Lamine Bangoura was a 27 years old Belgian Black man of Guinean descent, a professional soccer player, living in Roelers, Flanders. On May 7, 2018, he was killed at his home, surrounded by a group of eight police officers.
La négrophobie arabe (et le reste) comme impuissance indigène
Par Houria Bouteldja
« Des perdants. Mon optimisme ne renaitra que sur le socle de cette vérité ultime. Nous sommes des perdants. Ce sera mon point de départ sinon rien. »
C’est cette phrase, perdue quelque part dans mon livre, qui me revient quand, perplexe, je médite sur la surmédiatisation des insultes négrophobes proférées par un Maghrébin à Cergy et la puissante émotion qu’elle a provoquée. C’est cette même phrase qui avait traversé mon esprit au moment de l’affaire « Bouhlel », du nom de cet Algérien qui avait défrayé la chronique en avril dernier au Maroc et suscité un émoi national en insultant les Marocains.
Ce ne sont pas tant les formes de racismes intercommunautaires (certes non résolues mais reconnues et traitées par le mouvement décolonial) ou le mépris (qu’on peut aussi appeler racisme) des « blanchis » à l’égard de leurs « frères » restés dans le Sud qui m’intéressent ici, mais la parfaite similitude des deux situations et ce qu’elle dit de l’état de décomposition de la conscience politique des indigènes, tant du Sud que du Nord et du pourrissement idéologique généralisé. Je m’explique.
Les faits d’abord.
La politique migratoire européenne et le régime marocain sont tous les deux responsables du drame de Ceuta
25 mai 2021 par le Secrétariat international partagé (CADTM Belgique & ATTAC CADTM Maroc) du CADTM INTERNATIONAL
(CC – Flickr – webbetravel)
Depuis le lundi 17 mai, plus de 8000 personnes migrantes ont franchi la frontière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta et près de la moitié ont déjà été refoulée dans le chaos. Sur fond de crise diplomatique, cette nouvelle tragédie est le symbole de la violence d’un système de dépendances néocoloniales imposé par les puissances européennes avec la connivence de ceux qui gouvernent au Maroc.
- Répression militaire contre une jeunesse instrumentalisée
- Les faux semblant des politiques européennes : l’externalisation de l’asile et l’immigration à (…)
- Une pression migratoire aggravée par une crise économique et sociale
- Alternatives proposées par le CADTM
« Émotions, gestes et images » « Emociones, gestos e imágenes »
En ce funeste mois de mai, alors que les peuples de Palestine et de Colombie étaient massacrés pour la énième fois, deux images ont fait le tour du monde. Le premier était celui de Marino Hinestroza, milieu de terrain du club brésilien Palmeiras, tenant un T-shirt avec l’inscription : « SOS Colombie » en référence au silence honteux des institutions internationales face à la répression sanglante subie sur le sol colombien. Produit de l’académie de jeunesse América de Cali, Hinestroza, de haute taille et au regard défiant, était à l’époque une métaphore de la longue résistance du peuple afro-colombien. La deuxième image était celle de Riyad Mahrez brandissant le drapeau palestinien pour célébrer le titre de la Premier League. Capitaine de l’équipe nationale algérienne, le geste de Mahrez a concentré en cet instant l’admiration que la lutte anticoloniale du peuple palestinien a éveillée – et continue d’éveiller. Les deux images sont porteuses d’expressions collectives d’émotions.
Colloque à l’UMons sur « Colonisation, décolonisation : des mémoires multiples et plurielles ».
Le discours de BP au colloque à Mons :
Bonjour. Nous remercions le Mons Memorial Museum et l’UMONS pour l’organisation de ce colloque et pour l’invitation.
Ce colloque nous permet de prendre connaissance de beaucoup de recherches et de travaux sur la « mémoire coloniale », le « patrimoine », la « Culture », etc.
