Les premiers bilans de la nuit du Nouvel An à Anderlecht mettent en lumière l’inefficacité flagrante de l’ordonnance du Bourgmestre Fabrice Cumps

Les premiers bilans de la nuit du Nouvel An à Anderlecht mettent en lumière l’inefficacité flagrante de l’ordonnance du Bourgmestre Fabrice Cumps interdisant aux jeunes de moins de 16 ans de circuler sans accompagnement parental. Si aucune arrestation n’a été effectuée, le Bourgmestre qualifie pourtant la mesure d’« utile sur le plan symbolique ».

Mais à quel prix peut-on justifier une telle utilité ?
Cette ordonnance, dénoncée par l’auditeur du Conseil d’État comme illégale, discriminatoire et contraire à la Convention relative aux droits de l’enfant, renforce l’idée dangereuse qu’il est acceptable de bafouer des droits fondamentaux pour des résultats symboliques. En réalité, elle constitue une stigmatisation ciblée des jeunes des quartiers populaires, en particulier Noirs et Arabes, et un écran de fumée pour masquer des politiques incapables d’aborder les problèmes structurels de notre commune.
Un déni des droits fondamentaux.
Dire qu’une ordonnance illégale et discriminatoire avait une « utilité symbolique » ne peut en aucun cas justifier son existence. Laisser passer une telle mesure, même sans arrestation, établit un précédent dangereux, où des politiques répressives peuvent être maintenues malgré leur non-conformité avec les droits fondamentaux.
Cette ordonnance constitue une triple violation :
– Le droit à la liberté de circulation, garanti par la Constitution belge et les traités internationaux.
– Le droit à la non-discrimination, en ciblant indirectement les jeunes issus de quartiers populaires et racialisés.
– Le droit des enfants, protégé par la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, qui exige que toute décision les concernant priorise leur intérêt supérieur.
Qualifier une telle mesure d’« éducative » relève d’une ironie cynique. C’est le recours citoyen, et non l’ordonnance, qui a donné une portée éducative à cette affaire en exposant publiquement les dangers d’une application arbitraire des politiques publiques.
Le rôle préventif du recours au Conseil d’État.
Le recours au Conseil d’État, bien que n’ayant pas abouti à une suspension, a néanmoins joué un rôle préventif crucial. L’avis de l’auditeur, qualifiant l’ordonnance d’illégale et contraire à la Convention relative aux droits de l’enfant, a limité son application en empêchant des abus potentiels.
Sans cet avis, il est fort probable que des arrestations massives auraient eu lieu, ciblant des jeunes présents dans l’espace public sans autre justification. Cette vigilance citoyenne a permis de limiter les dégâts et de rappeler l’importance de protéger les droits fondamentaux des plus vulnérables.
Un précédent inquiétant pour l’avenir.
La déclaration du Bourgmestre, indiquant qu’il pourrait renouveler une mesure similaire en 2025 après avoir ajusté la procédure, suscite de vives inquiétudes. Maintenir une ordonnance illégale sous prétexte d’une « utilité symbolique » ouvre la porte à une normalisation des violations des droits fondamentaux.
Le fait que cette mesure puisse servir de modèle à d’autres communes est particulièrement alarmant. Cela menace encore davantage les libertés fondamentales et les droits des enfants.
Un appel à la responsabilité politique.
Anderlecht, avec un tiers de sa population âgée de moins de 18 ans, doit devenir un modèle en matière de politiques de jeunesse, et non un laboratoire pour des expérimentations répressives.
Nous appelons le Bourgmestre et le Conseil Communal à :
Respecter strictement les droits fondamentaux dans toutes leurs décisions.
Investir massivement dans des solutions inclusives et éducatives.
Refuser toute instrumentalisation sécuritaire qui divise et stigmatise.
Les jeunes d’Anderlecht ne sont pas des menaces. Ils sont l’avenir de notre commune. Nous ne tolérerons pas que leurs droits soient sacrifiés pour des politiques inefficaces et discriminatoires.
Nordine Saïdi
Bruxelles Panthères
« La liberté, la justice et l'égalité, par tous les moyens nécessaires ! » Malcolm X

