TRIBUNE : Qui a intérêt à laisser croire que les antiracistes sont antisémites ?

La persistance de l’antisémitisme en France renforcée ces dernières années par un climat social et politique délétère où le racisme est employé par l’État comme un outil de division, se traduit par la banalisation des discours racistes islamophobes d’abord, mais aussi antisémites tenus notamment par des membres du gouvernement : réhabilitation de Maurras, voire de Pétain, affirmation que les rayons hallal et cacher des supermarchés sont contraire à « l’esprit républicain » par un ministre ancien membre de l’action Française qui décrit les juifs ainsi et sans aucune réserve dans un livre intitulé « Le séparatisme islamiste » : « Napoléon [….] s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaine de milliers de Juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations. »

Des années de discours islamophobes ont fini par libérer la parole raciste, dans toutes ses dimensions, et logiquement permettent de retourner la parole célèbre de Fanon : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous ».

Lire la suite

SUR LES TRACES COLONIALES DE LA VILLE BASSE

Il y a dans la ville haute beaucoup de traces de la colonisation du Congo : tous les quartiers généraux, économiques et politiques se trouvaient là. Mais dans la ville basse, elles sont quasiment effacées. Guidé·es par Lucas Catherine, spécialisé dans l’histoire coloniale belge, nous vous invitons à partir à la découverte de ces traces perdues ou méconnues. L’Union Minière du Haut-Katanga, qui exploitait presque toutes les mines du Congo existe encore, elle a seulement changé de nom : Umicore. A 14h00, nous commencerons rue du Marais 31. Les premiers Congolais ne sont pas arrivés à Matonge XL, mais dès 1910 dans l’ancien quartier du Port (le Vismet). Ils ont fondé leur première association en 1919 au boulevard Jacqumain. C’est aussi dans ce quartier que sont arrivés les bananes et le cacao, les produits de luxe en provenance du Congo.

Lire la suite

Guerre permanente ou paix révolutionnaire, il faut choisir !

En ce 20eme anniversaire du 11 septembre, un appel/manifeste signé par de nombreuses personnalités, en une de Médiapart et signable à partir du lien vers la pétition. 
Nous commémorons ce 11 septembre un anniversaire tragique. 20 ans après, l’heure du bilan a sonné. Françoise Vergès, Andreas Malm, Cornel West, Maboula Soumahoro… Ce manifeste est signé par plus d’une centaine d’intellectuels en France et à l’international.

Lire la suite

« Tant qu’il se comporte bien, il ne sera pas torturé » ou les garanties des États-Unis pour l’extradition de Julian Assange

Luk VERVAET

Le 4 janvier 2021, la juge britannique Vanessa Baraitser a refusé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis pour raisons médicales. Assange risque une peine maximale de 175 ans de prison (de facto la prison à vie) aux États-Unis si les dix-huit chefs d’accusation (violations de l’Espionage Act de 1917 et du Computer Fraud and Abuse Act de 1986) sont confirmés.

Lire la suite

Le racisme et l’illusion de l’égalité

La Fondation Frantz Fanon partage ce texte écrit par Tommy J Curry, « Racism and the equality delusion » traduit par Norman Ajari, membre du bureau de la Fondation.

Nous avons tendance à croire qu’un jour, nous parviendrons à dépasser le racisme. Mais de nombreux chercheurs noirs ne partagent pas cette croyance en un changement progressif. Souvent calomnié et mal compris, Derrick Bell, le fondateur de la Théorie Critique de la Race, comprenait le racisme comme un aspect permanent de la société américaine. Son argument selon lequel les fondations mêmes de la démocratie libérale aux États-Unis rendent impossible l’égalité entre Blancs et Noirs peut être difficile à accepter, mais il demeure valide, écrit Tommy Curry.

