Le sionisme en crise : la résistance palestinienne ouvre un nouvel horizon

Par Palestinian Youth Movement

Trop longtemps, le mouvement mondial de solidarité n’a perçu les Palestiniens que comme des victimes de la violence israélienne. Le contexte actuel nous invite à remettre en question la pérennité du projet sioniste et à réévaluer notre lutte.

Au cours des dernières semaines, des événements importants sont survenus dans la Palestine historique.

Le 7 janvier 2023 a marqué le début des manifestations sionistes en réponse aux réformes judiciaires proposées par Israël. Parallèlement, nous avons également assisté à une intensification de la violence coloniale perpétrée par l’entité sioniste à l’encontre des Palestiniens : le mois de janvier a été le plus meurtrier en Cisjordanie depuis près d’une décennie, et les dernières semaines ont été marquées par une violence accrue à l’égard des Palestiniens à Al-Aqsa.

En réponse à ces agressions, nous avons assisté à une intensification des efforts de résistance de la part de groupes à travers la Palestine historique, ainsi qu’au Liban et en Syrie.

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Contre le particularisme des dominants, pour l’universalité insurgée

Dans son livre Le Malentendu. Race, classe et identité, Asad Haider propose une critique des politiques de l’identité et avance des perspectives pour penser un antiracisme politique et radical. Avec l’aimable autorisation des éditions Amsterdam, nous mettons à disposition un extrait du chapitre 6, où il discute le problème de l’universalisme, réfutant la fausse alternative entre un universalisme d’en haut, uniformisant et paternaliste d’un côté, et un particularisme de l’identité qui enferme les subalternes dans un statut de victimeSe réclamant de l’héritage de la Révolution haïtienne et de la Déclaration des droits de l’homme de 1793, il défend ainsi la piste de l’universalité insurgée, partant des combats singuliers mais visant la libération de tou-tes.

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L’État-nation comme pivot de l’impérialisme

Ce texte est tiré d’une intervention faite lors de l’inauguration de l’Ecole Décoloniale, le 6 octobre 2019 , à La Colonie.

On m’a demandé aujourd’hui de parler de « l’État-nation comme pivot de l’impérialisme », vaste programme. La question de l’État, de son rôle et de sa place dans l’impérialisme contemporain est essentielle à toute politique décoloniale. La question sous-jacente porte en quelque sorte, et pour paraphraser Claude Serfati[1] sur le rapport entre les dynamiques « économiques et géopolitiques. » Si l’on suit la fameuse phrase de Rosa Luxemburg, dans le 31e chapitre de L’accumulation du capital, selon laquelle « [l]’impérialisme est l’expression politique du processus de l’accumulation capitaliste se manifestant par la concurrence entre les capitalismes nationaux », alors il est évident que le rôle des États doit être central dans toute analyse décoloniale. Cependant, l’impérialisme contemporain n’est, bien évidemment, plus configuré de la même manière qu’à l’époque de Luxemburg. Certains théoriciens de l’impérialisme expliquent par exemple que la domination impérialiste ne repose plus principalement sur les États-nations. On pourrait, en effet, arguer que la transnationalisation toujours plus grande du capital sape la centralité des États-nations dans l’impérialisme contemporain – ce qui n’efface pas leur rôle pour autant. Afin de ne pas traiter de ce sujet de manière trop vague et superficielle, je vais m’attarder sur un cas bien précis (un cas d’école de transnationalisation du capital) : celui de l’Union européenne (UE).

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Les sanctions et l’évolution de l’ordre mondial : quelques perspectives depuis le Sud global

Ce texte a été initialement publié sur le site « Developing Economics », qui nous a aimablement autorisé à le traduire.

Farwa Sial est chercheuse à l’Université de Manchester (Grande-Bretagne). Ses recherches portent sur le développement, dans une perspective comparative, la politique industrielle, les entreprises, la géographie économique et l’évolution du paysage de l’aide au développement. On peut la suivre sur Twitter : @FarwaSial.

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MUMIA ABU-JAMAL En direct de la prison SCI Mahanoy

Le centre de détention se situe à trois heures de route de New-York, dans une zone forestière inhospitalière de cette partie de l’Etat de Pennsylvanie (nord), où est incarcéré le journaliste afro-américain Mumia Abu Jamal. Accusé et condamné pour le meurtre d’un policier blanc – ce qu’il a depuis toujours farouchement nié – il purge une peine à perpétuité.

En avril prochain, Mumia aura 69 ans. Il va entamer sa 42ème année de détention. Après trois décennies passées dans le couloir de la mort, il échappera à deux ordonnances d’exécution grâce à la mobilisation internationale et sa peine sera commuée en prison à vie mais sans possibilité de libération conditionnelle.

Pour saisir l’horreur de sa situation d’enfermement, il est impératif de revenir à l’année 2022.

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Entretiens avec Houria Bouteldja.

Samedi 4 mars

Houria Bouteldja à Bruxelles

Rencontre organisée par la librairie Météores et Bruxelles Panthères avec Houria Bouteldja, autrice de Beaufs et barbaressamedi 4 mars 2023 à 19h au Pianocktail (304, rue Haute, 1000 Bruxelles).

https://fb.me/e/2i4zRRhfs

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De la profondeur de l’islamophobie d’État en Belgique.

Sourour

Vous imaginez qu’on interdise à une famille chrétienne, surtout si elle est blanche, de choisir l’église dans laquelle elle souhaite que se déroulent les funérailles d’une fille, d’une mère, d’une sœur ?

Vous imaginez qu’on interdise à une famille juive de choisir la synagogue dans laquelle elle souhaite que se déroulent les funérailles d’une fille, d’une mère, d’une sœur ?

Vous imaginez qu’on oblige une famille dont le défunt souhaitait être incinéré à le faire enterrer ?

Vous imaginez qu’on oblige une famille dont le défunt souhaitait être enterré à le faire incinérer ?

La réponse à toutes ses questions est, sans doute, « non ».

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Du Nord au Sud de la planète : Les répudiations de dettes de la fin du XVIII au XXIe siècle

Le présent texte montre qu’il est parfaitement possible de répudier des dettes qui sont considérées comme illégitimes ou odieuses sans que cela entraîne durablement des conséquences néfastes, au contraire. L’idée selon laquelle un pays qui répudie une dette sera boycotté par les prêteurs est infirmée par la réalité.

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Distinguer individuel et institutionnel, c’est mal ?

Distinguer individuel et institutionnel, c’est mal ?

Le terme « homophobie soft », prononcé par Houria Bouteldja lors d’un évènement organisé par Dany et Raz, deux streamers abordant souvent les problématiques queer, a provoqué un véritable scandale sur le réseau social twitter. C’est tout d’abord le mot « soft » qui a causé la colère de professionnels de l’indignation, affirmant qu’une oppression ne pourrait jamais être « soft », mais indistinctement violente dans tous les cas.

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AMILCAR CABRAL : L’ANTICOLONIALISME COMME « PATRIMOINE COMMUN À L’HUMANITÉ »

Il y a 50 ans était assassiné Amilcar Cabral. Figure originale des luttes anticolonialistes, injustement oubliée, son exemple et ses écrits n’en demeurent pas moins des armes théoriques et pratiques pour lutter aujourd’hui.

Il y a 50 ans, le 20 janvier 1973, sous l’instigation de la dictature portugaise, était assassiné Amilcar Cabral (1924-1973), l’une des principales figures des luttes anticolonialistes. Il mourrait quelques mois seulement avant l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, pour laquelle il avait combattu, et la révolution des œillets au Portugal, qui allait consacrer la fin de la dictature et de ses colonies.

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