Présentation de « Petit précis de l’islamophobie ordinaire »

Nadia Henni-Moulaï est journaliste et auteur. Elle vient de publier le Petit précis de l’islamophobie ordinaire.

J’avais envie de raconter ce que les gens de mon entourage vivaient en raison de leur appartenance réelle ou supposée à la communauté musulmane », explique Nadia Henni-Moulaï à FRANCE 24. « Il y a une véritable méconnaissance de l’islam en France. Pourtant, cela n’empêche pas certaines personnes d’avoir des choses à dire sur la religion, des choses parfois tout simplement bêtes et méchantes ». Au fil d’anecdotes bien réelles, qui font parfois froid dans le dos, Nadia Henni-Moulaï nous livre ici un ouvrage plein d’humour et de légèreté sur un sujet d’actualité ; un sujet pourtant difficile à aborder sans tomber dans la dramatisation ou la victimisation : celui de l’islamophobie.

Lire la suite

#HEADUP , la Dignité n’a pas de prix !

 

Le Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou.te.s vous convie à l’événement de lancement de la campagne

#HEADUP , la Dignité n’a pas de prix !

pour la constitution d’un fonds destiné à mener des actions en justice contre les discriminations faites aux femmes qui portent le foulard.

En partenariat avec les associations Justice and Democracy, Muslim Rangers, et l’Encre des Voilées.

Lire la suite

La France, complice diplomatique de Guantanamo

 

 

 

gitmo1_tortured

Tribune

Arnaud Mafille travaille pour Cage (précédemment appelé CagePrisoners), ONG établie il y a dix ans à la suite de l’ouverture de Guantanamo. « Notre travail consiste à souligner les lois et politiques adoptées depuis 2001 et qui à notre sens viole le principe du droit au procès équitable. » Il est titulaire d’un master en droit public, d’un master en droit international et est l’auteur du rapport « Djamel Beghal : British and French complicity in torture ». Il intervient régulièrement sur la BBC, Channel 4, Channel 5, ITV, The Guardian etc. Rue89

 

 

 

 

 

Il y a douze ans, la CIA transportait le premier détenu à Guantanamo. Plus d’une décennie plus tard, 155 hommes y demeurent détenus. Parmi eux, 77 ont été déclaré libérables depuis plusieurs années par les autorités américaines. Pour 45 autres, les Etats-Unis estiment ne pas avoir de preuves pour les faire comparaître devant la justice mais ont également décidé qu’ils devaient restés incarcérés indéfiniment.

D’emblée, la France ne semble pas avoir joué de rôle particulier dans cet épisode kafkaïen de l’histoire contemporaine. Pourtant, une analyse extensive des câbles publiés par WikiLeaks semble bel et bien montrer que les autorités françaises ont été les complices diplomatiques de leurs comparses US.

En 2005, l’ambassade américaine à Paris expliquait déjà ne s’attendre qu’à « peu de réactions officielles de la part du gouvernement français » puisque l’intérêt hexagonal pour Guantanamo s’était « largement limité à la présence de citoyens français » sur l’île.

 

Lire la suite

Guantanamo, « un crime international » qui dure depuis douze ans

12 années de détentions à Guantánamo : 12 années de double jeu

12 années de détentions à Guantánamo : 12 années de double jeuTandis que l’on entre dans la 13ème année de détentions à Guantánamo, le monde doit interpeller les Etats-Unis quant à leur insupportable mépris des normes internationales en matière de droits humains qu’ils rappellent pourtant si souvent aux autres pays.

La récente vague de transferts de détenus depuis Guantánamo (neuf en décembre 2013, suite à une grève de la faim très suivie sur la base pendant l’année) ne saurait occulter le fait que sous couvert de leur politique approximative de « lois de la guerre », les Etats-Unis n’ont toujours pas reconnu pleinement leurs obligations en matière de droits humains dans ce contexte, et les ont encore moins appliquées. Au lieu de cela, le régime de détention des Etats-Unis continue de porter préjudice aux fondements de la justice pénale, et reste un affront à la Déclaration universelle des droits de l’Homme et à d’autres instruments internationaux qui posent précisément les normes sur lesquelles les Etats-Unis s’appuient chaque année pour établir le bilan des autres pays en matière de droits humains.