Mouvement Citoyen Palestine
« L'égalité ou rien » Edward Said

Lettre ouverte : Une victoire au goût de pétard mouillé.
Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Communal,
Le Nouvel An est passé, et comme prévu – sans avoir besoin d’être devin – des incidents, parfois graves, ont eu lieu à Anderlecht, à Bruxelles, et ailleurs dans le monde. Car oui, il faut le rappeler : le Nouvel An, dans toutes les métropoles, est une période de tensions, marquée par des débordements prévisibles.
Mais ce qui nous interpelle, c’est l’incroyable déconnexion entre vos mesures répressives et la réalité des faits. Dire que l’interdiction faite aux jeunes de moins de 16 ans de circuler dans l’espace public aurait eu un quelconque effet sur ces incidents, c’est faire preuve d’une incompétence politique flagrante et d’une tentative grossière de détourner l’attention des vrais problèmes qui gangrènent Anderlecht.
Les jeunes d’Anderlecht, dans une ironie peut-être involontaire, ont célébré le Nouvel An avec des pétards et des feux d’artifice, comme s’ils saluaient symboliquement l’avis favorable du Conseil d’État concernant votre ordonnance. Peut-être est-ce aussi un rappel que, faute de victoires en championnat de football depuis trop longtemps, ils trouvent d’autres manières de marquer le coup ?
Des incidents prévisibles, une gestion inadaptée.
Nous savons tous que la nuit du Nouvel An est une soirée sensible. C’est un moment de fête, mais aussi une période de tensions exacerbées, reflet des défis sociaux et économiques qui touchent nos quartiers. Croire qu’une interdiction de sortie aurait pu empêcher les heurts relève d’une méconnaissance flagrante des réalités d’Anderlecht.
Ce que nous avons vu le soir du Nouvel An n’est pas le fruit d’un prétendu laxisme ou d’une irresponsabilité parentale. Ces incidents sont le symptôme d’un mal plus profond : une jeunesse qui se sent abandonnée, privée de perspectives et de lieux pour s’épanouir. Plutôt que de traiter nos jeunes comme une menace, il est temps de les considérer comme une priorité.
Une politique qui stigmatise au lieu de construire.
Votre ordonnance, Monsieur le Bourgmestre, a envoyé un message clair : les jeunes, et en particulier les jeunes Noirs et Arabes des quartiers populaires, ne sont pas les bienvenus dans l’espace public. En les assimilant implicitement à des fauteurs de troubles, vous avez renforcé un imaginaire sécuritaire qui les désigne comme des suspects par défaut.
Ces jeunes, comme tous les jeunes, aspirent à se divertir et à participer à des moments festifs. Les priver de cette possibilité ne fait que les marginaliser davantage. Les considérer uniquement sous le prisme de la répression, c’est nier leur potentiel et aggraver les tensions entre les citoyens et les institutions.
Anderlecht : une commune jeune et pauvre.
Anderlecht est l’une des communes les plus jeunes de Belgique, avec près d’un tiers de sa population âgée de moins de 18 ans. Cette jeunesse, qui devrait être notre plus grande richesse, est malheureusement confrontée à des conditions de vie parmi les plus difficiles du pays.
La pauvreté, le manque de logements dignes, l’absence d’infrastructures pour la jeunesse : voilà les véritables défis d’Anderlecht. Mais au lieu de répondre à ces urgences sociales, votre administration a choisi de s’en remettre à des mesures répressives, inefficaces et discriminatoires.
La jeunesse : une priorité politique absolue.
Avec un tel pourcentage de jeunes, il est incompréhensible que leur inclusion et leur avenir ne soient pas une priorité absolue. La gestion du Nouvel An aurait pu être une opportunité pour montrer que notre commune est capable d’innover, d’unir et de construire. Au lieu de cela, elle est devenue un exemple de ce qu’il ne faut pas faire : criminaliser, stigmatiser et ignorer.
Avec un tel pourcentage de jeunes dans sa population, Anderlecht devrait être un modèle en matière de politique jeunesse. Les défis sont grands, mais les solutions existent. Ce que nous demandons, c’est que vous placiez la jeunesse au cœur de vos politiques, non comme un problème à résoudre, mais comme une richesse à valoriser.
Une commune digne de sa jeunesse.
Monsieur le Bourgmestre, il est encore temps de changer de cap. Les incidents du Nouvel An ne doivent pas servir d’excuse pour justifier des politiques répressives, mais d’opportunité pour repenser la place de la jeunesse dans notre commune.
Des solutions existent : encore faut-il les vouloir
Les défis d’Anderlecht sont immenses, mais ils ne sont pas insurmontables. Ce dont notre commune a besoin, ce ne sont pas des interdictions arbitraires, mais des politiques courageuses et inclusives.
  • • Des investissements dans les infrastructures pour la jeunesse : Des maisons de jeunes, des terrains de sport, des espaces culturels où nos enfants et adolescents peuvent se retrouver, apprendre et s’épanouir.
  • • Des moyens accrus pour les associations locales : Ces associations, qui connaissent mieux que quiconque les réalités du terrain, doivent être soutenues pour accompagner les jeunes et prévenir les dérives.
  • • Des logements décents pour tous : Comment espérer offrir un avenir à notre jeunesse quand tant de familles vivent dans des conditions indignes ?
  • • Une reconnaissance des jeunes comme une richesse, pas comme un problème : Il est temps d’impliquer nos jeunes dans les décisions qui les concernent, de valoriser leurs idées et leurs initiatives, et de leur montrer qu’ils comptent.
  • Un feu d’artifice de questions
  • Permettez-nous de vous poser quelques questions :
  • • Où sont les lieux sûrs pour nos jeunes, où ils pourraient grandir à l’abri des violences, de la rue et des trafics ?
  • • Où sont les actions concrètes pour combattre le racisme structurel qui gangrène nos institutions et qui cible les jeunes racialisés, particulièrement Noirs et Arabes, dans nos quartiers populaires ?
  • • Que faites-vous face à la violence policière, qui ne cesse de creuser le fossé entre la jeunesse et les autorités, et face à la violence urbaine, exacerbée par l’accès facile aux armes à feu ?
  • • Où sont les solutions pour les sans-abris, qui ne cessent de croître dans nos rues, alors que des centaines de familles vivent dans des logements insalubres ?
  • • Où sont les espaces culturels qui pourraient offrir à nos enfants des alternatives à la rue et à l’ennui ?
Un Nouvel An, toujours à la même date.
Monsieur le Bourgmestre, permettez-nous de rappeler une évidence : le Nouvel An est un événement récurrent. Chaque année, à la même date, des festivités sont organisées, des excès sont commis, et des défis sécuritaires émergent. Ce n’est pas une surprise, et pourtant, votre réponse a été celle de l’improvisation punitive. Plutôt que d’anticiper avec des solutions adaptées, vous avez opté pour une ordonnance liberticide, inefficace et stigmatisante.
Ce que cette nuit révèle, ce n’est pas seulement l’échec d’une mesure répressive, mais aussi le manque criant d’une politique proactive pour répondre aux besoins de notre jeunesse. Avec une des populations les plus jeunes et les plus pauvres du pays, Anderlecht mérite mieux qu’un traitement simpliste et autoritaire.
Un appel au dialogue et à la responsabilité.
Pour une Anderlecht qui valorise sa jeunesse et construit un avenir digne pour tous.
Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs du Conseil Communal, la gestion de notre commune ne peut pas se résumer à des interdictions et à des contrôles. Elle doit refléter une vision à long terme, fondée sur la justice sociale, le respect des droits fondamentaux, et la confiance envers nos habitants.
Nous vous appelons à saisir cette opportunité pour changer de cap et mettre en place des solutions durables. Anderlecht mérite mieux que des interdictions inefficaces et des politiques répressives. Anderlecht a besoin de voix qui interpellent, qui proposent des alternatives, et qui défendent les plus vulnérables. Si les jeunes de notre commune ne peuvent pas compter sur leurs élus, alors sur qui peuvent-ils compter ?
Bonne année, et soyez prévoyant.
Monsieur le Bourgmestre, nous vous souhaitons une bonne année, mais surtout, une année plus lucide et mieux préparée. Le Nouvel An 2025 aura bien lieu, à la même date, et avec les mêmes défis, à moins que vous ne décidiez d’agir autrement.
Célébrons les victoires futures, pas par des interdictions, mais par des solutions durables qui incluent notre jeunesse. En valorisant leur potentiel et en investissant dans leur avenir, Anderlecht peut devenir un exemple à suivre.
Les pétards explosent peut-être, mais les politiques inclusives, elles, construisent. La balle est dans votre camp, Monsieur le Bourgmestre. Soyez prêt pour la prochaine manche.
Pour une Anderlecht juste, inclusive et ambitieuse, au service de sa jeunesse et de son avenir.
Bonne année, et rendez-vous au Nouvel An 2025 – dans de meilleures conditions, on l’espère.
Nordine Saïdi
Bruxelles Panthères
« La liberté, la justice et l'égalité, par tous les moyens nécessaires ! » Malcolm X

