Le nu, étendard sexiste des valeurs occidentales

André Gunthert 9 février 2015 – Une très sage photo de nu en noir et blanc peut-elle encore attirer l’attention de la presse? En décembre dernier, l’opération de com de Kim Kardashian exposant son postérieur, photographié par Jean-Paul Goude en Une du magazine Paper, n’avait suscité qu’un soupir de lassitude des journaux sérieux, prompts à … Lire la suite

Violence policière raciste au Portugal

Violence policière raciste au Portugal – 8 Février 2015 Le 5 Février 2015, en début d’après-midi – selon les informations relayées par l’observatoire du contrôle et de la répression(1) au Portugal, par le site internet esquerda.net(2) et par plusieurs reportages(3) – une patrouille spéciale (SIR – Serviço de Intervenção Rápida) de la police de Alfragide … Lire la suite

Le juge et la guêpe

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Le juge et la guêpe
EUROPÉEN ET INTERNATIONAL | Pénal
PÉNAL | Criminalité organisée et terrorisme | Jugement
Maître Eolas

Un jour que l’auteur de ces lignes était, du fait du hasard des comparutions immédiates, dans le prétoire d’une des chambres parisiennes spécialisées dans ce contentieux pénal de l’urgence, son oreille a été attirée par une des préventions notifiées à un jeune homme dans le box, du fait du caractère jusque-là inhabituel de cet intitulé. En effet, outre le diptyque traditionnel outrage-rébellion, s’ajoutait une « apologie du terrorisme ».

Moins d’une semaine après les assassinats à Charlie Hebdo et la prise d’otage sanglante de l’hypercacher de la porte de Vincennes, ces mots ne sont pas prononcés à la légère. Sur les bancs de la défense, on se regarde, surpris, incrédules pour certains : que fait donc un délit de presse en « compa » ? Les lecteurs assidus de Dalloz actualité renseignent leurs confrères : depuis la loi antiterroriste n° 2014-1353 du 13 novembre 2014, l’apologie du terrorisme est devenue un délit de droit commun. Le but du législateur était de faciliter la poursuite des sites internet jihadistes se livrant au recrutement. Plus de condition de publicité (qui devient une circonstance aggravante), plus de régime des délits de presse, plus de prescription abrégée et, surtout, la comparution immédiate est possible. Et les avocats présents ne le savent pas encore mais elle va être généreusement employée, quitte à être dévoyée.

Le prévenu est un jeune homme de 21 ans, sans casier judiciaire. Il a été contrôlé sur une suspicion de tentative de vol de voiture (qualification abandonnée en cours de route par le parquet, faute du moindre élément probant). Le contrôle se passe mal, le jeune homme est ivre et prend mal d’être contrôlé. Les policiers se saisissent de lui pour le maîtriser, il se débat, ce qui constitue une rébellion même s’il n’avait rien à se reprocher, et voilà comment on devient délinquant. Il est plaqué au sol, menotté, explique au tribunal que les policiers lui font très mal, il leur crie d’arrêter, ils n’en ont cure, et la colère explose sous l’effet cumulé de l’alcool, de la douleur, et de l’impuissance. Il agonit d’injures les policiers en des termes les invitant à commettre l’inceste sur leur mère et imputant à celle-ci une activité professionnelle de pierreuse. Mais dans le flot des paroles se trouvent les mots fatals : « Vous allez voir les jihadistes, ils vont vous mettre une balle dans la tête, voyez les dégâts qu’il a faits, mon cousin Coulibaly, il n’a pas flingué assez de mecs comme vous ».

Le jeune homme conteste avoir tenu ces propos et est un peu piteux et mal en point, après une méchante cuite et deux jours en garde à vue. Et tout de suite, on comprend que ça va très mal se passer, et que les dés sont pipés d’entrée. La présidente, en temps ordinaire déjà irascible, est déchaînée et oublie toute mesure dans son ton et ses questions. Ah, il nie les propos ? Pourtant, ils figurent dans le procès-verbal d’interpellation, rédigé par des agents assermentés, ils font foi et prouvent le délit, dit-elle, à complet rebours de ce que dit le code de procédure pénale1. Donc les policiers sont des menteurs, demande encore la présidente, empruntant à présent à la mauvaise éristique ces questions où le prévenu n’a que le choix entre se reconnaître coupable ou accuser les policiers de dénonciation calomnieuse.

