaître ou côtoyer Souhail Chichah.

Je m’exprime ici en mon nom, et utilise le « nous » pour tous ceux du collectif ayant participé à l’action et qui estimerait se retrouver dans mes positions.

2/ Nous estimons que l’invitation de Caroline Fourest dans l’enceinte de l’Université libre de Bruxelles, pour une conférence durant laquelle elle devait s’exprimer à propos de l’extrême-droite et de son caractère éventuellement fréquentable, cette invitation revêtait un caractère inadmissible. Un argument étrange est souvent revenu dans la bouche de nos détracteurs : Caroline Fourest est venue ce soir-là déconstruire les thèses de Marine Le Pen et consorts. Autrement dit, si par ailleurs il est vrai qu’elle s’exprime un peu virulemment sur l’islam et les musulmans, il ne s’agissait pas dans son chef de parler de « nous », pour le coup, et donc nous aurions du poliment nous taire et acquiescer. Or il ne s’agit pas dans notre chef de disqualifier son analyse de l’extrême-droite, mais sa légitimité même à le faire. En effet, si le glissement opéré par l’extrême-droite en France et ailleurs pour déshumaniser les musulmans et attiser la haine à leur encontre s’est opéré sur le mode de la défense de la laïcité, il faut noter que les principaux arguments qui ont permis ce glissement sont très précisément développés dans les thèses, les ouvrages et les prises de position de Caroline Fourest. On pourrait même avancer qu’une figure comme Caroline Fourest est plus dangereuse que Marine Le Pen, car alors que cette dernière est située et avance à visage découvert, Fourest vernit d’un voile de respectabilité ce qui constitue la même trame raciste, les mêmes généralisations musulmanophobes.

Preuve en est, parmi des centaines d’autres, ce fameux article publié dans le Wall Street Journal le 2 février 2005, et intitulé « War on Eurabia » (Guerre de l’Eurabie, ce dernier terme étant très fréquemment utilisé par les néoconservateurs islamophobes les plus radicaux), dans lequel Caroline Fourest opère une essentialisation du musulman, le présentant comme membre d’une communauté homogène[1], d’une cinquième colonne dans le monde occidental, ce dernier étant la base arrière du recrutement des soldats d’un choc des civilisations en train de se dérouler. Il y a fort à parier que si l’on remplaçait le mot « musulman » par le terme « juif » dans le texte cité, Caroline Fourest n’attirerait pas la même sympathie, et il est évident que les chiens de garde d’un principe du « libre examen », au demeurant mourant et vidé de sa substance, auraient été moins prompts à sacraliser son droit à l’expression. A juste titre d’ailleurs. Et c’est là un « deux poids, deux mesures » qui ne contribue qu’à alimenter des ressentiments très légitimes.

Cela sans parler des analyses étayées et argumentées, démontrant sans doute aucun le caractère musulmanophobe prégnant tout au long des ouvrages de Caroline Fourest. Exemple parmi d’autres, le dossier édifiant proposé par le collectif Les mots sont importants[2]. Et ceci sans même aborder les cas nombreux et avérés de citations tronquées, de procédés malhonnêtes et de dispositifs mensongers dont Caroline Fourest est l’artisan régulier. Souvent épinglée[3], jamais remise en questions par ses laudateurs, on peut s’étonner qu’une Université basée sur le principe du libre examen ne s’embarrasse pas de ces éléments quelque peu à charge de « l’intellectuelle » et persiste à l’inviter une énième fois, dans ce qui semble être une illustration d’un syndrome « BHL » (maintes fois pris la main dans le sac des procédés honteux et des mensonges douteux, toujours invité et applaudi, par les mêmes d’ailleurs qui louent les travaux de Caroline Fourest)

3/ Concernant la liberté d’expression et l’importance du débat argumenté, quelques éclaircissements s’imposent. Premièrement, Caroline Fourest n’est pas venue débattre, mais profiter d’un boulevard offert sur mesure par ses laudateurs, sans qu’il n’y ait aucun espace de contradiction digne de ce nom, et alors même que l’absence d’interlocuteur contradictoire avait été utilisé comme prétexte afin de censurer des conférences antérieures. Toutes les libertés d’expression se valent, mais certaines plus que d’autres, apparemment. C’est là une nouvelle illustration de ce « deux poids, deux mesures » quasi systématique. Précisons qu’il a été demandé aux autorités de l’ULB de ne permettre ce débat qu’en cas de possibilité de contradiction, demande refusée.

