Rencontre autour des violences racistes et d’Etat au Mexique et en Belgique

A l’occasion de la venue en Belgique de la délégation des zapatistes de l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale) et du CNI (Congrès Nationale Indigène).

Dans le cadre de sa participation au réseau d’accueil des zapatistes (RAZB), Bruxelles Panthères organise une rencontre avec une délégation zapatiste venue du Chiapas insurgé, dans le sud du Mexique

 Vendredi  29 octobre 2021

Accueil dès 18h30.
Début à 19:00 – 22:00
 Occupation KBC, Avenue du Port 12, 1080 Molenbeek

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Junior Masudi Wasso et la ligne raciale dans la frontière postcoloniale

Par Aymar N. Bisoka (UMONS) et David Jamar (UMONS). Retour, à partir des sciences sociales, sur une affaire récente.

Tentative indigne d’expulsion de Junior Wasso

Le Secrétaire d’Etat Samy Mahdi a « raison », l’Office des Etrangers qui délivre les autorisations de séjour et les ordres de quitter le territoire a « raison » et la politique aéroportuaire qui vérifie les motifs a « raison ». C’est à notre sens par ce point qu’il faut commencer pour raconter l’histoire de Junior Wasso dont les papiers avaient pourtant été dûment validés. Ceci ne rend pas la décision moins ignoble, au contraire[1] ; elle en devient, si l’on analyse ces « raisons », plus inquiétante. Ajoutons : ces instances se sentent légitimes dans leurs raisons[2] : voilà pourquoi elles nous l’ont bel et bien communiqué, chacun jouant son rôle. La police aéroportuaire dispose des latitudes nécessaires correspondant à ce qui la définit : vérifier les motifs. L’Office des Etrangers s’appuie allégrement sur ces rapports officiels et les entérine. Le Ministre couvre son administration dans ce qu’il nomme « Etat de Droit ». Bien entendu, le travail juridique consiste aussi à s’y infiltrer et à tenter, jurisprudence à l’appui, de défaire ces mailles organiques. Il n’en reste pas moins que le cas n’est pas exceptionnel, pas plus qu’il ne relève d’un dysfonctionnement quelconque. L’on peut être choqué et cet état d’esprit participe de la mobilisation mais qui, Noir ou Arabe, a eu affaire à la police aéroportuaire sait intimement que l’état de surprise concerne celles et ceux qui passent sans encombre les check points.   

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Crimes d’État – Police – Prison – Tribunaux : vers l’abolition du système pénal ?

Qui le système pénal protège-t-il ? Et de qui ? Qui appelle la police ? Qui en a peur ? Qui va en prison ? Qui n’y va pas ? Et qui sont ceux que l’on désigne volontiers comme criminels, et comme victimes ? Ces questions, tristement rhétoriques, méritent qu’on s’y attarde pour aller au-delà du constat. Car si les luttes des populations issues de l’immigration et des quartiers populaires se sont principalement menées contre les violences policières ces dernières années, peut-on vraiment espérer affaiblir le bras armé, sans s’attaquer au cerveau qui l’agite ?

Loin d’être nouvelles, c’est à nos propres héritages politiques que les réflexions autour de l’abolitionnisme pénal font écho. De fait, l’idée  de mettre fin aux violences d’État n’a pas été l’apanage de ceux qui l’ont théorisé à partir des années 70 : des militants anti-esclavagistes noirs aux luttes de libération africaines-américaines en passant par les luttes pour l’abolition du système colonial, c’est à un retour aux sources que ces questions invitent à penser. Car si l’ambition d’une société sans police, ni prison, ni système pénal peut paraitre un peu utopique, voire dangereuse, celle de subir la violence d’un système tout entier dirigé contre nos existences, est-elle plus acceptable ?