Lire la suite

Mumia Abu Jamal : l’exemple d’une justice raciste

Mumia Abu Jamal : l’exemple d’une justice raciste, solidarité internationale pour sa libération

Réunion zoom organisée par  Free Mumia Abu Jamal Campaign-UK, 31 Juillet 2021

Parler de Mumia Abu Jamal, c’est informer sur les mobilisations organisées, à Paris, un rassemblement, une fois par mois, à proximité de l’ambassade étatsunienne initié par le collectif national de soutien à Mumia, créé en 1995, qui n’a jamais manqué un rendez-vous et qui, avec insistance, demande à être reçu par l‘ambassade étatsunienne ; ce collectif rend régulièrement visite à Mumia et  est présent lors de dates importantes : son anniversaire, ses rendez-vous à la cour de Philadelphie et bien d’autres.

Lire la suite

Justice and truth for Lamine Bangoura: Black and colored Belgians must know that they are not alone.

Lamine Bangoura was a 27 years old Belgian Black man of Guinean descent, a professional soccer player, living in Roelers, Flanders. On May 7, 2018, he was killed at his home, surrounded by a group of eight police officers.

Lire la suite

La négrophobie arabe (et le reste) comme impuissance indigène

Par Houria Bouteldja

« Des perdants. Mon optimisme ne renaitra que sur le socle de cette vérité ultime. Nous sommes des perdants. Ce sera mon point de départ sinon rien. »

C’est cette phrase, perdue quelque part dans mon livre, qui me revient quand, perplexe, je médite sur la surmédiatisation des insultes négrophobes proférées par un Maghrébin à Cergy et la puissante émotion qu’elle a provoquée. C’est cette même phrase qui avait traversé mon esprit au moment de l’affaire « Bouhlel », du nom de cet Algérien qui avait défrayé la chronique en avril dernier au Maroc et suscité un émoi national en insultant les Marocains.

Ce ne sont pas tant les formes de racismes intercommunautaires (certes non résolues mais reconnues et traitées par le mouvement décolonial) ou le mépris (qu’on peut aussi appeler racisme) des « blanchis » à l’égard de leurs « frères » restés dans le Sud qui m’intéressent ici, mais la parfaite similitude des deux situations et ce qu’elle dit de l’état de décomposition de la conscience politique des indigènes, tant du Sud que du Nord et du pourrissement idéologique généralisé. Je m’explique.

Les faits d’abord.

Lire la suite

La politique migratoire européenne et le régime marocain sont tous les deux responsables du drame de Ceuta

25 mai 2021 par le Secrétariat international partagé (CADTM Belgique & ATTAC CADTM Maroc) du CADTM INTERNATIONAL

(CC – Flickr – webbetravel)

Depuis le lundi 17 mai, plus de 8000 personnes migrantes ont franchi la frontière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta et près de la moitié ont déjà été refoulée dans le chaos. Sur fond de crise diplomatique, cette nouvelle tragédie est le symbole de la violence d’un système de dépendances néocoloniales imposé par les puissances européennes avec la connivence de ceux qui gouvernent au Maroc.

  Sommaire
  • Répression militaire contre une jeunesse instrumentalisée
  • Les faux semblant des politiques européennes : l’externalisation de l’asile et l’immigration à (…)
  • Une pression migratoire aggravée par une crise économique et sociale
  • Alternatives proposées par le CADTM

Lire la suite

« Émotions, gestes et images »  « Emociones, gestos e imágenes »

En ce funeste mois de mai, alors que les peuples de Palestine et de Colombie étaient massacrés pour la énième fois, deux images ont fait le tour du monde. Le premier était celui de Marino Hinestroza, milieu de terrain du club brésilien Palmeiras, tenant un T-shirt avec l’inscription : « SOS Colombie » en référence au silence honteux des institutions internationales face à la répression sanglante subie sur le sol colombien. Produit de l’académie de jeunesse América de Cali, Hinestroza, de haute taille et au regard défiant, était à l’époque une métaphore de la longue résistance du peuple afro-colombien. La deuxième image était celle de Riyad Mahrez brandissant le drapeau palestinien pour célébrer le titre de la Premier League. Capitaine de l’équipe nationale algérienne, le geste de Mahrez a concentré en cet instant l’admiration que la lutte anticoloniale du peuple palestinien a éveillée – et continue d’éveiller. Les deux images sont porteuses d’expressions collectives d’émotions.

Lire la suite