On a rarement vu un groupe vouer fidélité et loyauté éternelle à des organisations politiques qui ne servent pas ses intérêts. De ce point de vue-là qui est un point de vue matérialiste, les populations issues de l’immigration et des quartiers n’ont aucune raison de rester fidèles à la gauche. Et ils ont raison. Leur tort n’est pas de se libérer de la gauche. Leur tort c’est de passer d’un maître à un autre. De changer de tuteur. Leur tort ici, c’est de choisir la facilité. De fuir les sentiers de l’autonomie.
Intervention de Houria Bouteldja au Colloque Penser l’émancipation, plénière de clôture, Nanterre, le 22 février 2014.