ACHILLE MBEMBE EN BELGIQUE: CONFÉRENCE « RACE & CAPITALISME »

Achille Mbembe, éminent spécialiste de la postcolonialité reconnu mondialement.

Interventions en Belgique, le 31 mars à Bruxelles, au Pianofabrik.
Achille Mbembe est l’un des plus grands penseurs du postcolonialisme. Il a enseigné dans de nombreuses universités et institutions notamment Columbia university (New York), Brookings Institution (Washington), University of Pennsylvania, Berkeley university (California), Yale university, le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) à Dakar et enfin à Harvard. Il est actuellement membre de l’équipe du Wits Institute for Social & Economic Research (WISER) de l’université de Witwatersrand de Johannesburg en Afrique du sud.

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Les USA assassinent Lumumba… et assument !

Alors que se commémorait – le 17 janvier dernier – le 53ème anniversaire de la mort de Patrice Lumumba, le Département d’Etat des USA a reconnu, dans un document, son implication dans le renversement et l’assassinat de l’ancien Premier Ministre Congolais. Ce document de 900 pages nommé « Congo 1960-1968 » a été déclassifié. Analyses.

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CONTROLE EUROPEEN DES MIGRATIONS DANS DES MAINS des lobbies

La Commission européenne investit des millions d’euros dans l’industrie public-privé pour protéger les frontières extérieures de l’Europe

L’Agence européenne pour la gestion des frontières extérieures des États membres de l’Union européenne (UE), populairement connu comme FRONTEX , est devenu opérationnel le 1er mai 2005. L’agence a été promu l’an dernier par le Conseil européen et est attribué comme objectif principal l’amélioration de la gestion des frontières extérieures des Etats membres de l’UE et de la coordination opérationnelle entre ces pays. FRONTEX assiste les Etats dans la formation de leurs gardes-frontières, garde une trace de l’évolution de la recherche en matière de contrôle et de surveillance des frontières extérieures et coordonne avec les Etats vols communs d’expulsion.

Au cours des dernières années, l’agence a pris une plus grande autonomie et a élargi sa décision de capacité en ce qui concerne le contrôle de l’opéra différents des frontières. Le budget initial de l’agence était de six millions d’euros et en 2013 a accueilli plus de quatre vingt dix millions d’euros pour financer ses activités. L’autonomie qui a permis d’avoir la capacité de prise de décision en matière de recherche, développe des projets et des opérations. Ces opérations sont financées directement par des fonds publics de l’Union européenne et de l’agence est de choisir les fournisseurs et recommande à la Commission européenne et les Etats membres, les entreprises ont indiqué poire élaborer des stratégies de contrôle. Ainsi, FRONTEX agit comme un lien entre les Etats membres et le secteur privé dédiés au secteur de la sécurité.

Le directeur exécutif de Frontex, Ilkka Laitinen, un processus de frontière finlandaise ancien corps de garde, est également membre du conseil consultatif de l’Agenda Défense Sécurité (SDA), une sécurité intégrée pour les grandes entreprises et la R & D comme Eads, Thales ou pression sur le espagnole Indra. En même temps, ces mêmes entreprises font partie de la Organisation européenne pour la segurdad (EOS), un hall d’accueil composé de plus de 30 entreprises, dont la présidence a été récemment repris par Santiago Roura, directeur général d’Indra.

LA SDA et EOS ont organisé une réunion dans Brusse en 2011. La réunion a été suivie par les membres comme intervenants de la Commission européenne, FRONTEX et le secteur de la sécurité. Au cours du forum la question suivante se pose: un partenariat public-privé renouvelés peuvent aider à améliorer la sécurité de l’Union européenne?

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Face aux violences policières, quelle stratégie de lutte?

Vidéo de la séance de conférence/ formation organisée par la BAN et le PIR sur les violences policières et sur la lutte des familles endeuillées par la perte d’un proche.

Avec Amal Bentounsi du Collectif Justice pour Amine, Farid el Yamni de Justice Vérité pour Wissam, Youssef Boussoumah militant du PIR et Jo du Collectif Angles Morts.

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« La double nationalité en Belgique au regard du droit international et des droits de l’Homme ».

Table ronde : « La double nationalité en Belgique au regard du droit international et des droits de l’Homme ».

Intervenants :
Arnaud Louwette – Spécialiste de droit international (ULB);
Claude Debrulle- Administrateur à la Ligue des Droits de l’Homme.
Christophe Marchand – Avocat ;
Luk Vervaet – Auteur de « Condamnés à la prison? »

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Que nous enseignent les aveugles au sujet de la race ?

Cela fait plusieurs années qu’une révolution silencieuse s’opère dans le domaine électronique. Les gadgets qui font partie de notre quotidien, ont appris à voir. S’appuyant sur les instruments d’optiques et les logiciels qui peuvent détecter les visages et suivre les mouvements du corps, les caméras, jeux, téléphones et autres, ont accédé aux mécanismes de vision et reconnaissance qui furent considérés un temps comme le territoire exclusif des êtres dotés de sensation (ici, capable de vision)

L’islamophobie et les théories critiques du racisme

Lancement d’une nouvelle revue en ligne de théorie marxiste, Période.

