Souffrance Indigène, Blanche compassion

EVERY WHITEY LOVES LOJKINE
Souffrance Indigène, Blanche compassion

Ces dernières semaines, le dernier film de Boris Lojkine, « L’Histoire de Souleymane », a suscité bien des éloges. Le spectateur accompagne le quotidien éreintant de Souleymane, un jeune Guinéen sans papiers vivant à Paris : il livre des repas à vélo, prépare un entretien crucial avec l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides), maintient difficilement le contact avec sa mère et son amoureuse restées en Guinée. Il partage également de très rares et brefs moments de complicité avec d’autres livreurs sans papiers.

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Les premiers bilans de la nuit du Nouvel An à Anderlecht mettent en lumière l’inefficacité flagrante de l’ordonnance du Bourgmestre Fabrice Cumps

Les premiers bilans de la nuit du Nouvel An à Anderlecht mettent en lumière l’inefficacité flagrante de l’ordonnance du Bourgmestre Fabrice Cumps interdisant aux jeunes de moins de 16 ans de circuler sans accompagnement parental. Si aucune arrestation n’a été effectuée, le Bourgmestre qualifie pourtant la mesure d’« utile sur le plan symbolique ».

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Le non-alignement que nous défendons est une une posture de refus radical

Par Nordine Saidi
Publié le 16 novembre 2024

Du 27 au 29 septembre 2024 se tenait à Montréal la quatrième Conférence Bandung du Nord sous la thématique « Pour une Internationale décoloniale, les subalternes du Nord parlent ! ». S’inscrivant dans l’esprit de la Conférence de Bandung de 1955, lorsqu’un groupe de pays nouvellement souverains ressent le besoin d’accélérer le processus d’indépendance des colonies restantes, l’événement a pour but d’organiser à l’internationational les mouvements décoloniaux dans les pays du Nord global. Nous publions ici l’intervention de Nordine Saïdi dans le panel  intitulé « Quel sens donner au non alignement dans un Bandung du Nord ».

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On ne dit pas « Notre-Dame », on dit « Leur-Dame » Patrimoines de l’humanité et impérialisme

En début d’automne, l’aviation israélienne dévastait un souk vieux de 400 ans dans la ville de Nabatiyé dont l’histoire remonte aux ères ottomane et mamelouke. Qui l’a su ?

Un peu plus tard, vers novembre, des frappes israéliennes ont détruit un mur entier de la citadelle de Toron, une forteresse bâtie au XIIème siècle au temps des croisés dans le sud Liban. Etonnant. Même la mémoire chrétienne n’est pas épargnée. La chrétienté arabe plus exactement dont on prétend se soucier quand elle est supposée menacée par les hordes musulmanes environnantes mais jamais quand elle l’est, de fait, par les Européens. En effet, combien d’églises, de monastères, de vitraux ont été détruits en Irak, Syrie, Palestine, Liban par les expéditions punitives américaines, israéliennes mais aussi françaises ? Qui a pleuré l’église de Saint Porphyre à Gaza détruite en 2023 par une frappe israélienne ? Qui a pleuré la destruction de la grande mosquée de Gaza, construite à partir d’une église du temps des croisés, elle-même construite sur un lieu saint proto chrétien, faisant de ce site un lieu d’une intense densité spirituelle au moins deux fois millénaire, puisque sous l’islam, le christianisme croisé, sous le christianisme croisé, le christianisme originel, et sous le christianisme originel, les traces d’un temple d’une religion antique. Tout cela sur le site d’un Gaza, uniquement assimilé à une terre de dévastation, jamais à une terre d’histoire.

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Soudan et Palestine : ce que la convergence des luttes nous apprend de la politique, des médias et des organisations

« Nous abandonnons la Palestine dès lors que nous ne saisissons pas les conséquences de l’isolement qui nous est imposé par le système capitaliste financier mondial et tribal du mouvement sioniste, lui-même étant le résultat de notre appropriation du langage de ce système sans créer et développer un langage qui nous soit propre, et qui nous permette d’affronter nos ennemis locaux et internationaux. »

Khadija Safwat, autrice et chercheuse soudanaise, 2016

Au cours des mois qui ont suivi le 7 octobre 2023, on a assisté à une profonde prise de conscience à l’échelle mondiale des souffrances endurées par le peuple palestinien. Cette évolution a été rendue possible notamment grâce aux réseaux sociaux, qui diffusent des informations qui n’étaient jusqu’alors pas relayées par les médias traditionnels, particulièrement dans les pays du Nord. En conséquence, des manifestations de soutien à la Palestine ont eu lieu dans le monde entier, accompagnées de débats et d’échanges sur internet et ailleurs, au cours desquels un soutien sans précédent a été exprimé en faveur de la cause palestinienne.

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#Magdebourg : une hiérarchie sécuritaire au service de l’ordre colonial

L’attentat de Magdebourg met en lumière une constante : l’extrême droite agit librement jusqu’à ce qu’elle franchisse une ligne rouge définie par l’État.Tant que ses membres ne s’attaquent pas directement aux intérêts de ce dernier ou qu’ils n’invoquent pas « Allah » pour justifier leurs actes, leur violence est tolérée, minimisée, et souvent invisibilisée. Cela révèle une vérité crue : dans les démocraties occidentales, le seul « danger légitime » est celui qui peut être rattaché à l’islam.

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« On savait pas » ou « On n’avait pas vu »

Depuis toujours, cette rengaine du « On savait pas » ou « On n’avait pas vu » autour du judeocide commis par les Nazi en Europe me dégoûte. En Allemagne, en France, en Belgique, ces excuses, ces faux aveux d’ignorance, servent de boucliers à la complicité. Mais aujourd’hui, je comprends mieux. Pas grâce à des livres ou à des musées, mais en regardant le présent, en vivant la montée de l’islamophobie, du suprématisme blanc et de l’extrême droite. Ce n’est pas qu’on ne sait pas, c’est qu’on choisit de détourner les yeux. Oui, on peut exterminer une population entière sous les regards du monde entier, et après, ces mêmes regards oseront dire qu’ils « n’avaient pas vu ».

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À propos des exclusions illégales d’élèves « difficiles » : la face cachée d’un racisme d’Etat, négrophobe et islamophobe

À propos des exclusions illégales d’élèves « difficiles » : la face cachée d’un racisme d’Etat, négrophobe et islamophobe

L’article de La Libre Belgique du 16 décembre 2024 met en lumière une réalité aussi inquiétante qu’inacceptable : pour la deuxième année consécutive, des écoles belges continuent d’exclure illégalement des élèves dits « difficiles ». Le terme est vague, édulcoré, presque innocent. Mais derrière cette expression, il y a des enfants. Et il y a surtout un système scolaire qui, sous couvert de neutralité, perpétue des logiques d’exclusion profondément racistes, #Négrophobe et #Islamophobe.

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Entretien avec Alana Lentin

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Frontex célèbre 20 ans de violations des droits en toute impunité

L’agence européenne de garde-côtes et garde-frontières a 20 ans ce 26 octobre 2024 [1]. Un bien triste anniversaire que celui d’une agence largement mise en cause depuis des décennies dans des violations des droits directes ou indirectes des personnes en migration [2]. Une agence qui a pour objectif de « protéger » les frontières européennes au mépris de la vie et de la sécurité des personnes qui tentent de les franchir. Une agence qui est le symbole d’un régime frontalier mortifère et l’étendard de politiques migratoires répressives et ultrasécuritaires, qui ont largement démontré leurs conséquences dramatiques.

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