En outre, cet espace lissé et cette soirée d’auto-congratulations se révèlent plus scandaleuses encore quand on sait l’espace médiatique outrancièrement accordé à Caroline Fourest, la popularité de ses thèses dans les médias traditionnels de gauche comme de droite, le caractère profondément dithyrambique des intellectuels et journalistes qui la vénèrent dans un champ médiatique où le renvoi d’ascenseur constitue le nœud des relations de copinages et de collusions politiques et médiatiques. Alors même qu’ont été démontrés ses recours aux mensonges et aux manipulations, tandis que ses thèses racistes sont relayés depuis plusieurs années dans le contexte de ce qui est présenté comme un choc des civilisations entre un Occident civilisé, assiégé, et une horde de musulmans fanatiques et liberticides, Caroline Fourest bénéficie en sus d’un espace à l’ULB où diffuser sereinement son venin.

Enfin, parler d’un espace de débat sans aborder la question des rapports de force que cet espace sous-tend, des disqualifications à la parole vécues par des groupes sociaux, et sans mettre en avant les tendances lourdes et les lignes de forces qui font que certaines représentations partagées prennent sens et légitimité dans une circulation circulaire et écrasante des idées, tandis que d’autres peinent à faire entendre leur voix, et bien c’est parler pour ne pas dire grand chose. Autrement dit, donner le micro à Souhail Chichah au milieu du chahut, signifier à la salle que ce dernier à deux minutes pour s’exprimer, s’étonner qu’il ne se saisisse pas de cette opportunité[4], c’est faire preuve d’une mauvaise foi assez ahurissante.

4/ Concernant maintenant le mode d’action utilisé et ses conséquences probables ou visibles, il convient également de recadrer le débat. Rappelons que le chahut comme moyen d’exprimer un mécontentement, comme façon de bouger les lignes de force, comme manière de bousculer l’ordre établi et faire évoluer les mentalités, non seulement est partie constitutive de la mémoire des luttes progressistes, traversant les époques et les nations depuis des décennies, mais qu’en plus de cela, l’Université libre de Bruxelles, dans sa noble tradition de précurseur des enjeux cruciaux dans les débats sociétaux et de remise en cause des schèmes et des représentations sclérosées, a vu des dizaines d’exemple de chahutages, bien plus sérieux et sans doute parfois bien moins pacifique que ce que l’on a pu voir en cette soirée du 7 février. Citons, entre autres, les évènements de Mai 68, le combat du MLF (Mouvement de Libération des Femmes, notamment lors de l’irruption de militantes sur le tombeau du soldat inconnu, ce qui avait été considéré à l’époque comme un blasphème et un sacrilège sans nom), les mouvements des droits civiques des années 1950 et 60 aux Etats-Unis, les occupations pour les droits des sans-papiers et contre la marchandisation de l’université, etc., etc. Ce qui sur le moment choquait et interpellait, est rétrospectivement et à la lumière des réalités vécues, considéré comme partie intégrante de luttes légitimes et salutaires.

