Nous, Bruxelles Panthères, tenons à exprimer notre profonde consternation et notre désaccord avec le contenu de l’article publié ce mercredi 23 août sur le site de la RTBF, sous le titre « Ath renforce les mesures de sécurité autour de sa ducasse ».[1]
Nous estimons nécessaire de rectifier certaines affirmations de cet article qui altère la réalité s’agissant de nos intentions et de nos actions en tant qu’organisation antiraciste politique engagée.
Nous tenons impérieusement à rappeler et à souligner ici que Bruxelles Panthères n’a jamais eu recours à la violence ni encouragé des actions qui en feraient usage. Cet article de Florence Dussart, qui ne nous a nullement sollicités, laisse insidieusement entendre que nous serions impliqués dans des incidents violents à Ath. Une allégation en totale contradiction avec nos valeurs, notre historique d’actions et la réalité. Nous rejetons fermement cette association implicite fallacieuse.
Nous contestons vigoureusement la liaison que l’article établit entre notre organisation antiraciste et les agissements de l’extrême droite. Depuis de nombreuses années, nous œuvrons avec détermination pour combattre la négrophobie, l’islamophobie, le racisme et les discriminations. Notre méthodologie repose sur des approches politiques et exclusivement pacifiques, axées sur la promotion du dialogue, de la compréhension mutuelle et de la recherche de la justice.
En 2019, Bruxelles Panthères a sollicité l’UNESCO[2] pour qu’elle exige le retrait des personnages négrophobes faisant partie de la Ducasse d’Ath. En cas de refus des organisateurs, notre lettre insistait sur la nécessité du retrait de la Ducasse de la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO (PCI).
En 2019, notre représentant, qui ne manifestait pas et était simplement présent, a été illégalement désigné persona non grata par le bourgmestre et expulsé manu militari de la ville d’Ath, tandis que les membres du groupuscule raciste « Nation » partageaient tranquillement leur propagande avec le public de la Ducasse dans les rues de la ville.
En 2020 et en 2021 la Ducasse n’a pas eu lieu à cause de la pandémie mondiale.
En 2022, Bruxelles Panthères a prolongé sa démarche en adressant une nouvelle lettre à l’UNESCO[3], pour l’informer de l’état du dossier de son point de vue et réitérer ses demandes.
En 2019, l’UNESCO n’a reçu qu’une seule lettre, la nôtre. En 2022, elle en a reçu une trentaine, dont 25 reprennent intégralement les arguments et exigences de Bruxelles Panthères.
En dépit des manœuvres dilatoires du bourgmestre d’Ath et des organisateurs, et malgré le silence des politiciens belges de toutes tendances et langues confondues, une décision capitale a été prise le 2 décembre 2022. Lors de la réunion du Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour le PCI à Rabat, au Maroc, Bruxelles Panthères a obtenu gain de cause à tous égards.
Ses organisateurs ayant décidé de maintenir ses personnages négrophobes, la Ducasse d’Ath a été retirée de la liste du PCI de l’UNESCO, séance tenante.
Bruxelles Panthères condamne fermement les incidents violents survenus à Ath, mais nous tenons à rappeler que la responsabilité de ces actes ne saurait nous être attribuée.
Nous sommes déterminés à lutter contre toutes les formes de racisme « by any means necessary, » en faisant référence à notre engagement à utiliser tous les moyens légaux et pacifiques à notre disposition pour défendre nos convictions et créer un changement positif dans la société.
Nous appelons à la clarté et à l’exactitude dans la couverture médiatique de nos actions et de nos intentions. Nous invitons également à un dialogue ouvert et constructif afin de dissiper tout malentendu et prévenir de futures inexactitudes. Bruxelles Panthères demeure fidèle à sa mission de lutter contre le racisme et les discriminations, et nous continuerons à œuvrer pour un avenir où la justice, le respect et l’égalité prévaudront.
Nous exprimons notre gratitude envers toutes les voix qui se sont élevées pour soutenir notre cause. Nous renouvelons notre engagement indéfectible à notre lutte contre le racisme sous toutes ses formes.
Solidairement,
Bruxelles Panthères
Contact presse : Mouhad Reghif, Porte-parole de Bruxelles Panthères : 0475 38 79 78