Le procureur, avocat de la société et porte-parole de la loi, va sans doute calmer les choses, rappelant que ce ne sont que des mots et que le peuple vient de rappeler son attachement à la liberté de dire ou dessiner n’importe quoi ? Perdu. À l’entendre, il requiert contre les terroristes que la mort a fait échapper à sa compétence. Le pochtron ivre d’alcool et de douleur, écrasé par des policiers devant peser deux fois son poids devient un soutien froid et calculé du terrorisme et attaque tous les fondements de la République par ses paroles. Il demande 16 mois, dont 8 fermes avec maintien en détention, malgré l’absence de casier. Et il les obtiendra, les efforts de l’avocat de la défense restant vains, la présidente ayant ostensiblement croisé les bras, posé son stylo pour bien montrer qu’elle ne notait aucun des arguments soulevés et n’a pas levé les yeux de son bureau. Et les jours suivants vont montrer que ce n’est pas une affaire tombée devant le mauvais juge. En deux semaines, 150 procédures vont être lancées (Libération, 19 janv. 2015) alors qu’en 20 ans, seules 20 condamnations avaient été prononcées pour ce délit, d’après les chiffres de la Chancellerie. Et, presque à chaque fois, ça cogne : jusqu’à deux ans ferme avec maintien en détention à Marseille sur cette seule prévention. Car quelques tribunaux semblent avoir résisté, prononçant des relaxes (Montpellier, Saint-Malo) ou des peines légères assorties du sursis.

L’accablement ne peut que saisir l’avocat, le citoyen et tout simplement l’homme de raison. Qu’est-ce qui nous arrive ? Qu’arrive-t-il à notre justice, celle rendue au nom du peuple français, ce peuple qui a manifesté comme jamais dans son histoire son attachement à la liberté et son refus de se laisser gouverner par la peur, provoquant l’admiration du monde entier ?

Car qui peut croire que ces affaires aient un quelconque lien avec le terrorisme ? Que ces peines démesurées et sans aucun sens vont faire reculer d’un yoctomètre le terrorisme ? Pas même les juges qui les prononcent. C’est une justice de défoulement, une justice de frustration, aussi rationnelle que nous quand nous frappons le meuble sur le pied duquel, mal réveillés, nous avons cogné notre petit orteil.

Le terrorisme lance un défi à nos sociétés démocratiques qu’il déteste fondamentalement. Et ne pas se confronter par la raison à ce défi nous condamne à le perdre. Ainsi, le terrorisme ne menace pas l’existence de notre pays. Jamais le terrorisme n’a réussi à détruire un pays. Jamais il n’a réussi à détruire un de ses ennemis. Voyez combien le terrorisme a tué en 20 ans. Comparez à d’autres causes, aux accidents de la route, à la grippe, ou même à la foudre.

Le terrorisme est pour le corps social comme une piqûre de guêpe. C’est douloureux, l’auteur de ces lignes en sait quelque chose. Cela arrache un cri de douleur, parfois des larmes. Mais ce n’est jamais mortel. Ce qui peut provoquer la mort, c’est la réaction excessive du corps face à cette agression. C’est le choc anaphylactique, le système immunitaire du corps qui en, sur-réagissant, finit par se détruire lui-même. C’est cette image qu’évoque pour moi cette pluie de condamnations. Un choc anaphylactique judiciaire. L’exécutif, qui, pour des raisons politiques, a besoin de montrer qu’il réagit, sous peine de s’exposer à l’accusation de laxisme, a donné des consignes de fermeté par une circulaire du 12 janvier 2015. L’autorité judiciaire, les juges, dont l’une des fonctions, et pas la moindre, est d’arrêter le bras de l’État et qui devraient s’assurer que ces consignes soient exécutées avec la mesure qu’impose la gravité réelle des faits, faillissent à leur mission en accompagnant cet excès dans la répression qui frappe à côté des véritables coupables. Nous envoyons en prison des mois, voire des années, des gens pour des mots qu’ils ont prononcés. Des mots stupides. Des mots bêtes. Des mots méchants. Mais des mots. Des mots qui ne méritaient guère plus qu’un haussement d’épaules méprisant.

