Rencontre autour des violences racistes et d’Etat au Mexique et en Belgique

A l’occasion de la venue en Belgique de la délégation des zapatistes de l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale) et du CNI (Congrès Nationale Indigène).

Dans le cadre de sa participation au réseau d’accueil des zapatistes (RAZB), Bruxelles Panthères organise une rencontre avec une délégation zapatiste venue du Chiapas insurgé, dans le sud du Mexique

 Vendredi  29 octobre 2021

Accueil dès 18h30.
Début à 19:00 – 22:00
 Occupation KBC, Avenue du Port 12, 1080 Molenbeek

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TRIBUNE : Qui a intérêt à laisser croire que les antiracistes sont antisémites ?

La persistance de l’antisémitisme en France renforcée ces dernières années par un climat social et politique délétère où le racisme est employé par l’État comme un outil de division, se traduit par la banalisation des discours racistes islamophobes d’abord, mais aussi antisémites tenus notamment par des membres du gouvernement : réhabilitation de Maurras, voire de Pétain, affirmation que les rayons hallal et cacher des supermarchés sont contraire à « l’esprit républicain » par un ministre ancien membre de l’action Française qui décrit les juifs ainsi et sans aucune réserve dans un livre intitulé « Le séparatisme islamiste » : « Napoléon [….] s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaine de milliers de Juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations. »

Des années de discours islamophobes ont fini par libérer la parole raciste, dans toutes ses dimensions, et logiquement permettent de retourner la parole célèbre de Fanon : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous ».

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« Émotions, gestes et images »  « Emociones, gestos e imágenes »

En ce funeste mois de mai, alors que les peuples de Palestine et de Colombie étaient massacrés pour la énième fois, deux images ont fait le tour du monde. Le premier était celui de Marino Hinestroza, milieu de terrain du club brésilien Palmeiras, tenant un T-shirt avec l’inscription : « SOS Colombie » en référence au silence honteux des institutions internationales face à la répression sanglante subie sur le sol colombien. Produit de l’académie de jeunesse América de Cali, Hinestroza, de haute taille et au regard défiant, était à l’époque une métaphore de la longue résistance du peuple afro-colombien. La deuxième image était celle de Riyad Mahrez brandissant le drapeau palestinien pour célébrer le titre de la Premier League. Capitaine de l’équipe nationale algérienne, le geste de Mahrez a concentré en cet instant l’admiration que la lutte anticoloniale du peuple palestinien a éveillée – et continue d’éveiller. Les deux images sont porteuses d’expressions collectives d’émotions.

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Un nouveau Bandung pour affronter la crise actuelle

Ce texte a été initialement publié dans le bulletin de recherche du ASN de décembre 2020/janvier 2021, que vous pouvez retrouver ici.

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Pourquoi les penseurs décoloniaux sont-ils accusés d’antisémitisme ?

Parce que nous avons dissocié l’antisémitisme de la colonialité de la race – ce dont les défenseurs d’Israël se réjouissent en coulisses.

Publié le 9 février 2021 sur vashtimedia.com

Traduction par Sylvie Tout Court

Dans Peau noire, masques blancs (1952), Frantz Fanon – figure majeure du combat anticolonial, psychiatre et philosophe – écrivait au sujet de la condition noire sous régime colonial : « Car le Noir n’a plus à être noir, mais à l’être en face du Blanc. Certains se mettront en tête de nous rappeler que la situation est à double sens. Nous répondons que c’est faux. Le Noir n’a pas de résistance ontologique aux yeux du Blanc ».

Cette description me renvoie à mon ressenti en tant que Juive établie dans le Nord global, dans ce monde qui a vu passer l’Holocauste et la Nakba. Ce n’est pas que les Juifs (et en particulier les Juifs blancs, occidentaux), comme les Africains colonisés, se voient dénier la permission de se définir eux-mêmes de façon indépendante. C’est plutôt que, tout comme le Blanc a besoin du Noir pour se définir, le Juif doit être défini aux yeux des autres.

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Impérialisme et lutte de classes dans le monde arabe

Traduit depuis l’anglais, avec l’aimable autorisation de Monthly Review. Vous pouvez retrouver la version originale ici.

À propos de : Ali Kadri, Arab Development Denied (Londres : Anthem, 2014).

Dans le monde arabe sans doute plus que partout ailleurs, la violence fait disparaître l’horizon. Les guerres impérialistes ont démoli l’État libyen et réduit la Syrie à l’état de charnier. Le Yémen, le pays le plus pauvre de la région, a servi de stand de tir aux drones étatsuniens avant que l’Arabie Saoudite, le satrape régional en chef des États-Unis, ne l’attaque, le faisant ainsi sombrer dans la famine. L’Irak frémit sous les voitures piégées de l’État islamique après des décennies de guerres et de sanctions. Quant à la Palestine, elle continue de saigner et de résister sous le poids du colonialisme israélien.

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A propos de Miss Provence et de l’antisémitisme (le vrai)

L’anti-tatarisme des Palestiniens (et des banlieues) n’existe pas

A propos de Miss Provence et de l’antisémitisme (le vrai)

Par Houria Bouteldja

 

Imaginons :

La Palestine n’a pas été colonisée par des populations se réclamant du judaïsme mais par des Tatars qui se réclament (pourquoi pas ?) du tatarisme.

Ce n’est pas Herzl qui écrit « l’Etat des Juifs » en 1896 mais un Tatar.

Les participants au premier congrès sioniste à Bâle qui a lieu en 1897 ne sont pas des Juifs mais des Tatars

La déclaration Balfour écrite par le Ministre des affaires étrangères anglais, le 2 novembre 1917, n’est pas adressée à Lionel Walter Rothschild en tant que principal financier du mouvement sioniste mais à un Tatar.

Les premiers colons, plus connus sous le nom des « amants de sions » (1880), ne sont pas Juifs mais Tatars.

Les premiers mouvements de colonisation de masse après 1905 ? Des Tatars !

Enfin, la dernière grande vague de colons qui déferle après le génocide nazi (après avoir été interdite d’entrée aux Etats-Unis) n’est pas juive mais tatare.

Bref, si le sionisme avait en théorie et en pratique, été, porté et réalisé par des Tatars, les Palestiniens auraient probablement développé une forme d’anti tatarisme que feu Maxime Rodinson aurait appelé un « racisme de guerre » ou Albert Memmi un « racisme édenté» (« édenté » ne signifiant pas « inoffensif » car ce « racisme » peut blesser ou même tuer mais pas avec les moyens et la logistique fournis par un Etat). « Racisme » que les Français, oublieux, connaissent bien, eux qui avaient affublé l’ennemi allemand des injures aussi sympathiques que « Boches », « Chleuhs », « Frisés »…

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« La lutte contre l’antisémitisme échouera si l’on en fait une arme pour pratiquer le racisme »

Le philosophe, historien, politologue et penseur post-colonialiste camerounais a été la cible d’une intense controverse en Allemagne. La raison ? Il lui est reproché d’avoir dressé un parallèle entre l’apartheid en Afrique du Sud et la situation des Palestiniens
Une caricature contre l’apartheid et le racisme placée sur une barrière de sécurité, lors d’une manifestation devant l’ambassade israélienne, à Buenos Aires (Argentine), le 12 septembre 2017 (AFP)
Une caricature contre l’apartheid et le racisme placée sur une barrière de sécurité, lors d’une manifestation devant l’ambassade israélienne, à Buenos Aires (Argentine), le 12 septembre 2017 (AFP)
Par Hassina Mechaï
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PARIS, France

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