Mouvement Citoyen Palestine
« L'égalité ou rien » Edward Said

Une décision inquiétante pour les droits fondamentaux.

Après avoir accepté la requête et fixé une audience en urgence, le Conseil d’État, malgré l’avis de son auditeur qui avait jugé l’ordonnance de police illégale, a finalement déclaré la requête irrecevable et décidé de ne pas annuler cette ordonnance.

Le Conseil d’État, dans sa décision rendue le 30 décembre 2024, a choisi de valider l’ordonnance du Bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, interdisant aux jeunes de moins de 16 ans non accompagnés de circuler dans certains quartiers de la commune la nuit du Nouvel An. Cette décision, qui donne raison à une mesure que nous considérons liberticide, soulève des questions fondamentales sur l’avenir des droits et des libertés dans notre pays.

Un précédent dangereux.

Cette décision ne se limite pas à Anderlecht. Elle ouvre la voie à ce que d’autres communes, inspirées par cet exemple, adoptent des mesures similaires dans un avenir proche. Nous craignons que cela ne devienne un modèle de gestion sécuritaire, basé sur la restriction des libertés et la criminalisation de la jeunesse, en particulier celle issue des quartiers populaires et racialisés.

La jeunesse prise pour cible.

Il est alarmant de constater que cette mesure, qui affecte directement les jeunes, repose sur une logique de suspicion généralisée. En ciblant les jeunes de manière indistincte, cette ordonnance les prive de leur droit à circuler librement et les désigne comme des fauteurs de troubles potentiels, sans preuve ni distinction.

Cette stigmatisation est inacceptable. Les jeunes d’Anderlecht, comme partout ailleurs, méritent d’être traités avec respect et dignité. Ce ne sont pas des criminels en puissance, mais des citoyens en devenir, qui aspirent à un avenir meilleur.

Un glissement vers une répression systématique.

La validation de cette ordonnance par le Conseil d’État marque un glissement inquiétant vers une répression systématique des populations les plus vulnérables. En permettant à des autorités locales d’adopter des mesures aussi restrictives, on banalise des atteintes aux libertés fondamentales et on renforce un climat de méfiance envers les institutions.