Abordons l’argument de l’efficacité et de la stratégie. Nombre de détracteurs ont objecté que ce chahutage bon enfant n’a fait que renforcer le racisme et les clichés. C’est évidemment absurde. Le racisme ne s’apprécie pas à l’aune de la faute supposée de ceux qui ont sont victimes, et il serait assez risible, par exemple, d’objecter aux organisateurs et participants du mouvements de boycott des bus de Montgomery par les Noirs en 1950, dans le cadre du mouvement des droits civiques, que ce boycott n’arrangeait pas leur cause puisque cela radicalisait les positions ségrégationnistes. Ensuite, les évènements de la soirée du 7 février, bien plus que d’avoir renforcé quoique ce soit, n’ont fait que mettre en lumière des clichés, des réflexes racistes et des stéréotypes profondément ancrés. Ces évènements ont joué le rôle d’un sel dans une précipitation chimique, cristallisant et troublant ce qui jusque là semblait un liquide limpide et tranquille. Et c’est en cela, sans doute, que ce fut une réussite : il n’est qu’à se pencher sur les qualificatifs utilisés par les médias et certains acteurs du débats (entre autres jolies choses : « intégristes », « islamistes », « forme talibanesque » (sic !), « attentat », « étrangers à nos valeurs », la liste est longue… ) pour capter la réalité tangible de représentations collectives pour le moins discutables. Or, c’est précisément, à nos yeux, ce qui justifie que l’on s’oppose si vivement à Caroline Fourest, puisqu’elle incarne à merveille l’intellectuelle de gauche qui, elle et d’autres, ont rendu acceptable et relevant du sens commun des thèses aux relents racistes nauséabonds. Autrement dit : en brisant l’ordre tranquille du discours ronflant d’un racisme bienséant cassant du sucre sur le dos des racistes hérétiques du FN, en refusant de s’expliquer en deux minutes dans la précipitation (ce qui aurait d’ailleurs tué dans l’œuf la bonne suite du chahutage, puisqu’alors tout serait rentré dans l’ordre), en nous plongeant littéralement dans la gueule du loup, nous avons créé les conditions d’un débat large, public, sans doute toujours inégal et précaire, mais c’est par ses secousses opérées à la marge de l’ordre établi que nous somme à même d’inscrire dans l’air du temps des problématiques autrement ignorées.

5/ Demande-t-on de Noël Godin et de son cri de guerre (Gloup ! Gloup !) qu’il soit efficace et argumenté, lorsqu’il entarte Bernard-Henry Lévy ?

Attend-on de ceux qui subissent de plein fouet le racisme véhément qui gangrène toujours plus l’espace démocratique, attend-t-on de ses personnes qu’elles se contentent de glisser deux ou trois questions polies à l’issue d’une conférence qui tient du monologue ?

L’interdiction du voile à l’école, la criminalisation des mouvements de boycott des produits issus des colonies israéliennes, l’interdiction dans la rue du voile intégral, l’irruption jusque dans la vie privée par des dispositifs législatifs (telle que l’interdiction, chez elles ( !) du voile pour les nounous en France), les censures que subissent les artistes et chanteurs identifiés comme « maghrébins » ou « musulmans », la tenue de débats « en démocratie » de thèses racistes et fascisantes, sont-elles le fait de l’extrême-droite de Marine Le Pen et de Filip Dewinter, ou au contraire surviennent-elles dans un climat musulmanophobe entretenu par Caroline Fourest et ses soutiens ?

Pense-t-on qu’une légitime colère exprimée par les individus qui ressentent jusque dans leur chair les conséquences de ce climat xénophobe doit obligatoirement être efficace pour être salutaire ? Est-il même envisageable, dans ledit climat, au point où nous en sommes aujourd’hui, qu’une action antiraciste puisse être efficace ?

Plutôt que de lyncher un chercheur de l’ULB qui a l’immense mérite de secouer la monotone orthodoxie de l’ULB, ronronnement favorisé par la bureaucratisation issue du processus de Bologne, penchons-nous sur ces dernières questions. Les explorer sera la seule manière de répondre à des attentes légitimes et à un vrai débat, lui urgent.

6/ « Je suis un Nègre des champs » (Malcolm X)

« Le Nègre, il t’emmerde » (Aimé Césaire)

Abdellah Boudami, étudiant en science politique à l’Université libre de Bruxelles.