Immobilisme et impunité

Douze ans après l’arrivée à Guantánamo des premiers détenus, sanglés dans des avions-cargos, plus de 150 hommes s’y trouvent toujours en détention, pour la plupart sans inculpation ni procès. Une poignée d’entre eux est en attente de jugement par une commission militaire, dans le cadre d’un système qui ne respecte pas les normes internationales relatives à l’équité des procès.

En parallèle, l’impunité qui perdure pour les crimes au regard du droit international commis par des agents américains contre des détenus de Guantánamo, actuels ou anciens, est une terrible injustice par laquelle les Etats-Unis se rendent coupables d’une grave violation de leurs obligations au regard du droit international, en matière de vérité, d’obligation de rendre des comptes, et de voies de recours.

Si un autre pays, quel qu’il soit, créait et entretenait un tel vide en matière de droits humains, les Etats-Unis le condamneraient très certainement. Au lieu de cela, année après année, ce camp de détention tristement célèbre continue d’exister, tandis que les Etats-Unis clament leur engagement pour le respect des droits humains.

Torture dans les « sites noirs »

Bien qu’ayant autorisé l’usage de la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants contre les détenus de Guantánamo et ailleurs, et que leur ayant refusé l’accès à une assistance juridique et aux tribunaux, l’administration Bush a critiqué d’autres pays pour ces mêmes pratiques. Dans la ligne de mire se trouvait, parmi d’autres, le gouvernement cubain, notamment pour des violations similaires commises à l’encontre de détenus, précisément dans le pays où les Etats-Unis géraient l’installation de Guantánamo.

Quatre des 14 hommes transférés en septembre 2006 sous la responsabilité de l’armée américaine à Guantánamo après des années de détention secrète aux mains de la CIA ont déclaré qu’ils avaient été détenus à Guantánamo en 2003 ou 2004. En d’autres termes, Guantánamo était l’un des « sites noirs » de la CIA où se trouvaient des détenus suite à leur disparition forcée.

L’administration Obama pourrait peut-être se targuer d’avoir mis un terme à la pratique de la torture et des disparitions forcées telles qu’elles ont été menées sous l’administration précédente et pourrait affirmer qu’une page est tournée. Les Etats-Unis n’appliquent pas à leurs propres agissements les normes qu’ils ont définies pour d’autres pays, notamment concernant des violations des droits humains passées commises par les Etats-Unis dans ce pays.

9 libérations en décembre 2013

Les libérations les plus récentes de Guantánamo concernent trois Chinois de l’ethnie ouïghoure, transférés en Slovaquie plus de cinq ans après qu’un juge fédéral a statué que leur détention était illégale au regard de la législation américaine.

Si l’initiative slovaque mérite certes d’être saluée, le Pentagone omet cependant de préciser que les trois détenus en question auraient pu être libérés immédiatement après la décision du tribunal fédéral en octobre 2008, si le gouvernement américain avait eu la volonté de les autoriser à rester aux Etats-Unis. Au lieu de cela, le pays autoproclamé champion en matière des droits humains a continué à attendre que d’autres pays agissent à sa place.

Le premier commandant de la prison de Guantánamo après le premier transfert de détenus le 11 janvier 2002, le général Michael Lehnert, a déclaré le mois dernier que Guantánamo était une prison qui « n’aurait jamais dû être ouverte ». Il a raison. Et si les Etats-Unis ont perdu la « bienveillance du monde » en mettant en place l’installation pénitentiaire de Guantánamo, comme le suggère Michael Lehnert, ils ne la regagneront certainement pas en jouant un double jeu en matière de droits humains.

POUR EN SAVOIR PLUS

Lire notre page : La lutte contre le terrorisme ne saurait justifier de graves violations des droits humains

 

manifestation AI Belgique 2013manifestation AI Belgique 2013

Source

A ce jour, il reste à Guantanamo 155 détenus.
Par Véronique Gaymard

C’était il y a douze ans jour pour jour, 11 janvier 2002. Le centre de détention de Guantanamo recevait alors le premier transfert de prisonniers de ce que les Etats-Unis avaient appelé la « guerre contre le terrorisme ». Près de 800 détenus de nationalités diverses sont passés par Guantanamo, tous accusés d’être des « ennemis combattants ». Dès son investiture en janvier 2009, le président Barack Obama avait promis de fermer le centre de détention. Mais à ce jour, il reste à Guantanamo 155 détenus. Parmi eux, 46 ne seraient ni jugeables ni libérables selon les autorités américaines.

