Un racisme post-colonial

Pierre TEVANIAN & Said BOUAMAMA À l’heure où toute la droite française se scandalise de la reconnaissance, par un candidat à l’élection présidentielle, de l’évident caractère criminel de la colonisation, une reconnaissance pourtant assortie immédiatement d’un « oui mais », à l’heure aussi où les violences policières commises majoritairement contre des descendants de colonisés parviennent enfin sur … Lire la suite

Introduction de l’ouvrage de Michelle Alexander : La couleur de la justice

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse Introduction1 Jarvious Cotton ne peut pas voter. Comme son père, son grand-père, son arrière-grand-père et son arrière-arrière-grand-père, on lui a refusé le droit de participer à notre démocratie électorale. L’arbre généalogique de la famille Cotton résume l’histoire de plusieurs générations de Noirs nés aux États-Unis mais à qui on … Lire la suite

L’appel des 200 pour un moratoire sur les prisons

Appel pour un moratoire sur la construction de nouvelles prisons en Belgique 2017

 

Deux cents citoyens et quatorze organisations lancent l’« Appel pour un moratoire sur la construction de nouvelles prisons en Belgique », au moment même où le gouvernement bruxellois décide de délivrer les autorisations pour la mégaprison de Haren. La mobilisation continue contre ce projet extrêmement controversé et élaboré dans une complète opacité. Le gouvernement fédéral poursuit le développement de son « masterplan III » qui prévoit la construction de huit nouvelles prisons.

Cet appel témoigne de la préoccupation croissante sur le sens de la peine d’enfermement, le sort qui est fait aux détenus en Belgique, l’état de la Justice et le rôle de la prison dans nos sociétés. Le désastre carcéral qui sévit en Belgique depuis des décennies ne peut plus être accepté. Construire de nouvelles prisons n’est pas la solution :

  • Cela ne résout pas le problème de la surpopulation carcérale car plus on construit de prisons, plus on les remplit.
  • Cela ne réduit pas la criminalité et n’améliore pas la sécurité. En Belgique le taux de récidive flirte avec les 50%. La prison organise l’exclusion et la désocialisation des milliers de personnes qui y passent.
  • Cela coûte extrêmement cher : en moyenne de 50 000 à 70 000 euros par an pour maintenir une personne en cellule. Soit près de deux fois le coût d’un emploi faiblement qualifié. Il s’agit de choisir entre État pénal et État social.

Certains pays européens, comme les Pays-Bas, ont compris que le tournant punitif et répressif des années 70-80 s’est avéré négatif et ils ferment des prisons. En Belgique, les gouvernements fédéral et régionaux n’ont pas pris la mesure de la situation. Ils poursuivent la même fuite en avant, plongeant la politique carcérale belge dans une impasse et aggravant à la fois l’affaiblissement de la Justice par son tarissement budgétaire et l’exclusion sociale de milliers de familles.

Les 200 citoyens, parmi lesquels de nombreux professeurs d’université, des travailleurs sociaux en milieu carcéral et associatifs, et les 14 organisations signataires demandent que soit décidé sans plus attendre un moratoire sur la construction de nouvelles prisons en Belgique. Ils appellent également à l’organisation d’États généraux citoyens de la prison, pour sortir du désastre carcéral en cours.

L’appel belge se joint ainsi à un mouvement européen naissant :

L’appel est publié sur le site de l’Observatoire de Haren : http://www.harenobservatory.net.

Interview de Nils Andersson

« Des crimes de guerre en Algérie? Il y en a eu », nous raconte Nils Andersson dans une interview de 16 minutes. 
Nils Andersson, né en 1933 à Lausanne d’un père suédois et d’une mère française, était « porteur de valises », une petite minorité de Français qui apportaient une aide concrète au Front de Libération Nationale FLN algérien: aider des militants FLN dans leur déplacements en France, louer un appartement, transporter des valises d’argent pour financer la guerre d’indépendance, aider à des évasions de prison, … 
Ses ouvrages liés à la cause algérienne étaient censurés ou interdits en France, notamment ses rapports avec les réseaux Jeanson et Curiel. La France lui ferme la porte pendant de nombreuses années et en 1966, son engagement dans l’édition militante amène même son expulsion de Suisse. Il habite actuellement à Paris et milite toujours. Il collabore au Monde Diplomatique, Politis, L’Humanité, Les Temps Modernes, …
Interview: Chris Den Hond pour Investig’Action

Pour aller plus loin, lire aussi :
– L’interview de Nils Andersson réalisée par Alex Anfruns : Du colonialisme français à la Troïka, une longue histoire de luttes

#Paris Le 19 mars, une Marche pour la Justice et la Dignité

De #Bruxelles à #Paris, même combat contre le #Racisme_d_Etat ! Bruxelles Panthères signataire de l’appel participera à la Marche pour la Justice et la Dignité! Rdv dimanche prochain à Paris. Venez nombreux ! Nous publions ici l’appel de familles de victimes de crimes policiers à une marche contre l’impunité et les violences d’État le 19 … Lire la suite

Non aux citoyens de seconde zone

Non aux citoyens de seconde zone (OPINION)  lundi 06 mars Une opinion de Mieke Van den Broeck et Leïla Lahssaini, avocates à Progress Lawyers Network (1). Une nouvelle loi de Théo Francken vise à pouvoir faire expulser des étrangers nés en Belgique pour « risque de trouble à l’ordre public ». Ce sont plusieurs des piliers de … Lire la suite

