LE SEPTIEME ART DE L’EMPIRE

« Emilia Perez », le film de Jacques Audiard, se porte bien : récompensé au printemps dernier au festival de Cannes, en janvier aux Golden Globes, en février aux Césars et en mars aux Oscars. Encensé par la critique et ayant rencontré un certain succès commercial, la production française a pourtant fait l’objet d’une importante contestation populaire au Mexique. Celle-ci est bien résumée dans un récent article du journal Mediapart, qui regroupe différentes analyses pointant le l’européocentrisme, voire le racisme du film.

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La Porte du Crack : une fable contemporaine

Il était une fois, dans la prospère « Cité des Étoiles », un événement sur le point de troubler l’ordre d’un lieu pourtant habitué à dominer les tumultes du monde. Ce quartier, stratégiquement enchâssé entre des banques et des vitrines de luxe, avait de tout temps incarné le triomphe de la rationalité et de l’opulence. Pourtant, une dissonance insidieuse s’était mise à vibrer, distillant un malaise diffus dans cet univers pacifié. L’épicentre de cette perturbation ? Une poignée de vagabonds ou « sans-chez-soi », comme les appelaient les derniers rêveurs, avait osé arpenter les rues de ce sanctuaire capitaliste. Ces âmes en errance, dont les chiens paraissaient plus humains que bien des hommes en cravate, traînaient derrière elles des sacs plastiques gonflés de leurs maigres trésors : des objets dépareillés, fragments d’existences échouées ou outils bancals de survie. Leurs formes de vie, fragiles ou impérieuses, leurs pas, hésitants ou obstinés, représentaient une énigme pour tous ceux qui les apercevaient : une rupture dans l’esthétique du lieu, sorte de rumeur silencieuse dans le concert harmonieux de la prospérité.

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SOULEYMANE, 19 ANS, TUÉ MÉTRO CLÉMENCEAU

par Claude Semal

Photo Manuel Abramowicz

J’écris souvent dans l’Asympto à hue et à dia, « à sauts et à gambades », selon mes propres disponibilités et selon les sollicitations de l’actualité.
Je ne savais pas, en me levant ce matin, que j’écrirais aujourd’hui sur ce jeune Bruxellois de dix-neuf ans, Souleymane Sow, tué d’une balle dans le dos et dans le cœur, à Anderlecht, devant la station de métro Clémenceau, à cent mètres de chez lui.
Ni qu’à 13 heures, je mettrais pour la première fois de ma vie les pieds dans une mosquée, après m’être déchaussé, pour assister à une cérémonie funéraire qui lui rendrait hommage.
Or voilà qu’à 9h30, je reçois un message d’alerte dans une boucle WhatsApp, qui annonçait une conférence de presse de sa famille « pendant l’heure du midi ».
Le message était accompagné de cette poignante « Lettre à Souleymane ».

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Il est temps de revendiquer un futur autre que celui qu’on nous impose

La violence qui déchire nos quartiers n’est pas un simple accident, ni un mal de société dont il suffirait de « réprimer » les symptômes. Ce n’est pas une question triviale de « sécurité », comme veulent nous le faire croire les autorités locales et nationales. Ce que nous vivons est bien plus grave : c’est une guerre raciale, une guerre contre les Arabes, les Noirs et les jeunes migrants. Une guerre contre la drogue, qui est avant tout une guerre contre nos corps, contre nos vies.
La récente fusillade à Clemenceau, comme tant d’autres avant elle, ne fait que révéler la brutalité d’un système qui condamne la jeunesse des quartiers populaires à l’échec, à la répression et à la mort. Et quand les jeunes réagissent, quand la frustration se transforme en violence, ils sont traités comme des criminels, des ennemis à abattre. Mais qui sont les vrais criminels ? Ceux qui vendent de la drogue ? Ou ceux qui, depuis des décennies, ont abandonné nos quartiers, les privant de toute perspective d’avenir, et utilisent la « guerre à la drogue » comme prétexte pour mener une guerre raciste, ciblant en priorité les Arabes, les Noirs et les migrants ?

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Communiqué de soutien à Samidoun et au Collectif Palestine Vaincra – Bruxelles Panthères

Écrivez, interpellez tous les élus de l’opposition, les syndicats, les organisations de défense des droits humains et toutes les forces de gauche pour qu’elles publient un communiqué de soutien et se mobilisent afin d’éviter que ne se reproduise en Belgique ce qui se passe en France avec la dissolution du Collectif Palestine Vaincra.

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Solidarité inconditionnelle avec la Fondation Hind Rajab

Communiqué de ‘Bruxelles Panthère’:

Solidarité inconditionnelle avec la Fondation Hind Rajab et soutien à la résistance palestinienne « by any means necessary ».

Depuis le début de ce génocide, et en réalité depuis des décennies, ‘Bruxelles Panthère’ réaffirme son soutien inébranlable à la résistance palestinienne. Nous exigeons que tous les bi-nationaux belgo-israéliens impliqués dans des crimes de guerre ou de génocide, qu’ils soient militaires ou colons, soient jugés et rendus responsables de leurs actes. La complicité dans un territoire occupé ne doit pas rester impunie. Aucune personne, aucun État, aucun colon, aucun système colonial ne doit échapper à la justice.

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Les politiques migratoires inhumaines de l’Union européenne

La vieille Europe applique la politique migratoire de fermeture des frontières de l’extrême-droite, alors que les études indiquent que ses économies ont besoin de les ouvrir

15 janvier par Fátima Martín

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Theo Francken et Georges-Louis Bouchez : deux jumeaux politiques au service d’un projet raciste et suprémaciste.

La casquette « Make Flanders Great Again » portée par Theo Francken n’est pas un simple clin d’œil provocateur au trumpisme. C’est une déclaration de guerre contre les Noirs, Arabes, Musulmans, Rroms, migrants et sans-papiers. Ce slogan importé des États-Unis, où il a servi à réactiver les pires instincts de la suprématie blanche, devient sous les mains de Francken un outil de marketing politique visant à séduire un électorat blanc nostalgique d’une Flandre imaginaire, épurée de toute altérité. Mais cette entreprise raciale n’est pas l’apanage de la N-VA. Son jumeau francophone, Georges-Louis Bouchez, porte, sous le masque du libéralisme républicain, un programme similaire : défendre une Belgique blanche, capitaliste et impitoyable envers les populations racisées.
Francken et Bouchez : nationalisme flamand et pseudo-universalisme libéral.

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La négrophobie et l’islamophobie constituent ensemble les piliers fondamentaux du racisme d’État en Belgique.

En Belgique, il est tout simplement incohérent, hypocrite, et fondamentalement impossible de se revendiquer antiraciste ou de prétendre adopter une posture décoloniale sans mener une lutte frontale et radicale contre la négrophobie.

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