Les Roms : une nation sans territoire ?

Les Roms : une nation sans territoire ? (Première partie)

Ciments identitaires et organisation sociale

par Xavier Rothéa
22 janvier 2014

Face à la permanence de la politique anti-roms, quelques réalités doivent plus que jamais être rappelées, sur une population méconnue, invisibilisée ou stigmatisée, et soumise comme peu d’autres à des politiques d’État particulièrement violentes. C’est à ce rappel salutaire que participe le texte qui suit, initialement paru dans la revu anarchiste Réfractions, que nous remercions de nous autoriser cette republication.

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Il y a 50 ans mourait Abdelkrim El Khattabi, le Che Guevara maghrébin

Abdelkrim Khattabi

 

A la mémoire du grand leader maghrébin Abdelkrim El Khattabi, unificateur des luttes maghrébines et fondateur de la lutte anticoloniale au vingtième siècle, à l’occasion du cinquantenaire de sa mort au Caire le 6 février 1963.

 

Par Hamadi Aouina*

 

Le 6 février 1963, Abdelkrim El Khattabi, décède au Caire, dans un exil «choisi», après avoir vécu embastillé par la puissance coloniale française durant 20 années, de 1927 à 1947, à l’Ile de la Réunion.

 

Guevara sur les pas du guerrier rifain

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Mumia Abu-Jamal, MOVE et les prisoniers politiques aux états-unis.

 » Il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui continuent de croupir dans les prisons américaines et dont les noms nous sont inconnus : Sundiata Acoli, les frères et soeurs Africa, Bashir Hameed, Mondo We Langa, Sekou Odinga, Russell Maroon Shoats, Joan Karl Loaman, Ray Luc Levasseur, Tom Manning, Yi Kikumara et bien d’autres encore.

Pourquoi sont-ils inconnus ? Car il n’y a pas de prisonniers politiques aux Etats-Unis, n’est-ce pas ?  »
Mumia Abu-Jamal
La Répression permanente (2000)

MOVE est sûrement un des plus bel exemple de ce dont les Etats-Unis sont capables lorsque l’on ose se rebeller et défier le système. MOVE est très active dans la campagne de soutien à Mumia Abu-Jamal, c’est dans ce cadre que nous vous invitons a rencontrer deux de ses représentantes de passage en Belgique, dont Ramona Africa, seule survivante adulte du bombardement de MOVE le 13 mai 1985, et prisonnière politique pendant sept ans.

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#HEADUP , la Dignité n’a pas de prix !

 

Le Mouvement pour l’Egalité et l’Emancipation de Tou.te.s vous convie à l’événement de lancement de la campagne

#HEADUP , la Dignité n’a pas de prix !

pour la constitution d’un fonds destiné à mener des actions en justice contre les discriminations faites aux femmes qui portent le foulard.

En partenariat avec les associations Justice and Democracy, Muslim Rangers, et l’Encre des Voilées.

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« Sur Fanon, tout est encore à dire »

« Sur Fanon, tout est encore à dire »,

par Matthieu Renault

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En accompagnement de l’article « Que faire des postcolonial studies ? » de Félix Boggio Éwanjé-Épée et Matthieu Renault, publié dans la RdL n°13 nous republions ici un article de Matthieu Renault paru dans la RdL n°1.

Pour une généalogie de la critique postcoloniale

À propos de :
Pierre Bouvier
Aimé Césaire, Frantz Fanon, Portraits de décolonisés, Paris, Les Belles Lettres, 2010, 280 p., 27 €.

L’auteur du livre :
Pierre Bouvier
est professeur émérite à l’université Paris X-Nanterre et chercheur au Laboratoire d’anthropologie des institutions et des organisations sociales (CNRS/SEHESS). Il a notamment publié De la socioanthropologie (Galilée, 2011) et Le Lien social (Gallimard, 2005).

L’auteur de l’article :
Matthieu Renault
est doctorant en philosophie politique à l’université Paris VII Diderot et à l’Università degli Studi di Bologna. Sa thèse, qu’il soutiendra en septembre 2011, est intitulée « Frantz Fanon et les langages décoloniaux. Contribution à une généalogie de la critique postcoloniale ». Il est l’auteur de Frantz Fanon, de l’anticolonialisme à la critique postcoloniale, à paraître aux Éditions Amsterdam (octobre 2011).

