Nous sommes au mois de mai 1947, l’émir Abdelkrim El Khattabi est sur le chemin de son transfert d’exil, de la Réunion où il vient de passer plus de 20 ans, vers le sud de la France. Il a obtenu des autorités françaises la faveur de passer par la Maroc, afin d’y inhumer à Adjir dans le rif natal, les restes de sa mère. Partie avec lui en exil en 1926 comme 52 personnes de son entourage, elle est décédée peu de temps après leur arrivée, 16 ans plus tôt.
Il y a 50 ans mourait Abdelkrim El Khattabi, le Che Guevara maghrébin
A la mémoire du grand leader maghrébin Abdelkrim El Khattabi, unificateur des luttes maghrébines et fondateur de la lutte anticoloniale au vingtième siècle, à l’occasion du cinquantenaire de sa mort au Caire le 6 février 1963.
Par Hamadi Aouina*
Le 6 février 1963, Abdelkrim El Khattabi, décède au Caire, dans un exil «choisi», après avoir vécu embastillé par la puissance coloniale française durant 20 années, de 1927 à 1947, à l’Ile de la Réunion.
Guevara sur les pas du guerrier rifain
Lettre aux Nations civilisées !
Lettre aux Nations civilisées !
Le 6 septembre 1922,
Aux nations civilisées
Nous avons déjà adressé des communications aux ambassadeurs de certaines puissances à Tanger, en leur exprimant nos griefs à l’égard de l’Espagne et nous ignorons si notre correspondance vous est parvenue. Aujourd’hui, nous faisons appel encore une fois à vos sentiments humanitaires et nous vous demandons d’agir pour le bien-être de l’humanité entière indépendamment de toute religion ou de toute croyance. Il est temps que l’Europe, qui a proclamé au XXème siècle sa volonté de défendre la civilisation et d’élever l’humanité, fasse passer ces nobles principes du domaine de la théorie à celui de la pratique. Il est temps qu’elle se dresse pour défendre les humiliés contre les agresseurs et qu’elle défende, face aux puissants, les droits des faibles que leur sens traditionnel de la dignité ne peut mener, sans apport de secours extérieurs, qu’à une seule fin : l’autodestruction.