Un 11 septembre peut en cacher un autre

Le 11 septembre 1973, Salvador Allende, président démocratiquement élu de la République chilienne, fut assiégé dans son propre palais, la Moneda, au coeur de Santiago. Les putschistes étaient des militaires qui lui avaient juré obédience, et leur chef, Augusto Pinochet, avait été nommé par Allende lui-même au commandement suprême des forces armées.

Depuis la veille, comme par hasard, la marine chilienne et l’US Navy menaient ensemble des manoeuvres au large de Valparaiso.

Victor Jara, chanteur de l’Unité populaire (parti du président Allende), torturé et mutilé sur un stade avant d’être assassiné par la milice de Pinochet au service des USA

Par Hervé Hamon

Titre original: Courant d’ère. L’autre 11 septembre. Coup d’état au Chili : le 11 septembre 1973

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Le 11 septembre 1973, Salvador Allende, président démocratiquement élu de la République chilienne, fut assiégé dans son propre palais, la Moneda, au coeur de Santiago. Les putschistes étaient des militaires qui lui avaient juré obédience, et leur chef, Augusto Pinochet, avait été nommé par Allende lui-même au commandement suprême des forces armées.

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Depuis la veille, comme par hasard, la marine chilienne et l’US Navy menaient ensemble des manoeuvres au large de Valparaiso. Le président Nixon ne cachait pas son exaspération devant ce «marxiste» élu contre toute attente dans son pré carré, et le conseiller spécial Henry Kissinger, qui obtint le prix Nobel de la Paix, fut par la suite le seul diplomate – ou peu s’en faut – qui continua d’entretenir des liens étroits et amicaux avec la junte chilienne.

Bombardé par l’aviation, encerclé par les chars, Allende refusa de se rendre. Le numéro deux des putschistes félons téléphona pour lui offrir un avion vers l’exil (on sut plus tard que l’intention des insurgés était de le balancer par-dessus bord), mais le président refusa, fit sortir tous ses amis et son personnel, puis se suicida dans son propre bureau avec une arme automatique.

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La répression fut effroyable. Les stades débordèrent d’hommes et de femmes raflés, dont beaucoup subirent les pires exactions et furent l’objet de massacres collectifs. Toutes les libertés, tous les partis, tous les syndicats, tous les journaux furent proscrits. La police politique, la terrible Dina, commença son travail.

On estime à plus de 150.000 les citoyens emprisonnés, à 25.000 les torturés, à plusieurs milliers leurs compatriotes disparus.

Pinochet tenta d’effacer les traces de ces exactions, mais les témoins subsistent. Récemment, un cortège énorme, où se mêlaient jeunes et vieux, a porté en terre les restes de Victor Jara, chanteur magnifique dont les mains furent coupées au stade national, avant liquidation violente. Le devoir de mémoire ne se partage pas. Puisse le souvenir du 11septembre 2001 ne pas occulter celui du 11 septembre 1973.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/commentaires/courant-d-ere-l-autre-11-septembre-12-09-2010-1046907.php

Le coup de grâce est donné finalement par l’armée chilienne. Exit le socialisme et place à l’une des dictatures les plus violentes qu’ait connue l’Amérique du Sud.

september-11-in-chile

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