Appel pour un moratoire sur la construction de nouvelles prisons en Belgique

Merci de signer « l’Appel pour un moratoire sur la construction de nouvelles prisons en Belgique » / Dank om de « Oproep voor een moratorium op de bouw van nieuwe gevangenissen » te ondertekenen. Texte en FR ci-dessous. Merci de diffuser. Beste, De alarmerende bevindingen over de situatie in de Belgische gevangenissen blijven zich opstapelen. Opeenvolgende regeringen reageren … Lire la suite

Observatoire de la mégaprison de Bruxelles-Haren

Observatoire de la mégaprison de Bruxelles-Haren Lancement de l’observatoire de la mégaprison de Bruxelles-Haren 9 janvier 2017 Le Comité de Haren, l’asbl Respire, des riverains et des militants lancent aujourd’hui « l’observatoire de la mégaprison de Bruxelles-Haren ». Le gouvernement régional a délivré le permis pour la mégaprison de Bruxelles-Haren le 24 décembre 2016. Une énième fois, … Lire la suite

La Conquista de l’Amérique: salle des tortures de la modernité par Luis Martinez Andrade

« Il est important de souligner la distinction entre colonialisme et colonialité. Le colonialisme est un phénomène historique qui a lieu jusqu’au XVIe siècle. Le terme décrit le cas d’un peuple ou d’une nation qui conquiert un autre espace territorial.

Par colonialité, en revanche, nous entendons un schéma de domination qui est né en 1492, après la «découverte», mais qui a vraiment été imposé avec la conquête de l’Amérique latine. Ce schéma de domination est matériel, économique, mais aussi symbolique. Le pouvoir hispano-lusitain n’a pas seulement imposé la langue mais également sa vision du monde, chrétienne, dualiste, avec laquelle sont nés les mythes de la modernité. Selon ces mythes, les peuples indigènes étaient des peuples sans âmes, barbares, qui devaient être «sauvés» par un pouvoir européen pour devenir humains.

Ce schéma de colonialité n’a malheureusement pas été détruit avec les indépendances du XIXe siècle. Après les processus d’autonomisation politique, c’est un noyau créole qui s’est emparé de l’appareil d’État en laissant toujours de côté les populations indigènes et noires. Les indigènes n’étaient jamais perçus comme citoyens, et c’est resté comme une sorte d’atavisme dans l’imaginaire. C’est pour ça que l’on continue de parler de colonialité comme d’un phénomène qui va de pair avec la modernité et le capitalisme. »

Luís MARTÍNEZ ANDRADE (°1981, Puebla) est Mexicain. Docteur en sociologie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. En 2009, il a reçu le premier prix du concours international de l’essai  » Penser à contre-courant  » organisé par l’Institut Cubain du Livre et le Ministère de la Culture de Cuba. Ses recherches portent sur la relation entre l’écologie et la religion, la pensée latino-américaine, la Théorie critique et les mouvements sociaux.

Luis Martinez Andrade nous parlera de comment la civilisation européenne s’est positionnée comme référence, et le recadre dans un analyse sur différents points: capitalisme, colonialisme, et religion.

Luis Martinez Andrade retrace la constitution de la matrice coloniale dans laquelle l’Amérique Latine est insérée depuis la conquête européenne, puis propose de penser son dépassement par les luttes sociales appuyées par la théologie de la libération.

 

Dimanche 15 Janvier 2017 de 14h00 à 18h00

Le Space CC + Café (Art@Azira vzw / asbl)

Sleutelstraat 26 Rue de la clé

1000 Brussels

 

A propos du Génocide Mémorial Day.

Cet événement a débuté en Janvier 2010 avec la convergence de deux idées.

La première nécessité était de contrer l’idée que certains génocides sont plus exclusive que d’autres et donc digne d’une plus grande attention.
La deuxième nécessité est que ce ne serait pas seulement un souvenir théorique, mais commencer à identifier les pratiques génocidaires actuelles en vue de les arrêter.

La philosophie de ce projet rejette l’idée qu’il y a une hiérarchie des victimes en fonction de leur origine. Nous voulons tenir les gens responsables dans le cadre de GMD en mettant en évidence les personnes et les structures de pouvoir qui ont commis des génocides ou des actes de génocide et nous voulons rappeler les victimes de ces génocides et actes de génocide qui ont perdu leur vie.

L’initiative est britannique, mais il se déroule au même moment à Amsterdam, Londres, Paris et cette année à Bruxelles.
Cette journée est appelée à se pérenniser pour que reste vive la mémoire des crimes et génocides coloniaux, de la traite négrière et de l’esclavage et pour que ces crimes occultés et perpétrés par les « nations civilisées » soient pleinement reconnus et assumés par l’ensemble des peuples européens.

L’enfermement en isolement ou la mise à mort sociale d’Ali Aarrass.

(photo : Monsieur Tamek donne une conférence sur ” L’approche du Maroc dans la lutte contre l’extrémisme violent” Washington Institute for Near East Policy, le 12 mai 2014.)  L’enfermement en isolement ou la mise à mort sociale d’Ali Aarrass : une réponse à monsieur Tamek de la DGAPR du Maroc   Luk Vervaet Les témoignages … Lire la suite