Entretien avec Gwenola Ricordeau, militante abolitionniste et professeure associée en justice criminelle à l’université d’État de Californie, Chico, auteure de Pour elles toutes. Femmes contre la prison (2019, Lux) et qui vient de publier Crimes et Peines : penser l’abolitionnisme du système pénal aux éditions Grévis.

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CENSURE ET REPRESSION : GÉRALD DARMANIN PORTE PLAINTE CONTRE KAREEM EL HIDJAAZI

Voici un résumé de la persécution subie par l’auteur Kareem El Hidjaazi depuis près d’un an par les services de renseignements belges et français ainsi que par le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin :

[Témoignage de l’auteur]

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L’art colonisateur

PeoPL - LAURA NSENGIYUMVA

A propos de : Anne Lafont, L’art et la race. L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières, Les presses du réel

par Guillaume Mazeau , le 31 juillet 2020
Dans un essai de grande ampleur sur la construction de la race dans les arts des Lumières, Anne Lafont traque de manière passionnante la responsabilité des images dans la naturalisation de la différence raciale et la justification de la colonisation.

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TRIBUNE : Qui a intérêt à laisser croire que les antiracistes sont antisémites ?

La persistance de l’antisémitisme en France renforcée ces dernières années par un climat social et politique délétère où le racisme est employé par l’État comme un outil de division, se traduit par la banalisation des discours racistes islamophobes d’abord, mais aussi antisémites tenus notamment par des membres du gouvernement : réhabilitation de Maurras, voire de Pétain, affirmation que les rayons hallal et cacher des supermarchés sont contraire à « l’esprit républicain » par un ministre ancien membre de l’action Française qui décrit les juifs ainsi et sans aucune réserve dans un livre intitulé « Le séparatisme islamiste » : « Napoléon [….] s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaine de milliers de Juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations. »

Des années de discours islamophobes ont fini par libérer la parole raciste, dans toutes ses dimensions, et logiquement permettent de retourner la parole célèbre de Fanon : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous ».

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SUR LES TRACES COLONIALES DE LA VILLE BASSE

Il y a dans la ville haute beaucoup de traces de la colonisation du Congo : tous les quartiers généraux, économiques et politiques se trouvaient là. Mais dans la ville basse, elles sont quasiment effacées. Guidé·es par Lucas Catherine, spécialisé dans l’histoire coloniale belge, nous vous invitons à partir à la découverte de ces traces perdues ou méconnues. L’Union Minière du Haut-Katanga, qui exploitait presque toutes les mines du Congo existe encore, elle a seulement changé de nom : Umicore. A 14h00, nous commencerons rue du Marais 31. Les premiers Congolais ne sont pas arrivés à Matonge XL, mais dès 1910 dans l’ancien quartier du Port (le Vismet). Ils ont fondé leur première association en 1919 au boulevard Jacqumain. C’est aussi dans ce quartier que sont arrivés les bananes et le cacao, les produits de luxe en provenance du Congo.

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Guerre permanente ou paix révolutionnaire, il faut choisir !

En ce 20eme anniversaire du 11 septembre, un appel/manifeste signé par de nombreuses personnalités, en une de Médiapart et signable à partir du lien vers la pétition. 
Nous commémorons ce 11 septembre un anniversaire tragique. 20 ans après, l’heure du bilan a sonné. Françoise Vergès, Andreas Malm, Cornel West, Maboula Soumahoro… Ce manifeste est signé par plus d’une centaine d’intellectuels en France et à l’international.

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« Tant qu’il se comporte bien, il ne sera pas torturé » ou les garanties des États-Unis pour l’extradition de Julian Assange

Luk VERVAET

Le 4 janvier 2021, la juge britannique Vanessa Baraitser a refusé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis pour raisons médicales. Assange risque une peine maximale de 175 ans de prison (de facto la prison à vie) aux États-Unis si les dix-huit chefs d’accusation (violations de l’Espionage Act de 1917 et du Computer Fraud and Abuse Act de 1986) sont confirmés.

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