 

 

 

Dans cette contribution, Fanny Müller-Uri et Benjamin Opratko se proposent de passer le concept d’islamophobie au crible de la riche tradition d’analyse marxiste de la race. L’islamophobie pose en effet un défi aux interprétations traditionnelles de la race et du racisme. L’islamophobie invite à davantage penser la race et le racisme comme des constructions sociales fortement spécifiées historiquement, ainsi qu’à mieux cerner l’intrication entre leurs dimensions « biologiques » et « culturelles ». Ces précisions permettent de mieux situer la place de la race dans les luttes d’hégémonie et de contre-hégémonie.

 

L’objet de cet article1 est de réfléchir aux implications théoriques et conceptuelles des études et publications les plus récentes sur le phénomène de « l’islamophobie » dans les pays du Nord, c’est-à-dire principalement l’Europe et les États-Unis. Notre propos suivra quatre étapes :

 

Premièrement, nous donnerons un court aperçu des développements contemporains au sein du champ universitaire émergent que sont les études sur l’Islamophobie (Islamophobia studies). Deuxièmement, nous discuterons des usages du terme « d’islamophobie » dans certaines des contributions les plus importantes de ce champ de recherche. Nous examinerons ainsi les problèmes produits par l’absence systématique de confrontation avec les théories critiques du racisme. Dans une troisième partie, nous traduirons les conséquences théoriques du défi que représente « l’islamophobie » dans un cadre conceptuel alternatif plus à même de rendre compte du racisme anti-musulmans. Nous examinerons la manière dont celui-ci renvoie à un ensemble de principes fondamentaux d’une critique radicale et marxiste du racisme. Nous conclurons enfin par quelques suggestions sur la manière dont ces considérations théoriques peuvent être aujourd’hui mobilisées dans des stratégies anti-racistes.

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Black History Month. De l’esclavage aux réparations

 

 

 

La Fondation Frantz Fanon a participé à la réunion  » de l’esclavage aux réparations » dans le cadre du Black Month History, le 28 février 2014 à la salle Jean Dame à Paris.

Black History Month
De l’esclavage aux réparations
Paris, 28 février 2014
2014, treize ans après la loi du 21 mai 2001
La question des réparations, toujours d’actualité…

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De droite à gauche Doudou Diène, rapporteur spécial à l’ONU, Louis-Georges Tin, CRAN, Mireille Fanon-Mendes France, Fondation Frantz Fanon

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L’autre versant du racisme : le privilège blanc

L’autre versant du racisme : le privilège blanc

Le corollaire de la discrimination engendrée par le racisme, c’est le « privilège blanc ». Toute une série d’avantages avec lesquels les personnes blanches partent dans la vie, pour l’unique raison qu’elles sont blanches. Ces atouts font qu’elles sont perçues comme a priori légitimes, a priori compétentes et a priori innocentes[1].

Cela a tendance à leur valoir de la considération, quand les personnes racisées[2] font globalement l’objet d’une présomption de culpabilité, de médiocrité (ce qui peut leur valoir du mépris) et d’incompétence. En vertu de ce privilège, non discrétionnaire, systémique et lié à l’absence de discrimination subie (voir la définition détaillée de ce concept dans ce contexte précis dans « Briser le tabou du privilège pour lutter contre le racisme et le sexisme »), les personnes blanches n’ont pas à faire leurs preuves en tant que blanches.

Se voir en tant que blanc·he·s

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Interroger les logiques d’enfermement, du carcéral

 

 

9« aujourd’hui, plus de 2 millions d’Américains (sur une population carcérale mondiale estimée à 9 millions d’individus) vivent en prison, en maison d’arrêt, en centre de détention pour mineurs ou en centre de rétention pour migrants ».

 

Il semble aller de soi que des individu-e-s reconnu-es coupables de crime par les procédures judiciaires soit enfermé-e-s. Mais qui décide socialement de la définition d’un crime, de la réduction d’une personne à son « crime », de l’enfermement comme organisation sociale ?

 

Hier la peine de mort, aujourd’hui la prison, « comme élément constitutif et immuable de nos sociétés ». Angela Davis ajoute : « On ignore trop souvent que le mouvement pour l’abolition carcérale est lui aussi riche d’une longue histoire qui remonte à l’époque où la prison est apparue en tant que principale forme de châtiment ».

 

L’auteure reprend les propos d’Elliot Currie : « la prison jette désormais une ombre menaçante sur notre société, à un degré inédit dans notre histoire ou celle de n’importe quelle démocratie industrielle. En l’absence de grands conflits armés, l’incarcération de masse constitue le programme social le plus assidûment appliqué par les gouvernements de notre époque ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit un enfermement de masse, ayant peu ou pas d’effet sur les chiffres officiels de la criminalité. Cela devrait interroger sur la fonction sociale réelle de la prison. Sans oublier les questionnements sur qui sont majoritairement les prisonnier-e-s, sur l’articulation entre rapports sociaux inégalitaires, justice et ordre carcéral.

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