Plutôt que d’apporter des solutions aux problèmes sociaux et sécuritaires, ces décisions risquent d’aggraver les tensions et de creuser davantage les fractures sociales.

Une politique qui détourne l’attention des vrais enjeux.

Le recours à des mesures répressives comme celle-ci détourne l’attention des véritables problèmes qui gangrènent nos communes :

– La précarité: Anderlecht est l’une des communes les plus pauvres de Belgique, où de nombreuses familles peinent à vivre dans des conditions dignes.
– Le manque d’infrastructures pour les jeunes : Des maisons de jeunes, des terrains de sport, et des espaces culturels adaptés font cruellement défaut.
– L’absence de perspectives pour la jeunesse : Au lieu de réprimer, il faudrait investir massivement dans l’éducation, les formations professionnelles et les initiatives communautaires.

Un appel à la responsabilité politique.

Aux élus locaux et nationaux, nous lançons un appel : ne prenez pas exemple sur cette ordonnance. Les politiques publiques doivent protéger les droits fondamentaux, non les restreindre. Nous refusons que la répression devienne la seule réponse aux défis sociaux et sécuritaires.

Aux citoyens et aux associations, nous disons ceci : restez mobilisés. La défense des libertés est un combat permanent, et nous ne devons pas céder face à des décisions qui normalisent la stigmatisation et l’exclusion.

Conclusion : Construire une autre voie.

Il est encore temps de changer de cap. Plutôt que de suivre cette voie répressive, investissons dans des solutions durables et inclusives. La jeunesse d’Anderlecht, comme celle de tout le pays, mérite mieux que d’être enfermée dans des logiques de contrôle et de suspicion.

Pour une Belgique où les droits fondamentaux ne sont pas une option. Pour une jeunesse respectée et soutenue. Pour une société qui privilégie la justice sociale sur la répression aveugle.

Nordine Saïdi
Bruxelles Panthères
« La liberté, la justice et l'égalité, par tous les moyens nécessaires ! » Malcolm X

Mouvement Citoyen Palestine
« L'égalité ou rien » Edward Said


Assignation à résidence à Cureghem : l’auditeur du Conseil d’État estime que l’interdiction est illégale, mais qu’elle ne doit pas être suspendue

Le Conseil d’État se prononcera dans le courant de la journée.

L’auditeur du Conseil d’État a estimé lundi que l’assignation à résidence décidée par le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, à l’encontre des jeunes de moins de 16 ans du quartier de Cureghem pour la nuit du Nouvel an était illégale et contraire à la Convention relative aux droits de l’enfant. Il n’en a toutefois pas demandé la suspension, la famille à l’origine de la requête n’ayant pu démontrer l’existence d’un préjudice grave justifiant une suspension en urgence.

La nuit de la Saint-Sylvestre, les jeunes de moins de 16 ans ne pourront plus sortir qu’accompagnés d’un parent ou d’un tuteur à partir de 19h00, a décidé le bourgmestre Fabrice Cumps (PS).

Le bourgmestre n’avait pas l’autorité pour prendre seul cette décision“, estime l’auditeur Benoit Cuvelier. “Les incidents sur lesquels il s’est appuyé pour prendre cette décision se sont produits lors des nuits de la Saint-Sylvestre 2022 et 2023. La nuit de la Saint-Sylvestre 2024 n’est donc pas un événement imprévisible, c’était ici au conseil communal d’agir à ce niveau.”

Selon l’auditeur, la décision va aussi à l’encontre de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui n’autorise l’arrestation d’un mineur qu’en tant que mesure ultime, lorsqu’aucune autre alternative n’est possible. “La décision du bourgmestre prévoit l’arrestation immédiate de tout mineur de moins de 16 ans qui n’est pas accompagné d’un parent ou d’un tuteur, sans laisser à la police le moindre pouvoir d’appréciation.”

La décision du bourgmestre ne peut cependant pas être suspendue car la famille à l’origine de la requête n’est pas irrémédiablement lésée par un tel acte, conclut l’auditeur. “Rien ne l’empêche d’accompagner leur fils de 15 ans ce soir-là“, a-t-il encore ajouté.