 

Soixante-seize ont été déclarés libérables, mais n’ont toujours pas pu quitter le centre de détention.

Lire la suite

« Est-ce que tous les citoyens belges sont égaux devant la loi ? »

La justice belge va dire si l’Etat belge doit assister Ali Aarrass dans sa prison marocaine

Le tribunal de Bruxelles saisi en urgence par le Belgo-Marocain Ali Aarrass dira d’ici un mois si les Affaires étrangères belges ont raison de refuser une assistance consulaire au prisonnier.
« Est-ce que tous les citoyens belges sont égaux devant la loi ? » Cette question dont la réponse devrait couler sous le sens était, selon Me Christophe Marchand, au centre des débats qui ont eu lieu ce 10 janvier devant le tribunal de première instance de Bruxelles siégeant en référé.
En cause, une requête adressée aux Affaires étrangères belges par Ali Aarrass (et sa sœur Farida), ce Belgo-Marocain qui purge une peine de douze ans de prison au Maroc après avoir été condamné en 2011 puis en 2012 à Rabat pour terrorisme sur l’unique base d’aveux arrachés sous la torture (voir Le Soir du 9 janvier notamment).
La requête est simple : Aarrass, depuis sa prison de Salé, demande que la Belgique lui apporte une assistance consulaire. Ce qui lui est refusé malgré la persistance des mauvais traitements, harcèlement, isolement, pressions et autres privations auquel il est soumis de manière aléatoire.
Impossible ici d’entrer dans le détail des arguments juridiques forcément très techniques invoqués par les parties (1). On retiendra tout de même des débats une série de considérations.

Lire la suite

«Les femmes sont les principales victimes de la violence islamophobe»

MM-UNE_copie.jpg

Le sociologue Marwan Mohammed, co-auteur d’un ouvrage sur l’islamophobie, explique les mécanismes à l’œuvre dans la montée de ce racisme renouvelé. Un racisme dont seraient responsables les «élites» françaises, de gauche comme de droite. Entretien.


Les actes islamophobes sont en augmentation en France. Surtout depuis dix ans. Comment l’expliquer ? C’est justement l’objectif des sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat, qui viennent de publier un livre au sous-titre percutant: Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman ». Ou comment l’islamophobie est peu a peu devenue l’arme favorite d’un racisme, largement partagé, qui ne dit pas son nom.

Au départ, les deux chercheurs ne sont pas spécialistes en la matière. «Mais en 2011, on a été frappés d’un décalage: d’une part, la prégnance de l’islamophobie notamment dans les quartiers populaires, et d’autre part le silence du milieu académique sur la question», indique Marwan Mohammed, chargé de recherche au CNRS.

De passage hier sur Amiens pour une conférence à l’Espace Dewailly, Marwan Mohammed explique pour Le Télescope comment fonctionne la fabrique du «problème musulman». Entretien.

Lire la suite

Peut-on être islamophobe tout en se croyant antiraciste ?

par Ivan du Roy

 

Augmentation des agressions et des discriminations, amalgames toujours plus fréquents entre islam, intégrismes et terrorismes, loi interdisant certaines pratiques religieuses… L’islamophobie est bien une réalité en France. Pire : « Pour beaucoup de gens, l’islamophobie est justifiée comme un combat nécessaire », y compris à gauche, expliquent les sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat. Ils analysent la montée et les ressorts de cette islamophobie à la française, alors qu’ailleurs en Europe les mouvements antiracistes se mobilisent pour la combattre.

Lire la suite

« Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites…

Il y a travaillé de 1992 à 2001, avant de claquer la porte, échaudé par « la conduite despotique et l’affairisme ascensionnel » d’un certain Philippe Val. Depuis, Olivier Cyran observe de loin, hors les murs, l’évolution de Charlie Hebdo et sa grandissante obsession pour l’islam. Il revient sur cette longue dérive à l’occasion d’une tribune récemment publiée dans Le Monde, signée Charb et Fabrice Nicolino.

Cher Charb, cher Fabrice Nicolino,

Lire la suite