Malgré l’intérêt indéniable de telles recherches, ce sont les conséquences actuelles et matérielles de la colonialité du pouvoir et du savoir (le folklore étant inclus dans le savoir) sur la vie des personnes Noires et afro-descendantes qui nous préoccupent. Nous n’avons rien contre un travail intellectuel sérieux. C’est même l’une des bases de nos argumentations dans notre lutte contre la domination raciale.
LES ZAPATISTES NAVIGUENT VERS L’EUROPE
Le Soir (Bruxelles, 7 mai) – Bernard Duterme, coordinateur du livre collectif Zapatisme : la rébellion qui dure, commente la prochaine « invasion » du continent européen par les surprenants rebelles du Chiapas, à l’heure de la ratification d’un nouvel accord de dérégulation des investissements et des échanges commerciaux entre l’Europe et le Mexique.
La Palestine compte sur nous, montrons-lui qu’elle compte pour nous
Depuis deux semaines environ, des évènements douloureux se déroulent en Palestine ou plutôt s’ajoutent à cette longue tragédie coloniale. D’une part, les Palestiniens subissent les attaques répétées des colons en armes dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-est, d’autre part, depuis quelques jours aux alentours de l’esplanade des mosquées, ces mêmes Palestiniens subissent les exactions de la soldatesque israélienne qui tente de limiter leur accès aux lieux saints à l’occasion des derniers jours du Ramadan. Tout d’abord, dans le quartier de Cheikh Jarrah en périphérie de Jérusalem où quatre familles palestiniennes sont menacées purement et simplement d’expulsion de leurs maisons dans lesquelles elles vivent depuis 1956. En fait, à l’origine, vingt-huit puis par la suite soixante-dix familles de réfugiés palestiniens chassés de leurs terres lors de la Nakba de 1948 avaient trouvé refuge dans ce quartier à partir de 1956, du temps où la Jordanie administrait ce territoire. De plus, les terrains sur lesquels elles ont bâti leurs maisons leur avaient été octroyés par le gouvernement jordanien avec l’aide de l’UNRWWA. Après que les Israéliens ont envahi Jérusalem-est (la vieille ville arabe) à l’occasion de la guerre de juin 67, des colons ont miraculeusement trouvé des titres de propriété attestant que ces terrains leur appartenaient. L’affaire en était restée là jusqu’à ces derniers jours, fin d’un très long marathon judiciaire. En effet, demain la cour suprême de justice israélienne devait rendre son verdict définitif concernant ces quatre familles en litige depuis les années 70. On retient son souffle.
Introduction de Chafik Sayari à son livre : Une histoire politique du ring noir
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse
Le persistant fantôme de l’Espoir blanc
Le 24 mars 1975, Sylvester Stallone, qui n’est alors qu’un inconnu, assiste au combat qui oppose Muhammad Ali à Chuck Wepner. Ce jour-là, en dépit de toutes les prévisions, Wepner résiste d’une manière si remarquable qu’il contraint le champion du monde à batailler jusqu’à l’ultime round pour remporter la décision. Pour le jeune Stallone, qui fut profondément secoué par le spectacle, il importait peu que David n’ait pu mettre Goliath à terre car, malgré les innombrables coups reçus et un visage devenu peu à peu méconnaissable, Chuck Wepner lui apparut comme le « gladiateur du 20e siècle. Une métamorphose de la vie1 ».
Racisme structurel et mythologie blanche au Québec
L’article suivant est le prolongement de la conférence du 25 mars organisée par Dignité Noire , nom hommage à l’ouvrage de Norman Ajari La Dignité ou la mort : éthique et politique de la race. Il y était question des théories du racisme et leurs implications sur les pratiques de lutte antiraciste!
Pour réécouter la conférence: https://fb.watch/4vFe3ynzwu/
Dignité Noire – CKIA FM : L’émission porte sur les communautés noires d’ici et d’ailleurs. https://www.facebook.com/Digniteckia
Le capitalisme, c’est la guerre
|
||||||