Nazillons vs «Islamistes »

 

 Les vrais Nazillons venus d’Allemagne sont-ils devenus fréquentables ? contrairement aux   « intégristes islamistes », ces « assassins de la démocratie  » fabriqués par les médias et le monde politique ?

Le 7 février 2012 s’est tenue à l’U(l)B une conférence-tribune de l’islamophobe et « sérial menteuse » Caroline Fourest dont le thème fut : « L’extrême-droite est-elle devenue fréquentable ? »

Le politologue français Pascal Boniface dans son livre les « intellectuels faussaires » dit à propos de Caroline Fourest : « Dans une tribune intitulée ‘War for Eurabia’ publiée dans le Wall Street Journal, elle s’alarmait de l’incapacité des immigrants arabes à s’intégrer. Pour elle, il y avait là une menace pour les démocraties occidentales car, non intégrés, les immigrés pouvaient être tentés de rejoindre des cellules de terroristes islamistes. Elle réserve ce genre de diatribes à la presse étrangère car, en France, Caroline Fourest veut laisser croire qu’elle combat tous les extrémismes ».

Un groupe d’une soixantaine de personnes dont je fais partie a décidé de ne pas laisser la voix libre au discours islamophobe de Caroline Fourest sous prétexte qu’elle serait de « gauche » et « féministe ».

C’est aux cris de « Burqa bla bla » qui fait référence à l’article de Serge Halimi, que nous avons donc appliqué les mêmes principes que ceux qui ont été imposés à d’autres, lorsque la conférence portait soit sur l’immigration, soit sur Israël c’est-à-dire, un vrai débat contradictoire, ce qui a été refusé par le recteur de ce temple des « lumières » qu’est l’U(l)B et ce avant même la tenue de cette soirée.

La soirée fut donc stoppée par le recteur de l’U(l)B, objectif atteint pour ce qui a été de ne pas laisser l’islamophobie se répandre à Bruxelles sans aucune résistance.

Quelle surprise au lendemain matin où tous les médias et même les partis politiques sortent le même argument fallacieux : des « intégristes » qui auraient saboté un débat portant sur l’extrême droite. L’éditorialiste en chef du Soir, Béatrice Delvaux écrit : « Souhail Chichah déshonore la démocratie belge ». Par ses mots, Béatrice Delvaux déshonore bien la profession de journaliste, qui a parlé de ce « non-événement » pendant une semaine non stop !

Mais faut-il s’étonner du rôle des médias qui comme le dit Daniel Zamora dans un excellent article de l’observatoire des médias ACRIMED  « nul doute que la campagne de propagande se poursuivra. Faire accepter la pilule de l’austérité, ça se travaille ».

Vingt jours après la « Burqa pride » qui a retenu toute l’attention des médias, nous apprenons l’intervention d’une milice privée venue d’Allemagne en Belgique pour récupérer « de gré ou de force », des pièces de voitures fabriquées dans l’entreprise Meister de Sprimont où se déroule au même moment un conflit social, les travailleurs ayant appris que d’importantes commandes qui devaient être réalisées sur le site belge de Meister seraient traitées ailleurs (République tchèque).

Cette milice privée dont nous parle sans excès les médias ressemble à s’y méprendre à des nazillons sortis tout droit du IIIème  Reich.

Armés de matraques, de battes de baseball et de sprays lacrymogènes, gilets pare-balle sur le dos, ils se sont introduits dans l’entreprise Meister de Sprimont commettant un véritable carnage. Ce commando d’une société privée de gardiennage allemande me fait penser aux milices privées qui sévissent en Irak plus connus sous le nom de Blackwater.

Blackwater est régulièrement accusé d’avoir une mentalité de « cowboy » sur le terrain, menant leurs opérations en « tirant d’abord, et en se posant les questions ensuite » un peu comme les Nazillons venu d’Allemagne matant la résistance syndicale.

Malgré la violence,  la présence d’ « armes », d’ « usage de la force », de « milices illégales », des « plaintes des travailleurs », les médias semblent moins heurtés par ce qui peut être un précédent grave dans les luttes syndicales en particulier et les luttes sociales en général.

On apprendra aussi que la police belge n’a même pas relevé l’identité de ces hommes en noir au teint bien blanc et au crâne rasé. Pas assez bronzés pour subir un contrôle ?

Je me souviens que la Lige Arabe Européenne n’a pas eu le même traitement de faveur que les Nazillons venus d’Allemagne.

L’AEL en la personne de son porte-parole Diab Abou Jahjah fut aussi au centre d’une hystérie médiatique et politique pour avoir dénoncer le racisme institutionnel de ce pays !

Pourtant l’AEL n’a fait qu’organiser des patrouilles civiles non armées, notamment à Anvers, pour dénoncer les interventions racistes de la police.

Le porte-parole de l’époque, Diab Abou JahJah expliqua à l’époque les raisons de ces patrouilles citoyennes : « il y a un problème structurel, le contexte dans lequel les patrouilles civiles ont vu le jour, c’est parce que le corps de police d’Anvers est fortement infiltré par le Vlaams Block, nous avons des noms des policiers qui participent aux réunions du Vlaams block en tant que militant…, c’est une action légale, on a vérifié avec nos avocats, on observe, on ne se substitue pas à la police, on n’intervient pas, on introduirait éventuellement des plaintes, agir comme témoin, nous sommes des citoyens responsables et concernés…, parce qu’Anvers est une ville infestée par le Vlaams Block à tous les niveaux, il y a 30% de policiers qui sont du Vlaams Block, il y a aussi un plan Zéro tolérance, qui vient de voir le jour et qui vise la communauté marocaine… c’est une action électoraliste des responsables politiques anversois pour dire à la population d’Anvers avant les élections : « ne votez pas l’extrême-droite, nous-mêmes pouvons faire cela »

Le deux poids deux mesures ne concernent qu’une partie de la population, mais attention, tout ce qui vient d’Allemagne n’est pas un modèle.

Pour en revenir à ma question : Les vrai Nazillons venus d’Allemagne sont-ils devenus fréquentables, contrairement aux « intégristes islamistes », ces «  assassins de la démocratie  » fabriqués par les médias et le monde politique ?

Nordine Saïdi

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