Et comble de la sottise, rappelons que les trois assassins auteurs de ces méprisables attentats n’ont jamais fait publiquement l’apologie du terrorisme mais se sont radicalisés en prison. Et où envoyons-nous les auteurs de ces mots ? Qui les y accueillera à bras ouverts, pour leur expliquer qu’ils sont en fait des héros et que décidément la France n’est pas leur pays car elle hait l’Islam ?

Non seulement cette répression absurde est inutile, mais elle est dangereuse. C’est une défaite de la Raison. Et nous ne pouvons pas nous le permettre.

1 C. pr. pén., art. 430 : « Sauf dans le cas où la loi en dispose autrement (et ce n’est pas le cas en la matière, nda), les procès-verbaux et les rapports constatant les délits ne valent qu’à titre de simples renseignements ».

le 28 Janvier 2015

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Pour la liberté égalitaire de s’exprimer, de contester et de dénoncer le racisme d’état, l’islamophobie, la négrophobie.

« Le mensonge prend toujours l’ascenseur. La vérité, quant à elle, emprunte l’escalier et finit toujours par arriver. » Proverbe kinois.

Pour la liberté égalitaire de s’exprimer, de contester et de dénoncer le racisme d’état, l’islamophobie, la négrophobie.

Dimanche 18 janvier à 13h00 au Pianofabriek, rue du Fort à 1060 Bruxelles.

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Outre les silences de l’école sur l’histoire, reflétant un récit national faisant l’impasse sur les apports de la colonisation, et donc du Congo, doit-on voir dans le refus de reconnaître la parole des Belges d’origine immigré, une continuité avec la politique coloniale dont les logiques ségrégatives refusèrent de penser l’intégration des indigènes dans l’espace social, économique et culturel ?

Contre l’offensive médiatique libérale de grande ampleur visant par la manifestation du 11 janvier à nous détourner des véritables responsabilités et à absoudre la violence des politiques menées par les pays occidentaux.

Pour la liberté égalitaire de s’exprimer, de contester et de dénoncer le racisme d’état, l’islamophobie, la négrophobie.

Maintenant que le temps de « l’émotion » est passé, il est plus que temps de regarder devant nous.
Comment analyser les mouvements massifs qui ont eu lieu, et surtout comment construire notre intervention dans les semaines et mois qui viennent ?

De nombreuses questions seront abordées :

• Quid des responsabilités du drame parisien ? (gouvernements occidentaux, école, médias, prisons…)
• Qui est « Charlie » ? Différentes interprétations des manifestations du 11 janvier ?
• Liberté d’expression ? Pour qui ? Qui en est privé ?
• Comment inciter à dépasser le stade de l’émotion pour passer à la nécessaire réflexion et à l’action concrète de défense des droits fondamentaux ?
• Les musulman.e.s de France, de Belgique (et d’ailleurs en Europe) principales victimes des actes commis par des terroristes se réclamant de l’Islam (multiplication dramatique des actes visant les lieux de culte musulman, etc…). Les événements parisiens vont-ils constituer un frein pour celles et ceux qui luttent légitimement contre l’islamophobie ? Quels sont ces freins ? Comment les dépasser ? …

• L’invisibilité voire la négation de la négrophobie en sociétés occidentales et comment lutter/s’émanciper contre ce phénomène, susceptible d’être réactivé à partir d’amalgames faits entre l’origine africaine du terroriste Amedy Coulibaly et celle de citoyens français et belges d’apparence négro-africaine ?

