«Ce qui se passe dans les prisons n’est pas humain»
Depuis le 17 avril, 2000 prisonniers palestiniens mènent une grève de la faim. Ils exigent la fin du régime de détention administrative qui permet de maintenir un détenu indéfiniment en prison sans que lui soit notifié la moindre charge et demandent une modification de leurs conditions d’enfermement (fin des mesures d’isolement, des mauvais traitements, des humiliations à l’encontre des visiteurs, de l’interdiction des visites pour les familles de Gaza…).
Cette lutte pour la dignité a débuté par la grève de la faim de Khader Adnan et Hana Shalabi contre leur détention administrative, régime qui, en violation des conventions internationales, permet de maintenir un détenu indéfiniment en prison sans qu’aucune charge ne lui soit signifiée.
881 prisonniers sont en attente de jugement
En effet, Israël détient 4 699 Palestiniens dont 319 en détention administrative, 138 mineurs de douze à seize ans, 27députés, 8 femmes. Sur ce nombre, 533prisonniers ont été condamnés deux fois à la perpétuité et 456 à plus de vingt ans de prison. Parmi eux, indique le ministère palestinien des Prisonniers, Karim Younès, le plus ancien prisonnier au monde, avec plus de trente ans de détention. Toujours selon la même source, 881sont en attente de jugement.
Plus généralement, depuis 1967, année d’occupation de la Cisjordanie et de Gaza, 750 000 Palestiniens (près du tiers de la population) dont 12 000femmes –certaines ayant même accouché en prison– et près de 10 000enfants ont été détenus en Israël.
Certains prisonniers sont en grève depuis le 1er mars et arrivent à un seuil critique pour leur survie même. Ce mouvement, très massif et revendiquant les droits humains les plus élémentaires, dévoile la gravité des atteintes aux droits de l’homme dans ces prisons et l’exaspération d’hommes et de femmes quotidiennement humiliés.
A ce jour, la seule réponse des autorités israéliennes à ce mouvement massif a été la répression : transferts de détenus, mises à l’isolement, suppression du sel, harcèlement, chantage aux soins en échange de l’arrêt de la grève…
Dans une lettre ouverte manuscrite, sortie clandestinement, les dirigeants emprisonnés du mouvement de grève se sont dits prêts à «mourir en martyrs jusqu’à l’obtention» de leurs «droits et la fin de la politique d’isolement cellulaire». Loin de faiblir, le mouvement de grève s’est étendu aux 17prisons et centres de détention israéliens où sont emprisonnés des Palestiniens. Il s’agit de la «plus grande grève illimitée de la faim dans les prisons», indique l’ONG Addameer.
La répression et le silence médiatique imposent une réaction déterminée de solidarité internationale pour soutenir les grévistes de la faim et leurs familles dans ce combat pour la dignité et la vie.
Nous affirmons notre solidarité avec ces prisonniers et exigeons que les autorités israéliennes abandonnent leurs pratiques qui violent les droits humains élémentaires.
Nous appelons à coordonner et développer nos actions pour faire pression sur les gouvernements afin d’obtenir l’abolition du régime illégal de la détention administrative, l’abandon des pratiques qui violent les droits élémentaires, la fin des cellules d’isolement et réclamer la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens.
Pour sa part, le Mouvement Citoyen Palestine s’y engage de toutes ses forces.
Vendredi 4 mai 2012
Nordine Saïdi
Mouvement Citoyen Palestine
http://mcpalestine.canalblog.com/
Vendredi 4 mai de 17 à 18h à la Bourse
Rassemblement spécial en soutien aux prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes
Big up à Pavel pour les photo…
http://www.flickr.com/photos/mediactivista/sets/72157629966344415/with/7143092603/