Belga


Communiqué : Pour une suspension immédiate de l’ordonnance liberticide à Anderlecht.
Cependant, l’auditeur a estimé que la suspension en extrême urgence ne pouvait être accordée, faute de preuves suffisantes d’un préjudice grave et irréparable pour la famille requérante. Cette position est inquiétante, car elle laisse la porte ouverte à des atteintes aux droits fondamentaux qui ne rencontrent pas immédiatement de frein, même lorsqu’elles sont manifestement illégales.
Un préjudice qui ne fait aucun doute.
Nous espérons vivement que le Conseil d’État, dans sa décision finale attendue, ira à l’encontre de cet avis en ce qui concerne le préjudice grave et accordera la suspension de cette ordonnance. Il est évident que cette mesure illégale porte atteinte aux droits de la famille concernée et, plus largement, à tous les jeunes d’Anderlecht.
La stigmatisation de ces jeunes, réduits à des « voyous » ou des « sources potentielles de troubles », a des conséquences profondes sur leur perception d’eux-mêmes et leur relation avec les institutions. Une arrestation administrative, même pour une courte durée, est traumatisante, particulièrement pour un mineur. Elle affecte aussi leur famille, qui voit son rôle parental discrédité par une autorité locale qui se permet d’imposer des restrictions arbitraires et injustifiées.
Une ordonnance inutile et inefficace.
Le Nouvel An est une période connue pour ses défis sociaux et sécuritaires. Mais croire qu’une interdiction de sortie pour les jeunes de moins de 16 ans aurait pu empêcher des incidents relève d’une grande naïveté ou d’une manœuvre délibérée pour détourner l’attention des vrais problèmes.
Cette ordonnance ne résout rien. Elle ne fait que déplacer les tensions, renforcer les frustrations et alimenter une méfiance accrue envers les institutions locales. Les véritables réponses à ces défis résident dans une politique inclusive et respectueuse des droits, pas dans des mesures liberticides.
Un appel à la responsabilité et à la justice.
Nous rappelons que l’État de droit repose sur la primauté des droits fondamentaux, y compris la liberté de circulation et le respect de la vie familiale, inscrits dans la Constitution belge et les traités internationaux. Toute mesure restreignant ces droits doit être strictement nécessaire, proportionnée et fondée sur des preuves solides.
L’avis de l’auditeur du Conseil d’État a reconnu l’illégalité de cette ordonnance. Nous appelons le Conseil à aller plus loin et à suspendre immédiatement cette mesure. Il est impératif de protéger les droits des familles et des jeunes face à une politique municipale qui cherche à criminaliser plutôt qu’à soutenir.
Une leçon pour l’avenir.
Au-delà de cette affaire, il est temps pour Anderlecht de repenser ses priorités. Une commune qui compte l’un des pourcentages les plus élevés de jeunes en Belgique doit investir dans leur avenir.
Les solutions existent :
– Créer des espaces sûrs et adaptés pour que les jeunes puissent se rassembler et se divertir sans être stigmatisés.
– Soutenir les associations de terrain qui travaillent quotidiennement avec les jeunes et leurs familles.
– Offrir des opportunités éducatives, sportives et culturelles pour réduire les tensions sociales.
– Valoriser la jeunesse comme une richesse et non comme un problème à gérer.
Pour une Anderlecht juste et solidaire.
Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs du Conseil Communal, il est encore temps de tirer les leçons de cette affaire. Une politique de répression et de stigmatisation ne fait qu’aggraver les fractures sociales.
Nous espérons que la décision finale du Conseil d’État rétablira pleinement les droits des familles et des jeunes d’Anderlecht en suspendant cette ordonnance illégale. Mais au-delà du cadre juridique, c’est une réflexion politique plus large qui s’impose : il est temps de construire une Anderlecht où chaque jeune, quelle que soit son origine ou son quartier, a les moyens de grandir avec dignité, sécurité et espoir.
Nordine Saïdi
Bruxelles Panthères
« La liberté, la justice et l'égalité, par tous les moyens nécessaires ! » Malcolm X