[1] Essentialisation qui prend le pas sur les diverses tendances et sensibilités des musulmans, les enfermant dans un déterminisme purement constitutif d’un racisme évident. Extrait édifiant de l’article du WSJ : « Soit ils [les musulmans] choisissent l’option djihadiste comme Aymen al Zawahiri, No 2 et cerveau de Al-Qaeda, ou soit ils optent pour une approche « réformiste », des Islamistes inspirés par les Frères Musulmans tous poursuivant le même rêve, prescrit par Hassan Al-Banna, pour faire en sorte que « le drapeau de l’Islam flotte partout ou vit un Musulman » ».

[2] Etudes de cas : Soeur Caroline Fourest et ses ami(e)s : http://lmsi.net/-Soeur-Caroline-Fourest-et-ses-ami-

[3]  Notamment ici : Sébastien Fontenelle et collectif, Les Editocrates, ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n’importe quoi, Editions La Découverte, 2009 ; Pascal Boniface, Les intellectuels faussaires : Le triomphe médiatique des experts en mensonge, Gawsewitch Editeur, 2011 (liste non exhaustive).

[4] Ce qui n’est même pas vrai. Ce que les médias taisent, c’est que lorsque Souhail Chichah s’est décidé, après avoir lancé des slogans, à argumenter sa démarche, le micro a été coupé et le chahut tel que l’on entendait plus rien. Par ailleurs, entouré d’une foule de personnes qui vous filment et vous invectivent en même temps, avec Caroline Fourest qui fait quasi du front-contre-front, je défie quiconque de s’exprimer aisément.

Pour le maintien du Pr. Souhail Chichah à l’ULB

Nous dénonçons les manipulations, les mensonges, les injures (islamiste, intégriste, fasciste, etc.) et les menaces dont est victime le Pr. Souhail Chichah et nous demandons ansi son maintien à l’ULB.

Nous dénonçons également les propos de Mr Hervé Hasquin et Mr. Guy Haarsher quant aux qualificatifs, cités plus haut, utilisés dans les médias (radio, tv, etc.) à l’encontre des initiateurs de la « burqa pride » et de Mr. Chichah en particulier.

Nous rappellons que cette « burqa pride » se voulait potache afin de dénoncer l’islamophobie de Caroline Fourest, invitée sans contradicteur. Que l’on soit d’accord ou non avec la manière, cela ne justifie en rien se déferlement de haine qui pousse le Pr. Chicha à changer de nom afin de protéger sa famille. http://www.lesoir.be/regions/bruxelles/2012-02-09/souhail-chichah-change-de-nom-896200.php

Nous dénonçons également le fait que peu de médias ai donné la parole à Mr. Chichah afin de s’exprimer contrairement à Fourest, Hasquin et Haarsher.

Signer cette pétition : ici

Suite à la couverture médiatique des évènements du 07/02/12 à L’ULB

Les Editions du souffle ont dernièrement édité le livre « Quitter la réserve et refuser l’arène <http://www.editionsdusouffle.be> « , un ouvrage  qui fait suite au débat du 20 septembre 2010 intitulé, « La liberté d’expression dans notre société » à L’ULB. Ce livre entend s’élever au dessus des commentaires et accusations qui ont fait suite à ce débat et tente en revanche de lancer des pistes de réflexions afin de montrer la possibilité de débats égalitaires et respectueux. C’est à ce titre que nous tenons à réagir aux publications médiatiques qui commentent de façon largement inexactes les événements survenus lors de la conférence de Caroline Fourest à l’ULB ce mardi 07 Février 2012.

L’ampleur de la réaction médiatique et la virulence des accusations véhiculées à l’encontre de Mr Chichah et des personnes qui ont pris part à cette manifestation sont sans mesure avec la nature de l’événement en question.
Nous tenons à mettre en perspective les entartages et multiples interventions de Noël Godin communément admise comme du « surréalisme Belge » (il était notamment venu interrompre Philippe Val lors d’une conférence en mai 2007 à L’ULB) contrairement à la manifestation de mardi dont les auteurs, venus marquer leur opposition à la venue de Madame Fourest ont été décrits comme étant des « islamistes intégristes » des « fascistes », ou encore « des extrémistes religieux », nombre d’accusations dont ils ont été l’objet dans les médias ces 8 et 9 février.