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La France, complice diplomatique de Guantanamo

 

 

 

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Tribune

Arnaud Mafille travaille pour Cage (précédemment appelé CagePrisoners), ONG établie il y a dix ans à la suite de l’ouverture de Guantanamo. « Notre travail consiste à souligner les lois et politiques adoptées depuis 2001 et qui à notre sens viole le principe du droit au procès équitable. » Il est titulaire d’un master en droit public, d’un master en droit international et est l’auteur du rapport « Djamel Beghal : British and French complicity in torture ». Il intervient régulièrement sur la BBC, Channel 4, Channel 5, ITV, The Guardian etc. Rue89

 

 

 

 

 

Il y a douze ans, la CIA transportait le premier détenu à Guantanamo. Plus d’une décennie plus tard, 155 hommes y demeurent détenus. Parmi eux, 77 ont été déclaré libérables depuis plusieurs années par les autorités américaines. Pour 45 autres, les Etats-Unis estiment ne pas avoir de preuves pour les faire comparaître devant la justice mais ont également décidé qu’ils devaient restés incarcérés indéfiniment.

D’emblée, la France ne semble pas avoir joué de rôle particulier dans cet épisode kafkaïen de l’histoire contemporaine. Pourtant, une analyse extensive des câbles publiés par WikiLeaks semble bel et bien montrer que les autorités françaises ont été les complices diplomatiques de leurs comparses US.

En 2005, l’ambassade américaine à Paris expliquait déjà ne s’attendre qu’à « peu de réactions officielles de la part du gouvernement français » puisque l’intérêt hexagonal pour Guantanamo s’était « largement limité à la présence de citoyens français » sur l’île.

 

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COMMUNIQUE DE PRESSE DU COLLECTIF DES AFGHANS

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photo d’ Isabelle Marchal
Surat Nawabzai sera dans quelques heures à Kaboul,
déposé à l’aéroport, sans aide aucune à la réintégration.
Un texte de Selma Benkhelifa, avocate des sans-papiers afghans.

« Ce matin, un jeune Afghan du nom de Surat Nawabzai a été expulsé vers l’Afghanistan. Il venait d’une région considérée comme dangereuse, mais cela n’a pas empêché son expulsion.Lors de la rencontre avec les Afghans, le 24 décembre, Maggie Deblock et Elio Di Rupo ont insisté pour que tous réintroduisent des demandes d’asile.Dirk VandenBulck, Commissaire Général aux Réfugiés, était présent et s’est engagé à revoir les situations, à la lumière de l’aggravation de la situation en Afghanistan et des nouvelles instructions (Guidelines) émises par le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies.Pourtant depuis ces promesses de solution, au moins deux jeunes Afghans ont été expulsés et la manière de traiter les dossiers n’a absolument pas changé.

La politique d’asile menée en Belgique n’est pas seulement cynique et inhumaine, elle est illégale.

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« Est-ce que tous les citoyens belges sont égaux devant la loi ? »

La justice belge va dire si l’Etat belge doit assister Ali Aarrass dans sa prison marocaine

Le tribunal de Bruxelles saisi en urgence par le Belgo-Marocain Ali Aarrass dira d’ici un mois si les Affaires étrangères belges ont raison de refuser une assistance consulaire au prisonnier.
« Est-ce que tous les citoyens belges sont égaux devant la loi ? » Cette question dont la réponse devrait couler sous le sens était, selon Me Christophe Marchand, au centre des débats qui ont eu lieu ce 10 janvier devant le tribunal de première instance de Bruxelles siégeant en référé.
En cause, une requête adressée aux Affaires étrangères belges par Ali Aarrass (et sa sœur Farida), ce Belgo-Marocain qui purge une peine de douze ans de prison au Maroc après avoir été condamné en 2011 puis en 2012 à Rabat pour terrorisme sur l’unique base d’aveux arrachés sous la torture (voir Le Soir du 9 janvier notamment).
La requête est simple : Aarrass, depuis sa prison de Salé, demande que la Belgique lui apporte une assistance consulaire. Ce qui lui est refusé malgré la persistance des mauvais traitements, harcèlement, isolement, pressions et autres privations auquel il est soumis de manière aléatoire.
Impossible ici d’entrer dans le détail des arguments juridiques forcément très techniques invoqués par les parties (1). On retiendra tout de même des débats une série de considérations.

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Frantz Fanon : la vie oubliée du damné de la terre

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Publié le 11 décembre 2013 à 16:03 par Kévin Victoire
Il y a 52 ans, presque jour pour jour, mourrait Frantz Fanon non loin de Washington. La mémoire humaine est souvent trop sélective. Il paraît aussi que nul n’est prophète chez lui. C’est le cas de Fanon, penseur français d’origine martiniquaise et révolutionnaire algérien, qui demeure largement méconnu en France, en Martinique comme en Algérie. Le psychiatre reste pourtant une figure majeure pour tous les révolutionnaires tiers-mondistes, souvent africains et afro-américains – un paradoxe qui ne fait que refléter la complexité de celui qu’Aimé Césaire qualifiait de « premier penseur de la colonisation et de la décolonisation ». Rappelons à notre bon souvenir, aux côtés des fanoniens Matthieu Renault et Magali Bessone, l’auteur du légendaire essai Les Damnés de la terre.

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