Mouvement Citoyen Palestine
« L'égalité ou rien » Edward Said

Le Conseil d’État se prononcera dans le courant de la journée.
L’auditeur du Conseil d’État a estimé lundi que l’assignation à résidence décidée par le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, à l’encontre des jeunes de moins de 16 ans du quartier de Cureghem pour la nuit du Nouvel an était ILLÉGALE et contraire à la Convention relative aux droits de l’enfant.
Il n’en a toutefois pas demandé la suspension, la famille à l’origine de la requête n’ayant pu démontrer l’existence d’un préjudice grave justifiant une suspension en urgence.
(Note : c’est incompréhensible de notre point de vue. On peut donc violer la loi, la Constitution et les conventions internationales si ça ne provoque aucun préjudice grave à la personne qui dépose un recours???)
La nuit de la Saint-Sylvestre, les jeunes de moins de 16 ans ne pourront plus sortir qu’accompagnés d’un parent ou d’un tuteur à partir de 19h00, a décidé le bourgmestre Fabrice Cumps (PS).
“Le bourgmestre n’avait pas l’autorité pour prendre seul cette décision“, estime l’auditeur Benoit Cuvelier.
“Les incidents sur lesquels il s’est appuyé pour prendre cette décision se sont produits lors des nuits de la Saint-Sylvestre 2022 et 2023. La nuit de la Saint-Sylvestre 2024 n’est donc pas un événement imprévisible, c’était ici au conseil communal d’agir à ce niveau.”
Selon l’auditeur, la décision va aussi à l’encontre de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui n’autorise l’arrestation d’un mineur qu’en tant que mesure ultime, lorsqu’aucune autre alternative n’est possible.
“La décision du bourgmestre prévoit l’arrestation immédiate de tout mineur de moins de 16 ans qui n’est pas accompagné d’un parent ou d’un tuteur, sans laisser à la police le moindre pouvoir d’appréciation.”
La décision du bourgmestre ne peut cependant pas être suspendue car la famille à l’origine de la requête n’est pas irrémédiablement lésée par un tel acte, conclut l’auditeur.
“Rien ne l’empêche d’accompagner leur fils de 15 ans ce soir-là“, a-t-il encore ajouté.
Monsieur le Bourgmestre Fabrice Cumps
Une stigmatisation dangereuse de la jeunesse.
Votre ordonnance repose sur une vision réductrice et stigmatisante de la jeunesse, que vous présentez systématiquement comme un problème à gérer, voire comme une menace. En amalgamant les jeunes à des « voyous », vous contribuez à alimenter un imaginaire sécuritaire où les enfants et adolescents, en particulier ceux issus des quartiers populaires ou racisés, sont perçus comme des dangers potentiels.
Les jeunes ne sont pas des criminels en puissance.
Ils sont des enfants et des adolescents qui méritent d’être protégés, accompagnés et valorisés. En les désignant comme responsables des problèmes liés à la soirée du Nouvel An, vous leur refusez une place légitime dans l’espace public et les excluez d’une société qui devrait les inclure et les soutenir. Cette approche punitive ne résout rien. Au contraire, elle aggrave les tensions sociales et contribue à renforcer leur marginalisation.
Une infantilisation des parents.
Votre posture paternaliste, illustrée par votre déclaration selon laquelle vous seriez le « papa des Anderlechtois », est profondément insultante pour les familles de votre commune. Les parents n’ont pas besoin de vos leçons ni de vos ordonnances liberticides pour savoir comment protéger et éduquer leurs enfants. Ce dont ils ont besoin, ce sont des politiques publiques qui respectent leur rôle de tuteurs légaux et qui leur offrent des outils concrets pour garantir l’épanouissement de leurs enfants.
En prétendant que votre ordonnance est destinée à « protéger ces enfants malgré eux », vous niez la capacité des parents à juger de ce qui est le mieux pour leurs propres enfants. Cette infantilisation des familles ne fait qu’exacerber le fossé entre les institutions et les citoyens qu’elles sont censées servir.
Un mépris pour la justice et les droits fondamentaux.
Votre remarque condescendante envers l’action en justice intentée devant le Conseil d’État traduit un mépris inquiétant pour les principes fondamentaux de l’État de droit.
La possibilité de contester légalement une décision administrative n’est pas un luxe, mais une garantie essentielle dans une démocratie.
Votre commentaire, insinuant que ceux qui défendent leurs droits ne mesurent pas les dangers, est non seulement infondé, mais également dangereux.
Les citoyens qui ont saisi le Conseil d’État ne cherchent pas à encourager des débordements, comme vous semblez le sous-entendre. Ils agissent pour défendre des libertés fondamentales que votre ordonnance menace gravement.
En contestant une mesure jugée liberticide, ils rappellent que même un Bourgmestre est soumis à la loi et à la Constitution belge. Votre tentative de discréditer cette démarche révèle une méconnaissance troublante de vos responsabilités en tant qu’élu.
Une atteinte à la Constitution belge.
Votre ordonnance constitue une atteinte flagrante aux principes fondamentaux garantis par la Constitution belge, notamment :
La liberté individuelle (article 12) : Votre interdiction générale, qui vise une catégorie entière de personnes en fonction de leur âge et de leur lieu de résidence, est arbitraire et disproportionnée.
Le principe d’égalité et de non-discrimination (articles 10 et 11) : En ciblant spécifiquement les mineurs non accompagnés dans certains quartiers, votre mesure instaure une discrimination indirecte à l’encontre des jeunes issus de milieux populaires et racisés.
Le respect de la vie privée et familiale (article 22) : En empêchant les familles de se réunir ou de permettre à leurs enfants de circuler librement, votre ordonnance porte atteinte à un droit fondamental.
Une politique sécuritaire inefficace.
Loin de répondre aux véritables défis posés par les festivités du Nouvel An, votre ordonnance détourne les ressources publiques vers des mesures répressives qui stigmatisent une population spécifique sans s’attaquer aux causes profondes des problèmes.
Vous reconnaissez vous-même que des incidents liés à cette soirée sont récurrents et prévisibles. Pourtant, au lieu de mettre en place des solutions durables, comme des activités festives encadrées, des espaces sûrs pour les jeunes ou un dialogue renforcé avec les habitants, vous avez opté pour une interdiction générale et autoritaire.
Cette approche, qui criminalise par défaut les jeunes, ne fait qu’exacerber les tensions sociales et éloigne encore davantage ces jeunes des institutions qui devraient les soutenir.
Une irresponsabilité politique.
Enfin, en insinuant que les citoyens qui contestent votre ordonnance pourraient être responsables d’éventuels débordements, vous adoptez une posture irresponsable et dangereuse.
En tant que Bourgmestre, il est de votre devoir d’assumer pleinement vos décisions et leurs conséquences, y compris lorsqu’elles sont critiquées. Rejeter la responsabilité sur ceux qui défendent leurs droits ne fait que masquer vos propres insuffisances.
Conclusion.
Monsieur le Bourgmestre, il est temps de changer d’approche. Protéger une population ne signifie pas restreindre ses libertés fondamentales ni stigmatiser une partie de ses citoyens. Cela signifie investir dans des solutions inclusives, sociales et éducatives qui renforcent la cohésion et la sécurité de tous.
Nous vous demandons de revoir vos priorités et de mettre vos ressources au service de politiques qui respectent les droits humains, soutiennent les familles et valorisent la jeunesse d’Anderlecht. Protéger nos enfants ne passe pas par leur criminalisation, mais par leur intégration et leur épanouissement.
La démocratie repose sur le respect du droit, de la justice et du dialogue.
Vous avez une responsabilité envers vos concitoyens, et il est impératif que vous l’assumiez avec dignité, responsabilité et respect des principes fondamentaux.
Nordine Saïdi
Bruxelles Panthères
« La liberté, la justice et l'égalité, par tous les moyens nécessaires ! » Malcolm X