L’information selon laquelle cette action a été menée par un groupe d’ »intégristes musulmans » laisse apparaître l’étendue de la méconnaissance des revendications soulevées lors de la manifestation et de ses protagonistes. Les photos qui illustrent cette soirée font état de jeunes étudiants et militants, de sexe, de confession et d’origines différentes venus marquer leur indignation de la tenue d’une conférence sans contradicteur de Caroline Fourest. Cette journaliste française étant connue pour ses propos islamophobes (voir les ouvrages de Pascal Boniface, « Les Intellectuels faussaires » et celui de Sadri Khiari, « Sainte Caroline contre Tariq Ramadan »).
Nous souhaitons également attirer votre attention sur le fait que les simplifications, les amalgames et les accusations véhiculés dans les articles et éditoriaux parus à ce jour ont ouvert une brèche à l’expression de propos haineux, islamophobes et fascistes via les commentaires postés sur les sites des médias en question.

A ce titre, il nous paraît plus que d’actualité d’interroger les questions de légitimité dans le rapport à la parole. Dans « Quitter la réserve et refuser l’arène <http://www.editionsdusouffle.be> « , nous présentons une nouvelle génération d’intellectuels dont la dignité de réflexion et d’engagement mériterait d’avoir plus de place et plus d’importance dans les débats mais également dans la presse et dans les médias.
Afin aussi de briser le cercle vicieux qui consiste à alimenter l’image  d’un « repli communautaire » ou d’une « radicalisation» plutôt que la prise de conscience sur l’étendue de la relégation et de l’absence de représentativité de nos plus récents citoyens belges et pour que la méfiance qui accompagne l’écoute de discours critiques de leur part cesse.
Nous avons souhaité marquer positivement la co-existence générationnelle, confessionnelle et idéologique représentée dans le corps des chercheurs et étudiants de l’ULB, population représentative de la réalité démographique bruxelloise.

David Jamar – Fuir les sentinelles
Chikago.be – La communauté universitaire et la pensée critique
Abdellah Budami – Indigènes et voix critiques : éloge d’une torsion
Youri Vertongen et Elias Preszow – De l’expression libre et critique
Jacques Bude – Non à la radicalité identitaire
Jean-Claude Mullens et David Jamar – Caractéristiques de l’insulte : entretien exploratoire
Souhail Chichah – Réponses à quelques questions qu’on ne m’a jamais posées

Chacune des rédactions de médias belge francophones sous-citées sont en possession de cet ouvrage (RTBF – Le Soir – La Libre Belgique – Télé Bxl) depuis plusieurs semaines et la majorité des retours que nous en avons eu à ce jour est le manque de clivage et le manque d’actualité, laissant entrevoir la faible marge laissée à un discours critique, complexe et argumenté. Ceci qui permet peut être de comprendre que certains prennent un tournant plus court et organisent des coups d’éclat tel que celui de mardi.

Dans l’espoir d’enrichir et de complexifier ce débat.
Bien à vous

Les Editions du souffle

<http://www.editionsdusouffle.be>

présentent

Quitter la réserve et refuser l’arène <http://www.editionsdusouffle.be/books/79/quitter-la-reserve-et-refuser-l-arene>

Abdellah Boudami / Jacques Bude
Souhail Chichah / Chikago.be / David Jamar
Jean-Claude Mullens / Elias Preszow /
Youri Vertongen

Dossier de présentation (en attachement – ou télécharcher ici <http://dl.dropbox.com/u/2731255/dossier-%20Quitter%20la%20r%C3%A9serve.pdf> )

Commander le livre en ligne -> http://www.editionsdusouffle.be/contact/


dossier- Quitter la réserve

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