NON à la CHASSE aux SORCIERES de l’U(l)B!

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NON à la CHASSE aux SORCIERES de l’U(l)B!

Souhail Chicha doit être rétabli dans tous ses droits universitaires !

Ce mardi 29 mai 2012, Souhail Chichah risque fort probablement d’être exclu de l’université « libre » de Bruxelles. Les prétextes évoqués sont caricaturaux, d’autant plus le chercheur et assistant Souhail Chichah a montré de compétences dans son travail. Le vrai motif de l’exclusion indigne qui le frappe s se trouve dans le fait que Souhail Chichah ne fait pas mystère des ses positions antisionistes, qu’il articule un discours critique et décomplexé, tout en étant issu de l’immigration.

Les menaces, et y compris des menaces de mort, intimidations, diffamations, assorties de propos racistes et le contrôle idéologique, ne sont pas sans rappeler l’époque de censure et de terreur du maccarthysme aux Etats-Unis, période durant laquelle les intellectuels critiques étaient licenciés et muselés.

Ce qui est en jeu ici est, en effet, le droit de mettre en débat dans l’espace public, en l’occurrence dans ce lieu symbolique qu’est l’Université, des travaux et des opinions qui méritent d’être entendues et qui ne sont en aucun cas répréhensibles d’un point de vue légal.

Rappelons ici avec force notre rejet de toutes les discriminations raciales. Qu’elles soient le fait d’antisémites ou de sionistes. Rendons également hommage à l’une des figures mythiques de l’ULB, le très regretté Marcel Liebman, en citant un extrait de son témoignage autobiographique de la condition juive sous l’occupation allemande : « Une solution des problèmes du Moyen-Orient n’est concevable que si Israël, (…), prend graduellement les mesures propres à diminuer toutes les conditions discriminatoires entre Arabes et Juifs qu’il a établies en vertu de sa nature sioniste. Une telle perspective impliquerait certes un abandon des postulats fondamentaux du sionisme. Mais si la survie de millions d’Israéliens, comme individus et comme collectivité, était à ce prix, qui donc prendrait la responsabilité de la rejeter, et même, comme cela est si souvent le cas, d’en refuser l’examen? »[i]

Cette atteinte aux libertés survient dans un climat général marqué par la crise économique, l’austérité, et la montée inquiétante de l’islamophobie à travers toute l’Europe.

Rester passif face à ces tentatives de criminaliser et diaboliser Souhail Chichah, c’est au final s’attendre à ce que ces attaques liberticides se répètent plus facilement, et c’est prendre d’énormes risques pour la liberté de tous.

Cette chasse aux sorcières tend d’ailleurs à déborder sur l’Europe. Les attaques contre la liberté d’expression, d’association, la marchandisation du savoir et des universités, les coups de boutoir frappés par l’idéologie néolibérale et par l’institutionnalisation du racisme, tout cela se structure aujourd’hui et s’illustre par des évènements dont il faut prendre la mesure si on veut lutter de manière efficace.

Ainsi, dans le même temps, on apprend les étudiants québécois manifestent contre une augmentation des frais de scolarité de 75 % sur cinq ans portant d’ici à 2017 à près de 2900 euros le montant annuel de l’inscription à l’université. Par rapport à 2006, l’augmentation totale de l’inscription serait de 127%[ii]. La logique est la même dans presque toutes les universités des pays de l’OCDE et ailleurs, l’ULB y compris.

En ce qui concerne la liberté d’association et de manifestation, et pour reprendre le cas canadien, on observe que le vendredi 18 mai, l’Assemblée au Canada a voté une loi « spéciale ». Ce texte encadre rigoureusement le droit à manifester, obligeant les manifestants à déclarer leur parcours, et interdit les rassemblements aux abords des universités pour casser les « piquets de grève ». Des amendes de 1000 à 5000 dollars sont prévues contre les manifestants et les organisateurs risquent entre 7 000 et 35 000 $ (25 000 à 125 000 $ pour les associations étudiantes).
Tout le monde a pu également être saisi des entorses à la liberté de manifester et aux violences policières qui ont jalonné ces derniers mois l’actualité belge.

Il faut saisir ce que ces éléments disparates et divers ont de commun, et il faut comprendre pourquoi la mobilisation pour le cas de Souhail Chichah est une des clés de la lutte à mener. Les censures, diabolisations, menaces, pressions, dont le chercheur en économie est le centre depuis qu’il a, en septembre 2010, osé affirmer que l’état israélien est un état raciste, ségrégationniste et colonial, puis qu’il a, avec d’autres militants, exprimé son mécontentement face à la énième venue sans contradiction d’une essayiste raciste à l’ULB, tout cela fait prendre la mesure du danger qui pèse sur toutes les voix critiques, indigènes et autres.

Que celles et ceux, ulbistes ou pas, qui veulent signifier « l’exclusion et la répression, pas en mon nom! » viennent nombreux ce mardi 29 mai 16h à la salle des commissions du bâtiment Blomme (R.4.110- Rectorat).

Et que nous puissions, ensemble, revendiquer :

·         que le chercheur Souhail Chicha soit rétabli dans tous ses titres,
·         que les lois d’exception soient supprimées,
·         que les étudiants puissent militer librement partout et que l’extrême droite soit mise hors d’état de nuire au lieu d’être banalisée et réhabilitée.

Il n’est pas trop tard !

Merci de faire tourner cet appel à solidarité et mobilisation.

Nordine Saïdi



[ii] http://www.bloquonslahausse.com/tout-sur-la-hausse-des-frais/la-hausse-des-frais-expliquee/

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