Les pauvres, entre mépris et dignité – Faire renaître les cultures populaire

Intervention de Jérémie Piolat, philosophe, le 25 juillet 2012. La communauté Emmaüs-Lescar-Pau et le journal d’analyse politique le Sarkophage ont co-organisé les 24 25 26 juillet 2012 le premier Forum mondial de la pauvreté sur le thème – Les pauvres, entre mépris et dignité – Faire renaître les cultures populaires –

Journée 1 – 24 juillet 2012

Gus Massiah – du Centre de recherche & d’information pour le développement au Forum social mondial Florian Rochat – ancien Directeur du Centre Europe Tiers Monde Nicolas Sersiron – Vice-Président du CADTM France Thomas Coutrot – Co-Président d’ATTAC France

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Journée 2 – 25 juillet 2012

Francine Mestrum – Chercheur Majid Rahnema – Diplomate, ancien ministre iranien Jérémie Piolat – Philosophe Claude Quemard – du CADTM Jean Rousseau – Président d’Emmaüs international

Forum organisé par Le Sarkophage,Paul Ariès et la Communauté Emmaüs Lescar-Pau, Germain SarhyPlus de photos

 

Journée 3 – 26 juillet 2012

Samir Amin – Président du Forum mondial des alternatives Germain Sarhy – Responsable de la Communauté Emmaüs Lescar-Pau Paul Ariès – Politologue, Directeur du Sarkophage
La Communauté Emmaus-Lescar-Pau
et
Le journal d’analyse politique le Sarkophage
ont co-organisé les 24 25 26 juillet 2012 le premier Forum mondial de la pauvreté
sur le thème« les pauvres, entre mépris et dignité – Faire renaître les cultures populaires ».
Pourquoi un forum mondial de la pauvreté ?

La France compte 8,2 millions de pauvres selon le seuil de pauvreté de l’INSEE soit 13 % de la population. Comment est-ce possible dans l’un des pays les plus riches de la planète ? Mais que veulent dire ces chiffres fondés sur un critère purement statistique ? Sont-ils suffisants ? Ne peut-on envisager la réflexion autrement, non pas seulement en termes monétaire, mais au regard des privations concrètes, des manquements concrets à des droits élémentaires de la personne : 7 % des ménages ne peuvent se chauffer convenablement, des millions sont mal logés, les inégalités d’accès aux soins et en terme d’espérance de vie augmentent entre riches et pauvres, etc. Des millions de familles subissent le mal-logement, la malnutrition, souffrent d’une pauvreté scolaire. Pauvres d’aujourd’hui mais aussi d’autrefois : est-on si éloigné dans la France du 21e siècle de cette idée du 19e siècle que les classes populaires constitueraient des classes dangereuses ?…. Pauvres d’ici mais aussi d’ailleurs : l’oubli des pauvres du Sud est-il si étranger à celui des pauvres qui habitent les pays du Nord. Partout la même invisibilité est savamment organisée. Quelles images les pauvres ont-ils d’eux mêmes ? Quelles représentations en donnent les médias ? A quoi les pauvres attribuent-ils leur détresse ? Jusqu’où pousse-t-on leur culpabilisation ? Pourquoi les pauvres votent-ils si peu ? Pourquoi votent-ils souvent contre leurs propres intérêts ? Mépris des pauvres ou dignité bien réelle même si elle est aujourd’hui bafouée ? Et si les pauvres n’étaient pas seulement dans la survie économique mais expérimentaient au quotidien d’autres façons de vivre, d’autres rapports à soi, d’autres rapports aux autres, d’autre rapport au monde ? Et si les pauvres au lieu d’être toujours définis négativement étaient aussi reconnus comme porteurs de valeurs fortes, comme constituant une chance pour l’humanité toute entière ? On veut bien croire à la dignité des pauvres africains, asiatiques ou amerindiens…mais on refuse d’admettre que les naufragés de nos pays riches ont aussi quelque chose à nous donner. Que reste-il aujourd’hui des cultures populaires ? Comment les faire renaitre ailleurs mais aussi ici ? Comment réaliser ce mariage des mouvements de solidarité avec les plus pauvres et des mouvements d’éducation populaire ? Comment créer ici et maintenant des alternatives ? Peut-on laisser croire que la France puisse réinsérer 8,2 millions de pauvres dans le cadre des modes de vie dominants ? Est-ce d’ailleurs souhaitable socialement, écologiquement, politiquement ? Que peuvent les politiques pour permettre de construire des laboratoires d’autres modes de vie ?

Germain Sarhy, Communauté Emmaüs Lescar-Pau

Paul Ariès, Directeur de la rédaction le Sarkophage

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