Mouvement Citoyen Palestine
« L'égalité ou rien » Edward Said
Le Bourgmestre Fabrice Cumps persiste dans une logique répressive avec une mesure injuste, inutile et discriminatoire : interdire aux mineurs non accompagnés de circuler dans certains quartiers après 19h le soir du Nouvel An. Pendant ce temps, les vrais problèmes restent ignorés. Les règlements de comptes sanglants, les nuisances liées à la drogue et les tirs à balles réelles continuent d’endeuiller Anderlecht, sans réponse efficace de la part des autorités locales.
Le chef de la police bruxelloise, lui, fait preuve de bien plus de lucidité en reconnaissant que le Nouvel An est une soirée particulière, marquée par un risque accru d’incidents. Cette situation n’est pas propre à Bruxelles ou Anderlecht, mais commune à toutes les grandes métropoles du monde. Son constat est clair, réaliste et dénué de longs détours idéologiques. Contrairement à l’approche du Bourgmestre, il ne stigmatise pas une partie de la population ni n’interdit l’espace public à une catégorie spécifique de citoyens : les jeunes, et particulièrement les jeunes Noirs et Arabes.
À l’inverse, Fabrice Cumps semble davantage inspiré par une rhétorique sécuritaire proche de l’extrême droite que par ses propres services de police. L’ordonnance interdisant aux jeunes de moins de 16 ans de circuler le soir du Nouvel An est un exemple frappant de cette dérive. Loin de protéger quiconque, cette mesure stigmatise les jeunes, notamment Noirs et Arabes, en les assimilant systématiquement à des fauteurs de troubles.
Gérer les jeunes sans les criminaliser.
Personne ne dit que gérer les festivités du Nouvel An est simple. Personne ne nie que des débordements peuvent survenir, ou que la jeunesse peut parfois poser des problèmes. Mais ces défis ne se résolvent pas en criminalisant les jeunes ni en leur faisant porter, par défaut, la responsabilité de tous les maux.
Les jeunes ne sont pas des criminels. Ce sont des enfants et des adolescents qui méritent d’être accompagnés, entendus et soutenus. Les problèmes sociaux et sécuritaires auxquels ils sont parfois liés ne peuvent être réglés par des mesures qui les excluent de l’espace public ou qui renforcent leur marginalisation.
Nos enfants méritent mieux.
Nous, habitants d’Anderlecht, sommes les premiers à vivre les nuisances liées aux pétards et feux d’artifice, les ravages de la drogue dans nos rues, et l’insécurité des règlements de comptes. Mais nous refusons catégoriquement que ces défis soient abordés uniquement par des logiques répressives.
Monsieur Cumps, nous n’avons pas besoin que vous nous appreniez à éduquer nos enfants. Nous avons besoin que vous respectiez leurs droits et leur offriez une vie digne. Nous n’avons pas besoin de policiers en plus pour surveiller nos jeunes, mais de lieux sûrs, d’associations soutenues, et de véritables investissements dans leur avenir.
Une demande de changement immédiat.
Ce que nous demandons, c’est une approche sociale et humaine :
Des lieux sûrs pour que les jeunes puissent s’épanouir, des maisons de jeunes, des terrains de sport, et des espaces culturels.
Des moyens pour les associations locales, qui connaissent les réalités du terrain et agissent efficacement.
Des solutions éducatives et préventives, au lieu de stigmatiser et réprimer.
Protéger nos enfants, ce n’est pas leur interdire de circuler dans leur propre quartier ou de célébrer des moments festifs. C’est leur permettre de grandir en sécurité, avec dignité et espoir.
Monsieur le Bourgmestre, vous êtes socialiste. Ces valeurs de solidarité, d’égalité et de justice sociale devraient vous guider. Pourtant, vos mesures rappellent davantage les méthodes d’exclusion et de contrôle prônées par l’extrême droite. Nous vous demandons de revenir à des priorités qui respectent les droits et les besoins de tous les habitants d’Anderlecht.
Nos jeunes ne sont pas des menaces à éradiquer. Ce sont des forces vives à accompagner et à valoriser. Anderlecht mérite mieux. Nos enfants méritent mieux. Nous continuerons à nous battre pour eux, parce qu’ils ne méritent pas d’être sacrifiés sur l’autel de politiques sécuritaires inefficaces et injustes.

