Huey P. Newton, Le suicide révolutionnaire, 2018, Paris, Premiers Matins de Novembre Éditions, 340 pages, 18 €.
Un billet de Frédéric Thomas
Le suicide révolutionnaire constitue l’autobiographie du co-fondateur (avec Bobby Seale) et leader du Black Panther Party, Huey P. Newton (1942-1989), qui en fut le « ministre de la Défense ». C’est également un essai théorique où l’auteur éclaire les choix stratégiques du mouvement. Et, enfin, une sorte de livre de formation. Le titre, étrange à première vue, renvoie à un positionnement éthique (à acquérir) dans la lutte révolutionnaire :
« Mais avant de mourir, la question est de savoir comment vivre. (…) Le suicide révolutionnaire ne signifie pas que moi et mes camarades désirons mourir, cela signifie exactement le contraire. Nous ressentons un tel désir de vivre avec espoir et dignité qu’une existence qui en serait dénuée nous est impossible » (p. 24).
Comme le fait remarquer avec raison, dans la préface, Amzat Boukari-Yabara, cette conception a des affinités avec « ce que le leader bissau-guinéen et cap-verdien Amilcar Cabral appelait le « suicide de classe » : rendre la « petite bourgeoisie révolutionnaire […] capable de se suicider comme classe pour ressusciter comme travailleurs révolutionnaires » » (p. 7).
Grandir, lire et se battre