#Répression #Plainte #Police
Soutien au Comité Zone Midi contre les violences policières.
Chez Bruxelles Panthères, nous savons ce que ça signifie d’être poursuivi pour avoir osé dénoncer l’injustice. L’histoire récente nous rappelle que les tentatives de criminalisation des luttes antiracistes et contre les violences policières ne sont pas des faits isolés, mais des stratégies systématiques d’intimidation, voire de persécution, pour faire taire celles et ceux qui réclament justice et dignité.

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Fin 2021, Mouhad Reghif est convoqué, interrogé par la police fédérale et inculpé suite à une plainte contre lui pour avoir écrit « j’emmerde tout ce qui est suprématie blanche », ce n’est qu’un des nombreux exemples de répression. Un an plus tard, fin 2022, il est convoqué par la brigade « déradicalisation » de la police de Bruxelles alors qu’aucune plainte n’est cette fois-ci déposée contre lui. Lors de son audition de 3 heures, il a dû répondre à 112 questions sans queue ni tête suite à des publications sur Facebook, une situation kafkaïenne, révélant l’acharnement du système judiciaire sur des propos antiracistes, tandis que les véritables violences restent impunies.
De son côté, Nordine Saidi a été convoqué par la police fédérale pour des publications dénonçant les violences policières. Ces convocations soulignent une réalité absurde et inquiétante : il semble nécessaire de rappeler aux policiers et aux institutions ce que signifient les termes meurtre, assassinat, racisme, négrophobie et suprématie blanche — des réalités qu’ils perpétuent tout en réclamant une définition juridique lorsqu’on les accuse.
Le Comité Zone Midi est aujourd’hui pris pour cible, accusé de « diffamation » et de « calomnie » pour avoir nommé ce qui est évident : le racisme institutionnalisé au sein de la police. En parlant d’un « contingent important de policiers néonazis » dans le commissariat de Démosthène, le Comité a posé des mots sur des faits largement documentés par des témoignages de policiers eux-mêmes, des rapports administratifs, et des enquêtes journalistiques. La plainte déposée par le Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS) s’inscrit dans une offensive politique visant à étouffer la critique et à intimider les militant·e·s, une manœuvre qui rappelle les pires dérives autoritaires.
La culture d’impunité qui gangrène la police belge est dénoncée depuis des années sans qu’aucune réforme sérieuse ne soit mise en place. Au contraire, les policiers impliqués dans des actes racistes sont souvent protégés, promus ou indemnisés, tandis que les dénonciateurs subissent harcèlement et poursuites. Il n’est pas surprenant que cette même culture fasse fuir les « bons policiers » et transforme la zone Midi en un symbole de la dérive sécuritaire et raciste.
En attaquant le Comité Zone Midi, c’est toute la lutte contre les violences policières et le racisme d’État qui est visée. Cette attaque ne concerne pas seulement un collectif ou une parole isolée, mais une volonté collective d’imposer le silence à celles et ceux qui s’élèvent contre l’oppression.
Nous affirmons notre solidarité sans condition avec le Comité Zone Midi. Nous appelons toutes et tous à se mobiliser pour ce combat qui est le nôtre. Aucune lutte n’est individuelle : lorsque l’État et ses instruments répressifs s’attaquent à un.e militant.e, c’est une attaque contre nous tous. La criminalisation des activistes, des familles de victimes et des collectifs antiracistes est une stratégie de maintien du statu quo que nous devons refuser ensemble, avec force et détermination.
Nous avons un seul adversaire : le racisme d’État, dont la police est l’outil central et essentiel. C’est à ce système que nous nous attaquons. Nous invitons chacun.e à manifester son soutien au Comité Zone Midi. Contribuez aux frais de justice, participez aux événements à venir, faites entendre votre voix sur les réseaux sociaux et dans la rue. Ensemble, nous transformerons la répression en résistance et la criminalisation en une exigence renouvelée de justice et de dignité.
S’attaquer à l’un·e d’entre nous, c’est s’attaquer à nous toutes et tous.
Bruxelles Panthères