Nordine Saïdi
Bruxelles Panthères

« La liberté, la justice et l’égalité, par tous les moyens nécessaires ! » Malcolm X

Mouvement Citoyen Palestine
« L’égalité ou rien » Edward Said

Communiqué de presse
Anderlecht : Une requête au Conseil d’État pour défendre les droits de nos jeunes face à une mesure liberticide
Après avoir envoyé deux courriers restés sans réponse au Bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, et au Conseil Communal, ainsi qu’une mise en demeure adressée par mon avocate, également ignorée, j’ai pris la décision d’introduire une requête en annulation et une demande de suspension en extrême urgence auprès du Conseil d’État. Cette démarche est un acte de résistance face à une ordonnance injuste, discriminatoire et profondément liberticide, interdisant aux mineurs non accompagnés de circuler dans l’espace public après 19h00 le soir du Nouvel An.
Cette mesure, présentée comme une réponse sécuritaire aux risques liés à l’utilisation de feux d’artifice, est non seulement disproportionnée, mais également inefficace et stigmatisante. Elle criminalise une catégorie de la population – nos jeunes – sans s’attaquer aux causes réelles des tensions sociales et des problèmes de sécurité à Anderlecht.
Un déni des droits fondamentaux
Cette ordonnance s’appuie sur les articles 134 et 135 de la Nouvelle Loi Communale, qui permettent au Bourgmestre d’agir en cas d’urgence ou de troubles graves. Or, le Nouvel An est un événement prévisible et récurrent, et il ne peut être invoqué comme un prétexte pour justifier une telle restriction des libertés. Cette mesure ne respecte ni la proportionnalité exigée par la loi, ni les droits fondamentaux garantis par la Constitution belge, la Convention européenne des droits de l’homme et la Convention internationale relative aux droits de l’enfant.
Plutôt que de prévenir les dangers liés aux feux d’artifice en interdisant ces derniers, cette ordonnance s’attaque à la liberté de circulation des jeunes, les empêchant de profiter d’un moment festif en famille ou entre amis. À 19h00, il est habituel et normal pour un jeune de moins de 16 ans de sortir seul pour se rendre chez des proches, participer à des festivités ou même effectuer des courses de dernière minute. Cette mesure nie cette réalité quotidienne et expose les mineurs à des arrestations administratives injustifiées.
Une stigmatisation inacceptable
Cette ordonnance cible particulièrement les jeunes issus des quartiers populaires, déjà souvent confrontés à des contrôles policiers excessifs. Elle renforce une logique de stigmatisation et de marginalisation qui considère ces jeunes comme des « troubles potentiels » simplement parce qu’ils sont présents dans l’espace public.
De plus, la communication autour de cette mesure est largement insuffisante. Une ordonnance affichée aux valves de la commune ne permet pas d’informer efficacement les habitants. Il est évident que de nombreuses familles et jeunes ne seront pas au courant de cette interdiction, ce qui entraînera des contrôles arbitraires et des sanctions injustifiées. Une arrestation, même temporaire, est toujours traumatisante pour un mineur et peut laisser des séquelles psychologiques durables.
Une mesure isolée et contestée
Il est frappant de constater que cette mesure est unique dans la Région bruxelloise. Les Bourgmestres de Saint-Gilles et de Forest, également membres du Parti Socialiste, ont refusé de prendre des mesures similaires, les jugeant inefficaces, inapplicables et injustes. Ils ont souligné qu’une telle interdiction ne ferait que déplacer les jeunes vers d’autres quartiers sans résoudre les tensions. Pendant ce temps, Fabrice Cumps agit seul, adoptant une logique sécuritaire qui semble plus proche des positions de la N-VA que des valeurs de solidarité et de justice sociale que son parti prétend défendre.
Un appel aux parents et aux citoyens d’Anderlecht
L’affaire sera examinée par le Conseil d’État lors d’une audience publique prévue le 30 décembre 2024 à 11h, dans la salle d’audience située rue de la Science 35, à 1040 Bruxelles.
Je lance un appel à tous les parents, citoyens et acteurs associatifs concernés : mobilisez-vous et venez assister à cette audience pour montrer votre opposition à cette mesure injuste. Nos enfants méritent mieux qu’une politique de répression aveugle. Ils méritent des lieux de sociabilisation, des infrastructures adaptées, des opportunités pour s’épanouir et participer activement à la vie de leur commune.
Nous devons refuser cette criminalisation de la jeunesse, qui détourne les ressources publiques des véritables priorités : l’éducation, le logement décent, les espaces pour les jeunes, et le dialogue social.
Cette requête devant le Conseil d’État est bien plus qu’une démarche juridique. C’est un acte de défense des libertés fondamentales, un refus de voir nos enfants et nos quartiers sacrifiés sur l’autel de politiques sécuritaires inefficaces. La sécurité de nos jeunes ne peut être garantie par des interdictions arbitraires ou des contrôles renforcés, mais par des investissements dans leur avenir.
Rejoignez-nous pour défendre une vision inclusive, juste et humaine d’Anderlecht, où chaque jeune a la possibilité de grandir et de s’épanouir sans être stigmatisé ni criminalisé.
Contact presse :
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