Il s’agira ce dimanche de se réunir (discussion interactive intervenants – public) pour aborder ensemble ces questions et réfléchir aux perspectives d’avenir et d’articulation de ces luttes légitimes que nous menons contre toutes les formes de racisme et de discrimination.

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Patrice Lumumba fascine le XXIe siècle

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17 Janvier 2014. Voilà donc 53 ans qu’un jeune homme de 35 ans du nom de Patrice Lumumba fut sauvagement assassiné au Congo Belge (actuel République Démocratique du Congo). Ce jeune, c’est mon grand-père: Patrice Emery Lumumba. 1er Premier Ministre de l’Histoire du Congo « Libre » et membre éminent du panthéon des personnalités historiques aux côtés du Sud-Africain Nelson Mandela ou du Ghanéen Kwamé Nkrumah. Bien que le complot international soit avéré dans cette époque de Guerre Froide, les circonstances de la conspiration demeurent encore troubles.

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Solidariteit met het Griekse volk / Solidarité avec le peuple grec:

Manifestatie voor steun aan het Griekse volk.Afspraak morgen, zaterdag 17/1, om 14u in Brussel aan het Madouplein. Oproep: Juncker, Tusk, Michel, Samaras: wij verwerpen uw besparingsbeleid! In België zijn we volop gewikkeld in de strijd tegen de neoliberale regering Michel. Maar het laat ons ook niet onberoerd dat er chantage en terreur uitgeoefend wordt door … Lire la suite

Deux conceptions de l’antiracisme : le paternalisme ou la révolte ?

Deux conceptions de l’antiracisme : le paternalisme ou la révolte ?
Par Saïd Bouamama

La performance de l’artiste sud-africain Brett Bailley intitulée Exhibit B est l’objet depuis plusieurs semaines d’une forte polémique. Une œuvre présentée par l’artiste et ses soutiens comme « antiraciste » est condamnée comme « racisme déguisé » par plusieurs associations et les milliers de signataires de la pétition réclamant la déprogrammation du spectacle. Les défenseurs du spectacle argumentent en termes de « liberté d’expression artistique » et de « quiproquo » sur le message. Ses opposants dénoncent une « chosification des victimes » ne pouvant que reproduire, même involontairement, les représentations sociales racistes. Les défenseurs dénoncent même « un procès d’intention à l’artiste au motif qu’il est blanc ». Loin d’être selon nous un simple quiproquo et encore moins un procès d’intention, la polémique est un analyseur des contradictions du mouvement se réclamant de l’antiracisme.

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JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE L’ISLAMOPHOBIE –

JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE L’ISLAMOPHOBIE – 14 décembre 2014 à Bruxelles. Vidéo : Panel international animé par Nadia Fadil (1*) et composé de Myriam Aouragh (2) pour les Pays-Bas et l’Angleterre, Houria Bouteldja (3) pour la France, Julie Pascoet (4) pour la Belgique et de Thomas Deltombe (5) pour la France. (*voir notes en bas de … Lire la suite

Les prisonniers politique « indigènes » en Occident

Il sont cinq. Cinq comme les cinq doigts d’une main qui se referme en un poing de colère et de résistance. Le premier, un journaliste écrivain afro-américain, militant des Black Panthers condamné à mort dans un premier temps, est détenu à perpétuité depuis1982. Le second, incarcéré depuis 1976, condamné à deux fois la perpétuité, est … Lire la suite

«De nouvelles formes de lutte se développent contre l’islamophobie»

12 décembre 2014 | Par Carine Fouteau – Mediapart.fr À l’occasion de la « journée internationale contre l’islamophobie » organisée samedi à l’université Paris-8 Saint-Denis, Mediapart s’est entretenu avec la sociologue Houda Asal pour comprendre les ressorts du racisme antimusulman et décrire les formes de mobilisation qui se développent. Alors que le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve vient d’annoncer son intention … Lire la suite