Caroline Fourest la « porte-parole de l’islamophobie de gauche »

Non à Caroline Fourest la « porte-parole de l’islamophobie de gauche » à la fête de l’Huma!

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Militants et intellectuels, une trentaine de personnalités lancent un appel contre l’invitation faîte à Caroline Fourest à la Fête de l’Huma le samedi 15 septembre 2012.

Quelle ne fut pas notre indignation et notre colère en apprenant la présence de l’essayiste sulfureuse Caroline Fourest, invitée par les communistes à la fête de l’Humanité pour débattre du thème « Comment faire face au FN ? ».

Depuis bientôt dix ans, C. Fourest mène une action continue pour promouvoir et légitimer des idées islamophobes et discriminatoires au sein de la gauche française. Cette stigmatisation systématique des musulmans a inspiré nombre de dirigeants politiques de droite et d’extrême-droite, dont Marine Le Pen.

De la loi interdisant le foulard dans les établissements scolaires publics (2004) à l’interdiction des « prières de rue » (2011) en passant par l’interdiction du port du « voile intégral » (2010), C. Fourest a systématiquement pris position en faveur de  mesures discriminatoires visant spécifiquement les musulmans.

Lasse de ses prises de positions discriminatoires, l’association antiraciste Les Indivisibles lui a décerné un « Ya bon award » pour avoir dénoncé des « associations qui demandent des gymnases […] réservés aux femmes, voilées, pour en plus lever des fonds pour le Hamas ». De son côté, Alain Gresh n’hésite pas à la qualifier de « porte-parole de l’islamophobie « de gauche » ».

La malhonnêteté intellectuelle caractérisée de C. Fourest et les libertés qu’elle prend avec la vérité ont conduit Pascal Boniface à la qualifier de « sérial-menteuse ».

Cette rhétorique discriminatoire et mensongère est intrinsèquement liée aux positions portées par le FN. La question des « prières de rue » a été mise en avant par C. Fourest dans le Monde avant d’être reprise par Marine Le Pen. L’islamophobie étant un thème porteur, la « droite classique » s’est finalement emparée de la question pour interdire aux seuls musulmans les dites « prières de rue ».

Inversement, Caroline Fourest n’hésite pas à reprendre le concept d’« Eurabia », forgé par Bat Ye’or, dansun article paru dans le Wall Street Journal.Cette théorie affirme que l’Europe serait en train d’être « absorbée » par le monde arabe, en raison de la trahison de ses « élites » ou à cause de l’immigration et dutaux de fécondité plus élevés desmusulmans européens. Ceux-ci deviendraient à terme majoritaires et dominants. A cette perspective, C. Fourest ajoute le « complot » ourdi par une « internationale islamiste » guidée par la volonté d’islamiser l’Europe. La théorie de l’Eurabia a inspiré Anders Behring Breivik, l’auteur des attentats de 2011 en Norvège, qui défend cette thèse dans son « manifeste politique ».

Ces positions islamophobes et les accointances qu’elles ont avec celles d’une partie de l’extrême-droite, rendent inadmissible la présence de Caroline Fourest à un débat visant à lutter contre le FN. Les responsables du PCF devraient savoir que l’on n’invite pas à débattre les personnes faisant le lit de ceux que l’on prétend combattre. Mais peut-être que le PCF n’a pas rompu avec un héritage colonial déterminant ses positions sur la question de l’islamophobie ?

Nous demandons aux organisateurs de la fête de l’Humanité de se ressaisir en revenant sur leur décision d’inviter C. Fourest qui n’a pas sa place dans une manifestation se voulant antiraciste.

Mogniss H. Abdallah, journaliste, Gamal Abina, Association pour la Mémoire Algérienne (AMAL), Nadjib Achour, historien, Nadine Acoury, juriste, Khalid Amajah, entrepreneur, Zahra Ali, sociologue, Mustapha Bahmane, traducteur, Zora Benali, militante associative, Farida Benmerabet, Collectif Pour le Droit et le Respect des Parents d’Élèves, Nadia Ben Othmane, juriste, Saïd Bouamama, sociologue, Redouane Bouchane, entrepreneur, Mourad Boudabbouz, entrepreneur et militant associatif, Naïma Bouteldja, journaliste, Abdelaziz Chaambi, président de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), Souhail Chichah, chercheur Université Libre de Bruxelles (ULB), Françoise Duthu,  ancienne députée au Parlement Européen (groupe Verts/ALE), Jamel El Hamri, enseignant, Youssef El Hassani, consultant en management, Nabil Ennasri, président du Collectif des Musulmans de France (CMF), Driss Ettazaoui, porte-parole Modem Eure (27), Nawel Gafsia, avocate, Youssef Girard, historien, Abdellatif Hedda, militant associatif, Horia Iboudraren, étudiante en droit, Rachid Id Yassine, sociologue anthropologue, Souad Khaldi, traductrice, Johara Lahssini, étudiante, Bader Lejmi, membre du PIR et des IndivisiblesFoued Medjabri,militant associatif, Mireille Rumeau, militante politique, El Yamine Settoul, sociologue, El Yamine Soum, auteur de « La France que nous voulons », Farid Taalba, militant politique, Pierre Tevanian, professeur de philosophie, Leila Touati, ingénieur, Abderrazzak Yacine, enseignant, Aida Youcef, chercheuse en économie sociale et solidaire, Sihem Zakia, consultante ressources humaines, Faudil Ziani, président de Bouge qui Bouge, association BarakaISM-France, Marwan Muhammad, porte parole du CCIF, Nordine Saïdi, porte-parole d’ ÉGALITÉ ( Bruxelles ).

PS :Dans une vidéo reprise par de nombreux sites d’extrême-droite, C. Fourest explique que des Français sont contraints de s’exiler au Québec en raison des « prières de rue » des musulmans. Le thème de la « colonisation » de la France par l’immigration et l’islam est ici exploité par C. Fourest :

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